Brouillons de culture

Une journaliste de Télérama a interrogé les différents candidats à l’élection présidentielle sur la sujet de la culture: Florilège d’instantanés savoureux

Le bureau de Le Pen s’ornait de l’impérissable ouvrage de Jean-Pierre Pernault: « Au coeur de nos régions ». Pour le reste, il est assez « adversaire de la gratuité ». Pas de culture pour les prolos !

Côté Sarkozy, quelques nostalgies s’expriment: « Lorsque j’étais enfant, il y avait « Au théâtre ce soir ». Y a-t-il du théâtre aujourd’hui sur nos grandes chaînes publiques ? (…) De vraies émissions littérraires ? on a des talk-shows sympathiques, mais des émissions sur la littérature ? ». J’adore quand Sarko pose des questions… les réponses sont toujours dans la question.
Car Sarko adore la littérature. Il vient de dévorer les 900 pages des « Bienveillantes » (comme dit Le Canard, les 13000 de Saint-Simon, c’est pour l’entre-deux-tours). Sinon, les 2 mêmes noms reviennent toujours: Céline et Albert Cohen. L’art de rassembler !

Pour Ségo, la culture est « enjeu de développement économique » Elle a envoyé un fax à propos de ses goûts: « Elle a écouté Bach, mais aussi Diam’s. Elle a lu Victor Hugo, mais aussi Fred Vargas (…), ne déteste aucun livre, aime tout le cinéma français ». On ratisse large.

Voynet était intarissable, 2 heures d’entretien fleuve: « David Lynch, Cassavetes, et le Wenders des débuts ». Pourquoi, Wenders a fait de la merde après ?

Bayrou, déclamateur occasionel de Saint-John Perse et d’Aragon, se déclare avec humilité « béotien » en la matière. Au moins, il est sincère.

Bref, pour bien des candidats, la culture c’est ce que l’on a oublié, tellement on est obsédé par le reste.

Source: Le Canard Enchaîné – mercredi 28 février 2007

Heatmiser

Pochette Cop and Speeder Heatmiser, c’est un groupe de rock alternatif de Portland, Orégon, monté par Neil Gust et Elliott Smith. Comme c’est le premier (et le seul) groupe où a joué Elliott, j’ai écouté. Le groupe est fondé en 1992, produira 3 albums, et s’arrêtera en 1996. C’est un groupe rock classique, avec deux guitares solo, une basse, et un batteur.

Le premier album Dead Air n’est pas fantastique. Celui-ci est le deuxième Cop and Speeder (1994). Efficace, le genre de musique qui donne la pêche le matin en allant au boulot ! des guitares un peu lourdes, un rythme puissant, et des mélodies plutôt bien faites. Très bon album.

Sur le troisième album Mic City Sons, on sent l’influence d’Elliot Smith, qui a déjà produit 2 albums en solo entre-temps. Excellent album également, beaucoup plus lent que le précédent, mais avec de très belles mélodies à la Elliott Smith. Le rock lourd de Neil s’oppose aux ballades pop d’Elliott, et cela annonce malheureusement la fin du groupe.

heatmiser.jpg Heatmiser: de gauche à droite: Brandt Peterson (guitare basse), Elliott Smith (guitare et vocal), Neil Gust (guitare et vocal), Tony Lash (batterie)

C’est clair, ils sont là pour faire du rock ! Et ça rigole pas….

L’or sous la neige – Nicolas Vanier

orsouslaneige.jpg Pendant que Martine et Blaise se balladent au Canada sur un traineau tiré par des chiens (c’était leur cadeau de mariage, pas le choix !), je me suis que c’était le moment de lire le livre qu’ils m’avaient filé.

L’or sous la neige, c’est l’histoire de la ruée vers l’or en Alaska, en 1897. Des milliers d’invidus, n’ayant aucune idée le la nature du climat sous ces cieux, s’embarquent. Beaucoup mourront, ou feront demi-tour. Le héros du livre abandonnera tout de suite l’idée de gagner de l’or… Car les meilleurs emplacements étaient attribués depuis longtemps quand la nouvelle est arrivée dans les villes. Encore un coup des médias !

Il part donc dans le Grand Nord, tiré par les chiens sur son traineau (après moultes péripéties), et découvre la nature, sa beauté, sa dureté (peu de place à l’erreur)… Il quitte la civilisation, rencontre des indiens… Il change, et quand il trouvera finalement de l’or, il préfèrera ne pas le révéler afin de ne pas voir la « civilisation » arriver dans cet endroit vierge.

La fin est un peu trop romanesque à mon goût: il « épouse » la belle indienne mystérieuse qui lui laisse la vie sauve alors qu’il risquait de tuer son père (un homme blanc). Sinon, les grands espaces, les chiens, l’apprentissage des règles pour survivre… la chasse pour se nourrir seulement (il apprend cela aussi).

Une belle histoire à la Jack London, écrite par un français, explorateur et amoureux du Grand Nord.

Le Grand Nord n’attendait rien de moi, dit-il. Moi j’attendais tout de lui: la patience, l’humilité, le respect.

Week-end à Vitré

Accéder à l'album Le week-end du 17 février, direction la Bretagne. Vendredi, un petit tour à La Villeneuve voir François. Samedi, Eric et Cocotte m’emmènent visiter la maison qu’ils sont sur le point d’acheter entre Broons et chateaubourg, puis soirée à Vitré comme ça faisait longtemps: apéro chez Sammy, repas à la Crêp’, puis un verre à l’Ewan. Enfin, on terminera la soirée chez Naïma, à jouer de la guitare… ou à chanter.

Le procès de l’Erika

erika.jpg

Le procès de l’Erika vient de s’ouvrir (coût évalué: 500 000 € payés par le contribuable). La position de Total est claire: le responsable du transport, c’est le transporteur, point final. Le PDG Thierry Desmarest, qui avait généreusement offert une journée de son salaire pour le nettoyage des plages, peut partir (opportunément) à la retraite l’esprit tranquille.

Le travail de la justice est simple: remonter la chaîne des responsabilités, savoir qui a fait quoi. Le capitaine indien ? la société de certification ? la société des Bahamas qui par l’intermédiaire d’une société suisse puis d’une filiale basée au Panama, représentée par une société britanique, avait affrêté l’Erika ? ce dernier appartenant à une société Maltaise contrôlée par 2 sociétés libériennes dont les actions sont détenues par un banquier italien basé à Londres… C’est pas gagné !

C’est comme cela que cela marche, c’est tout: le jeu consiste à payer le moins cher possible tout en s’assurant le moins de responsabilités possibles. Profit et irresponsabilité, un joli modèle de réussite économique. Et comme dirait l’autre, dans libéralisme, il y a liberté.

Le seul moyen de faire changer les choses, c’est de taper là où ça fait mal: au portefeuille. Ils ne comprennent que cela. On verra ce qu’il ressortira de ce procès… dans 6 mois !

Source: Le Canard enchaîné – mercredi 14 février 2007

Le Littré

Le dictionnaire de la langue française d’Emile Littré, édition de 1863, est passé dans le domaine public. Elle date un peu, certes, mais le Littré est un dictionnaire très littéraire, trufffé de citations (de Voltaire, Bossuet, Corneille, etc…). On y trouve le sens du mot, son histoire, et même son étymologie (cette dernière rubrique étant décrite aujourd’hui comme un peu farfelue, car cette science en était à ses débuts).

François Gannaz s’est lancé dans la réalisation d’une version électronique de ce dictionnaire. Il est accessible en ligne ici. C’est une belle réalisation, bravo et merci à lui. Au passage, voici ce qu’il dit à propos de Linux sur son projet:

Linux : C’est grâce à ce système d’exploitation stable et aux nombreux outils qui l’accompagnent (de la ligne de commande du shell à GNU Emacs en passant par vi et ses macros) que ce projet a pu être mené à bien de façon efficace et sans plantage intempestif. Donc un grand merci au logiciel libre.

Il est important de le préciser…

stardict.png Stardict est un logiciel gratuit lui aussi, disponible sous Linux comme sous Windows. Il permet simplement de consulter des dictionnaires: une fois installé, il n’en comporte aucun. C’est à vous d’aller les télécharger et les décompresser dans le répertoire approprié. Tout est expliqué ici (à noter que pour Windows, vous devez d’abord installer le GTK+ runtime environment.

Une version du Littré est donc disponible pour Stardict. Et voilà ce que cela donne:

bagnole.png

Vous l’avez compris, pour les mots et les sens récents, ce ne sera pas très utile ! Mais pour le reste, c’est très riche.

2 bouquins lu au hasard

Voilà 2 livres qui m’ont laissé à peu près la même impression.

ne le dis à personne Le premier m’avait été prêté par un copain l’année dernière, « vendu » comme un bon polar… J’avais été plutôt déçu: histoire improbable, personnages sans surprise: le héros est bon, riche, intelligent, il saura découvrir la vérité et retrouver sa femme, qu’il croyait morte depuis 8 ans, mais qui n’était pas morte en fait ! Elle avait volontairement disparu pour protéger les siens, mais c’est quand même elle qui envoie un mail à son mari pour donner signe de vie, le mettant ainsi en danger. Bien sûr, tout s’arrange à la fin.

Tout est construit minutieusement, chaque fin de chapitre donne envie de commencer le suivant, et le suspens est bien mené, il faut le reconnaître. On se demande même si le suspens (le découpage) n’est pas la raison d’être du livre… Toujours est-il qu’en le lisant, on pense à un scénario de film. Et bien sûr, un film en a été fait.

7 jours pour une éternité L’histoire du second est encore plus improbable: Dieu et Lucifer envoient chacun « leur champion » sur terre pour voir qui est le plus fort. « Il a le charme du diable, Elle a la force des anges… » est-il écrit au dos du bouquin. Vous voyez le topo… La fille est belle et le gars, très beau également bien sûr, n’est finalement pas si méchant que ça, puisqu’ils se rencontrent (par hasard) et tombent amoureux l’un de l’autre.
Chaque chapitre (il y en a 7 bien sûr: Premier Jour, etc…) se termine par « Il y eut une nuit,il y eut un matin… ». Grandiose, non ? Dieu se fait appeler Houston au début du livre, et vers les dernières pages, l’ange Michaël rentre dans le bureau en clamant: « Houston, nous avons un problème » ! En voilà une blague bien préparée… A la fin, nos deux personnages se marient et ont des enfants (des jumeaux, c’est plus drôle)…
Là encore, en le lisant on lit un scénario… gageons qu’un film en sera fait ? l’auteur sera ainsi sans doute parvenu à ses fins.

Bref, cette littérature (de gare ? je n’ai rien contre), si elle se lit facilement, n’a pas grand chose à voir avec un vrai roman. Ni ces écrivains avec de vrais auteurs. En les lisant, on sent que le but recherché, l’aboutissement final, c’est que l’histoire soit retenue par la MGM ou Dreamworks… Avec le jackpot qui va avec ! Les 5 livres de Marc Levy se sont vendus à 10 millions d’exemplaires, et un film a été fait de l’un de ses romans (Et si c’était vrai…).

Alors quoi ? En lisant ces livres, on nous donne envie d’aller au ciné ? En écrivant ces livres, on se calque sur des scénarios de film pour assurer le succès ? Je ne sais pas, mais c’est sans aucun doute ce fameux « contenu culturel » dont on cherche tant à protéger les droits.

Une histoire vraie

une histoire vraie Très bon film ce soir sur Arte: « Une histoire vraie » de David Lynch: l’histoire (donc vraie, celle d’Alvin Straight) d’un homme de 76 ans qui, fâché avec son frère depuis 10 ans, apprend qu’il a eu une attaque cardiaque. Ni une ni deux, il construit une remorque, l’accroche a sa tondeuse (finalement, ce sera une John Deer, après un premier départ loupé). Il parcourt ainsi plusieurs centaines de kilomètres; de l’Iowa au Wisconsin, pour renouer avec son frère.

Il tient à faire ce voyage seul, voyage intérieur aussi, au travers d’une Amérique pleine de bonnes intentions (Fordienne, j’ai lu sur une critique !), mais road movie quand même, on est sur la route, et des choses simples arrivent.

A un moment, il se fait doubler par un peloton de cyclistes, dont il rejoint le campement le soir, sous les applaudissements. Un des coureurs, le soir autour du feu, lui demande:

– quel est le bon côté de la vieillesse ?
– je ne vois pas comment être à moitié aveugle et avoir du mal à marcher pourrait avoir un avantage… tout ce que je peux dire, c’est que j’ai appris à peu près tout ce que la vie pouvait m’apprendre.

(citation de mémoire, donc approximative)

Pour une fois qu’un film de David Lynch fait un film simple…

Linux a un problème d’image

Voilà une parodie de la campagne de publicité « je suis un Mac, je suis un PC » lancée par Apple aux USA:

pc_mac_linux.png

Le « Mac » est plus cool que le « PC », c’est l’idée de la pub !

Ici un troisième personnage a été ajouté: le « Linux », sous la forme d’un personnage de Tron, le célèbre film de science-fiction de Walt Disney (1982), où un programmeur de jeu video est embarqué dans un ordinateur pour devenir une partie du jeu (un programme).

L’utilisateur Linux est donc vu comme « Geek », un pro de l’informatique, et déconnecté de la vie réelle (vous vous imaginez sortir en ville dans cette tenue ?).

Mais les choses évoluent, Linux devient facile d’approche, et les gens « normaux » apprennent à faire de plus en plus de choses avec leur ordinateur.

Un jour le Linux sera comme le Mac, d’autant plus décontracté qu’il lui restera de l’argent dans ses poches…

L’article d’origine ici.

Plobannalec – lundi

Accéder à l'album Lundi, c’est le dernier jour à Plobannalec. On fête l’Epiphanie un peu en avance, les enfants sont Rois…

Puis on va se promener d’abord à l’Île Tudy, et ensuite à Bénodet, en longeant la côte. Vent, pluie (au début), la météo est peu clémente, mais nous offrira de superbes paysages. Pas mal de photos de ciels, tous différents les uns des autres !

Voilà qui clôt la série sur Plobannalec, un bel endroit, une belle maison où l’on a vraiment passé de bons moments !

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…