Brouillons de culture

Une journaliste de Télérama a interrogé les différents candidats à l’élection présidentielle sur la sujet de la culture: Florilège d’instantanés savoureux

Le bureau de Le Pen s’ornait de l’impérissable ouvrage de Jean-Pierre Pernault: « Au coeur de nos régions ». Pour le reste, il est assez « adversaire de la gratuité ». Pas de culture pour les prolos !

Côté Sarkozy, quelques nostalgies s’expriment: « Lorsque j’étais enfant, il y avait « Au théâtre ce soir ». Y a-t-il du théâtre aujourd’hui sur nos grandes chaînes publiques ? (…) De vraies émissions littérraires ? on a des talk-shows sympathiques, mais des émissions sur la littérature ? ». J’adore quand Sarko pose des questions… les réponses sont toujours dans la question.
Car Sarko adore la littérature. Il vient de dévorer les 900 pages des « Bienveillantes » (comme dit Le Canard, les 13000 de Saint-Simon, c’est pour l’entre-deux-tours). Sinon, les 2 mêmes noms reviennent toujours: Céline et Albert Cohen. L’art de rassembler !

Pour Ségo, la culture est « enjeu de développement économique » Elle a envoyé un fax à propos de ses goûts: « Elle a écouté Bach, mais aussi Diam’s. Elle a lu Victor Hugo, mais aussi Fred Vargas (…), ne déteste aucun livre, aime tout le cinéma français ». On ratisse large.

Voynet était intarissable, 2 heures d’entretien fleuve: « David Lynch, Cassavetes, et le Wenders des débuts ». Pourquoi, Wenders a fait de la merde après ?

Bayrou, déclamateur occasionel de Saint-John Perse et d’Aragon, se déclare avec humilité « béotien » en la matière. Au moins, il est sincère.

Bref, pour bien des candidats, la culture c’est ce que l’on a oublié, tellement on est obsédé par le reste.

Source: Le Canard Enchaîné – mercredi 28 février 2007

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