Nord Laos

Vientiane

13/12/2018 – J’arrive donc à 6h du matin à Vientiane. Je ne regrette pas mes deux couchettes, c’était nécessaire ! En fait, je n’ai pas beaucoup dormi, trop secoué par la route : on m’avait prévenu, les routes au Laos sont catastrophiques… Et encore, là on était sur grand axe, la suite s’annonce prometteuse. En plus, il y avait un spot lumière juste en face de ma couchette.

Bref, le bus nous lâche à la gare routière de Vientiane, soit à 10 kms du centre ville. Chose que je reverrai souvent, ça fait marcher le commerce, il faut louer un nouveau transport pour arriver dans la ville. Tous les touristes occidentaux (on est une dizaine) prennent ensemble un grand Tuk-tuk commun. Le prix est de 20 000 Kips par personne, soit 2€, c’est correct. Chacun donne son hôtel, et le chauffeur organise son circuit pour nous déposer chacun à notre tour, et on paie quand on est arrivé. Jusque là tout va bien.

Voilà que deux nanas, des hollandaises probablement, font toute une histoire à l’arrivée pour ne payer que 30 000 Kips car elles sont deux ! La discussion devient interminable, les 2 nanas ne veulent pas en démordre, le chauffeur ne comprend pas ce qu’elles disent, il interpelle un passant, qui ne comprend guère mieux l’anglais, ça s’éternise. Je rappelle qu’il est 6h du matin, le jour se lève, et on est tous fatigués de la nuit ! Je finis par m’énerver et par crier aux filles « Hey girls, everybody paid 20 000 Kips, OK ? ». Elle finissent par payer leur dû… Non mais sans déconner, tout ça pour économiser 1 € ? Incroyable. Les autres passagers restant à l’arrière du tuk-tuk me font un petit sourire quand enfin on repart…

Je finis par arriver à la Villa Manoly où j’ai réservé la veille par mail : 35$ par nuit, mais j’en ai marre des chambres moyennes, des salles de bains limite, le syndrome de l’Anouxa Guest House de Champasak fait son apparition ! 🙂

La Villa Manoly, une bonne adresse malgré le prix

Il est à peine 7h du matin, tout est fermé, je m’assois donc sur la terrasse et attend l’ouverture. Une femme âgée, européenne, assez classe, apparaît tout d’un coup, venant de l’arrière de la maison, et me demande ce que je fais là. Je lui explique, et elle me conduit à ma chambre en m’expliquant que je verrai pour l’enregistrement plus tard avec le manager : c’est très gentil de sa part, apparemment c’est la propriétaire, mais ne s’occupe plus elle-même de l’hôtel. La chambre est bien, jolis meubles en tek, la salle de bain est traditionnelle mais de qualité, je prends une bonne douche et je repars aussitôt à pied dans le centre ville pour me balader, et prendre mon petit-déjeuner.

Statue du roi Anuvong

Je longe le Mékong et passe devant la statue du roi Anuvong, transformé en héros, alors qu’il est surtout responsable de la destruction de la ville par les Thaïs (Royaume de Siam), qu’il avait imprudemment attaqué ! Ainsi va l’Histoire…

Je prends mon petit-déjeuner à une terrasse où je vois des français expatriés s’asseoir à la table d’à côté : la trentaine au maximum, ils parlent assez forts, chacun racontant ses exploits de la veille (alcool, femmes), ou parlant de leur business… Ils ne me donnent pas envie de leur parler : leur comportement est celui de profiteurs nageant dans l’auto-satisfaction, et je me demande comment les perçoivent les laotiens…

Je continue ma promenade, et me rends à une adresse vu sur le guide LP (Lonely Planet) pour m’inscrire à un cours de cuisine. C’est une idée qui m’est venue, et qui me plaît bien : suivre des cours de cuisine locale… Hélas, pas de cours demain vendredi, seulement samedi, mais c’est le jour où je quitte Vientiane. Dommage, ce sera pour une autre fois, un autre lieu. Je reviens dans le centre, visite quelques temples avant de revenir à l’hôtel pour une belle sieste bien méritée.

Le Vat Sisakhet, seul temple qui échappa à la destruction par les Siamois.

Le soir, je retourne dans le centre et bois une bière au « Belgian Beer Bar », qui en propose un nombre impressionnant : je prends une « Martins » (ça me rappelle ma jeunesse) et la déguste tranquillement. À la table d’à côté un type s’assoit, bien habillé, et alors qu’il passe un coup de fil je l’entends parler en français. Puis il dîne… Je le laisse finir son repas, moi j’ai fini ma bière, et au moment de partir je lui demande s’il est français et s’il travaille ici ? En fait il est diplomate suisse, il est ici pour aider les laotiens à mettre en place des programmes et à les contrôler. Nous entamons une discussion très intéressante, où il m’en apprend de belles sur le Laos et surtout la Chine.

La Chine impose beaucoup de choses au Laos, qui n’a en fait pas vraiment d’autre choix que d’accepter : ce sont deux pays communistes, et le grand frère est vraiment très grand et très fort par rapport au petit Laos, petit et pauvre. La Chine construit par exemple de nombreux barrages sur les fleuves qui traversent le Laos (200 sont prévus !), et la corruption aidant, la qualité des chantiers n’est pas celle attendue : récemment, un barrage construit par les Coréens a été emporté par les flots : les normes n’avaient pas été respectées… Mais on en a très peu parlé dans la presse, car évidemment cela fait une très mauvaise publicité ; comme la presse est sous contrôle, tout s’arrange…

Il existe aussi près de la frontière une zone où les chinois ont construits des casinos, ces derniers étant interdits en Chine. Là-bas, la monnaie est chinoise, les indicatifs téléphoniques sont chinois… mais on est théoriquement en territoire laotien ! Les diplomates laotiens prennent cela avec le sourire, encore une fois, ils n’ont pas vraiment d’autre alternative…

Nous avons avec le diplomate suisse une bonne discussion, on parle un peu de tout, de Macron, des Gilets Jaunes (le mouvement commence à peine), du Mali avec l’opération Barkhane, du prix que cela coûte (les suisses n’ont pas ce genre de dépenses…). Et quand je lui parle du niveau très faible en anglais des laotiens, pourtant au contact des touristes, il me rappelle qu’ici, les premiers touristes, ce sont très largement les chinois ! Et c’est donc le chinois que les laotiens travaillant dans le tourisme apprennent… CQFD, les touristes occidentaux sont minoritaires, et de loin ! 😉 Une bonne leçon pour ma vision occidentale des choses.

Je finis par partir pour aller dîner, il est plus de 20h, ce qui est tard là-bas. Je trouve un petit resto où je mange rapidement un plat de légumes avec du riz :

Rice & Green Vegetables, accompagné d’un bière quand même !

En rentrant, je passe par les « Champs-Élysées » de Vientiane, avec le Patuxai, son arc de triomphe magnifiquement éclairé :

Patuxai, l’arc de triomphe symbolisant la victoire pour l’indépendance contre les français !

Vientiane – jour 2

14/12/2018 – Bonne nouvelle ce matin : Rennes a gagné 2-0 contre Astana, et se qualifie pour les 16e de finale de l’Europa League !! Mais que se passe-t-il donc à Rennes ? 😉

Le « manager » de la Villa Manoly est un jeune laotien très sympa, mais il me fait rire, parce qu’il se croit très professionnel : son anglais est plutôt bon, mais pour le reste, il blague constamment, arrive en retard le matin, te traite vite comme un pote, etc… Bref, je prends mon petit-déjeuner, loue un vélo, et pars vers le centre-ville, repasse à Patuxai pour pouvoir monter sur le toit, mais la vue du haut de l’arche n’est pas exceptionnelle. Puis je file vers la Pha That Luang, qui représente la religion bouddhique et l’indépendance du Laos :

Le Pha That Luand, le monument le plus sacré du Laos.

Retour vers le centre-ville pour déjeuner, je prends un « Fried Crispy noodles with chicken », 20 000 K, bien servi et très bon, dans un petit restaurant comme je les aime :

Tout est préparé à la demande, et devant vous… Ce sera super bon !
That Dam, le black stupa

Après une petite sieste, je refais une balade en vélo, pour faire le tour de quelques temples et stupas. J’aime bien celui-ci, le « Black Stupa », très ancien, c’est sans doute pour ça que je lui trouve beaucoup de charme :

Puis je file sur les bords du Mékong pour assister au coucher de soleil. L’endroit est sympa, même si le fleuve est un peu loin, car le niveau est très bas. Il y a une esplanade entre le fleuve et la rue principale, où les gens viennent se promener. À côté, il y a un marché qui s’installe chaque soir, avec plein de vendeurs… La nuit tombe peu à peu, je retourne vers la rue principale, où d’autres vendeurs se sont installés, à côté de petits resto de rue :

Un joli stand de brochettes ! Il y a du choix…

Finalement, je retourne au même resto que ce midi, j’ai trop aimé ! En rentrant à l’hôtel, je passe passe par le « Walking village » situé le long du fleuve, un genre de « Night Market » mais totalement artificiel, moderne, avec un groupe de rock qui joue sur scène… Je le trouve assez surfait, cher, l’endroit ne me plaît pas. Sans doute destiné à la jeunesse dorée de Vientiane, et aux touristes friqués.

The Walking Village, sur les bords du Mékong, un peu à l’écart du centre-ville

Vang Vieng

15/12/2018 – Départ en bus à 10h ce matin, et arrivée à Vang Vieng vers 14h : il y a 155 kms de distance, cela vous permet de calculer la vitesse moyenne, principalement due à l’état des routes, où il y a plus de trous que de bitume dirait-on… Ce qui rend ces quelques heures de transport assez fatigantes.

Et là, mauvaise surprise, car je n’ai rien réservé, et m’aperçois que tous les hôtels sont pleins en raison d’un festival de musique qui se déroule ce week-end (on est samedi, le genre de truc que l’on oublie vite en voyage). Sac au dos, avec une belle chaleur, je tente ma chance dans plein d’hôtels, sans succès. Je passe un pont pour sortir un peu du centre-ville, et trouve un hôtel un peu chic, qui me propose une chambre à 85$ : je refuse dans un premier temps, trop cher. Puis après d’autres essais infructueux (je réserve tout de même une chambre dans un hôtel sympa tenu par un anglais, mais pour les nuits suivantes), je finis par retourner à l’hôtel chic, pour leur dire que j’accepte la chambre à 85$ : et là, on me dit « trop tard, la chambre vient d’être louée »… Argh, c’est dur, j’encaisse le coup. Je profite du wifi de l’hôtel pour chercher une chambre sur le net, mais impossible d’en trouver. Bon, je reviens vers le centre-ville, un peu désespéré, et retente ma chance à d’autres hôtels. J’hésite entre deux sentiments : « ça va bien finir par s’arranger » et « je suis pas dans la m… » ! 😉

Je tombe finalement sur un jeune type assez sympa qui essaie de m’aider : son hôtel est plein, mais il me propose de louer un tuk-tuk pour faire le tour des villages aux environs de Vang Vieng. C’est son frère qui conduira le tuk-tuk, et il me demande 150 000 K pour le tour, sans garantie de trouver une chambre… J’hésite puis je décline, trouvant le prix élevé vu l’absence de garantie de succès.

Je reste dans le hall de l’hôtel, un peu à court d’idées… À un moment, le type va voir sa chef, et revient me dire que l’hôtel attend deux voyageurs qui ont réservé via l’application Agoda, mais ils n’ont pas confirmé, et ne sont toujours pas arrivés. À 16h, toujours sans nouvelle d’eux, il me propose l’une des chambres pour 50 $. Je lui réponds que son hôtel n’a pas l’air d’avoir le standing pour proposer des chambres à ce prix là. Il m’explique que l’hôtel en question se trouve derrière celui-ci, et qu’il est très correct. Je demande à voir. On passe par une arrière-cour, où se trouve un immeuble flambant neuf, dans une tour, et on prend l’ascenseur pour visiter une chambre nickel, digne des hôtels occidentaux ! Par contre, il m’explique que le petit-déjeuner sera dans le premier hôtel… C’est un peu bizarre tout ça, mais bon je prends la chambre avec un grand soulagement.

Par la suite, je m’arrangerai pour réserver une chambre à l’arrivée dans une ville, au moins la première nuit (avec Booking, c’est quand même très pratique) pour éviter ce genre de mésaventure. Et c’est quand même bien plus confortable à la descente du bus de savoir où l’on va passer la nuit !

Une douche plus tard, je suis au bord de la rivière de Vang Vieng, à prendre une bière. C’est le délire, il y a du monde partout, beaucoup de bruit (musique à fond par les hauts-parleurs, bateaux, ULM…), des bouchons dans les rues, de la pollution… J’ai même cassé avec le coude le rétroviseur d’un type en 4×4 qui manifestement avait peu de respect pour les piétons…

C’est la fête à Vang Vieng, un peu trop même !

Aparté : Vang Vieng, c’était mieux avant !

C’est ce que je vais découvrir au fil des quatre jours passés ici. L’endroit est vraiment exceptionnel, petit village au bord d’une rivière, et des montagnes aux massifs karstiques autour. C’est vite devenu une destination privilégiée des routards dans les années 1990. Puis il y a eu des excès (alcool, drogues) : l’une des occupations favorites consistait à descendre la rivière dans une bouée (tubing), et de boire des verres à chaque bar installé le long de la rive… sans oublier la prise de substances hallucinogènes… et autorisées.

Mais après la mort de plusieurs touristes, le gouvernement finit par sévir, et fermer la plupart des bars en 2012. Aujourd’hui, c’est devenu un site touristique connu et incontournable au Nord-Laos. Et le développement anarchique des hôtels et restaurants fait perdre à l’endroit beaucoup de son charme. Surtout en ce week-end de festival ! Enfin, je verrai lundi si le site est plus calme…


Vang Vieng – jour 2

16/12/2018 – Ce matin, ballade dans Vang Vieng tant que la ville est encore à peu près tranquille. Je passe un bras de la rivière sur un petit pont de bois et je me retrouve sur un petit îlot, très calme, avec juste quelques bungalows.

Un vieux pont de bois pour passer de l’autre côté d’un bras de la rivière

Je peux alors m’approcher de la rivière, en amont des bars du centre-ville. Derrière, les montagnes karstiques sont splendides. L’endroit est encore calme, même si les premiers kayaks commencent à descendre la rivière.

Au bord de la Nam Song, qui se jette dans le Mékong, forcément !

Puis je reviens prendre mes affaires pour changer d’hôtel. La veille, j’avais réservé 3 nuits au Namsong Bridge Bungalow, au sud de la ville, de l’autre côté de la rivière. Le pont est à péage si on est véhiculé, et les balades dans les massifs karstiques sont de l’autre côté, bien entendu. Mais il y a d’autres ponts gratuits pour piétons un peu plus en amont, où on peut même passer en scoot… donc aucun problème de prendre une chambre de ce côté. Ceci dit, le Laos a bien compris ce système de péage, et à la longue, c’est assez fatiguant de devoir payer pour le moindre truc, j’y reviendrai.

Bref, je m’installe dans ma chambre, le Namsong Bridge Bungallow est d’un bon rapport qualité/prix, Niel le proprio est un anglais très sympathique, avec beaucoup de recul sur l’évolution de Vang Vieng car il est là depuis longtemps, marié à une laotienne. Les bungalows sont sur pilotis, en bois, et très jolis. Bonne adresse, la chambre est à 170 000 K, avec un bon lit et de bons draps, et une salle d’eau moyenne mais correcte.

Puis je déjeune sur les bords de la rivière d’une « papaya salad » : une heure d’attente, service laotien, je crois que la fille m’avait oublié en fait ! J’ai failli partir, et rouspété un peu au moment de payer, j’ai eu 1000 K de remise ! 😉 L’après-midi, vers 16h, je marche jusqu’à un point de vue au pied des premiers reliefs derrière Vang Vieng. Je n’irai pas jusqu’au sommet, l’ascension se révèle périlleuse, un panneau danger me dissuadant de poursuivre à un moment difficile (je suis en sandales). La descente s’avère même délicate, et j’arrive en bas trempé de sueur !! C’est l’heure des montgolfières (plaisir vendu cher, 90 €, je m’en passerai) :

Coucher de soleil en montgolfière sur Vang Vieng…

Le soir, je dîne au « Veggie Tables », un restaurant végétarien ; je suis le seul client, c’est un peu bizarre, est-ce parce qu’ils n’ont pas le wifi ? Je commande un « Fried Veg with Tofu and Rice », ainsi qu’un thé vert. On m’amène le thé dans un mug, avec les feuilles de thé dans le mug, et rien pour les retirer une fois infusées… Je demande une cuillère pour pouvoir retirer les feuilles une à une. La serveuse ne comprend manifestement pas ce que je veux et pour quoi faire ! C’est bizarre d’ailleurs, on pourrait s’attendre à une bonne culture autour du thé dans ces pays d’Asie, mais je n’ai rien rencontré de tel. Sinon, les légumes et le tofu sont succulents, je me régale avec mon repas Veggie !

Vang Vieng – jour 3

17/12/2018 – Je passe les deux jours à me promener au milieu des reliefs karstiques, le « circuit ouest ». Au menu, il y a les grottes (caves), les points de vue (view point), et les lagoons, des bassins au départ naturels, mais aménagés pour le tourisme. Tout ça plus ou moins loin, dans un décor de rêve. J’ai loué un scoot/moto et c’est vraiment génial d’être autonome ainsi ! Ça commence d’une façon sympa avec une allemande qui marche au bord de la route, et que j’emmène comme passagère au « view point » qu’elle veut escalader (à pied, elle en avait pour une bonne heure pour y arriver !). Puis je reviens sur mes pas au début du circuit pour visiter une ou deux grottes indiquées sur le plan. Je pars avec un guide (obligatoire) direction une première grotte. Le type est un jeune qui semble détester être là, ne dit pas un mot, fume une cigarette puis jette son mégot dans les broussailles ; je la ramasse et je l’éteins, lui explique mais il ne comprend rien. Il reprend tout de même le mégot, mais j’ai peur que cela ne serve à rien il a l’air totalement abruti (par quoi, je me demande…). Une fois dans la grotte, je galère vraiment pendant 10 bonnes minutes, dans des boyaux étroits et des passerelles en bambou hyper glissantes. En plus, j’ai laissé mon sac à l’entrée (déjà ça craignait), et gardé les lunettes de soleil, je ne vois donc pas grand chose ! 🙁 Le guide lui avance à vitesse grand V, m’attend constamment, me mettant indirectement la pression. Tout ça pour arriver … à un grand trou sans aucun intérêt. Au retour, je suis trempé de sueur malgré la fraîcheur du lieu, tellement j’ai du faire attention à ne pas glisser, tomber, me coincer un pied, etc… Je ressors à l’air libre assez énervé, jurant de ne plus faire une seule « cave » de la journée ! En plus le type me demande un pourboire (j’ai payé le ticket à sa patronne), je refuse et tente de lui expliquer qu’il faut qu’il en fasse un minimum pour obtenir un pourboire.

Je reprends le scoot et arrive au view point où j’avais déposé l’allemande. Elle en redescend justement, me confirme que ça vaut le coup, mais que c’est haut. J’attaque donc la montée, 250m de dénivelé sur 650m, pour vous donner une idée… Par contre, une fois en haut, 45 minutes plus tard, la vue est magnifique :

La vue sur la plaine en haut du view point

La descente est beaucoup plus fluide et rapide. Là aussi, j’ai du prendre un ticket ; ce n’est jamais très cher, on peut espérer que cet argent sert aux locaux pour les écoles etc… (mais en pays communiste, je n’en suis pas du tout certain). Je repars et déjeune au « Blue Lagoon 1 », avec un plongeoir pour le bassin, et plein de touristes japonais. Je vois aussi des européennes en bikini (voir en monokini) prendre leur bain de soleil, sous les yeux des laotiens et laotiennes… Le genre d’attitude qui ne me plaît pas, car c’est manquer de respect aux locaux et à leur culture.

Blue Lagoon 1, bien touristique !

Retour à Vang Vieng, où je bois une bière tranquille au bord de la rivière. Un laotien vient discuter avec moi, je ne comprends rien à son anglais (5% environ), il se prétend pilote de l’air de l’armée, et instructeur… Je doute fortement. Il me paie une bière malgré mon refus, et je m’éclipse après en prétextant devoir rendre la moto. Il était un peu lourd et envahissant…

Puis je dîne à la Guesthouse : Niel est un anglais qui a quitté l’hémisphère nord à 19 ans, passé 30 ans en Nouvelle-Zélande, et qui vit au Laos depuis 13 ans, marié avec une laotienne. Je dîne d’un « red curry with pork » que j’avais commandé, préparé par sa femme : délicieux, Niel m’avait garanti que la cuisine de sa femme était top , il n’avait pas exagéré!

Le lendemain, même balade en scoot, un peu plus loin, avec un arrêt au Blue Lagoon 3, autre bassin pseudo naturel, et quand j’arrive vers 10h30, il n’y a personne ! Je m’installe sous une paillote au bord du bassin, commande un thé, et me mets à bouquiner. Tout est calme, c’est juste parfait.

Le Blue Lagoon 3, désert, un calme idéal pour bouquiner un moment…

Je décide de déjeuner là, je suis trop bien. Quand soudain un buggy débarque, et s’avance jusqu’aux marches du restaurant, alors que le parking est à l’entrée, de l’autre côté du bassin ! Il pétarade là, ne sachant quoi faire, arrêté entre ma paillote et l’entrée du resto, puis commence une manœuvre laborieuse pour faire demi-tour. La pilote va mettre plus de 5 minutes montre en main à effectuer ce demi-tour : elle ne sait manifestement pas conduire, recule en oubliant de contrebraquer, etc… Inutile de dire que la quiétude de l’endroit en a pris un sacré coup ! Heureusement, le buggy finit par partir. Je fais un « thumb up » ironique à la conductrice, qui me remercie l’ayant pris au premier degré ! 🙁

J’apprendrais par la suite que ce sont les Coréens qui sont de grands fans de ces buggys. D’abord, ils viennent à Vang Vieng grâce à (à cause de ?) une émission de télé-réalité ! Ensuite, peu ont une voiture à Séoul, et encore moins le permis. C’est donc pour eux un terrain de jeu exceptionnel que le site de Vang Vieng, avec ses pistes de terre dans toute la plaine. Et il faut les voir passer (et les entendre), souvent par groupe de 10 ou 12, dans un sens, puis dans l’autre, soulevant des nuages de poussière que l’on finit par respirer… J’aime beaucoup moins les Coréens depuis Vang Vieng ! 😉

Je reviens par la route Sud de la boucle, j’ai mal aux fesses avec les secousses de la piste. Quand les Laotiens feront-ils des routes ? Je suis surpris de leur état après des années de tourisme de masse. Corruption ? probablement, le développement de Vang Vieng est totalement anarchique, et tout est à l’avenant. J’aurais aimé être là il y a vingt ans, l’endroit devait vraiment être enchanteur…

C’est cool de se promener en scooter sur les pistes, dans des paysages de rêve !

On m’a dit aussi par la suite que le Laos est un pays vraiment très pauvre, sans grande ressource. Tout est financé par les chinois, comme un projet de TGV pour relier la Chine à la Thaïlande, qui traverserait le pays en ne s’arrêtant qu’à Vientiane… Et vu comme ça, il ne servira guère aux laotiens !

Je vais donc quitter demain Vang Vieng avec un avis très mitigé. Le coin est superbe, mais très abîmé, surexploité, et finalement le tourisme participe largement à la détérioration du coin. Je vais ressentir ce même sentiment plusieurs fois dans le voyage : que vient-on faire ici, et qu’y provoque-t-on ? On participe à la croissance économique, certes, mais quid de la nature, de la culture locale, etc… ?

Luang Prabang

19/12/2018 – Le trajet devait durer 4 heures, les affiches à Vang Vieng le proclamait haut et fort : « Minivan, new road, 4H to LPrabang »… pour un prix plus élevé bien sûr ! On mettra finalement plus de 6h d’une route de montagne défoncée. La nouvelle route devait être fermée ? ou alors une grosse arnaque tout bêtement.

Arrivé à Luang Prabang, ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, je prends une bonne chambre à 40$ pour la première nuit. Je suis juste à l’entrée du quartier protégé, en face du pont de bambou (payant) pour passer de l’autre côté de la Nam Khan :

Ce pont est payant, car reconstruit tous les ans par une famille, après la saison des pluies !

Car la rivière Nam Khan fait une boucle juste avant de se jeter dans le Mékong, il en résulte une sorte de presqu’île protégée, gardée intacte de l’époque coloniale. Beaux bâtiments, belles boutiques, bons restaurants (pas de cuisine de rue ici)… le tout dans un calme enchanteur ! L’endroit est très plaisant.

La rue centrale de la presqu’île est bordée des très belles maisons.

Pour mon premier soir, je vais au Bamboo Tree restaurant, et m’offre un bon repas pour 75 000 K. Puis je rentre à l’hôtel.

Luang Prabang – jour 2

20/12/2018 – Le lendemain, je réserve une autre chambre pour deux autres jours (30$). Aujourd’hui, le temps est gris, mais la température idéale. Rennes a battu Nantes en Coupe de la Ligue ! Ils n’arrêtent pas de gagner depuis que je suis parti, c’est bizarre ! 😉

Et je commence à me renseigner pour la sortie du Laos, car je prévois d’aller un peu plus au nord loin des grandes villes, puis de revenir à Luang Prabang (je n’ai pas vraiment le choix), et de là direction la Birmanie ! Oui, mais comment ?


Aparté sur la suite du voyage

Ce n’est pas simple, car la frontière Laos-Birmanie est fermée. Il existe pourtant un pont joliment nommé « pont de l’amitié » entre les deux pays, mais impossible de passer par là, le poste frontière est fermé aux touristes. Il faut donc obligatoirement repasser par Chiang Rai en Thaïlande.

J’avais prévu initialement d’aller au nord de la Birmanie, dans une zone ouverte depuis peu (KengTong), en passant par le point frontière avec la Thaïlande de Mae Sai/Tachileik mais cela s’avère un compliqué, car on ne peut sortir de cette zone qu’en avion (à moins de revenir à Chiang Rai), la route pour rejoindre le centre du pays n’étant pas encore ouverte aux touristes. Il me reste alors la solution d’un point frontière beaucoup plus au Sud, à Mae Sot côté Thaïlande.

Pour y aller, je peux prendre un bateau au Laos, remonter le Mékong avec un arrêt d’une nuit dans un village, jusqu’à la frontière Thaï, et de l’autre côté prendre le bus jusqu’à Chiang-Rai puis encore le bus jusqu’à Mae Sot… C’est galère, ça va me prendre au moins trois jours, je traverse presque la moitié de la Thaïlande ! Le point positif, c’est que les routes et les transports sont de bonne qualité de ce côté de la frontière ! 😉 Sinon, bien sûr il y a l’avion…

Trajet en bateau en vert pour sortir du Laos, puis en bleu pour le bus… Soit je vais à KennTong, mais comment en sortir ? soit il me faut 3 jours pour aller jusqu’à Mae Sot, c’est trop long ! Ce sera finalement l’avion pour Yangon…

Bref, je rentre dans une agence de voyage et étudie les différentes possibilités que l’on me propose : un vol Luang-Prabang / Bangkok / Mandalay coûte 350 $, et cela dure une demie-journée. Le bateau jusqu’à Chiang-Rai coûte lui 280 000 K (soit une trentaine de dollars), sans compter la nuit dans un village, ce à quoi il faut ajouter le bus côté Thaïlandais, jusqu’à Chiang Rai d’abord, puis Mae Sot, plus les repas, sans doute une nuit à Chiang Rai… Tout cela prendrait probablement 3 jours, tout en restant beaucoup moins cher que l’avion.

La première solution est donc chère, la deuxième longue (en voyage, on compte les jours !), et cela me fait entrer en Birmanie par le sud, ce qui ne m’arrange pas par rapport au circuit que j’avais prévu… Je ressors de l’agence sans rien décider, mais il va falloir réfléchir à tout ça, et vite !

Je vais voir une autre agence, il y en a plein dans la rue : l’avion pour Mandalay est au même prix ou presque (380$), et il n’y a plus que quatre places de disponibles pour le 27/12, ma date de sortie du Laos (fin visa) ! C’est cher, et ça devient tendu cette histoire… Finalement, je demande le prix d’un vol pour Yangon, l’ancienne capitale de Birmanie, bien que ce soit plus au sud que Mandalay. La femme me trouve un billet LP-BKK-YANGON pour 200$, et il ne reste qu’une seule place !! Après une brève réflexion, je l’achète immédiatement. Voilà, au moins, le problème est réglé, à moindre frais, reste à réserver une chambre d’hôtel car je vais arriver de nuit à Yangon. Pas de souci, je ferai ça avec Booking. Il faudra aussi que je réorganise complètement mon circuit en Birmanie, puisque je comptais arriver par le Nord, et que je devrais être le 18 janvier de retour à Yangon pour retrouver des amis, le RDV est prévu de longue date… Ça être compliqué tout ça.


Puis je pars suivre un cours de cuisine laotienne au Tamnak Lao Restaurant, que j’avais réservé la veille auprès de la patronne du restaurant, une dame 100% british, très sympathique au demeurant. Je me retrouve avec un jeune couple d’anglais très sympa (ils vont se marier bientôt), et nous suivons les instructions de deux chefs, avec quatre recettes au menu :

  • Tom Chaeow Pha – Fish with smokey eggplant.
  • Chicken larp – chicken salad.
  • Panaeng Gai – Chicken & Pork in coconut sauce with chili paste.
  • Luak Puk – Mixed vegetables with spicy tomato jeow.

Les chefs nous font d’abord une démonstration pour chaque plat… Puis nous en choisissons un que nous ferons par nous-même. Toute la découpe a été préparée, c’est donc assez facile. Ensuite, on s’assoie tous les trois autour d’une table en terrasse, et on déguste nos réalisations ! C’était vraiment cool, avec une discussion agréable avec les jeunes anglais, sur nos vies en Europe, ce que nous faisons, notre voyage, etc…

J’ai choisi le Tom Chaeow Pha (poisson avec aubergines, gingembre et coriandre)

Nous repartons tous avec un petit livret très bien fait, avec une explication de la culture laotienne, les équivalents européens pour certaines plantes ou racines, nos quatre recettes, et quelques autres comme des soupes ou des salades.

Pour ce cours de cuisine, j’ai payé 160 000 K, soit environ 20$. Je ne regrette pas cette expérience, et pense déjà à la réitérer en Birmanie.

Luang Prabang – jour 3

21/12/2018 – Je me lève à 4h du matin pour monter sur le Phu Si, une colline au centre de Luang Prabang. Je me trompe sur l’heure de lever du soleil, ce qui fait que je poireaute là-haut en ayant à moitié froid plus d’une heure ! Au moins, je n’ai pas payé de ticket pour monter, le guichet n’était pas encore ouvert ! 😉 Pas de chance, la brume recouvre tout et il n’y a rien à voir… Bel effort, mais inutile !

Tout ça pour rien ? Pas tout à fait, puisqu’en redescendant de la colline, je tombe sur la procession de moines, le fameux TAK BAT, dont le guide Lonely Planet dit qu’il faut changer de trottoir si on le croise, ne pas utiliser de flash, ne pas croiser le regard des moines, etc… Et que vois-je : des minibus remplis de touristes chinois surgissent en nombre, et c’est la curée ! ils prennent des photos en gros plans des moines (flash dans la figure), sans aucun respect pour la procession ! Puis ils remontent tous dans les minibus et repartent dans une énorme pagaille de manœuvres circulatoires… Je viens d’assister à un bel exemple du tourisme de masse, je n’en reviens pas ! Du coup, je retourne me coucher. 😉

Au réveil, je pars flâner dans Luang Prabang, en commençant par longer le Mékong et trouver un endroit sympa où prendre un petit déjeuner. Puis je visite le palais, quelques temples :

Temple en parfait état de conservation !

Le midi, je déjeune au Xieng Thong Noodle Soup, une toute petite échoppe réputée pour la qualité de ses soupes de nouilles . Je me régale :

Lao style noodle soup ! Excellent…

Luang Prabang – jour 4

22/12/2018 – Dernière journée à LP, rien de prévu, je ne vais même pas voir les cascades et les grottes qu’il y a autour de la ville, ce qui est pourtant l’activité principale. Je passe la journée à me balader dans Luang Prabang, c’est cool et ça me repose.

J’ai réussi à récupérer deux billets de 500 K dans un bureau de change. La nana a été vachement sympa, parce qu’elle est allé chercher une liasse de billets au coffre, pour en trouver deux qui soient pratiquement neufs ! L’intérêt de ce billet, en dehors du fait que ce soit la plus petite valeur en billet au Laos, c’est que ce soit le dernier billet avec encore le marteau et la faucille communiste ! Mon idée, c’est de le faire encadrer à mon retour.

500K, soit environ 5 cents, avec le symbole du parti communiste !

Le midi, je déjeune au restaurant, et je vois le jeune anglais avec qui j’avais suivi le cours de cuisine qui arrive, et me tend un beau billet de 500 K ! Je leur avais parlé de mon projet la veille, or il avait récupéré un billet en bon état, et me voyant rentrer dans le restaurant alors qu’il était assis en terrasse de l’autre côté de la rue, venait me le donner… Super sympa comme attention ! Le genre de truc qui fait toujours plaisir en voyage, au hasard des rencontres.

Le soir, je prends une bière à l’apéro avec des « Fried Seaweed », ce sont des algues du Mékong séchées au soleil entre deux feuilles de papier, après les avoir assaisonnées avec de l’ail et du sésame. C’est délicieux !

Demain je pars pour le nord, dans un petit village loin de tout. D’abord le bus, puis le bateau pour y arriver.

Muang Ngoi Neua

23/12/2018 – Départ ce matin en minivan, 4h de trajet de prévu (pour une centaine de kilomètres). Au départ, je suis assis à l’arrière et avec les virages et les secousses, je ne me sens pas très bien… Heureusement, je peux changer de place lors d’un arrêt, et je fais la dernière heure au deuxième rang, où ça va mieux ! Il faut dire qu’entre les virages et les secousses d’une route complètement défoncée, nous avons eu droit à un chauffeur à la conduite particulièrement nerveuse…

Je discute avec deux jeunes ardéchois qui viennent de faire un trek au Népal, on se raconte nos voyages, c’est cool ; ils hallucinent quand je leur dis en quelle année j’ai fait mon trek autour des Anapurnas : ils n’étaient même pas nés… 😕

On passe devant plusieurs immenses chantiers tenus par les chinois (tgv, barrage). Ils sont tous entourés de palissades, avec des panneaux en chinois, et les camions défilent sur les routes sans arrêt, l’activité semble intense. Mais en fait tout ça rapporte peu d’argent au Laos, c’est ce que m’expliquait le diplomate à Vientiane.

Une fois arrivé à Nong Khiaw, il faut encore prendre le bateau pour une heure de trajet, serrés comme des sardines ! On attend donc le bateau à l’embarcadère, l’endroit est très beau. Je fais la rencontre d’un couple d’italiens, Paola et Giorgio, avec qui je parle mi-anglais, mi-français, car Giorgio parle un peu français. Giorgio me félicite quand il voit la taille de mon sac à dos (40L), ça me fait plaisir !

L’embarcadère de Nong Khiaw, paysage sublime…

Puis on part en bateau, tous serrés comme des sardines pendant une heure de remontée du fleuve, les fesses sur des planches en bois… Franchement, je suis content d’arriver à Muang Ngoi Neua, ce n’était vraiment pas confortable, entre le mal aux fesses, l’ankylose des jambes, et l’impossibilité de bouger.

À la descente du bateau, les « hôteliers » du village nous attendent sur les marches, pour nous proposer une chambre. Je mets hôteliers entre guillemets, parce que le confort sera très sommaire : ce sera une simple chambre en bambou, sur pilotis, un lit avec moustiquaire et une grosse couverture (pas de draps) ; quant à la salle de bain, s’il y a un chauffe-eau électrique chinois comme on en voit partout en Asie, il vaut mieux ne pas parler du reste, le sol est en bambou et on voit le fleuve dessous ! Mais bon, je reste deux nuits, ça va aller. Je paie tout de même 120 000 K, ça me paraît cher pour ce que c’est, mais je n’ai ni marchandé ni cherché ailleurs.

Voilà à quoi ressemble Muang Ngoi Neua : une simple rue, parallèle au fleuve, entourée de montagnes :

La rue principale de Muang Ngoi Neua

L’endroit me rappelle le Népal. Tout est calme, nous sommes loin de la civilisation, c’est assez agréable. L’endroit est un point de départ pour les randonneurs, on peut s’enfoncer encore plus vers le nord du pays : ce serait pas mal, mais je n’ai plus le temps, je dois quitter le Laos dans quelques jours. Je dîne au resto indien du village, d’une assiette végétarienne pour 20 000 K. J’y rencontre Adrien, un français, futur professeur d’histoire, venu voyager avant de prendre ses fonctions. Nous dînons ensemble, et on a une super discussion sur le voyage, la littérature, son futur engagement professionnel sur lequel il s’interroge beaucoup, car il veut donner un sens à sa vie. Très bonne soirée.

Muang Ngoi Neua – jour 2

24/12/2018 – Ce matin, levé de bonne heure, je commence par un petit-déjeuner de folie, buffet à volonté pour 30 000 K : pendant que je déjeune, la femme n’arrête d’apporter de nouveaux trucs, tous plus bons les uns que les autres…

« All you can eat + drink – Breakfast Buffet 30.000 KIP »

Puis j’attends que les nuages se lèvent, car le matin, tout est noyé dans la brume jusqu’à 11h :

Muang Ngoi Neua le matin, noyé dans la brume…

Et je pars marcher jusqu’au premier village vers le sud appelé « Banan ». Le paysage est beau, la nature magnifique.

Balade en pleine nature, dans un paysage fantastique.

Arrivé au village, je retrouve Paola et Giorgio, qui ont fait la même balade ! Du coup on déjeune ensemble, sous une paillote dans un jardin, il n’y a qu’un seul plat au menu, mais on se régale ! Giorgio en profite pour acheter un chapeau, au moins ici, il est certain d’en avoir un vrai, et ma foi il est très content de son achat.

Une fois le repas fini, Giorgio demande à la propriétaire s’il peut faire une sieste quelque part : la femme lui propose une pièce attenante à sa maison, et le voilà parti faire sa petite sieste, au grand désespoir de Paola… 🙂 Mais la sieste n’est pas quelque chose d’optionnel pour Giorgio !

Moi, je repars vers Muang Ngoi Neua, et je choisis de couper par des rizières pour raccourcir un peu le trajet, et éviter une grande boucle que fait la piste. Les rizières sont à sec entre deux récoltes, et les animaux se régalent…

À travers les rizières, avec les animaux…

Je finis par retrouver la piste (merci OsmAnd), et je me fais prendre en stop par des paysans du coin, qui s’arrêtent et me proposent spontanément de m’asseoir à l’arrière du plateau. C’est super gentil, en même temps je vais me faire salement secouer pendant la route jusqu’à Muang Ngoi Neua ! J’aurais préféré marcher, mais comment refuser ?

Arrivé à Muang Ngoi Neua, je quitte les paysans qui m’ont pris en stop !

De retour au village, je décide de grimper au « View point » côté nord. Là aussi, il faut payer le droit de grimper, d’escalader, de transpirer à grande eau avant d’arriver au sommet ! Mais la vue valait l’effort :

Magnifique vue sur Muang Ngoi Neua, le long de la Nam Ou, qui se jette dans le Mékong un peu avant Luang Prabang.

Je redescends, et vais prendre une douche bien méritée. Les ascensions sont comme les routes, il y a un chemin, mais ça secoue ! Puis je vais boire une bière face au coucher de soleil sur la terrasse du « Riverside », un bar/restaurant, jazz en musique d’ambiance, moment bien cool après cette belle journée.

Muang Ngoi Neua est vraiment un endroit parfait pour y passer quelques jours. Ma chambre est vraiment basique, mais avec un endroit un peu plus confort, je serais bien resté là quelques jours, à faire de la randonnée, du kayak, ou juste du farniente. L’ambiance est vraiment relax, on est et on se sent loin de tout. Il paraît qu’en novembre, il n’y a pas la brume matinale… Ça permet de démarrer la journée plus tôt ! 😉 Mais la question ne se pose pas, je ne peux pas rester.

Nong Khiaw

25/12/2018 – Aujourd’hui, c’est Noël, mais ici tout le monde s’en fout un peu ! Il y a bien eu un peu de bruit hier soir, mais ça n’a pas duré très longtemps. C’est donc le départ ce matin, en bateau jusqu’à Nong Khiaw, où j’ai décidé de rester une nuit. Retour en bateau donc, et toujours aussi serré, à peine moins qu’à l’aller… À droite, c’est Adrien, le prof d’histoire rencontré le premier soir :

Direction Nong Khiaw, et sans bouger s’il vous plaît !

Je loue une chambre au Sunrise Hotel pour 90 000 K. Au bord du fleuve, avec une petite terrasse et son hamac, c’est plutôt cool.

Nong Khiaw et son pont imposant ! (construit par les chinois)

Je passe la journée relax, je m’installe dans le hamac et je me replonge dans un roman de Tom Wolfe assez prenant (« Moi, Charlotte Simmons »). En fin de journée, je fais une balade à pied dans le village, je ne monte pas au « View point », marre de payer 2€ pour une ascension à peine tracée… Le soir « Chicken Tika Massala » au resto indien « Deen » : simple et sympa.

C’est marrant d’ailleurs, ce resto indien ne vend pas d’alcool, je ne peux donc commander de bière, ce sera un thé. Ça fait le deuxième comme ça, mais ce n’est pas toujours le cas, ça doit donc dépendre de la religion du patron ! En dessert, je prends un tapioca avec de l’eau sucrée avec des rondelles de bananes : voilà une recette toute simple qui donne un dessert tout à fait acceptable (et original).

Demain, c’est le retour à Luang Prabang, avec 3 bonnes heures de routes défoncées, mais je me dis que ce seront les dernières, puisqu’après je prends l’avion pour Yangon ! Disons les dernières au Laos…

Retour à Luang Prabang

26/12/2018 – Ce matin, je me suis levé de bonne heure pour prendre le premier minivan, à 9h. À la Guesthouse, on m’avait dit que ce n’était pas la peine de réserver de ticket… Information fausse, quand j’arrive à la gare routière, on m’annonce que le minivan est déjà plein. Le prochain partira entre 10h et 11h … Je prends mon mal en patience, et vais prendre un petit déjeuner pas très loin, tenu par une dame qui ne parle pas un mot d’anglais, et qui finit par aller chercher sa fille pour prendre ma commande ! Tout cela dans une ambiance calme et détendue…

Un couple de français me rejoint pour attendre le bus. Ils voyagent en mode woofing, travaillant à mi-temps dans des exploitations agricoles. On discute un peu, et on bouquine, chacun sur sa liseuse. Puis c’est le départ, le conducteur est plus calme qu’à l’aller et le trajet se passe sans problème.

Le soir à Luang Prabang, je me promène dans le night market, et j’en profite pour acheter une écharpe en coton fin que je négocie à 30 K ! Ce sera un cadeau pour ma sœur Martine. Le lendemain matin, la nuit portant conseil, je retourne au day market cette fois, et en achète une autre, au coton plus épais, pour 40 K (Je n’ai plus le cœur à négocier dur comme hier). Celle-ci sera pour moi, ce sera mon souvenir du Laos !

Je décolle cet après-midi vers 17h avec un vol pour Yangon via Bangkok. Arrivée prévue pour 22h, j’ai réservé une chambre d’hôtel sur Booking, et prévenu que j’arriverai tard.

Que retenir du Laos ?

  • D’abord, des gens calmes et cools.
  • Des routes dans un état lamentable, probablement du à la pauvreté du pays.
  • Le tourisme de masse et les dégâts qu’il provoque (je pense à Van Vieng), sauf dans des villes protégées comme Luang Prabang.
  • Il faut payer (1 €, 2 €) pour le moindre « View point » ou grotte, cascade, etc… Pas de doute, ils ont bien compris le principe. C’est un peu usant à la fin, surtout pour certaines escalades limite dangereuses… Reste à espérer que cet argent va bien à l’économie locale (pour l’école, etc…), ce qui n’est absolument pas garanti.
  • Des paysages magnifiques bien sûr. Le Laos est un pays montagneux, avec un fleuve omniprésent, le Mékong.
  • La façon de prononcer « twenty », qui ressemble plutôt à « seventy », ce qui surprend au début et peut amener à payer plus que le prix ! 😉

Dernière anecdote : je change mes derniers Kips, je demande d’abord des dollars, puis je me ravise et demande des Kyats, la monnaie birmane. La femme me fait le coup conversion Kips en USD puis Kyats. Je la corrige et lui demande une conversion directe des Kips en Kyats : et hop, j’ai gagné 10% … 😎

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