Birmanie – deuxième partie
Retour à Yangon
18/01/2019 – La navette du Resort de Ngapali m’a bien emmené à l’aéroport ce matin, et j’arrive à Yangon vers 10h. C’est Alex qui s’était occupé des réservations, je ne trouvais rien d’abordable via Booking, et c’était plus facile pour lui de trouver quelque chose (je n’ai que mon téléphone pour accéder à internet). Je prends donc un taxi jusqu’au Lavender Hôtel (3 étoiles, 50$ la nuit il me semble), situé tout près de la la grande pagode Shwedagon.
On s’est loupé de peu à l’aéroport, ils étaient arrivé avant moi mais ils m’ont loupé quand je suis arrivé. Bref, on se retrouve à l’hôtel , c’est super sympa de les revoir. Ils voyagent avec Elsa, qui a à peine 6 mois, et qui a les bonnes joues bien joufflues des bébés ! Je trouve ça super de voyager avec un bébé aussi petit, beaucoup de parents n’y penseraient même pas. Ce sera Elsa qui rythmera le week-end bien sûr, avec souvent l’un des parents à l’hôtel pendant qu’elle dort.
On file déjeuner au « Feel Myanmar Food », une adresse que j’avais repérée sur le guide LP lors de mon premier passage à Yangon, et qui s’avère très bien, même si on arrive un peu tard, il doit être 14h. Des plats préparés en terrasse ne sont plus disponibles, pas grave nous nous installons à l’intérieur (il y a la clim’, et on est venu à pied !), le service est sympa et efficace, et nous régalerons !
En fin d’après-midi, on se met avec Alex à chercher un endroit pour boire une bière, mais ce n’est pas si facile à trouver, sans doute parce que nous sommes près de la pagode Shwedagon. On finit par trouver un bar peu attirant, où on se met d’abord en terrasse, mais il y a des odeurs d’égout alors on s’installe à l’intérieur, qui consiste en une grande salle avec des tables alignées, et occupées par une clientèle exclusivement masculine ; à chaque extrémité de la salle, il y a un grand écran pour la TV. Tout cela manque de convivialité !
Le soir, je sors dîner avec Éléonore dans un petit restaurant du quartier appelé « French Eclair », où l’on choisit parmi les plats présentés en devanture ; la serveuse malgré son anglais plus qu’approximatif rigolait tout le temps et était très attentionnée. Même le patron vient nous voir pour nous expliquer que son neveu a travaillé en France, et qu’hélas il n’est pas là ce soir, mais sera là demain. Au retour à l’hôtel, on retrouve Alex endormi aux côtés d’Elsa ! 🙂
Yangon – jour 2
19/01/2019 – Aujourd’hui, nous partons visiter la fameuse pagode Shwedagon, la plus haute du pays. Le gouvernement en a fait construire une réplique dans la nouvelle capitale (rappelez-vous mon passage éclair à Naypyidaw !), mais elle manque parait-il de charme (construite rapidement, le plâtre commencerait déjà à s’abîmer, et la dorure à disparaître !).
La pagode est immense (98m de hauteur), on a presque du mal à la prendre en photo, il faut vraiment se reculer… La couleur dominante, c’est l’or bien entendu. Le stupa est là aussi recouvert de nattes, signe de travaux en cours…
L’endroit est très fréquenté par les birmans, et plein de ferveur : offrandes, prières, il y a une zone pour chaque jour de la semaine, à vous connaître celui de votre naissance…
On ressort de la pagode (pas plus impressionné que ça en ce qui me concerne) et nous prenons un taxi pour aller nous promener au bord du lac Inya, où l’on boit un jus de fruit frais dans un restaurant assez classe, avant de revenir à l’hôtel car Elsa est fatiguée. Puis on repart pour aller déjeuner à l' »Agape Kachin Food », dans le quartier de Sanchaung, un autre restaurant que j’avais noté sur le guide LP, qui encore une fois se révèle être une très bonne adresse, cuisine simple mais excellente (hmm les raviolis !).
Le quartier est très calme, on se promène un peu à pied, puis Éléonore prend un taxi pour rentrer à l’hôtel, car Elsa doit prendre son biberon et dormir…
Alex et moi décidons de rentrer à pied, on passe par un parc d’attraction, où l’on s’offre une glace, puis on s’assoie à l’ombre d’un petite gargote pour boire une boisson bien fraîche, car le soleil cogne.
Puis on poursuit la balade, et pour rentrer à l’hôtel on repasse par la pagode Shwedagon, en entrant par l’entrée Ouest, une sorte de raccourci car la zone occupée est quand même assez grande !
Pour finir l’après-midi, j’emmène Alex au « Yangon Yangon », le bar qui se situe sur le toit d’une tour, où j’étais allé lors de mon premier passage. On discute du bon vieux temps, quand on bossait ensemble et qu’on allait parfois boire une (plusieurs ?) bière après la journée…
Et le soir, dîner avec Éléonore, Alex ayant pris la relève auprès d’Elsa ! 😉 Nouveau petit restaurant « Jana Mon Ethnic Cuisine » toujours dans le quartier, et toujours aussi bon.
Yangon – jour 3
20/01/2019 – C’est déjà le dernier jour du week-end, le temps passe vraiment très vite ! On décide d’aller de l’autre côté du fleuve, dans le quartier de Dalah, et pour cela on prend le ferry. Il y a beaucoup de monde mais tout se passe en douceur…
Une fois de l’autre côté, on veut d’abord prendre un café avant de louer un tuk-tuk pour faire un tour du secteur. La seule chose que l’on trouve est un cappucino vendu à un stand coloré genre MacDo, avec les jeunes serveurs en uniforme. Franchement, je les plains… Sinon tout est beaucoup plus calme, c’est la campagne à 5 minutes de la ville, le décalage est assez saisissant.
La balade est sympa, l’atmosphère est assez champêtre, on visite le quartier, puis les villages autour. Il y a un peu plus de fraîcheur que dans Yangon ! On visite également un petit monastère, mais bon les moines, ça ne m’inspire pas vraiment.
Puis on revient côté « downtown » de Yangon, et donc re-ferry !
Il est midi, on va déjeuner au « 800 bowls », un restaurant chinois que m’avait indiqué le patron de l’hôtel Zara lors de mon premier séjour ici. C’est une excellent adresse, un peu chère, mais avec des pâtes fraîches de qualité, et d’excellents raviolis. On se régale pour ce dernier repas ensemble.
Puis retour à l’hôtel, Elsa doit se reposer. On monte ensuite sur le toit de l’hôtel pour boire une dernière bière ensemble avant que chacun reprenne sa route : Alex et Éléonore repartent demain en avion pour Singapour (et le boulot !), moi je pars le soir même en bus pour Hpa-An, vers le Sud, départ prévu à 20h.
Ça a été bien sympa de les revoir, et de passer ce week-end ensemble ! La petite Elsa est en pleine forme, ce sera une grande voyageuse c’est certain ! 😉
Hpa-An
21/01/2019 – Ouah ! Le bus m’a lâché à 2h du matin à 3 kms du centre-ville… J’ai pris un moto-taxi (2000 K), qui m’a conduit jusqu’à la Than Lwin Pyar Guest House que j’avais réservé par Booking, mais pour le soir suivant. J’ai tapé à la vitre, et réveillé le jeune garçon qui dormait devant le comptoir, par terre sous une simple couverture. Je me disais que j’aurais peut-être un « early check-in » de proposé comme à Bagan… Mais non, du coup, le jeune me propose de m’asseoir dans un des gros fauteuils de l’accueil, en m’expliquant que normalement il n’a pas le droit de faire ça, mais que bon… Il a l’air assez maniéré, mais se révèle très sympathique. Ce qui fait que j’ai dormi comme j’ai pu dans ce fauteuil, par intermittences. Le matin de bonne heure, le jeune prévient le personnel de préparer ma chambre le plus vite possible, super sympa.
En plus, il m’annonce que le petit-déjeuner m’est offert ! Je n’en reviens pas… C’est vraiment une bonne adresse ! Je croise alors un couple de français qui quittent Hpa-An ce matin, on discute des endroits à voir, sympa et pratique pour moi. Le petit-déjeuner est bon et varié, puis je récupère ma chambre, mais pas le temps de me reposer car je repars demain midi pour Moulmein, le temps presse car le visa arrive à expiration.
Je prends juste une douche ; à l’accueil, le patron vient d’arriver, un type d’origine indienne me semble-t-il. On discute, il est curieux et très intéressant, nous avons un bon contact. Je lui loue un scooter et pars à la banque changer mon dernier billet de 100 $. Et c’est parti pour visiter les grottes (caves) et autres lieux remarquables autour de Hpa-An.
Je commence par la Kaw Ka Thaung Cave, à la « décoration » assez improbable, mais ce sera le cas de pas mal de lieux dans cet endroit de la Birmanie (où l’ethnie Karen est majoritaire).
Je reprends le scooter pour me rendre à la « Mahar Sadan Cave », dont le français m’a parlé ce matin : il ne faut pas laisser ses sandales à l’entrée, car on peut traverser la grotte, ressortir de l’autre côté, et revenir au point de départ en barque. J’ai donc pris un sac plastique où je glisse mes sandales avant de rentrer.
La traversée de la grotte est assez longue, un bon quart d’heure de marche, c’est impressionnant, on a le temps de se refroidir, et il faut faire attention où l’on mets les pieds… puis on ressort de l’autre côté au soleil dont on est content de retrouver les rayons, pour une fois !
Je reste un peu de l’autre côté, j’ai pris un ticket pour le bateau (1500 K), maintenant j’attends que l’on m’appelle. Tout est calme, il y a quelques vendeurs, quelques moines, l’ambiance est sereine. Puis nous partons en barque, il s’agit d’abord de passer sous la montagne, ça me rappelle le Vietnam et Tam Coc !
Une fois de l’autre côté, on avance doucement le long d’un cours d’eau, au milieu des champs ou des rizières, en pleine nature, il n’y a pas un bruit, c’est assez génial.
Les birmans sont cools et souriants, et si je compare le comportement des vietnamiens de Tam Coc, harcelant littéralement les touristes (et je n’exagère pas), il n’y a pas photo entre les deux pays ! Ou disons que la Birmanie est encore authentique ?
Je déjeune sur place, dans un tout petit resto sous des bâches devant l’entrée de la grotte. C’est bon et pas cher : soupe au poulet, 1000K.
Je reprends le scooter, j’adore me promener dans cette campagne magnifique, qui ressemble un peu à Van Vieng, avec ses massifs karstiques. Je passe rapidement à l’improbable pagode Kyaut Ka Latt, aussi perchée sur son rocher que devait l’être le moine qui a voulu la construire…
Après je rentre à l’hôtel prendre une douche, je suis crevé. Je ressors pour le coucher du soleil le long du fleuve, le Salouen, un autre grand fleuve qui traverse tout l’état Karen.
Une fois la nuit tombée, je vais dîner chez San Ma Tau, recommandé par le guide LP. On choisit son plat à l’entrée parmi plein de marmites (ce sera porc-tomates) puis l’on va s’asseoir et on t’amène ton plat avec du riz, des légumes, et plein de sauces différentes. Sympa et convivial !
Hpa-An – jour 2
22/01/2019 – J’ai bien dormi, de 21h30 à 5h30 ! Je pars à 14h en bateau pour Moulmein un peu plus au Sud. Hier soir, j’ai demandé au patron de garder le scooter pour la matinée (location 1/2 journée). Je prends le petit-déjeuner : le cuisinier prépare chaque jour un plat différent de cuisine locale, ce matin c’est chapati avec des pois-chiche en sauce, tout ça en plus de petit-déjeuner classique (café/thé, toasts, porridge, etc..). Vraiment bien cette Guesthouse ! Puis je pars visiter deux autres grottes de l’autre côté du fleuve.
Je commence par Kawgun Cave, avec sa kyrielle de bouddhas sculptés dans la roche, plafond compris. Toutes ces grottes finissent par se ressembler tout de même pas mal !
Je préfère de loin me promener dans la campagne qui est magnifique, et d’un calme reposant.
Ambiance champêtre…
J’arrive ensuite à Yateak Pyan, la deuxième grotte. En bas des marches, une joli petite fille est là, je m’attends à ce qu’elle me demande quelque chose, mais non, elle se contente de m’offrir ce beau sourire…
Une fois dans la grotte, il faut reconnaître que la vue est magnifique :
On peut également traverser cette grotte (plus rapidement que la Sadan Cave heureusement), et l’on débouche sur une immense rizière ! Les paysages sont somptueux…
Je reviens à l’hôtel, paie la note : 21$ pour les 2 nuits via Booking ; du coup, je discute avec le patron qui m’explique que là-dessus, il va verser 4$ à Booking, et qu’évidemment si j’avais réservé directement, j’aurais payé moins cher ! Mais en même temps, cela lui apporte une énorme visibilité, donc… Quand je pars en tuk-tuk pour rejoindre l’embarcadère, le patron et le jeune qui m’avait accueilli en pleine nuit viennent à la porte me faire un signe d’adieu, ils sont vraiment super !
Le bateau part à l’heure, puis on fait rapidement demi-tour pour récupérer un couple de français : il y a eu comme un couac dans l’organisation, eux attendaient sagement à l’hôtel comme on leur avait dit ! C’est plutôt rare, en général les transports sont plutôt très bien organisés.
La descente du fleuve Salouen est assez longue, on échange des saluts avec des familles qui vivent le long du fleuve, avec une simple hutte, cultivant des légumes, pêchant les poissons, loin de la ville qui reste tout de même accessible par le fleuve. Une autre vie c’est certain.
On arrive finalement à Moulmein vers 18h, bien content de pouvoir se lever, les bateaux ont un confort assez rudimentaire et on a vite mal aux fesses !
J’ai réservé un hôtel à l’écart du centre ville, il y avait une belle promo sur Booking, j’ai choisi le confort en me disant que de toutes façons, je serai bien occupé la journée, et que j’aurai loué un scoot si je veux sortir le soir en centre-ville. Je trouve un tuk-tuk qui m’emmène, le type est sympa, je lui file 3000 K alors que j’avais négocié 2000K pour le trajet, il y a 4 kms quand même.
Effectivement, l’hôtel est un beau bâtiment tout neuf, un peu à l’écart d’une route ; la chambre est nickel, le service à l’accueil impeccable : je me renseigne pour réserver une moto pour le lendemain ? pas de problème, on viendra me la livrer demain matin à l’hôtel ! J’explique que je dois passer la frontière après-demain, et que je vais avoir besoin d’un taxi ? La dame me dit qu’elle va s’en occuper. Super, si tout peut se régler comme ça, c’est vraiment cool. Car mon visa se termine dans deux jours, et pour passer la frontière Thaïlandaise en partant d’ici, la seule solution est le taxi collectif, il n’y a pas de bus.
Aparté sur la durée du Visa
À propos du visa, qui dure 28 jours en Birmanie, on peut rester plus longtemps, c’est ce que tout le monde m’a dit, on paie juste quelques dollars d’amende par jour supplémentaire au moment de sortir. Mais bon, je n’avais pas trop envie de tester la chose (ni les geôles birmanes le cas échéant ! 😕 ), d’autant qu’il m’aurait fallu plusieurs jours pour descendre plus au sud, du côté de Dawei, là où j’avais prévu d’aller au début de mon voyage : un endroit nommé Paradise Beach, sur la presqu’île, loin de tout, eco-tourisme, tout ça ; j’avais même réservé mon bungalow sur la plage, que j’ai du annuler bien sûr quand j’ai réorganisé tout mon circuit en quittant le Laos.
Bref, après une bonne douche, je sors à pied du « Royal Garden » dans la rue près de l’hôtel, il y a plein de bars et de restaurants, le quartier a l’air assez animé. Je bois d’abord une bière dans un bar qui consiste en une grande dalle de béton couverte, avec des tables assez espacées. Puis je vais dîner à côté, au « Only Thaï Food » restaurant. Les petits serveurs s’empressent de s’occuper de moi, à l’affût du moindre de mes gestes, les plus jeunes s’arrêtant parfois devant ma table juste pour me regarder faire ! Manifestement, il n’y a pas souvent de touristes dans le quartier… C’est le bon côté de s’éloigner du centre, on découvre des choses plus authentiques.
Le manager du restaurant, en short et en chemise, insiste pour que je boive une bière, mais je reste à l’eau comme je viens d’en boire une à côté. Puis il me demande à quel hôtel je suis, et combien je paie la chambre ! Je lui donne le prix en dollar, il repart, réfléchit, puis revient me demander le prix en Kiats… Je sors mon téléphone, lance la calculette, et lui affiche le prix (73 000 K) : il repart sans rien dire. Puis je le vois aller discuter avec son patron, un homme qui est assis à une table près de la cuisine, en train de dîner. Ce dernier me fait un signe et me sourit. Peu de temps après, on m’amène un bouillon de poulet gracieusement offert. Cool, je suis content d’être dans ce quartier, tout cela est marrant, sympa, naturel… Vers la fin du repas, le patron vient me voir. Il a envie de discuter, mais parle très mal anglais, et ce n’est pas facile. Je lui explique que je suis français, il me demande si j’aime le Myanmar, et je lui réponds que oui, beaucoup, et que surtout les birmans sont des gens vraiment super ! Ça lui fait très plaisir ; il me demande si j’ai aimé ce que j’ai mangé, puis quel âge j’ai, lui a 52 ans. Puis il me souhaite le meilleur pour ma vie, et retourne s’asseoir à sa table.
Que dire ? C’est pour des moments comme ça que l’on aime le voyage !
Moulmein
23/01/2019 – Après une bonne nuit dans un bon lit, le petit-déjeuner se révèle gargantuesque. En fait, ils proposent un petit-déjeuner « western », plutôt bien fourni, mais dès que j’arrive dans la salle, la cuisinière vient me demander si je suis végétarien puis repart et m’apporte ensuite une assiette de nouilles au poulet, ainsi qu’une soupe lentilles/pommes de terre bien épicée en plus ! Mais comment je pourrais manger tout cela ? Moi je voulais juste un café et deux toasts….
Après cet ÉNORME petit-déjeuner, un type arrive avec la moto que j’ai louée. Il monte derrière moi car il faut que je le ramène dans son quartier. En même temps, il a l’occasion de voir comment je m’en sors dans le trafic assez dense du matin, et il est rassuré, je réussis à un moment un joli demi-tour sur la grand route sans mettre le pied à terre, il me félicite.
Je le dépose et file vers Win Sei Taw Ya, qui se trouve assez loin de Moulmein, à environ 20 kms. Dès l’arrivée, on est en plein Disney Land, avec des statues de tailles démesurées, notamment le « Reclining Bouddha » :
On peut visiter l’intérieur et y découvrir sur 3 niveaux les différentes étapes de la vie du Bouddha. En face du Bouddha couché, tête-bêche, une autre statue de même taille est en cours de construction, mais les dons semblent manquer, le chantier a l’air au point mort.
Mais j’avais une raison bien précise pour venir ici : une photo vue dans le guide de Lonely Planet, avec des statues de moines à la file indienne, à travers les collines ! Dès l’achat du guide, je m’étais tout de suite dit qu’il fallait absolument voir ça en vrai…
Mais voilà, je ne vois rien de tel, et il n’y a aucun panneau nulle part. Du haut du Bouddha couché, j’aperçois tout de même des statues au loin, je prends la moto et pars dans cette direction. Je commence par trouver quelque chose qui y ressemble, mais les moines sont le long d’une allée, peinture refaite, ça n’a pas grand chose à voir avec ce que je recherche, ça ferait même plutôt toc.
Je suis tout de même le chemin des moines, et finit par trouver ceux que je cherche. Très vite, je dois laisser la moto et poursuivre à pied…
Voilà qui commence à ressembler à la photo sur le guide LP :
Le terrain devient difficile, il n’y a plus du tout de chemin, et bêtement je suis en sandales, là où j’aurais du mettre mes chaussures de randonnée. Ça devient compliqué et dangereux de continuer comme ça, je risque de me blesser voir de croiser un serpent…
Ah je m’en veux, j’aurais tellement voulu suivre jusqu’au bout la « procession »… Bon, je fais quand même une belle photo, je suis tout de même content d’être là !
J’essaierai de repartir de l’autre extrémité, voyant à peu près où les moines se dirigent, mais la végétation est encore plus inextricable, je trouve même des bustes posés au sol…
Je trouve dommage que ce « chemin » ne soit pas entretenu : pouvoir faire tout le tour en suivant cette procession de moines serait vraiment génial ! Et sans les repeindre de couleurs criardes s’il vous plaît… Quand j’ai montré mes photos au type qui m’a loué la moto, il m’a demandé comment j’avais fait pour les trouver !
Je déjeune sur place dans les petites gargotes à l’entrée du site, puis rentre à Moulmein pour visiter le temple situé sur la crête de la ville. Bon, c’est joli, plein de dorures et de couleurs, mais cela ne me fait vraiment plus grand chose !
Il y a une très belle vue sur la ville et l’immense estuaire du fleuve Salouen… même si un morceau de la terrasse s’est écroulé, ce qui laisse rêveur sur la solidité de la construction ! Au nord, on aperçoit même les montagnes de Pha-An !
Sinon, marcher pieds nus sur l’esplanade en plein soleil peut se révéler compliqué pour nos pieds, le carrelage est brûlant, il est préférable de rester sur les zones à l’ombre quand c’est possible !
Le soir, je dîne dans la rue près de l’hôtel, mais dans un autre restaurant qu’hier ! L’ambiance est très sympa, et j’ai droit à beaucoup d’attentions de la part du personnel, qui me conseille une soupe de nouilles avec du poulet et du soja qui se révèle excellente. Je termine par un smoothie à la mangue ce dernier repas en Birmanie, parce que demain, je passe la frontière thaïlandaise !
Que retenir de la Birmanie ?
Je garde un souvenir exceptionnel de ce pays. Dès le premier jour, j’ai senti quelque chose de particulier dans le rapport avec les birmans, et cette impression ne s’est jamais démentie. Il s’agit sans doute d’une certaine authenticité, car le tourisme n’est pas encore très développé. Sans doute aussi une façon de vivre le bouddhisme au quotidien, qui consiste à faire le bien autour de toi quand tu le peux, de sourire et d’apporter de la joie. En tout cas, je le place maintenant en tête des pays d’Asie sur ce point !
- Tout le pays n’est encore ouvert au tourisme, mais la situation évolue vite. On en pense ce que l’on veut, mais la normalisation est en marche… On ne ressent pas du tout qu’il s’agit d’une dictature militaire.
- Les transports routiers restent un point compliqué, sorti des grands axes, on avance pas vite, mais bon… partir le soir et arriver le lendemain midi n’est pas si terrible que ça, tant que ce n’est pas trop souvent, car (à mon âge) ça fatigue quand même un peu, sans parler du rythme de sommeil, qui sera resté perturbé durant tout le voyage en fait !
- J’ai beaucoup aimé Mrauk U comme site archéologique, beaucoup plus authentique que Bagan, trop connu et développé.
- La nature est grandiose, les fleuves immenses, se promener en scooter dans la campagne est vraiment génial.
Voilà, en 28 jours de visa, on ne peut pas tout voir, loin de là… Je suis passé deux fois à Yangon, j’ai manqué Mandalay, et le sud du pays que j’aurais bien voulu voir. Ce sera peut-être pour une autre fois ? Si je retourne en Asie, la Birmanie sera au programme, c’est certain.