04/12/2018 – Direction le Sud Laos et les 4000 islands
Le pickup service est à l’heure, 7h30, et je pars de la Guesthouse avec un couple d’allemands vers l’agence d’AVT. Je leur fais la remarque que l’on a tous les trois des sacs « Deuter » ! 😉 Là, un européen nous explique comment va se passer la journée, le passage de la frontière , etc… Le type est hyper speedé, et quand je l’interromps pour poser une question, il me rembarre sèchement (du style « c’est moi qui parle ! »). Je ne sais pas ce qu’il a pris, mais c’est du speed ! On en rigole avec les allemands (une fois qu’il est parti, nous ne sommes pas téméraire à ce point). Heureusement, il restera à l’agence, s’il avait pris le volant, j’aurais vraiment flippé !
On pars avec un peu de retard, dans un mini-van au complet, et on arrive à la frontière en début d’après-midi, que l’on passe à pied.
On passe les formalités et les petites arnaques des fonctionnaires dont nous avions été prévenus : 1$ pour sortir du Cambodge, et 2$ pour entrer au Laos (en plus du visa à 30$ bien sûr). Un jeune refusera obstinément de payer ces backchichs, et finalement passera comme nous, comme quoi c’est tout de même fait de manière assez cool, même s’ils l’auront bien fait poireauter !
On se retrouve finalement tous dans une cahute de l’autre côté de la frontière, à attendre le minibus laotien. Nous sommes une douzaine, européens pour la plupart, il y a deux françaises et aussi un argentin en plus des anglophones. On va attendre la navette plus de deux heures ! Quelques voyageurs en profitent pour acheter une carte SIM : au Laos, pour 3 ou 4 dollars, on a un accès internet complet, 4G à priori, sans limitation de data. Pour ma part, je vais me contenter des points d’accès wifi que l’on trouve partout : bars, restos, hôtels. En ballade, je n’ai pas besoin d’internet, avec le GPS et OsmAnd, j’ai tout ce qu’il me faut.
Nous arrivons au soleil couchant sur le Mékong. Je loupe un très beau coucher de soleil : je me souviens très bien avoir appuyé sur le bouton virtuel, mais le smartphone n’a pas déclenché. 😕 Dommage, je n’en reverrai pas d’aussi beau !
Là, je dois gérer une petite erreur de destination que j’ai commise : les bateaux nous attendent pour nous amener à Don Det, alors que moi j’ai réservé mon hôtel sur l’île de Don Khon (à ne pas confondre avec Don Khong) :
J’en avais parlé avec le type de l’agence AVT à Siem Reap (l’excité), et il m’avait dit que je devrais gérer ça sur place… C’est donc le moment !
Une rapide discussion s’engage, le chef des pilotes (un ancien) me dit qu’il va falloir payer un supplément. Je demande « A little one ? » « 20 000 Kips » (1$ = 8 500 Kips à l’époque). Je paie sans problème, inutile de marchander, le prix est correct. Et hop, j’embarque seul dans une longue barque, alors que la nuit tombe pour de bon sur l’immense Mékong. C’est magnifique… Et ça n’a pas l’air de déranger le pilote, qui manifestement connaît le fleuve comme sa poche : on navigue parmi les îlots sans aucune lumière, alors qu’il fait vite nuit noire.
15 minutes plus tard, j’arrive donc de nuit à Don Khon. Agréable surprise, une jeune fille m’attend à l’embarcadère et me conduit à l’hôtel réservé, tout proche. Génial comme accueil… Je me sens déjà bien au Laos !
Je pose mon sac et ressort pour dîner. L’endroit est hyper calme, il y a quelques bons restaurants dans le centre (la rue devrais-je dire), avec de belles terrasses, très propres ; les quelques touristes que je croise ont l’air français, nous sommes bien représentés, et cela se confirmera tout au long du voyage. Je suis dans un petit village paisible, c’est parfait… J’avais lu sur les guides que Don Det était pour les jeunes, et Don Khon pour les vieux… OK, j’assume : après Siem Reap et son animation nocturne, j’apprécie vraiment. Le restaurant se révèle super bon, je me régale d’un excellent « Noodle Fried Vegetables » et de deux bières.
05/12/18 – Don Khon
Grâce à l’excellent site de NKM Mekong Homestay, j’ai mon idée de balade pour aujourd’hui. Je vais partir à pied côté Est jusqu’à la chute d’eau de Khrone Pa Soy, puis continuer jusqu’à la pointe Sud-Est, et revenir par le centre de l’île :
Après un bon petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel, au bord du Mékong, j’enfile donc les chaussures de rando, et je pars. C’est très bucolique, les paysans laotiens ne font pas vraiment attention à moi, je ne croise aucun touriste, c’est vraiment génial : il ne fait pas encore très chaud, et je marche d’un bon pas (les temps indiqués sur la carte sont largement surévalués). J’arrive à la première cascade qui ne paie pas de mine, avec peu de dénivelé et très étalée, tout juste quelques rapides…Il y a juste un pont suspendu pour y accéder qui mérite une tentative de panoramique :
Je continue donc vers le Sud, mais le deuxième petit pont est cassé (les « small broken bridge » sur la carte, qui portent bien leurs noms), et il est impossible de passer. Je reviens donc sur mes pas jusqu’à l’hôtel, puis continue vers la « Somphamit waterfall » côté Ouest. L’accès est payant, et je croise une des françaises et l’argentin avec qui j’avais attendu le minibus à la frontière. On discute deux minutes, eux partent, et moi j’arrive.
Si le site est payant (4$), il faut reconnaître que ça vaut le coup, car tout est bien aménagé, et la cascade impressionnante par le débit d’eau qu’elle charrie : le Mékong est un fleuve gigantesque, et une vraie puissance se dégage des eaux et du bruit qu’elles font…
Impressionnant ! Il y a un resto juste à côté, bien aménagé, avec des banquettes et des tables à ras du sol, je m’y arrête donc pour me restaurer et me reposer de cette belle marche (~15 kms). Au menu : « Pat Thaï with Eggs » (le plat national Thaïlandais, c’est bien la peine d’être au Laos !), une bouteille d’eau, un café de Colombie (?), le tout pour 55000 Kips, soit environ 8$. Plutôt cher, mais le cadre est magnifique.
Je reviens à l’hôtel, me repose un peu, passe une petite heure à la piscine de l’hôtel (super agréable forcément !), puis repars en vélo cette fois pour le sud de l’île, avec l’idée d’assister là-bas au coucher de soleil. J’ai 10 bornes à faire pour y aller, et la chaîne de mon vélo n’arrête pas de sauter ! J’arrive sur place tout de même, mais ce n’était pas une bonne idée, le coucher de soleil était beaucoup mieux à voir depuis la Somphamit waterfall ! Je me suis un peu planté là (il suffit pourtant de regarder la carte), mais bon je bois un thé glacé sur place, avant de rentrer à la nuit tombante.
Je repars donc dans l’autre sens, et là un chien va m’accompagner tout le long des 10 kms. La nuit tombe, et je ne sais pas qui escorte qui, mais à chaque arrêt pour remettre ma chaîne, le chien s’arrête également et m’attend ! Une fois arrivé au village, il me quitte, mais je le reverrai le soir alors que je suis à la terrasse du restaurant. Je garde un très bon souvenir de ce chien, et parfois je me dis que si j’en prenais un, je chercherai le même type, en souvenir de lui !
06/12/2018 – direction Don Khong
La température prévue aujourd’hui est de 39°C. À Siem Reap, nous étions à 33°C. Je pars ce midi pour Don Khong, la grande île des « Four Thousand Islands »… J’ai un peu de temps le matin, après le petit-déjeuner au bord du Mékong :
Bonne nouvelle, Rennes a battu Lyon 2-0 à Lyon, pour le premier match de Stéphan ! Alors je file en vélo jusqu’au nord de Don Det (10 kms). Le coin nord de l’île regorge d’hôtels, de bars, de restaurants et de boutiques, j’imagine bien l’ambiance le soir, et ne regrette pas mon choix « de vieux » ! Je recroise la française et l’argentin : on dirait bien que ces deux là vont faire un bout de route ensemble ! 😉 Je rentre en sueur et refait un stop rapide à la piscine avant de partir, j’ai loué un bateau pour midi.
À midi, le bateau arrive. C’est parti pour 2h de trajet, pour la modique somme de 80 000 Kips (11$). Les pilotes doivent connaître parfaitement le fleuve, entre les bras à prendre ou pas, les zones à éviter (marquées par une bouteille plastique attachée et qui flotte à la surface), et les remous bien visibles.
Arrivée à Don Khong, l’endroit a l’air sympa, avec un immense Bouddha doré que l’on aperçoit sur l’autre rive :
L’hôtel a une terrasse au bord du fleuve, de l’autre côté de la route. Je prends vite un repas et retourne à ma chambre climatisée pour une sieste bien méritée. Je suis au Pon’s river Guesthouse, la chambre est correcte, réservée sur Booking, 40$ les deux nuits.
En fin d’après-midi, je me promène dans le village, et je tombe sur une espère de fête foraine (en fait il y a un festival qui démarre ce week-end). Je vois un stand avec deux adolescentes qui se trémoussent sur de la musique techno, assises au-dessus de bassines d’eau. Une sorte de « chamboule-tout » permet de les faire tomber dans les bassines… Sans commentaire, franchement je les plains ! Don Khong est paisible, mais vers 22h, festival oblige, l’ambiance devient assez bruyante et le bruit durera jusqu’à 1h du matin. Je reste dans la chambre de l’hôtel : avec le recul, j’aurais du sortir voir ce « Bun Suang Heva » festival, qui dure 4 jours. Mais bon, trop tard, et pas de place pour les regrets.
07/12/2018 – Don Khong
Ce matin, je pars en vélo pour l’autre côté de l’île, où se trouve un Bouddha couché. Je passe par la pointe sud, puis remonte côté ouest, au retour je couperai à travers pour raccourcir le trajet… Je ferai ce jour-là 35 kms sur des routes défoncées, avec une selle catastrophique (les deux ensemble, c’est assez terrible), et pour être complet avec du vent… Je m’en souviens encore ! Le Bouddha couché valait tout de même la balade, perdu au milieu de nulle part : j’ai du demander mon chemin à des moines à un moment, c’était l’incompréhension complète, heureusement le plus vieux a réagi quand j’ai prononcé « Bouddha »… 😀
Retour à l’hôtel, je suis crevé ! Je déjeune d’un plat traditionnel laotien, un « Chicken Lap », du poulet émietté servi avec des herbes au goût un peu mentholé, et accompagné de riz. Très bon (35 000 Kips) :
Petit aparté sur les monnaies…
En une semaine, je suis passé du Bath Thaïlandais, 1€ = 36 BTH, utilisé partout dans le pays, pièces et billets… Au Real Cambodgien, 1$ = 4000 Reals, qui n’est utilisé qu’en dessous de 1$ : c’est-à-dire que l’on paie tout en USD, et que l’on te rend la monnaie en USD, sauf la partie inférieure au dollar, que l’on te rend en billets de 1000/2000/4000 voir 10000 Reals (il est rare que l’on te rende des Reals au-dessus de 1$, mais ça peut arriver quand même). Il n’y a aucune pièce. Au Laos, ce sont donc les Kips, 1$ = 8500 K, plus de pièces non plus, que des billets. Là, tu paies en Kips ou en USD, au choix, et l’on te rend la monnaie en général en Kips. Les laotiens sont passés maîtres dans l’art de convertir les prix entre Dollars et Kips, mais attention il vaut mieux tout de même vérifier la monnaie que l’on te rend ! 😉 Et à chaque changement de monnaie et de pays, il faut bien sûr te refaire une idée des prix…
08/12/2018 – Champasak
Je quitte Don Khong sans regret, j’aurais pu éviter cette étape, il n’y avait finalement pas grand chose à voir ou à faire sur cette île. Ces deux jours auraient été plus utiles à Paksé, pour visiter le plateau des Boloven… Mais bon, tout ce début de voyage, je l’ai organisé avant de partir, chambres d’hôtel comprises. Et ce jusqu’à Paksé, ce ne sera qu’en arrivant dans le Nord Laos que je passe en mode « au jour le jour »… Ça donnera plus de souplesse.
Pour quitter Don Khong, on passe le pont pour quitter l’île, et on récupère un bus sur la route nationale (la N13). Pour Champasak, le bus me dépose à un carrefour sans plus d’explication. Finalement, un type m’emmène sur sa moto au bord du fleuve pour 20 000 K. Là il faut négocier la traversée du Mékong dans l’autre sens, Champasak étant sur l’autre rive du Mékong. Le type me dit « Seventy » (70 000 K), ce qui me paraît cher… Finalement il écrit sur le sable 30 000 !! En fait, et je le vérifierai à plusieurs reprises, ils ont une drôle de façon de prononcer « Thirty » en remplaçant le « Th » par un « S », et en laissant traîner et déformant à loisir le « R »… Ça donne un truc assez proche de « Seventy » au final !! Bref, je paie et j’embarque.
Arrivé de l’autre côté, il faudra une moto pour m’emmener à l’hôtel. Le chauffeur est en train de déjeuner, je lui fait signe que je ne suis pas pressé, et il finit son repas tranquillement.
J’ai réservé une chambre à l’Anouxa Guest House, ce sera l’une des pires adresses de mon voyage : je déconseille fortement ! La chambre a bien une clim, mais elle n’arrive pas à faire baisser la température tellement les cloisons sont minces ! En plus la propreté et le confort sont vraiment limites. Pour achever le tableau, le patron est très énervant, manifestement très intéressé par l’argent et beaucoup moins par le reste. Quand je lui demande des infos, il ne comprend bizarrement rien, mais quand il veut se faire payer il retrouve tout d’un coup son anglais, si mauvais soit-il. Cet hôtel était pourtant bien noté sur Booking : j’ai l’impression qu’ils ont plusieurs types de chambres, de qualité très différentes, et que je suis tombé sur une mauvaise.
Je me promène dans le village qui se résume à une longue rue, et je déjeune au « Champasak with love », un restaurant sympa avec une terrasse au bord du Mékong. Un peu cher toutefois, mon « Stir Fried Morning Glory with Pork » me coûte 35 000K. Mais c’est très bon par contre, donc ça les vaut. Le « Morning Glory » est un légume souvent appelé « épinard vietnamien » (très populaire au Vietnam), ou encore liseron d’eau.
09/12/2018 – Vat Phu
Aujourd’hui, je pars visiter en vélo (25 kms A/R) le Vat Phu, un site dont on dit le plus grand bien. Je confirme, c’est magnifique, j’ai beaucoup aimé l’endroit qui dégage un charme certain, une atmosphère, voir une certaine magie !
Il n’y a pas encore trop de monde quand j’arrive, c’est cool, on peut mieux se laisser prendre par l’ambiance qui y règne.
Tout en haut se trouve un temple bouddhiste, forcément (un peu comme les sites païens chez nous se retrouvent un beau jour chrétiens).
J’ai beaucoup aimé cet endroit. En redescendant, les cars de touristes commençaient à arriver, il était temps de partir. Je reprends le vélo et m’arrête dès la sortie dans un petit resto.
Il n’y a personne et c’est un couple de personnes âgées qui le tiennent. Je commande une « papaya salad » suivie d’une omelette aux tomates. Tout est excellent, la femme fait super bien la cuisine, et ce n’est vraiment pas cher. Une bonne adresse !
Retour à Champasak, repos, et le soir, je retourne au « Champasak with love » (il n’y a pas tant de restos que ça à Champasak). Alors que je dîne sur la terrasse au bord du fleuve, pleine de monde, tout à coup un craquement se fait entendre, puis un gros morceau de branche tombe à moins d’un mètre de moi ! Le morceau était assez gros pour m’ouvrir le crâne s’il m’était tombé sur la tête ! À la table la plus proche, un anglais me dit deux fois « You’re lucky ! », je ne peux qu’acquiescer ! Le garçon du restaurant arrive, et quand je lui tends le bout de tronc, les autres tables s’émeuvent et poussent de grands « Oh » de surprise, vu la taille du morceau… Le garçon repart avec sans plus de manières, sans un mot ! Quelques minutes plus tard, je reçois une goutte sur le bras : ce n’est pas la pluie qui arrive, mais une goutte de sève… Je finis mon plat rapidement, et quitte le resto sans plus tarder, il ne faut pas trop tenter la chance. 😉
En sortant, je demande à parler au manager, enfin quelqu’un qui parle anglais, pour lui expliquer le danger potentiel, et qu’il doit inspecter sérieusement les arbres sur la terrasse. Mais personne ne parle anglais, « sorry no speak english ! ». Je laisse tomber…
10/12/2018 – Paksé
Aujourd’hui, c’est le départ à 13h pour Paksé, la grande ville du Sud Laos. Je ne suis pas mécontent de quitter l’Anouxa Guest House. Je passe à la banque pour obtenir des Kips, c’est lundi elle est enfin ouverte, ça prendra 1h30 pour le change. Avant, je payais en USD, et le patron de l’Anouxa GH m’avait bien énervé en appliquant des taux de change systématiquement de 5% supérieur au taux normal.
Un bateau vient me chercher pour me faire traverser le fleuve. Là, j’attends le bus qui doit m’emmener à Pakse. Il n’y a pas de bureau, rien n’est indiqué, j’attends donc… Le bus finit par arriver au bout de la rue, et on m’appelle alors qu’il fait demi-tour pour repartir direction Paksé, la grande ville du Sud Laos.
J’arrive donc à Paksé en milieu d’AM, et je prends une moto-taxi pour aller à la NKM Guesthouse qui se situe un peu en dehors de la ville. J’en attends beaucoup, car elle est tenue par un français marié à une laotienne, j’avais trouvé plein d’infos utiles sur son site pour m’organiser (carte, docs, infos utiles, etc..). Une bonne partie est en accès libre, et c’est une mine de connaissances (plusieurs guides en pdf). Le type est manifestement amoureux de sa région, et veut en faire profiter le plus de monde possible.
Coup de théâtre : c’est la fille de Nicolas, le patron, qui m’accueille, et qui a l’air un peu perdu (elle a 15 ans je crois). Son père a eu un accident de scooter hier soir, il est à l’hôpital ! Sa mère est à son chevet, et elle se retrouve toute seule pour m’accueillir ! Elle me présente ma chambre, je lui explique que je suis grand, pas la peine d’être désolée, je vais bien me débrouiller tout seul.
Je m’installe et file vite fait vers le centre-ville, trouvant une moto-taxi sympa qui n’avait peur de rien dans le trafic !
Je me rends chez « Miss Noy Motorbike » pour louer un scooter pour les deux jours que je vais rester à Paksé, et pour me renseigner sur les bus pour Vientiane, la capitale au nord du Laos : et oui, le Sud Laos est bientôt terminé, les jours défilent vite, et le visa ne dure qu’un mois.
La fille qui me renseigne pour le bus est très sympa et très efficace. Il y a des bus couchettes, qui partent le soir et arrivent le matin à Vientiane. Mais ces couchettes sont deux par deux (pas d’inviduelles), et font 60 cm de large ! J’hésite, je sens que ça ne va pas être confort, et que selon le voisin ça peut devenir carrément galère ; mais les billets d’avion sont beaucoup plus chers forcément… Je lui dis que je vais réfléchir. C’est un belge qui s’occupe des motos, il m’en fait préparer une pour le soir même, super sympa, je vais pouvoir rentrer avec chez NKM.
Je dîne dans un resto indien d’un Byriani rice suivi d’un mango lassi ! Puis je rentre de nuit à NKM. Il y a sur la terrasse un couple de français et une française ; cette dernière doit partir tôt demain matin, et c’était Nicolas qui devait l’emmener à l’aéroport ! Elle s’inquiète un peu, elle a arrangé un RDV avec un moto-taxi, mais a peur qu’il ne soit pas là demain matin. Je la rassure en lui disant que j’ai une moto, et que s’il y a un problème, elle n’a qu’à me réveiller et que je l’emmènerai.
La femme du couple français est également très aimable, mais son mari a une attitude assez bizarre, refusant ouvertement de me parler, restant plongé dans son livre et ne répondant que très vaguement quand sa femme essaie de le faire participer à la conversation… Je me dis que ma tête ne doit pas lui revenir, je n’insiste pas, et vais me coucher après cette bonne journée.
11/12/2018 – Plateau des Bolovens
Je n’ai qu’une journée pour visiter le plateau des Bolovens, c’est vraiment insuffisant mais bon : quand j’avais réservé NKM, il ne lui restait que deux nuits de libre… Et les deux jours passés à Don Khong auraient été plus adaptés ici. Mais bon voilà, c’est trop tard !
Je pars donc en scoot/moto voir les premières cascades de la boucle des Bolovens, un plateau occupé par une ethnie, les Laven, et pas encore trop touchée touristiquement (encore que… disons que par rapport au Nord Laos, le Sud est encore préservé). Je ne peux pas faire toute la boucle dans la journée, je me limite donc à quatre sites de cascades : Tad Fan, Tad Yuang, Tad Champi et Tad Itou. Vous l’aurez compris, « Tad » signifie « cascade »… J’aurai quand même une soixantaine de bornes à faire au départ de Paksé.
Les sites sont bien aménagés, et il faut bien sûr payer le droit d’entrée. Les prix restent corrects, mais je ne les ai pas notés.
Une chose impressionnante est le bruit strident, presque métallique, que font les cigales dès qu’il y a un peu de jungle dans les parages. Il y avait la même chose à Angkor. On finit par les oublier, mais le bruit généré est très particulier, et très fort.
En fait, toute la route principale est goudronnée, avec un peu de trafic, puis pour chaque cascade, on s’engage sur une chemin de terre à l’état incertain. Tout dépend de la saison. Pour arriver à Tad Champi, par exemple, le chemin s’avère très boueux, mais « ça passe quand même » !
Je déjeune à Tad-Itou, la dernière cascade, dans un calme absolu et très agréable. Je prends une Papaya salad, et un « Ban E-tu Signature Tasty Mushrooms Fried » : il faut savoir vivre dangereusement !
Depuis que je suis à Paksé, les nuages arrivent en milieu d’après-midi, et quelques gouttes tombent. Sur les plateaux des Bolovens, on m’a prévenu que ce sont de véritables trombes d’eau qui s’abattent, ce qui est totalement inhabituel en cette saison. Et ça ne loupe pas, alors que je suis presque revenu à Paksé, les gouttes se transforment en énorme averse… Heureusement, j’ai pensé à prendre ma cape de pluie, et je m’arrête pour l’enfiler avant de reprendre la route.
Les quelques kilomètres qu’il me reste à faire seront dantesques, et j’arrive presque sec, l’eau s’étant tout de même infiltrée par une poche de la cape, du coup mon bermuda est trempé ! Ça va, un moindre mal…
Chez NKM, Nicolas n’est toujours pas rentré. Je retrouve le couple de français, Alain et Isabelle : cette fois Alain se révèle très sympa (il devait être vraiment passionné par sa lecture hier soir !) et nous avons tous les trois une chouette discussion. Ils sont Hyérois en fait (ça nous rapproche, j’y ai habité 3 ans !), et ce sont de grands voyageurs…
Le soir, je dîne d’un « Bo Bun with Spring Rolls » chez « Xuan Mai », un petit resto tenu par une vietnamienne que m’a recommandé Alain. Et je l’en remercie, le Bo Bun est effectivement excellent, plein de saveurs, l’assaisonnement est très fin. Vraiment une bonne adresse à Paksé.
12/12/2018 – Départ pour Vientiane
Dernier jour à Paksé, je pars ce soir en bus de nuit pour Vientiane, la capitale, qui se trouve au Nord du Laos. Départ vers 22h, et arrivée prévue au lever du jour. Finalement, j’ai résolu mon problème de couchette : le bus « VIP » étant très abordable, j’ai réservé 2 couchettes côte à côte, comme ça je suis sûr d’être à l’aise et d’éviter une promiscuité inconfortable !
Le matin, je vais prendre mon petit-déjeuner à « La Boulange », tenu par un français. Café, baguette fraîche, confiture maison, c’est top ! Le patron arrive, un boulanger français donc, et on discute, je lui explique que je suis chez NKM, mais que Nicolas est à l’hosto car il a eu un accident de scoot avant-hier soir. Il le connaît bien, et interpelle un client, autre européen vivant manifestement ici : il lui dit » dis donc, t’étais pas avec Nicolas l’autre soir ? » « Si,si » « Et vous aviez picolé ? » « Oh oui, il est parti dans un bel état »… Et voilà pour l’explication de l’accident de scoot de Nicolas… Paksé est une petite ville, tout se sait rapidement ! 😉
Je passe la matinée à me promener à pied dans Paksé en suivant un itinéraire proposé par NKM : le marché, puis de petites ruelles où il y a de jolis petits jardins potagers, mais aussi des canaux à ciel ouvert avec une pollution de plastique et d’ordures… Un beau contraste. Je file ensuite de l’autre côté du fleuve pour aller voir le Bouddha géant perché au sommet de la colline, qui veille sur la ville. Un bel endroit avec une vue superbe.
Après déjeuner, je retourne chez NKM, où Nicolas est enfin revenu : je vais pouvoir faire enfin sa connaissance, à quelques heures de mon départ. Il est bien amoché, des bleus plein le visage, et le bras en écharpe, ce serait la clavicule ou quelques chose comme ça. Mais l’hôpital de Paksé est tellement basique et sale qu’il est mieux à la maison, aucune opération ne serait de toute façon possible ici. L’occasion de voir que vivre à l’étranger c’est bien, mais en cas de pépin, ça peut devenir une belle galère.
On discute, Nicolas a l’air d’être un sacré personnage, plein d’énergie et de projets… Malgré son état, il gère plein de trucs pour la Guesthouse. Je lui dit que son site est super, avec les cartes qu’il a dessiné lui-même, et qu’il ne manque que les traces GPS des balades qu’il propose (comme celle que j’ai fait ce matin) : il m’explique qu’il ne sait pas faire ça, et je lui propose de lui apprendre, que c’est facile. Malgré sa fatigue, et tout ce dont il a à s’occuper, on trouve le temps et je lui montre comment créer sa trace sur un site, puis l’enregistrer au bon format, et enfin comment l’ouvrir dans son smartphone. Il est super content, et me remercie chaleureusement. Je recevrais un mail de lui début janvier, pour me souhaiter la bonne année et me remercier encore ! Ça m’a bien fait plaisir….
Puis un chaman bouddhiste arrive, pour s’occuper de la blessure de Nicolas. C’est sa femme, laotienne, qui l’a fait venir. On fait le silence, je passe sur la terrasse avec Alain et Isabelle, des odeurs d’encens nous parviennent, ainsi que les psalmodies du chaman. Une fois ce dernier parti, Nicolas sera dans un profond sommeil, et je ne le reverrai pas. Il était très fatigué, cela se voyait… Dans son mail de vœux, il semblait bien remis de cet accident.
Le soir, je pars en bus, non sans être allé déguster un dernier Bo Bun chez « Xuan Mai ». Je félicite la patronne pour sa cuisine, elle me dit de faire de la pub pour elle, parce que les temps sont durs…
Adieu Sud Laos, j’ai bien aimé Don Khon, Champasak, Paksé. J’aurais pu économiser les deux jours à Don Khong pour les passer à Paksé et mieux profiter du plateau des Boloven, en faisant la boucle complète. Mais bon, je suis très content de cette première partie, le voyage se passe super bien, voyons voir comment sera le Nord Laos, dont on m’a dit qu’il était ouvert au tourisme depuis si longtemps qu’il en avait perdu beaucoup de son authenticité.
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