L’avocat indien – James Welch

Deuxième roman de cet auteur d’origine amérindienne, dont le premier L’hiver dans le sang, m’avait bien plu, et aussi surpris par la façon qu’à l’auteur de faire passer son message.

Et ce sera un peu la même chose avec celui-ci : l’histoire commence dans une prison, où un détenu demande à sa femme d’en apprendre un peu plus sur un avocat qui vient de lui refuser sa conditionnelle. Va-t-on avoir droit à un polar ?

Finalement non, car le récit va se concentrer sur cet avocat indien, Sylvester Yellow Calf, qui a su s’extirper d’un milieu difficile pour réussir professionnellement parmi les blancs. De grande taille, il a vite acquis dans sa jeunesse une popularité en tant que joueur de basket talentueux. Puis une bourse à l »université lui permet d’acquérir les diplômes pour devenir avocat. Et plus il se rapproche des blancs pour son métier (et ceux-ci l’accueillent chaleureusement), plus il s’éloigne des siens. Il réussit tellement bien que le patron du cabinet d’avocat lui ouvre la voie à une carrière politique, ce qui changerait fondamentalement sa vie (pas seulement professionnelle, mais aussi sentimentale).

Et c’est le vrai sujet de ce roman, derrière cette machination qu’essaie de monter le détenu… Jusqu’où Sly est-il prêt à aller ? Ne s’est-il déjà pas trop éloigné de ses racines ? Il va être amené à réfléchir sérieusement à ce qu’il veut faire de sa vie…

James Welch (1940-2003), est un romancier et poète américain, né dans la réserve indienne des Pieds-Noirs, dans le Montana. Son succès ouvrira la voie à plein d’autres auteurs amérindiens.

Downgrade de ma liseuse Kobo Aura HD

J’avais récemment fait un article sur ma liseuse, dont la réinitialisation forcée avait installé la dernière version du firmware Kobo, soit la 4.38. Sauf qu’avec cette dernière, l’utilisation de la liseuse devenait problématique, et notamment le temps nécessaire à tourner une page, qui avait très sensiblement augmenté.

Du coup, j’avais installé Plato, qui me redonnait la fluidité mais s’installait « à côté » du firmware Kobo, ce qui m’obligeait après le démarrage de la liseuse de lancer ensuite Plato, soit une étape supplémentaire, même si le chargement était rapide.

Et puis l’autre jour, je vois passer l’information (sur Mastodon) comme quoi on peut « downgrader » sa liseuse, et que si l’on veut une version qui ne collecte pas tes données de lecture, il faut choisir une version de septembre 2019 (ou antérieure).

Il ne m’en fallait pas plus…

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Asus UX301LA : remplacer la pile du BIOS

J’ai un ordinateur portable Asus dont je me sers rarement, et qui a maintenant plus de 10 ans. C’était une excellente machine à l’époque, gracieusement offerte par ma boite dans le cadre du PSE ! 😉

Il fonctionne encore très bien, j’ai depuis longtemps viré Windows 8 et le raid pré-installé sur les deux disque SSD 128 Go (M2.2260), que j’ai remplacé par un double boot Debian-Win10 (voir cet article), et il me rend encore bien des services. Seule la batterie commence à fatiguer un peu, mais rien de surprenant de ce côté après 10 ans, et comme je l’utilise essentiellement sur secteur, rien de bloquant non plus.

Sauf que la pile du BIOS m’a récemment lâché, provoquant, lorsque j’étais sur batterie) la perte de la date système au démarrage (normal mais fastidieux), mais aussi des plantages sévères avec impossibilité de redémarrer sans avoir rebranché le secteur (plus inattendu) alors que la batterie était loin d’être totalement déchargée.

Bref, j’ai du me résoudre à ouvrir la bête. Et c’est là que j’ai eu un problème de tournevis avec ces coffrets « made in China » que l’on trouve sur le net !

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Journal de voyage Asie 2024 – Vietnam 3

Suite du journal de mon voyage en Asie l’hiver 2023/24. Voilà la troisième et dernière page sur le Vietnam, soit les quinze derniers jours de mon séjour dans le pays.

La deuxième page se terminait à Quy Nhon, et on repart cette fois de Hoi An. Puis je continue de remonter vers le Nord le long de la côte jusqu’à Hué d’abord, puis enfin Phnong Nha et ses grottes, avant de m’envoler de Dong Hoi pour Hanoi pour les deux derniers jours, et finalement redécoller pour Chang Mai en Thaïlande.

Comme d’habitude, accès par la barre de menu, « Journal de Voyage » :

L’hiver dans le sang – James Welch

C’est avec « La petite librairie » que j’ai entendu parler de ce livre, en écoutant d’une oreille distraite ce qu’en disait François Busnel. Je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre en le commençant, à part que l’auteur était d’origine indienne.

Nous sommes dans les années 60, et c’est l’histoire d’une errance, celle d’un indien qui erre dans le monde contemporain, en se remémorant son enfance avec son frère aujourd’hui disparu. Tout comme son père, retrouvé mort dans un fossé en voulant rentrer chez lui, ivre, lors d’une nuit d’hiver comme en réserve le Montana.

Le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom, est censé vivre chez sa mère et sa grand-mère, cette dernière ayant été la troisième épouse de Standing Bear, un grand chef Blackfeet. Il va partir à la recherche d’une fille qu’il a ramené un jour et que l’on prend pour sa femme… De bar en bar, échangeant des dialogues parfois surréalistes avec des personnages qu’il croise au hasard de sa quête, une atmosphère est tracée, un monde apparaît et c’est toute la force de ce roman. Dès la première page, le ton est donné, il n’y a plus qu’à se laisser emporter :

Rentrer à la maison, ce n’était plus très facile. Ça n’avait jamais été une partie de plaisir, mais c’était devenu un véritable calvaire. Ma gorge me faisait mal, mon genou abîmé me faisait mal et ma tête me faisait mal dans la fournaise.[…] Rentrer chez ma mère et une vieille qui était ma grand-mère. Et la fille qu’on prenait pour ma femme. Mais elle ne comptait pas vraiment. D’ailleurs, aucune d’elles ne comptait ; elles n’étaient plus rien pour moi. Sans raison spéciale. Je n’éprouvais ni haine, ni amour, ni remords, ni mauvaise conscience, rien qu’une distance qui s’accroissait au fil des ans.
C’était peut-être le paysage, la prairie grillée sous le soleil éclatant, le vert pâle de la vallée de la Milk River, les eaux laiteuses de la rivière, l’armoise et les peupliers, les plaines desséchées et craquelées qui se transforment en marécages dès qu’arrive la pluie. Ce paysage avait créé une distance aussi vaste qu’il était désert, et les gens se toléraient et se traitaient de même avec distance.
Mais celle que je ressentais ne venait pas du paysage ni des gens ; elle venait de moi. J’étais aussi loin de moi qu’un faucon de la lune. Et c’était pour ça que je n’éprouvais aucun sentiment particulier à l’égard de ma mère et de ma grand-mère. Ou de la fille qui vivait avec moi.

James Welch (1940-2003), est un romancier et poète américain, né dans la réserve indienne des Pieds-Noirs, dans le Montana. L’hiver dans le sang est son premier roman, qui connaîtra le succès et ouvrira la voie à plein d’autres auteurs amérindiens.

Reine de cœur – Akira Mizubayashi

J’avais beaucoup aimé L’âme brisée du même auteur, alors je me suis dit pourquoi ne pas lire celui-ci ?

Je n’ai pas ressenti autant d’émotion avec cet autre roman, sans doute parce que les histoires sont proches par les thèmes évoqués : histoire franco-japonaise, monde de musiciens classiques, instrument qui traverse les années et l’espace (ici l’alto a remplacé le violon), et aussi la guerre, la séparation, etc…

La magie du roman précédent n’est plus là, et une légère impression de déjà lu ne peut s’empêcher d’être présente, et même si l’histoire est différente, elle est un peu convenue et offre peu de surprise. Peut-être même un peu d’ennui ?

Akira_Mizubayashi, né en 1951, est un écrivain japonais, d’expression japonaise et française. Ce roman a été écrit directement en français.

La dernière séance – Larry McMurtry

J’ai beaucoup aimé Lonesome dove de cet auteur, j’ai aussi été déçu par d’autres romans… Bref, j’ai tenté celui-ci, un peu en référence au titre et à l’émission d’Eddy Mitchell qui nous a longtemps proposé de bons classiques de l’âge d’or du cinéma américain, en début de soirée sur FR3, ce qui ne nous rajeunit pas ! 😉

Je m’attendais à un roman de type « western », mais non, l’histoire se passe dans les années 50 dans une petite ville du Texas perdue aux confins du désert. Duane et Sonny s’ennuient ferme, travaillent à la plateforme pétrolière après le lycée pour se faire un peu d’argent de poche, et pensent beaucoup aux filles et à leur première expérience sexuelle qui ne saurait tarder (c’est le sujet principal du roman et il est traité sans filtre !)… Duane est amoureux de Lacy, la plus belle jeune fille du lycée (mais d’une famille riche), et Sonny ne va pas tarder à larguer la fille avec qui il sort sans grande conviction. Ils vont tous se trouver confrontés à la vraie vie, qui sera bien différente de ce qu’ils imaginaient, pour le meilleur et pour le pire…

Cette chronique d’une petite ville est finalement assez touchante, et raconte de façon assez cash les premiers émois amoureux de jeunes hommes et femmes de cette époque dans une Amérique puritaine, comment les adultes s’en accommodent, les différences entre riches et pauvres, etc… Le titre fait référence à la fermeture du cinéma, la TV ayant déjà fait largement diminuer la fréquentation de la salle : c’est aussi la fin d’un monde. J’ai trouvé la fin est très réussie, avec beaucoup de nostalgie qui se dégage de toute cette histoire.

Larry McMurtry, né en 1936, est un  un romancier, essayiste et scénariste américain. La dernière séance a été porté à l’écran par Peter Bogdanovich en 1972. McMurtry a également écrit avec Diana Ossana le scénario du film Le Secret de Brokeback Mountain.

L’hôtel du cygne – Zhang Yueran

Après Le clou qui m’avait beaucoup plu, j’ai voulu lire cet autre roman du même auteur.

Grosse déception, ce tout petit roman n’offre que peu d’intérêt, et le style n’arrange rien : les scènes s’enchaînent sans grand effort de liaison, l’histoire se termine avant d’avoir commencée, et les quelques personnages à part Yu-Ling sont assez peu développés.

De quoi s’agit-il ? Yu-Ling travaille dans une famille de l’élite et s’occupe du petit Dada. Alors qu’elle s’apprête avec son compagnon peu scrupuleux à enlever Dada pour demander une rançon, elle apprend que le grand-père vient d’être inculpé pour corruption, le père arrêté, et la mère disparue. Le plan tombe à l’eau, que faire désormais de cet enfant ? De retour à la demeure familiale, les autres employés ont pillé la maison avant de disparaître…

On suppose que le sujet est celui d’une société inégalitaire, de super riches corrompus, et du mépris dans lequel les employés les tiennent, prêts à les dépouiller à la moindre occasion. Seul le personnage de Yu-Ling offre un peu d’intérêt, mais l’histoire se terminant avant de commencer vraiment…

Ce petit roman est tout juste une nouvelle, sans style, et très décevant après avoir lu « Le clou ». Le monde de l’édition ne lasse pas d’interroger…

Zhang Yueran, née en 1982, est un romancière chinoise. Ce roman a été écrit un an après « Le clou ». Elle avait mis 7 ans pour écrire ce dernier, celui-ci lui a pris certainement beaucoup moins de temps, et ça se voit.

Le secret du mari – Liane Moriarty

Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert cette autrice par une série TV : Little Big Lies, adaptée d’un roman écrit postérieurement à celui de cet article.

La série, avec entre autres l’excellente Nicole Kidman, raconte avec une certaine férocité la vie superficielle de femmes très riches à Monterey, Californie (dans le roman, l’histoire de passe en Australie). Leur vie et leur comportement sont finement observés, jusqu’au drame qui ne manque pas de survenir. La saison 2 ne manque pas non plus d’intérêt en traitant les conséquences du drame. Une saison 3 est évoquée, mais semble peu probable.

Avec ce roman, écrit l’année précédant le succès de Little Big Lies, Liane Moriarty confirme son sujet de prédilection, à savoir les relations de couple et particulièrement la psychologie féminine. Cecilia va découvrir dans le grenier une lettre de son mari « À n’ouvrir qu’après ma mort ». Tess, de son côté, apprend que son mari et sa meilleure amie sont tombés amoureux l’un de l’autre. Enfin Rachel vit dans la douleur depuis vingt ans après le meurtre de sa fille. Cecilia, hyper-active, va bien sûr lire la lettre, et le fragile équilibre de ce petit monde va largement vaciller. La fin du roman est plutôt bien trouvée et traitée intelligemment.

Liane Moriarty, née en 1966, est une romancière australienne. Après avoir travaillé dans le marketing, elle obtient une maîtrise et commence à écrire. Le secret du mari a obtenu un énorme succès aux États-Unis, et a été traduit dans 55 pays, et sera porté à l’écran sous peu.

Volte-face – Michael Connelly

Retour à Michael Connelly avec ce 16e opus de la saga Harry Bosch.

On y retrouve son demi-frère Mickey Haller, l’avocat de l’excellent « La défense Lincoln ». Cette fois, Mickey va passer de l’autre côté de l’allée et être le procureur du comté de Los Angeles.

Incarcéré depuis 24 ans pour le meurtre d’une fillette, Jason Jessup vient d’être libéré sous caution suite à un test ADN qui semble l’innocenter. Un nouveau procès a donc lieu, et il faudra prouver que l’accusé est bien coupable du crime pour lequel il a été précédemment condamné. Harry Bosch sera bien sûr l’enquêteur du procureur.

Je n’ai pas été emballé par cette histoire, dont l’essentiel se passe au tribunal, avec force détails sur la façon dont vont s’affronter la défense et l’accusation. Toute la partie enquête de Bosch avec les mystérieuses activités de Jessup durant la nuit va faire pschitt et le témoin mystère de la défense également, tout cela menant à une fin sans grande surprise.

Encore un numéro pas très réussi pour la saga Harry Bosch donc. Après Les neufs dragons déjà décevant, Michael Connelly aurait-il perdu son inspiration ?

Michael Connelly, né en 1956, est l’un des principaux auteurs américains de romans policiers. Il est assez prolifique. Les romans mettant en scène Harry Bosch ont été portés à l’écran dans une série TV éponyme (7 saisons). Une autre série existe depuis 2022 sur Amazon, « Bosch: Legacy », dont je viens de découvrir qu’une saison 3 est désormais disponible !

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…