28/12/2018 – Yangon
Me voilà en Birmanie : en fait c’est le Myanmar, puisque le nom du pays a changé en 2010. Mais comme tout le monde en France dit encore Birmanie, j’utiliserai ce nom pour la suite ! Et pour parler des habitants, dire « birmans » c’est plus facile que… ?? C’est la première fois que je viens dans ce pays.
Je suis arrivé tard à l’hôtel hier soir, vers 23h, en provenance de Luang Prabang (Laos). J’ai pris un taxi, avec un jeune chauffeur plutôt sympa, à la conduite speed, heureusement que c’était la nuit, il y avait moins de trafic. Surprise, ma chambre n’a pas de fenêtre ! 🙁 J’avais réservé par Booking, et payé 39$ pour deux nuits à l’hôtel Zara (2 étoiles). Par contre, je suis bien placé, en plein « Downtown », le cœur de l’ancienne capitale de la Birmanie.
Il y a deux nanas dans la chambre d’à côté qui parlent fort, à priori avec un accent d’Europe de l’est ; je les entends comme si elles étaient dans la chambre ! Passé minuit, je ne tiens plus, et je sors frapper à leur porte et leur demander de baisser le ton. La fille me répond qu’elle est désolée, mais qu’elles sont deux copines qui viennent juste de se retrouver, avec plein de choses à se dire, etc… Je lui explique qu’il est tard et que je veux dormir, qu’éventuellement elles peuvent aller faire un tour dehors. Ça va un peu mieux ensuite, mais chassez le naturel, il revient au galop. Je bouquine et finit par m’endormir vers 2h du matin.
Au petit-déjeuner, je croise la fille qui me demande si j’ai bien dormi… Je lui explique que c’était à peine mieux après mon intervention, et ajoute calmement qu’il s’agit sans doute d’un problème de culture et de respect. Elle a l’air de comprendre même si cela ne lui fait pas plaisir…
Puis je sors pour ma première balade dans « Yangon Downtown ». Il fait chaud, je suis en plein centre-ville, avec beaucoup de trafic et de gens partout. Du coup, j’ai tout de suite l’impression d’être en Inde ; les hommes portent le longyi, cette large pièce de tissu nouée à la taille, et il y a une vraie population qui vient probablement d’Inde. D’ailleurs je prends un « tchai » (thé au lait) dans un petit resto indien.
Puis je cherche un endroit que m’a indiqué l’hôtel où changer des dollars avec un bon taux. Un type m’aborde et me demande s’il peut m’aider… Je lui répond par la négative, pensant qu’il cherche à se faire un peu de sous d’une manière ou d’une autre : je suis dans une grande ville, je cherche mon chemin, je suis la cible toute indiquée !
Il se recule, mais reste à quelques mètres de moi. Je continue à regarder le plan fourni par l’hôtel et à chercher une enseigne bien précise, sans succès. Le type revient proposer ses services : je finis par lui dire ce que je cherche, et il m’indique l’enseigne qui m’avait échappé au milieu d’une profusion d’autres ! Je remercie le type, qui semble content de m’avoir aidé et me sourit gentiment en retour, puis s’en va tout naturellement de son côté. J’en reste coi !
Tous mes premiers contacts cette matinée seront de cet ordre là, et immédiatement, je ressens quelque chose de spécial, je me dis que ce pays est incroyable, que ces gens sont fantastiques… Cette impression ne sera jamais démentie de tout mon séjour, la Birmanie et les birmans sont extraordinaires, et méritent sans aucun doute le détour ! Ils sont attentifs et toujours prêts à t’aider ; sans doute une manière de vivre le bouddhisme et de faire le bien autour de soi.
Puis je pars à pied dans les rues de Yangon downtown, malgré la chaleur et le trafic : je marche jusqu’à la pagode Botahtaung, c’est un peu loin, mais cela me permet de découvrir la ville, de sentir son atmosphère. Je passe à la pagode Sule (entrée payante), mais beaucoup de dorures pour pas grand chose.
Par contre, dans le centre historique créé par les anglais, il y a de beaux bâtiments bien entretenus :
D’autre bâtiments de l’époque coloniale apparaissent fermés, en pleine décrépitude. Il faut savoir que la junte militaire, sur les conseils d’un astrologue, a déplacé la capitale du pays beaucoup plus au nord, créant une ville de toutes pièces : j’ai nommé Naypyidaw … Yangon restant la capitale économique. J’y reviendrai lors de mon bref (mais mouvementé) passage à Naypyidaw ! 😉
Dans les rues, les gens sont souriants, et mènent leur vie tranquillement :
Je finis par arriver à la pagode Botahtaung, dont le stupa est hélas recouvert de nattes tressées : en fait il s’agit de protéger du soleil les travailleurs qui sont dessous à restaurer le dôme : sans cette protection, avec la chaleur qui règne et la réverbération, ce serait intenable.
L’endroit est sympa, il s’en dégage beaucoup de sérénité, et les gens sont adorables. Une femme me demande dans un bon anglais si j’aime son pays, si je m’y sens bien… Je lui réponds que je suis arrivé seulement hier soir, mais que je l’aime déjà ! Ce qui est la pure vérité… 😎
Je me rapproche du fleuve, l’endroit est assez urbanisé, il y a des docks, des bateaux à quai, tout est un peu rouillé, usé. L’endroit n’a rien de touristique. Je m’arrête pour déjeuner dans un tout petit restaurant qui ne paie pas de mine. Le jeune me présente une carte (surprise, je ne m’y attendais pas ici), et je commande du riz et des légumes, en précisant bien « no meat, only vegetables », et de l’eau, car je meurs de soif… Quelques minutes plus tard, il me ramène du riz, des légumes et du poulet… Mais je vois qu’il essaie de bien faire, il m’amène une bouteille d’eau d’un litre avec une paille ! Je refuse la paille, il m’amène alors un verre sorti du congélateur, encore gelé… Génial ! Tous les petits serveurs du resto, souvent très jeunes, n’arrêtent pas de me fixer dès qu’ils passent près de ma table. Ils ne doivent pas voir souvent d’occidentaux venir là… Puis je demande un « black coffee » et on m’amène un café au lait. C’est la deuxième fois depuis ce matin, je sens que le café noir en Birmanie, ce n’est pas gagné ! 😉
Puis je rentre toujours à pied à l’hôtel faire une sieste. Quand je redescends, c’est le patron qui est à la réception. On discute un peu, puis il me fait asseoir à une table, prend un de ses plans imprimés de la ville, et m’indique les différents endroits où aller, ceux qui ne valent pas la peine, etc… Il me donnera de très bons conseils, j’aurai l’occasion de le confirmer à plusieurs reprises. L’homme est très sympathique, cultivé : vraiment, ce pays a quelque chose de plus que les autres !
Je suis donc son conseil et vais boire une bière sur le toit d’une tour, où se trouve un bar, le « Yangon Yangon ». Je n’aurai jamais trouvé cet endroit tout seul, et la vue est splendide, d’un côté le fleuve avec les bateaux qui attendent à l’embouchure, puis la ville, et au loin de l’autre côté la fameuse pagode de Shwedagon, avec son stûpa haut de 95m et entièrement recouvert d’or. C’est le lieu le plus sacré de Birmanie.
Mais je n’irai pas la visiter cette fois, car je vais devoir repasser à Yangon le 18 janvier prochain, j’y ai rendez-vous avec un couple d’amis qui travaillent à Singapour. Ce rendez-vous est prévu depuis longtemps, et c’est pour cette raison que je souhaitais commencer mon périple en Birmanie par le Nord, afin de descendre petit à petit sur Yangon.
Le vol que j’ai trouvé à Luang Prabang m’oblige à réorganiser tout mon parcours, mais ça va, j’ai déjà réfléchi à tout ça, je vais faire une boucle vers le nord : un trek à Inle lake, Bagan puis Mrauk U (2 sites archéologiques), Ngapali (la plage), puis retour à Yangon pour retrouver Alex et Éléonore (et leur petite fille d’un an Elsa), puis je poursuivrai vers le sud comme prévu initialement.
Je termine la journée en allant manger chez Nilar, toujours sur les recommandations du patron de l’hôtel. C’est un petit resto indien, sympa, pas cher, personnel sympa, style fast-food indian style… Le patron de l’hôtel a bien insisté : prendre un « Chicken Byiryani » , c’est leur meilleur plat, inutile de prendre autre chose ! Je paye 3 000 Kyats, soit moins de 2 euros, et je me régale, riz à volonté.
29/12/2018 – Yangon
Ce matin, je prends la « Circle Line », la ligne de train qui fait le tour de Yangon. C’est très typique, et un bon moyen de se mêler à la population. Il paraît que les japonais sont en train de construire une nouvelle ligne, et celle-ci risque de disparaître, dommage !
Je croise une québecoise qui vient d’arriver le matin même à Yangon, elle a posé son sac à l’hôtel, et démarre la visite tout de suite, pas de temps à perdre ! On monte dans un vieux wagon tout en bois, ce n’est pas trop bondé car nous ne sommes plus aux heures de pointe. Les gens sont cools, le wagon secoue un peu, et les vendeurs d’oranges et de crème de peau (naturelle, j’apprendrai par la suite que la pâte est faite à partir de la sève d’un arbuste). C’est vraiment typique, et on ne s’ennuie pas une seconde !
Hélas, le train va tomber en panne, on nous demande de quitter le wagon et d’attendre le train suivant.
On repart. En fait le train est parti vers l’Ouest, alors que je voulais prendre la boucle dans l’autre sens… Je change mes plans, et décide de descendre à Hledan et d’aller au lac Inya. Pour cela, je prends un rickshaw (un vélo avec le siège passager sur le côté). Je me promène un peu à pied, puis déjeune dans un petit restaurant au bord du lac. Je croise un couple de cyclotouristes qui me disent que le plus dur dans leur périple, c’est que les panneaux sont incompréhensibles (alphabet différent).
Je reviens à pied à la gare (3 kms), l’occasion de traverser des quartiers, de voir les boutiques :
Ou des moines (des femmes ici) qui passent faire leur quête d’offrande quotidienne (c’est quand même de drôles de parasites !) :
Puis je reprends le train pour revenir à Yangon : cette fois c’est l’heure de pointe, et ma foi, c’est partout pareil dans ce cas là !
Les petits vendeurs d’oranges arrivent tout de même à se faufiler dans la foule, comme cette femme qui prépare des petits beignets avec son panier qu’elle va poser sur sa tête… franchement, je ne sais pas comment ils font !
Une fois rentré, je repars à pied visiter le parc zoologique, bien que c’est plutôt le genre de truc à boycotter normalement, mais c’est histoire d’être dans un parc en fin de journée, quand le soleil commence à taper moins fort.
Retour à l’hôtel où je bouquine un peu, puis discute avec un type que je croise dans le hall de l’hôtel. Ce n’est pas son premier séjour en Birmanie, et il me parle de Dawei et de ses plages, tout au sud, où je n’aurai sans doute pas le temps d’aller. Il est avec une jeune birmane, ça craint un peu, je me demande quel genre de tourisme il pratique.
Puis je vais boire une bière. Quand on me rend la monnaie, je refuse un billet de 100 K (soit 6 centimes !) parce qu’il est déchiré et scotché. Le serveur me dit alors de patienter, et c’est une autre personne (la caissier, le patron ?), qui vient me le changer, en faisant manifestement la gueule… Bon, je suis un peu con là-dessus, mais en Birmanie, ils sont très tatillons sur le change des dollars, le moindre défaut et ils font toute une histoire et te refusent le change. C’est ma petite vengeance personnelle ! 😎
Je dîne dans un resto indien du quartier, celui où j’avais pris un thé ce matin ; curry végétarien + chapati, servi sur un plateau alu de self ; c’est comme si j’étais en Inde, et je suis d’ailleurs entouré d’indiens ! Le plat coûte 2 800 K, soit moins de 2 €.
Puis je prends un taxi pour la gare routière, car je pars ce soir en bus pour la nouvelle capitale, Naypyidaw. La gare routière est à plus d’une heure du centre-ville, je préfère partir de bonne heure pour éviter les ennuis. Le bus est prévu à 23h… Cool, le chauffeur de taxi me dépose devant l’agence (la gare est immense, seul c’était mission impossible). Une fois le ticket confirmé, mon bus identifié, je vais boire une bière dans un petit rade. Au-dessus de chaque table pend un briquet attaché à une ficelle, pratique pour les nombreux fumeurs ! Le taxi m’a coûté 12 000 K, et le ticket de bus 14 000 K.
30/12/2018 – Kalaw
Oh là là, quelle nuit ! Nous somme bien parti à 23h de Yangon, et théoriquement, j’avais prévu de faire une halte d’une journée à cette fameuse nouvelle capitale, que le guide de Lonely Planet qualifie « d’orwellienne ». Ce côté « 1984 » m’intéressait !
En plus d’avoir été créée de toutes pièces au milieu de nulle part, chaque quartier (les administrations, les hôtels, les magasins, les gares, etc…) est espacé de plusieurs kilomètres des autres. Ils sont par contre tous reliés par d’immenses routes à 4 voies, assez inhabituelles dans le pays !
Pendant tout le trajet, je me demandais si je devais y passer une nuit. Et en arrivant, même de nuit, en voyant ces grandes 4 voies, tous ces quartiers isolés les uns des autres de plusieurs kilomètres, j’ai vite compris qu’il fallait repartir immédiatement d’ici ! L’endroit est totalement inhumain, et en plus personne n’y vit à part les fonctionnaires birmans qui s’empressent de rentrer chez eux le week-end.
Et c’est là que l’histoire se complique : suivant les indications du guide LP, il y a un train qui part à 10h vers Kalaw, ma prochaine étape. Il est 5h du matin, et il y a 15 kms entre la gare routière et la gare ferroviaire : je prends un taxi et nous voilà partis.
Arrivés à la gare ferroviaire, le chauffeur de taxi qui parle un peu anglais est assez gentil pour me servir d’interprète ; il m’explique que le train est bien à 10H, mais du soir (donc 22h) !! Merci Lonely Planet ! Me voilà finalement coincé donc pour la journée à Naypyidaw ? Non, car le chauffeur de taxi discute avec le type derrière le guichet, puis m’explique qu’il y a un bus qui part pour Kalaw à 6h du matin, mais bien sûr de la gare routière, c’est-à-dire d’où l’on vient ! Et il est déjà 5h30 passé… On retourne illico à la gare routière en mode speed, le timing est serré. Le chauffeur de taxi se renseigne dès en arrivant, traverse la gare et rattrape le bus alors qu’il était déjà sorti de la gare routière ! C’était vraiment moins une… Je remercie le chauffeur de taxi, je lui paie 20 000 K pour l’A/R, je paie le ticket de bus 10 500 K, et me voilà en route pour Kalaw. Je suis très content d’éviter de passer une journée ici, mais c’était tout de même limite !
Nous arrivons à Kalaw vers midi, soit 12h de bus (et 1h de taxi !) depuis Yangon. Les premiers hôtels sont pleins, je n’ai rien réservé bien sûr, et je finis par trouver le « Rail Road Hotel » près de la gare, la chambre est à 12$ la nuit ; sur Booking, elle était à 20 $, j’ai bien fait de tenter ma chance en direct en y allant à pied ! La chambre est bien, le personnel jeune est très sympa, c’est un peu à l’écart du centre, mais cela me fera un peu de marche, et ce ne sont les deux ou trois trains par jour qui vont être gênants : très bonne adresse finalement !
Après une bonne douche, je vais me renseigner pour le trekking de 3 jours que je veux faire : Kalaw est une petite ville de basse montagne, à trois jours de marche du lac Inle et de nombreux treks sont proposés pour y aller, c’est très connu comme activité. Je m’inscris chez « Sam’s family » pour un départ le 1er janvier. Tout a l’air très bien organisé, je ne connais pas encore mon groupe, je suis le premier à m’inscrire.
Puis je vais déjeuner chez « Pyae Pyae Shan Noodle », recommandé par la fille de Sam’s family. Je m’installe à la terrasse et commande une soupe de nouille, la spécialité du restaurant. Une belle japonaise s’installe à la table d’à côté, et nous commençons à discuter. Arrive alors une famille népalaise, je propose alors à la japonaise de venir à ma table afin de libérer la sienne pour la famille népalaise. Ce qui fait que nous discutons tous, du trekking ici ou au Népal (j’avais fait le tour des Anapurnas il y a longtemps). La mère népalaise me demande d’où je viens, et son fils lui répond « regarde son tee-shirt » : en effet, je porte un tee-shirt avec inscrit dessus « Mont-Blanc » ! Le jeune connaît ses classiques ! L’ambiance est excellente, la japonaise me pose plein de questions sur la France, sur Macron, sur les Gilets Jaunes… C’est une femme élégante, en robe d’été fleurie, chapeau de paille à large bord, et une bonne couche de fond de teint, sans doute pour se protéger du soleil ! Elle vient d’arriver à Kalaw, et de s’acheter une paire de chaussures de randonnées et un sac car elle va faire un trek d’une journée, ce qu’elle n’avait pas du tout prévu !
C’est un très bon moment comme le voyage vous en apporte parfois. La discussion avec la japonaise et la famille népalaise était spontanée, pleine d’échanges, dans une ambiance si amicale que l’on en ressort plein d’énergie, content d’être là, de vivre de tels moments.
Le soir, je prends une bière dans un bar/resto local, c’est juste un grand hangar avec quelques tables et chaises, et ça tourne : les plats défilent, les serveur rigolent. La marque de bière est « Myanmar », et sera omniprésente pendant tout le séjour ! J’ai sorti la polaire, car la température baisse bien le soir.
Puis je me fais plaisir en allant m’offrir un verre de vin rouge avec une bruschetta au select « Red House Pizza » : billard, jazz, patron anglophone… 10 100 K quand même ! Je n’aime pas trop, c’est guindé, les serveurs en uniforme s’escriment à adopter le style européen. Ce n’est pas ça que je recherche !
Je vais dîner à l’Everest Nepali Food Center, au stye plus approprié à mes goûts : bon feeling, restaurant sympathique, ambiance familiale, sans façons, où je prends un curry végétarien, joliment servi :
31/12/2018 – Kalaw
Au « Rail Road Hotel », le petit-déjeuner se passe sur la terrasse, en plain air, et le matin, la température est encore très fraiche. De plus, pas de « western breakfast », c’est du local, avec des plats de riz ou de nouilles, et d’autres trucs plus difficiles à identifier… Mais bon, ça change !
Après, je passe boire un café dans le centre, près du marché, histoire de sentir l’ambiance. On me le sert d’une façon assez originale… J’ai testé, et je n’ai pas vraiment apprécié le goût du citron dans le café !
Puis je vais au marché m’acheter un sac à provision (1500K) et de la corde car j’ai peur que mon sac à dos (10L) soit trop petit pour emmener tout ce que je dois prendre pour le trekking (liste fournie par Sam’s family) : polaire, doudoune, drap housse, PQ, anti-moustique, cape de pluie, serviette, lampe torche. Plus une paire de chaussette et un pantalon pour le soir parce que ça caille. Je compte me bricoler un sac extérieur pour le rouler et l’attacher à mon sac à dos avec la corde.
Puis je pars faire une petite balade (10 kms) aux alentours de Kalaw, histoire de garder la forme et être prêt pour le trek. J’avais prévu une boucle, mais j’arrive sur une zone militaire interdite d’accès, et je dois revenir sur mes pas.
L’après-midi, passage chez Sam’s Family pour valider ma réservation : nous serons finalement 5 dans le groupe, et tous français, c’est cool (bravo pour l’organisation). Je verse 10 000 Kyats d’acompte, et rendez-vous demain matin à 8h pour le départ ! La météo s’avère clémente, nous n’aurons pas de pluie, je peux donc alléger mon sac, et je vais même réussir à ne partir qu’avec mon sac de 10L. Cool ! 😎
01/01/2019 – Entre Kalaw et le lac Inle
À 8h chez Sam’s family, et je fais la connaissance des 4 français avec qui je vais faire le trek : deux couples assez jeunes, Chloé et Christophe, du sud de la France (Bormes-les-mimosas), Sarina et Nicolas, de Paris. On sympathise très vite, les blagues fusent, et je me dis que l’ambiance va être bonne pendant le trek, ce qui sera effectivement le cas, nous allons très bien nous entendre.
Le coût total du trek s’élève à 40 000 K, boissons non comprises. Sont donc inclus 5 repas, et deux nuits dans les villages. C’est vraiment pas cher, environ 30 euros. Notre guide s’appelle Oui-Oui, en tout cas phonétiquement, et nous partons vers 8h30… dès que Nicolas revient d’un aller-retour à son hôtel où il avait oublié son passeport (c’est l’hôtel qui a appelé Sam’s Family…) ! Il commence fort…
On traverse de beaux paysages, le rythme est assez tranquille (j’appréhendais un peu), et le dénivelé moyen, ce sont plutôt des collines, donc on monte et on descend, mais rien de bien méchant.
Après un bon déjeuner, on repart, traversant la campagne avec pas mal de petits villages disséminés un peu partout, chacun vivant de l’agriculture, amenant ses récoltes à Kalaw (souvent en mobylette) pour les vendre au marché. Il y a une école pour x villages, ce qui fait que les gamins font souvent plusieurs kilomètres pour s’y rendre.
Le soir, on arrive dans un village, nous avons parcouru 21 kms dans la journée. Le couchage se révèle sommaire : dans une grande pièce, des matelas de 1cm d’épaisseur sont alignés, avec chacun 2 couvertures dessus. On boit une bière (il y a toujours un vendeur de bières quelque part !), puis on mange ce que nous prépare Oui-oui. Les habitants de la maison sont tous dehors autour d’un feu, on les rejoint car la température baisse très vite dès que le soleil disparaît à l’horizon…
À 20h30, on est tous couchés, à se cailler sous les couvertures ! Les matelas se révèlent très fins, et entre l’inconfort et le froid nous allons tous passer une nuit vaguement entrecoupée de période de 10mn de sommeil par-ci par-là…
02/01/2019 – Entre Kalaw et le lac Inle
À 6h30 du matin, le propriétaire de la maison, un ancien, vient nous réveiller, ouvrant en grand les fenêtres de la pièce ! Le froid est toujours là bien sûr, et lui il se balade pieds nus dans ses tongues… Le message est clair : il ne va pas falloir traîner, la grasse matinée n’est pas au programme !
Nous partons à 7h30 après le petit-déjeuner, nous avons 25 kms au programme, avec une belle petite montée pour commencer la journée. Les paysages sont toujours aussi beaux, la campagne est très cultivée, avec des plantations de piments, d’ail, et de riz. Oui-oui nous apprend qu’il y en a d’ailleurs deux sortes : le « water rice » (qui pousse dans l’eau, soit dans les rizières) et le « mountain rice » (qui pousse comme un autre plante). En ce moment, c’est la récolte des piments qui occupe tout le monde.
Le soir, on arrive un peu fatigué au deuxième village étape ! Mais c’est mon anniversaire aujourd’hui, j’ai 61 ans, j’offre une tournée de bière à la fine équipe, même Oui-Oui accepte en insistant un peu ! Puis Christophe offre la sienne, que l’on boit avec un très bon repas végétarien que nous a préparé Oui-oui (légumes variés, riz, pâte de cacahuètes, fruits). Christophe lance un petit jeu de reconnaissance musicale avec son téléphone. Très bonne idée, et Nicolas se révèle est assez fortiche, je trouve quand même quelques morceaux aussi… On se couche tôt après cette bonne journée de marche. On dormira un peu mieux que la veille, mais il fait toujours aussi froid la nuit (4 ou 5°C apparemment).
03/01/2019 – Lac Inle
Dernier jour du trek, et seulement 17 kms à faire, on doit arriver vers 13h au bord du lac, rive ouest. Le matin, la brume est encore présente, c’est magnifique.
Par la suite, les paysages seront moins beaux qu’hier, et on avale les kilomètres en ne faisant qu’une courte pause. On arrive finalement vers 12h30, et on déjeune une dernière fois avec Oui-oui avant de la quitter, elle rentre à pied chez elle, entre ici et Kalaw. On récupère aussi nos sacs à dos acheminés par Sam’s Family, l’organisation est parfaite.
Puis on prend un bateau qui va nous déposer à nos hôtels respectifs. Comme on s’entend super bien, nous décidons de passer la journée de demain ensemble, pour visiter le lac Inle. Nous demandons au pilote du bateau si il est d’accord pour nous faire un « tour » des choses à voir autour du lac, le prix qu’il demande pour la journée est raisonnable, marché conclu !
Nous déposons d’abord Nicolas et Sarina qui sont au Sofitel (s’il vous plaît), sur la rive Est du lac, puis le bateau dépose Chris, Chloé et moi à Nyaung Shwe, le village au nord du lac, où nous avons réservé nos hôtels.
J’arrive à l’Aquarius Inn, une adresse que j’avais noté sur Voyageforum, un très bon site pour préparer son voyage. On en disait beaucoup de bien, et je ne peux que confirmer. L’accueil très chaleureux : on me fait asseoir à une table dans le jardin, protégé du soleil par les arbres et les tonnelles fleuries, puis on m’amène une petite collation : thé, fruits, graines. Ensuite la patronne me reçoit, j’ai réservé une nuit via Booking, et je lui dit que je compte en fait rester 2 nuits de plus. Elle me fait les deux nuits supplémentaires à un tarif nettement meilleur, parce que je suis seul, ce que Booking ne gère pas vraiment m’explique-t-elle.
Je lui explique que demain matin, je ne serai pas là pour le petit-déjeuner, car un bateau vient nous chercher à 5h30 (nous voulons voir le lever de soleil sur le lac, et il faut aller chercher Nicolas et Sarina !). La patronne me répond tranquillement qu’il n’y a pas de problème, un petit-déj en mode « take-away » me sera préparé, je n’aurai qu’à taper à la porte de la cuisine avant de partir ! Superbe service, je n’en reviens pas… Quel accueil !
Je vais boire une bière en ville, servie avec de l’houmous et une chapati : délicieux ! du coup j’en bois une deuxième… Puis je vais dîner dans un resto où il n’y a que des locaux, c’est bon et pas cher. À un moment, trois chiens errants commencent à entourer ma table, mais le serveur les chasse rapidement !
04/01/2019 – Lac Inle
Lever à 5h, petit-déjeuner « take-away » récupéré comme prévu, je retrouve Chris et Chloé à l’embarcadère alors qu’il fait encore nuit noire. Nous partons récupérer Nicolas et Sarina au Sofitel (30mn de bateau), et nous voilà comme prévu sur le lac pour lever du jour.
Les pêcheurs sont déjà à pied d’œuvre, à ramasser leurs filets. C’est un moment privilégié.
Mon petit-déjeuner est composé de pankakes et de fruits, je partage avec Christophe qui est affamé (ça mange à cet âge là !).
Puis on se dirige vers le village de Nan Pan où se déroule le marché aujourd’hui (il tourne chaque jour dans un village différent autour du lac). Le village lacustre apparaît dans la brume qui se lève, c’est magique !
Nous arrivons de bonne heure, il n’y a pas encore trop de monde, et pourtant le nombre de bateaux est impressionnant :
Nous prenons un café dans le marché, au milieu des locaux, il n’y encore aucun touriste, et on profite de l’ambiance très amicale. On se réchauffe aussi un peu, car sur le lac, on avait plutôt froid ! Personne ne vient nous embêter, c’est vraiment cool.
La petite fille à gauche porte la fameuse pâte préparée avec la sève d’un arbuste, et destinée à la protéger du soleil. On voit beaucoup de femmes comme ça (et de jeunes hommes), qui parfois en profitent pour faire un beau dessin, une spirale. Cela surprend au début, mais on s’y habitue assez vite .
Avant de reprendre le bateau, Nico négocie sec avec un vendeur qui se révèle très drôle, plein d’humour, parlant un peu anglais, un peu français, négociant très dur mais toujours avec un grand sourire ! Nicolas se prend au jeu, et la négociation dure au moins 20 minutes pour acheter deux calendriers bouddhistes sur bambou (un pour Nico et Sarina, un pour moi), dans une grande rigolade… Il obtient les deux pour 50 000 K avec un prix au départ de 45 000 K pièce. Pour conclure, Nico dira : « j’aurais pu négocier des heures, de toutes façons je n’aurais jamais su le vrai prix ! ». Chris en a fait une vidéo, mais hélas je n’ai pas pu la récupérer.
Puis notre pilote nous emmène visiter des ateliers (tissage de lotus, forgerons, fabrique cigares) qui font manifestement partie du « circuit touristique » : les « artisans » se mettent à travailler quand tu arrives, en fait tu es là pour acheter à la boutique, et je ne suis pas certain que tout soit fait sur place… Ça ressemble fort à une (gentille) arnaque ! Vient l’heure du déjeuner, dans un resto un peu cher (6 000 K le plat, 1 000 K la part de riz), mais la vue est belle :
Puis nous partons à Inn Thein, situé à quelques kilomètres du lac, que l’on rejoint en suivant un bras de rivière. L’endroit vaut le déplacement, il y a plusieurs zones de stupas à visiter qui auraient mérité plus de temps. En fait, il aurait fallu manger là et supprimer le circuit touristique de ce matin !
Nous repartons vers 15h30, le pilote veut encore nous emmener à un atelier de tissage fait par des femmes girafes. Mêmes remarques que précédemment, avec en plus un léger malaise avec ces femmes girafes exhibées… Je les plains sincèrement.
Dernière étape, le monastère des chats sauteurs, qui ne sautent plus depuis longtemps ! Il s’agit d’un monastère tout en bois sur pilotis, où les moines auraient appris à des chats à sauter à travers des cerceaux. Le monastère vaut tout de même l’arrêt.
Puis on rentre via les jardins flottants, où beaucoup de légumes et de fleurs poussent en fait directement sur le lac. On dépose Sarina et Nico au Sofitel, ce sont des adieux puisque nos routes désormais divergent . Peut-être le croiserai-je à Bagan la semaine prochaine, car nous y serons au même moment, c’est du moins ce que l’on se dit, mais en fait on ne se verra pas : il y a « New Bagan » et « Old Bagan », et nous ne serons pas au même ! Puis notre pilote nous ramène à Nyaung Shwe, au moment où le soleil se couche sur le lac.
Je bois une dernière bière avec Chloé et Chris : peut-être que je les recroiserai à Bormes-les-Mimosas, Chris y tient un stand de marchand de glaces, « l’Oasis », une affaire familiale ! Il y est d’Avril à Septembre, et voyage le reste de l’année !! Pas mal comme vie, non ? Eux partent pour Mandalay, et dans 3 jours prendront un vol pour Ceylan (1 mois), puis Les Maldives un autre mois. Et ils ont commencé leur parcour avec 1 mois en Chine… Un beau voyage !
Ce soir, je mange au BBQ à côté de l’Aquarius Inn. Le service est long, je prends du poulet, des brocolis au BBQ et du riz, et je me régale. Je suis crevé par cette journée, et la nuit dernière, je me suis couché à 20h45, réveillé à 1h, levé à 5h… Je crois que mon rythme de sommeil est complètement déréglé, j’espère passer une bonne nuit cette fois.
Au BBQ, j’ai pris une bière Myanmar, et sur la capsule je vois « Free Beer » ! En fait il y a un jeu en cours, c’est Chloé qui nous a appris ça : tu peux gagner 100, 500, voir 1 000 K selon ce qu’il y a d’inscrit au dos de la capsule. Je pense donc que je ne vais pas payer ma bière, et j’attends le moment de payer l’addition pour le montrer au serveur. Mais ce n’est pas comme cela que cela marche : le serveur m’amène une nouvelle bière ! J’aurais du m’en douter. J’ai pourtant plus envie d’aller me coucher que de boire 50cl de bière de plus… mais bon, le sort en a décidé autrement… 😉
05/01/2019 – Nyaung Shwe
Ce matin, je vais à pied au monastère de Shwe Yaunghwe Kyaung situé au nord de la ville, à environ 2,5 kms. Le monastère vaut le détour, et l’endroit respire la sérénité.
Sur le retour, je vois un type qui pêche les poissons avec une sorte d’arbalète… Il me propose d’essayer, mais je décline : il faut des yeux de lynx pour ne serait-ce que distinguer les poisson sous la surface de l’eau !
Je m’arrête dans un tout petit resto avant la ville, il n’y a que deux ou trois tables sous les arbres, au bord de la rivière. Je prends une « Ginger salad », et franchement je me régale. Il y a des tomates, du chou chinois râpé, deux sortes de cacahuètes soufflées/grillées, et du gingembre bien sûr.
Le gingembre est très doux, je pose des questions, et le chef m’explique qu’il fait tremper le gingembre dans de l’eau avec des fleurs de tamarin pendant 2 à 3 jours pour adoucir le gingembre. Il faudra que j’essaie de faire une telle salade en France !
Le soir, je vais me renseigner au Sunflower restaurant, car ils proposent des cours de cuisine pour 20 000K. Cela se passe de 9h à 13h, avec visite du marché et préparation d’un repas. Zuzu, la femme qui donne le cours (« Zuzu’s cooking class ») est très souriante et sympathique, je m’inscris pour le lendemain, nous serons peut-être trois car deux jeunes filles lui ont dit « peut-être ». Sinon, j’aurai droit à un cours particulier.
Finalement, j’y reste pour dîner le soir. Je gagne 1 000 K avec la bière, je suis en veine… On me sert des graines grillées avec, c’est super bon, je demande ce que c’est : ce sont des graines de soja grillées : c’est extra pour l’apéro… Je commande ensuite un « tofu curry » : c’est délicieux, je n’ai jamais mangé un tofu comme ça. C’est servi avec des morning glory, du riz, une petite salade. Je me régale ! Je ne sais pas si c’est parce que je me suis inscrit au cours de cuisine, mais en tout cas l’adresse est bonne.
Aparté sur la Birmanie et le voyage
Je n’en ai pas encore parlé, mais les birmans ont l’habitude de se racler la gorge assez bruyamment, et de cracher au sol. À la longue c’est parfois énervant, car cela peut-être assez bruyant… Et cela fait de belles taches rouges sur le sol, comme en Inde, avec les feuilles de bétel qu’ils mâchent et crachent ensuite.
Sinon je suis toujours sous le charme de ce pays et de ses habitants. J’ai pris mon billet de bus pour Bagan, départ dimanche soir à 20h, avec 8h de trajet de prévu. J’ai réservé un hôtel pour le lundi soir via Booking, me disant que la nuit du dimanche soir je serai dans le bus… Je verrai à l’arrivée comment ça se passe. J’aurai besoin d’une autre nuit, mais je négocierai sur place, peut-être obtiendrai-je un meilleur prix sans passer par Booking ?
06/01/2019 – Nyaung Shwe
C’est le jour de Zuzu’s cooking class ! Je m’arrête juste prendre un petit café sur la route, avec cette jeune serveuse très sympa qui s’est bien protégée des rayons du soleil et qui se laisse prendre en photo gentiment :
Nous sommes bien trois finalement au cours de cuisine, deux jeunes coréennes sont présentes. Nous partons d’abord au marché, Zuzu s’est mise sur son 31 pour l’occasion, et nous explique ce qu’elle prend pour les recettes que l’on va faire.
Il y a vraiment de tout sur ce marché. Et aussi de petits stands où l’on peut manger un petit morceau… Nous n’y échappons pas, en fait on va beaucoup manger ce jour-là ! 😉
Puis on se rend chez ZuZu pour apprendre les recettes prévues : Tempura batter, Tamarind sauce, Lentil soup, Tomato salad, Lime sauce, et un fish curry. On commence par tout découper et préparer avant de passer à la cuisson :
Puis on passer à la cuisson sous les instructions de ZuZu :
Quand tout est prêt, on s’assoie autour de la table pour manger. Zuzu nous raconte alors son histoire personnelle, les déboires de sa famille qui a du vendre tout ses biens pour soigner sa mère malade suite à une allergie à un médicament, les années galère, puis la rencontre qu’elle a fait avec un couple de hollandais (elle travaillait alors dans un grand hôtel), qui l’invitent à Amsterdam, et qui lui ont communiqué son tempérament de « business woman », et sa volonté de s’en sortir… La famille qui ouvre ensuite le restaurant Sunflower, Zuzu qui démarre ses cours de cuisine, et qui reprend ses études d’anglais…
C’est à la fois très touchant, et très positif. Je lui souhaite de réussir dans ses projets, et j’y crois car elle est très dynamique et très sympathique. Nous repartons en début d’après-midi, enchantés de cette matinée, et le ventre plein !
Je passe le reste de l’après-midi à l’Aquarius Inn, je discute un peu avec la patronne intéressée par ce cours de cuisine que j’ai suivi. Elle me demande si j’ai essayé un cours de méditation, car c’est le pays idéal pour faire ça… L’idée ne me déplaît pas, je vais y réfléchir.
Puis je rencontre un couple de français qui comme moi partent ce soir par le bus de nuit pour Bagan. On discute (la fille est kiné, décidément !), puis vers 18h c’est le départ vers la gare routière, et toute l’équipe de l’Aquarius vient nous dire au revoir au portail du jardin, c’est un moment touchant que je garde en mémoire !
Le départ du bus est prévu à 20h, et l’arrivée vers 4h du matin à Bagan. Encore une nuit sur la route, et une arrivée disons matinale… Le conducteur a l’air prudent, et c’est tant mieux car il y a beaucoup de virages. Comme on roule de nuit, on ne voit rien, c’est un mal pour un bien !
À l’arrivée à Bagan, le couple de français part directement à la recherche d’un bon emplacement pour le lever de soleil, qui est l’une des attractions du site. Bagan est une plaine avec des milliers de temples disséminés un peu partout, et certains sont « répertoriés » pour offrir un magnifique lever de soleil. Et comme depuis le dernier tremblement de terre en 2016, certains temples ont été fermés au public, c’est un peu « la course » au meilleur spot, tout en essayant d’éviter la foule de touristes !
En ce qui me concerne, je remets ça à demain, je suis trop fatigué, et me rends à l’hôtel que j’ai réservé, malgré l’heure plus que matinale. Je paie 10$ d' »early checking » et je peux bénéficier de ma chambre, cool ! Je dors donc un peu (j’ai du dormir 3h dans le bus).
07/01/2019 – New Bagan
J’apprends au réveil que Rennes s’est qualifié aux penalties en Coupe de France ! Cool, la série continue, c’est dingue…
En face l’hôtel, je loue un E-bike (5 000 K la journée), sorte de petit scooter avec un moteur électrique, que tout le monde loue ici. Et c’est vraiment génial à conduire, je vais m’éclater pendant les trois jours que je passe à Bagan. Je pars d’abord au centre de New Bagan (il y a Old Bagan et New Bagan, chacun d’un côté de la plaine aux temples), et m’offre un bon petit-déjeuner : café et toasts grillés à l’œuf. Puis je pars vers les temples, les pistes sont en terre battue, la végétation un peu rare, et les temples sont partout !
Le ciel est légèrement couvert, pas sûr que le lever de soleil ait été remarquable, j’ai sans doute bien fait d’aller me coucher. Je cherche un « View point » un peu en hauteur sans succès, quand je croise un type en mobylette qui me propose de m’emmener à un « roof top », soit exactement ce que je cherche. Sentant venir l’arnaque, je lui demande s’il cherche à se faire du fric, il me répond que non, qu’il n’est pas un guide. Je le suis donc, et il m’emmène à un petit temple où l’on peut monter sur le toit, par un escalier très exigu et sombre à souhait, que je ne risquais pas de trouver tout seul !
À la descente, comme je m’y attendais, le type me sort son « histoire » : il est peintre, il y a très peu de touristes et n’a rien vendu depuis plusieurs jours, etc… Il me déroule ses « peintures », franchement rien ne me plaît vraiment, ce sont vraiment des trucs pour touristes. Le marchandage commence, mais je lui dit que je ne suis pas intéressé. Je repère toutefois le dessin d’un groupe de musiciens-danseurs traditionnels qui pourraient, une fois encadrés, rendre pas mal. Le marchandage se poursuit, et je finis par l’acheter 12 000 K (environ 7€) après de longues négociations. Il avait commencé à 20 000 K, je suis parti à 10 000 K. Je ne suis pas mécontent de moi, mais dans les jours qui suivront, je verrai plein de vendeurs avec exactement les mêmes « peintures » ! Tout est donc industriel, comme je m’en doutais. Il n’empêche que la toile est maintenant encadrée chez moi, et rend très bien !
Je déjeune ensuite dans un restaurant végétarien à Old Bagan : salade de feuilles de thé suivie d’un curry de pumkins (citrouille), je me régale !
Puis je retourne me promener dans la plaine, conduire le E-bike est un vrai plaisir ! En fin d’après-midi, retour à New Bagan, et je m’arrête dans le centre pour boire une bière, alors que quelques gouttes commencent à tomber. J’aurai mieux fait de filer à l’hôtel tant qu’il en était encore temps, car la pluie va tomber fort, et sans s’arrêter. C’est mon deuxième jour de pluie du voyage, ça va ! Le premier était à Paksé, au Laos, et ce jour-là j’avais pensé à prendre ma cape de pluie. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, et après une deuxième bière je dois me résoudre à reprendre mon E-bike et faire les deux kilomètres qui me restent sous les trombes d’eau. J’arrive à l’hôtel trempé jusqu’à l’os, et après m’être changé, j’y reste pour dîner puisqu’il pleut toujours : soupe de lentilles suivi d’un poulet sauce champignons et ses petits légumes; accompagné d’un verre de vin rouge. Total : 26 000 K.
08/01/2019 – New Bagan
Ce matin, il pleut toujours, j’ai donc abandonné l’idée du lever de soleil… Bon, pas grave, mais ce qui est sûr c’est que le pluie change tout. La température baisse, les rues sont parsemées de flaques d’eau, et les chemins de terre en boue ! Ça donne envie de rester au nouvel hôtel où je suis, cette fois dans le centre de New Bagan, et au même prix (27$). J’ai essayé de réserver sans passer par Booking, mais c’était plus cher ! Difficile de comprendre comment tout cela fonctionne parfois.
J’ai regardé sur OpenWeatherMap, la météo va rester à l’identique toute la semaine, mais en mode « Light rain » ce qui est un peu mieux. Heureusement, à Mrauk U, ma prochaine destination, il a l’air de faire beau !
Aparté sur Bagan
Je suis globalement un peu déçu de Bagan, c’est très étendu, avec beaucoup moins de végétation que je ne croyais. Peut-être n’y suis-je pas à la bonne saison ? En tout cas, j’espérais faire de magnifiques photos, et sur ce point particulier, c’est une énorme déception. Le fait de ne plus avoir le droit de grimper sur les édifices n’arrange pas les choses c’est certain. Et le ciel légèrement couvert ne fournit pas non plus une très belle lumière, que ce soit au coucher ou au lever de soleil !
Pour les villes, c’est pareil : que ce soit New Bagan, Old Bagan ou Nyaung U, elles n’ont aucune âme, et aucun intérêt. J’y ai cherché désespérément des cartes postales, ce qui devrait être facile sur ce qui est le site le plus touristique de Birmanie, et j’ai eu bien du mal à en trouver (déjà, trouver un magasin n’est pas facile !). On paie 25 000 K. pour entrer sur le site, mais l’essentiel de l’argent est apparemment récupéré par le gouvernement, au lieu de développer l’endroit.
Enfin, c’est la première fois que je trouve des birmans qui font la gueule. Le fait que ce soit un site très touristique n’y est forcément pas étranger, ce qui fait encore réfléchir à l’impact que l’on provoque sur la culture locale. Il faut aussi ajouter que la fréquentation des touristes est en baisse depuis deux ans (l’affaire des Rohingya a eu un très mauvais impact sur le développement du tourisme), tout le monde s’en plaint, et cela n’arrange forcément pas les choses.
Bref, journée bouquin aujourd’hui (sur ma liseuse), avec George Orwell… J’ai lu précédemment « Une histoire birmane » du même auteur, en ayant bien attendu d’être dans le pays pour le lire ! Et là je lis « Un peu d’air frais », roman un peu bizarre avec un type qui parle de lui et de son enfance, avec un regard très critique sur la société, sa famille, lui-même. Pris par la nostalgie de son enfance, à la veille de la seconde guerre mondiale.
En sortant l’après-midi, j’ai croisé le couple de français avec qui j’étais arrivé en bus. Nous étions chacun sur nos E-Bikes et heureux de conduire ces engins… On a pris un lassi ensemble. Eux partent ce soir pour Hpa-An via Yangon (vers le sud donc, où j’irai plus tard), avec une arrivée prévue à 14h le lendemain ! Quant à moi, j’ai pris mon billet de bus pour Mrauk U (prononcer Miaou) demain soir : départ 20h, arrivée prévue 11h le lendemain. La météo est toujours annoncée ensoleillée là-bas, alors que Bagan va rester sous les nuages.
Puis en fin d’après-midi je vais voir Lawkananda, le gros stupa doré au bord du fleuve, au sud de New Bagan : bon, ça ne me fait plus rien ces trucs, j’en ai trop vu… Je préfère encore regarder le fleuve, même si le ciel est trop couvert pour un coucher de soleil.
Le couple de français m’a indiqué les temples qui lui ont le plus plu, j’espère que cela améliorera mes impressions sur Bagan, parce que franchement, je suis plutôt déçu.
09/01/2019 – New Bagan
Ce matin, la brume a tout envahi, et je prends mon temps avant de louer un E-bike et partir explorer la plaine pour ma dernière journée. Je commence par un temple que m’a indiqué le couple de français d’hier. Situé près d’un petit lac, on peut monter sur le toit et ainsi accéder à une jolie vue, avec un peu plus de végétation. Le ciel se découvre un peu, ce qui ne gâte rien.
Puis direction Nyaung U où je finis par trouver mes fameuses cartes postales près de la grande pagode Shwezigon. La petite qui me les vend a l’air contente de commencer ainsi sa journée, je suis son premier client.
Trouver la poste ne sera pas une mince affaire, mais je finis par y arriver. J’y achète les timbres pour l’Europe, et remets les deux cartes à la personne au guichet. Pour la petite histoire, les deux cartes que j’envoie ce jour là mettront plus de deux mois à arriver à leurs destinataires ! Peut-être qu’ils attendent que le sac soit plein pour l’envoyer ? 😉
Puis je repars et visite un temple qui vaut enfin le détour. C’est le temple de Htilominlo, bien conservé et en partie restauré après le tremblement de terre de 1975. C’est le dernier des grands temples de Bagan, construit au XIIIe siècle.
C’est bientôt l’heure de déjeuner, et je me rends au Fantasia Garden, que m’ont indiqué le couple de français hier. Et c’est une très bonne adresse, où l’on déjeune dehors sous les arbres, au bord du fleuve, dans un calme total, loin de l’agitation des temples.
Trois françaises s’assoient à la table à côté de la mienne. Avant de partir je discute un peu avec elles pour échanger un peu sur nos voyages, mais elles ne sont ni très bavardes ni très sympa, j’ai nettement l’impression de les déranger : une seule me répond, les autres semblent attendre, et chaque réponse semble se terminer avec un point final, genre « merci et au revoir ». Je ne m’éternise donc pas !
Après déjeuner, passage rapide au monastère de Nat Taung Kyaung, tout près du Fantasia Garden. Le monastère est tout en bois, sans doute assez ancien, et très joli.
Je m’arrête ensuite visiter le Palace à Old Bagan, 5 000 K l’entrée d’un truc finalement plutôt artificiel et touristique, très propre et parfaitement entretenu tout de même.
Près du Bupaya, je rencontre un couple de suisses très sympa qui vient d’arriver en Birmanie, et qui vont faire le trek du lac Inle par la suite. Je leur donne mes impressions sur la journée en bateau que l’on avait fait, les pseudos-ateliers d’artisans, et je leur conseille de plutôt passer du temps à Inn Thein…
Le soir, c’est le départ pour Mrauk U…
10/01/2019 – Mrauk U
Ouf ! Enfin arrivé après 18h de trajet, record battu ! Je suis donc parti de Bagan vers 19h hier soir, on a roulé une petite demi-heure pour rattraper un grand axe routier, puis on attendu le bus en provenance de Mandalay et on est reparti vers 20h, direction plein Sud alors que Mrauk U est à l’ouest.
Car les routes étant ce qu’elles sont, on fait un large détour par le sud pour franchir une chaîne de montagne dont je n’ai rien pu voir car la nuit était tombée, mais vu les virages incessants et la lenteur du bus, je pense que l’on a fait de la vraie route de montagne, et que c’était peut-être aussi bien de ne pas voir ce qu’il y avait autour… Durant la nuit, nous avons eu droit à trois contrôles de passeport par l’armée, deux fois sans sortir du bus, la troisième avec descente, passage individuel devant le militaire, vérification, etc… J’imagine que la zone montagneuse est encore assez « chaude » et que le déplacement des populations y est strictement contrôlé.
Il y a un autre européen dans le bus, Miroslav, un polonais qui bégaie fortement. Lui aussi voyage seul, et je me dis que cela ne doit pas l’aider à se faire comprendre. Il s’obstine à finir ses phrases même si vous lui soufflez le mot que vous avez largement eu le temps de deviner… Je le comprends, mais cela va s’avérer assez fatiguant à la longue.
Je suis dans le fond du bus, avec deux jeunes birmans, dont l’un parle un petit peu anglais, et on essaie de communiquer ; il est très gentil, et me paiera même le café au premier arrêt matinal. Il y a aussi une jeune femme birmane qui accompagne sa mère et qui parle un très bon anglais, et avec qui on échange un peu lors des arrêts.
Une fois la montagne passée, et le jour levé, nous sommes dans une plaine fluviale, près de l’océan, avec franchissement de ponts qui n’inspirent guère confiance, construits en bois ou en pierre, et d’une largeur tout juste suffisante pour le bus qui avance tout doucement dessus ! Ironie de l’histoire, le seul pont moderne que nous rencontrons est interdit aux gros véhicules, et nous devons prendre un ferry pour traverser le fleuve, ce qui nous prend 2h de plus, car ce n’était vraisemblablement pas prévu (je n’ai pas réussi à comprendre ce qui se passait avec ce pont).
Bref, pas mécontent d’arriver à Mrauk U vers 13h. Je trouve mon hôtel, pose mon sac, déjeune vite fait au restaurant de l’hôtel, totalement vide, puis me repose un peu avant de partir visiter Mrauk U, qui se révèle être une petite ville (un village même) encore très peu développée, ce qui lui donne finalement un charme, celui de l’authenticité. Il y a tout juste quelques restaurants, un marché, et très peu de touristes. Je préfère de loin à Bagan.
Les temples ont un style très particulier, tous en pierre contrairement à Bagan où c’est plutôt la brique qui a été utilisée. Le premier coucher de soleil s’avère prometteur !
J’y retrouve le polonais et la jeune femme birmane avec sa mère : cette dernière prend des photos avec appareil reflex, les objectifs, le trépied, etc… Ça a l’air d’être sa passion ! La jeune femme, très sympa, nous donne un bon emplacement pour assister au lever de soleil… Ce sera pour demain matin, de toutes façons, mon rythme de sommeil est complètement perturbé, avec ces déplacements depuis le lac Inle, ça ne devrait pas être dur de se lever de bonne heure.
Je dîne au restaurant de l’hôtel, et là c’est la panique totale ! Je suis au Nawarat Hôtel, réservé avec Booking, qui est censé avoir 3 étoiles… L’accueil s’était plutôt bien passé, même si les deux jolies jeunes filles, vêtues du même ensemble traditionnel en soie bleue, avaient l’air un peu perdu avec ma réservation, et il avait fallu aller chercher la manager, une femme plus âgée et plus expérimentée. Sinon la chambre est très bien, dans un petit bungalow, jusque là tout allait bien.
J’entre donc dans le restaurant de l’hôtel, et là, salle toujours complètement vide, je me demande même s’il est ouvert ? Une serveuse finit par arriver, vêtue du même ensemble qu’à la réception, mignonne et souriante, mais ne parlant pas un mot d’anglais. Je commande une soupe de lentilles, elle me demande si je veux du poulet ou des légumes dedans !? J’essaie de lui expliquer qu’à priori, il y a juste des lentilles dans la soupe. Je la sens complètement perdue, et finalement un jeune type arrive avec la recette ! Ça devient surréaliste… Ensuite, je commande un « Malesian style rice », et on m’amène un plat qui ne ressemble pas du tout à la photo sur le menu, mais par contre ressemble terriblement à ce que j’ai mangé à midi, à savoir un « Fried noodles with chicken » : vous remplacez les pâtes par le riz, et voilà !
Bon, j’en tire deux conclusions : personne ne parle anglais, et je repense à ce que m’a dit le diplomate suisse à Vientiane : les premiers touristes ici ce sont les chinois ! Les occidentaux et la langue anglaise passent donc au second plan. Ce qui mine de rien fait réfléchir à la situation précédente à laquelle on était habitué et que l’on trouvait tout à fait naturelle : l’anglais est la langue internationale… C’est encore vrai dans le monde occidental, mais en Asie, ce n’est certainement plus le cas ! De plus, Mrauk U est assez reculé comme site, et il y a encore peu de tourisme dans l’ensemble.
Deuxièmement, le chef en cuisine est en vacances ou a démissionné, à moins qu’il ne soit malade. En tout cas, il n’est pas là ! Il va falloir aller manger ailleurs…
La connexion internet n’est pas fameuse, et c’est à peu près le cas depuis que je suis en Birmanie (à part Yangon). Mon appli Nextcloud qui envoie mes photos automatiquement sur mon serveur en France me sort des messages d’erreur le plus souvent, j’ai beau tout essayer c’est devenu très aléatoire, et je n’arrive pas à savoir pourquoi. Il faut croiser les doigts pour que mon smartphone ne me lâche pas, déjà qu’une zone de l’écran tactile ne répond plus, et qu’il devient parfois très compliqué de faire ce que je veux…
Et les birmans qui continuent de se racler la gorge et de cracher fréquemment sur le sol… Pour le reste, ils sont adorables, mais ce truc à le don de m’énerver parfois : j’ai toujours peur que l’on me crache sur le pied ou la jambe ! Cela m’était arrivé une fois en Inde il y a bien longtemps, le type avait tourné la tête pour cracher sa macération de bétel, et comme je passais par là, il avait atteint mon pantalon, qui était par conséquent foutu. Je dois être traumatisé !
Le soir, dans ma chambre, j’entends un potin du diable juste à côté de l’hôtel. Il s’agit de chants dans un temple, équipé d’une sono puissante. Heureusement, tout s’arrête à 22h30 !
11/01/2019 – Mrauk U
Ce matin, levé à 5h40 pour assister à un magnifique lever de soleil. L’emplacement indiqué par la birmane est tout près de l’hôtel, il faut juste grimper la colline derrière. J’arrive quand il fait encore nuit, puis petit à petit un peu de monde arrive, mais pas trop. L’obscurité cède la place aux première lueurs de l’aube, et l’on va passer des moments magiques à voir le paysage se dessiner peu à peu devant nos yeux ébahis. J’en garde un superbe souvenir.
Le jour se lève, le paysage se dévoile petit à petit, c’est magique…
La plupart des gens présents sont là avec de vrais appareils photos, sur trépied, avec plusieurs objectifs, et le silence n’est brisé que le bruit des obturateurs… Si les gens parlent, ils chuchotent ! C’est vrai que dans des moments comme celui-ci, j’aurais aussi aimé avoir un vrai appareil, mais bon, j’ai fait le choix de la légèreté !
Ensuite, je file prendre le scooter que j’avais réservé la veille en passant dans le centre. C’est une copie chinoise de Vespa, je vais pouvoir explorer les temples alentours avec, cool !
Je retourne ensuite à l’hôtel pour le petit-déjeuner, il doit être à peine 8h du matin. Là, malgré un formulaire dûment rempli on me sert une assiette de nouilles accompagnés de légumes non désirée (toujours le même mélange en fait !) auquel je ne toucherai pas. Le restaurant de l’hôtel sait toujours me surprendre… 😉
Je pars en Vespa et commence par le temple Koe-Thaung, édifié au 1er siècle, qui sera celui qui va me laisser la plus forte impression.
Le long couloir qui fait le tour du temple est fascinant, avec toutes les statues de Bouddha de chaque côté. À certains endroits, le toit est écroulé, les statues abîmées, mais il y règne une atmosphère assez particulière.
Je repars avec la Vespa, visiter d’autres endroits, comme ces deux statues de Bouddha perchés sur une ruine, tout près du Koe-Thaung que l’on aperçoit au fond :
Je croise Miroslav avec qui je suis arrivé ici, je lui demande de me prendre en photo avec la Vespa !
Je repasse dans Mrauk U pour continuer mon circuit, et je m’arrête prendre un café dans une petite gargote au bord de la rue. Le café ici, c’est un sachet de « 3 en 1 » chinois, à savoir café+sucre+lait. C’est assez dégueulasse, mais pas moyen d’avoir un vrai café. Le type qui me sert s’assoit à côté de moi et cherche par tous les moyens à discuter, sans pour autant parler un mot d’anglais, ce qui rend les choses un peu difficiles. Mais il est très souriant, et on passe un bon moment, c’est assez sympa… Au moment de payer, je lui donne un billet de 200 en croyant lui donner un billet de 1000 ! Du coup, je le relance plusieurs fois pour qu’il me rende la monnaie, ce à quoi il se refuse sans se départir de son sourire pour autant… Ça dure 5 bonnes minutes, avant que je me rende compte de mon erreur ! Je tente de lui expliquer, et on repart dans une bonne rigolade. Je pars en lui promettant de revenir l’année prochaine ! 😎
Direction le Lake Gate, où il n’y a pas grand chose à voir, mais j’y fais une belle rencontre, avec trois gamins en train de jouer au cerf-volant au bord du lac.
Évidemment, la communication est difficile, alors le plus grand des trois se met à vouloir m’apprendre le birman : il me montre tout ce qu’il voit autour de nous (temple, chèvre, lac, etc…), et me demande de répéter le mot ! Parfois j’y arrive, et parfois c’est très difficile de reproduire le son, alors il me répète le mot avec une patience infinie, comme doit faire son institutrice j’imagine, ou comme il fait en tant que grand frère…. Le birman me paraît alors une langue très harmonieuse. Je garde un très bon souvenir de ce moment.
Je déjeune ensuite d’une « papaya salad thaï style », que je demande un peu épicée au serveur. Elle se révèle en fait très épicée à mon goût, et j’en fais la remarque au moment de payer. Le jeune type rigole et me répond que pour lui « thaï style », ça veut dire très peu épicé, et que par contre, le « birman style », c’est dix fois plus fort…
L’après-midi, je reprends la visite des temples, toujours dans ce style si particulier, et aussi imposant.
Puis je termine par très beau coucher de soleil, sur un site toujours recommandé par la jeune femme du bus, que j’ai croisé dans l’après-midi !
Cette journée a été vraiment exceptionnelle, du lever au coucher de soleil, avec des temples surprenants, des rencontres sympa : avec le recul, peut-être ma plus belle journée du voyage… Je regrette presque de ne pas rester plus longtemps à Mrauk U, car je pars demain matin par le bateau.
Ce site vaut vraiment le détour, beaucoup moins galvaudé que celui de Bagan ; il a gardé une vraie authenticité, sans doute par sa position géographique, un peu à l’écart des grands axes touristiques. La route par laquelle je suis arrivé n’est pas de tout repos, il est sans doute préférable d’arriver et repartir de Sittwe (par bus ou bateau), où je me rends demain.
12/01/2019 – Sittwe
Départ à 7h du matin avec le bateau pour Sittwe, pour une durée de 3h environ. J’ai loupé le petit-déjeuner à l’hôtel, car on est samedi et j’avais réglé l’alarme sur le smartphone pour les jours de semaine ! 🙁
À l’embarcadère, je discute avec un allemand qui a l’air de bien connaître la Birmanie, ce n’est pas la première fois qu’il vient ici. Puis arrive Miroslav le polonais qui lui aussi prend le bateau !
Nous partons, il ne fait pas chaud, la brume est encore sur le fleuve… Dommage qu’il y a le bruit du moteur, parce que ce serait idyllique sinon.
Le paysage va évoluer plus nous allons nous rapprocher de Sittwe et de l’océan. Le bateau ne s’arrête pas, mais prend éventuellement des passagers, il suffit de s’approcher en barque :
Nous arrivons finalement à Sittwe, la ville n’a rien de touristique, et n’est pas très belle. Mon premier souci est de réserver un billet d’avion, car je n’ai rien prévu encore, et il n’y a manifestement aucune raison de rester à Sittwe.
Je prends donc un tuk-tuk au port et lui demande de m’emmener à la « May Flower Travel Agency », information donnée par le guide Lonely Planet. Nous partons : nous sommes plusieurs dans le tuk-tuk, moi à l’avant avec le chauffeur, les autres, tous birmans, à l’arrière. Arrivé en ville, le chauffeur s’arrête devant une autre agence. Et il reste avec moi, les autres passagers n’ayant pas d’autre choix que d’attendre ! Agence pour agence, ça me va, d’autant que plus tard, je ne trouverai aucune trace de celle indiquée sur le guide.
L’agence de voyage consiste juste en un petit cabanon le long de la route, et il y a une femme derrière le bureau, avec son ordinateur…. Bonne nouvelle, elle parle très bien anglais. Je lui explique que je veux un vol pour Ngapali, la station balnéaire où j’ai prévu de me reposer quelques jours. Dans un premier temps, elle me dit que tout est complet pour le vol de demain matin. J’insiste, « avez-vous bien regardé toutes les compagnies ? »… Et finalement, elle me trouve une place pour demain 9h30, pour 73$, le prix est correct. Ouf ! Ce n’était pas gagné de trouver un vol pour le lendemain…
Au moment de payer, elle me demande mon hôtel à Sittwe, et je lui dit que je n’en ai pas encore… « Do you want to go to my hotel ? » me dit-elle ! Et voilà, pour 15$ la chambre, propre et correcte, un autre problème de réglé… En plus, elle me dit que l’hôtel m’emmèrera à l’aéroport gratuitement demain matin. Ah, comme la vie peut être simple parfois… 😎
Une fois installé, je pars vers le centre ville pour déjeuner. Je m’arrête dans un petit restaurant derrière le musée, recommandé par LP et où je me régale d’un excellent « fish curry ». J’y retrouve Miroslav, le polonais, et on discute le temps du repas. Je lui raconte que je viens de viens d’acheter un billet d’avion pour demain matin, lui ne sait pas encore quand et comment il continuera son voyage. Puis on se sépare : il est sympa, mais c’est tout de même assez fatiguant de parler avec lui, son bégaiement ne rend pas les choses faciles.
Je me promène dans Sittwe : il fait très chaud, la rue principale est très animée, avec beaucoup de circulation, mais honnêtement il n’y a pas grand chose à faire.
Je passe ensuite au musée, consacré à la culture Rakhine, objets, costumes, sculptures… C’est le nom de l’État dont Sittwe est la capitale, et c’est au nord de cet état qu’ont commencé les premiers affrontements avec les Rohingyas en 2012… J’ai vite fait le tour du musée, il n’est pas très grand ni très fourni. Au moment où j’écris ces lignes, j’ai lu ce matin qu’il y a avait de nouveaux affrontements avec l’ethnie arakanaise (Sittwe, Mrauk U sont cités), par sûr que la zone soit encore ouverte aux touristes.
Le marché reste très animé en début d’après-midi. J’y prends un café noir que l’on me sert « façon turque », je dois le laisser reposer longtemps avant de pouvoir le boire. Ils servent d’ailleurs une tasse de thé vert avec, c’est peut-être pour ça ! 😉 Près du port, il y a une sorte de no man’s land pas très propre, peut-être un marché de poisson le matin ? :
Depuis Mrauk U, je remarque qu’il n’y a plus les prix d’affichés sur les menus. Bizarre non ? En fin d’après-midi, je prends une bière chez RV (pour River Valley), le meilleur restaurant de Sittwe ; je m’y arrête surtout parce qu’il est au calme, en bord de mer. Enfin, on croit que c’est la mer, mais non, ce n’est que l’estuaire d’un immense fleuve qui descend du nord se jeter dans le Golfe du Bengale.
Je dîne dans un petit resto familial, avec bière à la pression ! Il y a deux TVs, une à droite avec du foot, et une à gauche avec Master Chef… qui fait beaucoup de publicité pour les produits utilisés dans l’émission, la mondialisation est en marche ! Enfin, je mange bien et pour pas cher…
13/01/2019 – Ngapali
Pas de petit-déjeuner ce matin, un jeune de l’hôtel m’emmène comme prévu à l’aéroport, je dois y être dès 8h. De toutes façons, l’hôtel ne fait pas de petit-déjeuner, donc le problème ne se pose pas ! Et à l’aéroport, il y a bien un café mais il est fermé. 🙁 Je retrouve l’allemand rencontré à l’embarcadère de Sittwe, on discute de Ngapali, qu’il connaît bien. Lui aussi aurait bien aimé un café, mais l’aéroport est au milieu de nulle part, aucune chance de trouver notre bonheur. Nous aurons juste le temps de voir le café de l’aéroport ouvrir, mais c’est le moment de l’embarquement : on essaie quand même, mais le temps que la machine à café monte en température… C’est foutu !
J’ai réservé la veille 5 nuits via Booking à « AZ Family Resort ». Sympa, ils m’ont aussitôt répondu pour me proposer un pick-up à l’aéroport, gracieusement offert, il me suffit de leur donner mon heure d’arrivée, ce que j’ai aussitôt fait.
À l’arrivée, l’endroit a l’air assez sympa, des petits bungalows en dur dans une zone en bordure de la plage. Tout est très fleuri, arrosé le matin et le soir, c’est assez joli. À l’accueil la patronne est là et nous réglons toutes les formalités. Elle me paraît peu aimable au départ, mais en fait elle est très organisée et très efficace, je m’en rendrai compte durant le séjour, et je préfère ça.
La chambre est nickel, l’endroit très calme, exactement ce qu’il me faut. Nous sommes en fait au nord de la grande plage de Ngapali, celle-ci est plus petite, mais aussi plus tranquille, ce qui me va bien. Je paie 225$ pour 5 nuits, ce n’est pas donné mais j’avais envie d’un truc bien, confortable et sans prise de tête.
Je prends une bière à l’apéro et je gagne 500 K au jeu, mais le resto du resort refuse de me les payer, et me dit d’aller je ne sais où sur la route, sans doute chez leur fournisseur de bière ? Je verrai ça demain avec la patronne ! La plage n’a pas l’air d’être trop fréquentée de ce que j’ai pu voir enfin d’après-midi, parfait. Et j’assiste à mon premier coucher de soleil :
Le soir, je dîne sur la plage, pieds nus dans le sable, paillote de cocotier au-dessus de la tête, dans un petit restaurant à 200m du resort… Je prends une tomato soup suivi d’un fish curry ; ce serait bête de prendre autre chose que du poisson, il est tout frais, on peut même le choisir !
Les deux sont excellents, le service très sympathique, et j’ai droit à des bananes flambées offertes pour le dessert. Ce petit restaurant va devenir ma cantine, c’est sûr, le personnel est sympa et authentique, sans chichi, le service un peu long, mais on a le temps, non ? Il fait nuit quand je rentre à la chambre, on ne voit plus que les points lumineux des pêcheurs sur l’horizon…
14/01/2019 – Ngapali
Rennes a battu Nantes, c’est la première chose que j’ai regardé ce matin au petit-déjeuner, à 7h. Hier soir, je me suis endormi à 20h, mon rythme de sommeil est complètement déréglé : puis réveillé à 1h du matin, j’ai bouquiné jusqu’à 2h. Tout ça devrait se stabiliser durant mon séjour ici, consacré au repos : je n’ai pas l’intention de découvrir les environs, je vais rester ici à bouquiner, me baigner, me promener sur la plage… Voilà le programme !
Ce matin, j’ai réservé mon billet d’avion pour Yangon vendredi prochain. Je vais y retrouver Alex, Éléonore et la petite Elsa, voilà pourquoi je repasse par Yangon… enfin de toutes façons, pour repartir vers le sud de Ngapali, il n’y a pas trop le choix, et l’avion est le meilleur moyen sinon c’est encore un long trajet en bus qui m’attendrait.
Donc plage, bouquin et baignade le matin, puis déjeuner au resto de l’hôtel. La plage est pas mal, dommage qu’il y ait des petits rochers qui affleurent sous l’eau, il faut faire attention où l’on met les pieds. Puis sieste, promenade jusqu’à l’autre bout de la plage, et apéro-coucher de soleil, avec l’anti-moustique de rigueur, mais moins beau qu’hier soir.
Je retourne au « Seagull restaurant » d’hier soir, j’ai trop aimé ! Je prends cette fois une soupe de lentilles, puis un barracuda au barbecue avec des légumes. À l’apéro, au resort, j’ai encore gagné 500 K sur la capsule de bière, et comme la patronne était là, j’ai récupéré 1000 K avec celle d’hier ! Non mais…
Et au restaurant où je reprends une bière, c’est marqué « Freebeer » sur la capsule : et hop, une dernière bière pour finir la soirée. Hip !
Retour à l’hôtel de nuit par la plage. Il y a pas mal de chiens en Birmanie, mais ils ne sont pas trop chiants car les birmans ne leur font pas de cadeau. Un simple claquement des mains suffit à les faire s’éloigner. Certains aboient tout de même sur mon passage… Au pire, je fais semblant de ramasser une pierre, ça suffit à les calmer. Ils sont pratiquement tous du même profil : taille moyenne, poil court, assez fin (forcément). Ça me fait repenser à celui qui m’a escorté à Don Khon !
15/01/2019 – Ngapali
Ce matin, j’ai du aller à la KZB pour changer des dollars. Ce sera ma seule sortie du resort ! J’y vais en vélo, le long de la route très passante mais heureusement assez plate. Ils m’ont refusé un billet de 20$ (tâché) et un autre de 5$ (qui date de 1998 alors qu’ils ne les acceptent qu’à partir de 2006 !). Ça me gonfle, en fait c’est la monnaie que l’on m’a rendu à Sittwe quand j’ai pris mon billet d’avion pour ici, j’avais payé les 73$ avec un billet de 100$. On m’a donc rendu 27$ dont 25$ refusés ce matin… J’espère pouvoir les utiliser à Yangon, au pire ce sera en Thaïlande, où ils sont beaucoup moins pointilleux que les birmans sur le sujet (ce sera finalement à Yangon, et sans aucun problème).
Sinon journée cool : plage, déjeuner d’un « bœuf émincé du chef » excellent, sieste (cette nuit, je me suis réveillé à 3h et bouquiné jusqu’à 4h), lecture sur la plage et promenade jusqu’au coucher du soleil. Puis retour au Seagull restaurant : ce soir, salade d’avocat-crevettes (avec tomates, sésame, coriandre), suivi d’un thon – pommes de terre sautées, accompagné d’un verre de vin rouge de Birmanie. Et toujours les pieds nus dans le sable, face à la mer, avec la nuit qui tombe doucement : je ne suis pas malheureux !
Je resterai encore deux autres jours à Ngapali, avec à peu près le même emploi du temps, et donc pas grand chose à raconter ! On va donc passer directement au 18 janvier à Yangon, où je retrouve Alex, Éléonore et la petite Elsa. Puis je partirai au Sud de Yangon, ce sera sur la page « Birmanie 2ème partie !
« Nord Laos – Birmanie – deuxième partie »
Sommaire du voyage :