Arrivée en Thaïlande

Rennes

27/11/2019 – Tout commence à l’aéroport de Rennes, où j’arrive largement en avance, vers 11h alors que mon vol pour Amsterdam est à 14:15. Mais bon depuis le temps que j’attends ce moment ! J’ai pris le bus 57 à République, et une bonne demi-heure plus tard, il nous dépose à 300m de l’aéroport.

Le bus 57, direction l’aéroport…

J’attends un peu avant de pouvoir enregistrer mes bagages , le guichet n’étant pas encore ouvert. Toutes les 15 minutes, un message nous rappelle que tout bagage abandonné sera détruit, mesures de sécurité, tout ça… C’est un peu lancinant, et très répétitif. Vivement le départ !

Enfin l’enregistrement ouvre, et je m’y rends. Le type de KLM regarde mon billet Rennes-Amsterdam puis Amsterdam-Bangkok. Un peu trop bavard, je lui précise que je n’ai pas de billet d’avion pour la sortie de Thaïlande car je pars deux jours plus tard pour le Cambodge par voie terrestre. Ce que l’on appelle « la preuve de continuation ».

J’avais été prévenu par l’excellent site VoyageForum : en l’absence de preuve de continuation (et parfois seul un billet d’avion est accepté), la compagnie aérienne peut refuser de vous embarquer ! D’ailleurs je n’en revenais pas quand on m’a prévenu de ça. J’avais donc pris mes précautions : réservation d’un e-ticket d’un trajet en bus Bangkok-Siem Reap par la compagnie GiantIbis.

J’avais en outre contacté l’assistance KLM pour leur expliquer mon projet, et leur réponse avait été très claire :

Cher Monsieur, Nous accusons réception de votre message datant du lundi 29 octobre 2018. Vous ne ferez pas face à un refus d’embarquement sur nos lignes tant que vos papiers sont à jours pour un voyage jusqu’à Bangkok. La suite de votre séjour sera vérifiée sur place par les autorités locales. Cordialement, Marianne Assistance Internet KLM France

J’étais donc tout fier de raconter tout ça au type de l’enregistrement, avec force détails… Tout en me rendant compte qu’il n’était manifestement pas au courant de ces subtilités, et que j’aurais peut-être mieux fait de la fermer. Ce que j’allais constater un peu plus tard !

Bref, une fois l’enregistrement fait, je déjeune à la petite cafétéria de l’aéroport. Un type s’assoit à la table, et nous commençons à discuter. Il est chauffeur de taxi depuis peu : encore jeune, il vient d’acheter une licence (140 K€), alors qu’il était auparavant géomètre sur les chantiers pour une grosse boite. Changement radical d’orientation… Je lui raconte mon futur voyage, et nous discutons ainsi de manière très agréable. Ça y est, je suis déjà dans le voyage, les rencontres et discussions inopinées !

Passage des contrôles avant l’embarquement…

L’heure de l’embarquement finit par arriver, je passe les contrôles sans souci, quant au moment d’entrer dans la salle d’embarquement, une annonce nominative aux hauts-parleurs me demande de rebrousser chemin et de retourner aux contrôles douaniers. Une femme commence alors à me parler de ma sortie de Thaïlande (et là je comprends que ma discussion au guichet d’enregistrement a fait son chemin…). Elle me demande ce que j’ai comme preuve de sortie du territoire ; je lui montre mon e-ticket, et aussi mes réservations d’hôtels au Cambodge (j’ai en fait organisé mes dix premiers jours du voyage, jusqu’aux premiers jours au Laos, réservant les hôtels avec Booking pour la plupart. Elle est rassurée, me confirme qu’il n’y a pas que les billets d’avion, que les réservations d’hôtels ou tickets de bus sont autant de preuves suffisantes. Et elle m’explique que si KLM n’aurait de toutes façons pas refusé de m’embarquer, le problème se pouvait se poser à l’arrivée en Thaïlande, où je pouvais avoir des problèmes.

Enfin, l’embarquement a lieu, et me voilà parti pour une douzaine d’heures de vol… À Amsterdam, on ne me posera aucune question concernant cette preuve de continuation, on embarque directement sans repasser par les contrôles.

C’est parti direction Bangkok via Amsterdam !

Bangkok – jour 1

28/11/2018 – Arrivée à Bangkok le lendemain matin, il est 10:05 heure locale. J’indique sur le formulaire d’immigration que je ne reste que deux jours dans le pays, aucune question ne m’est posée à la douane. Je sors de l’aéroport, et je sens l’air chaud qui ne va pas me quitter du voyage ! J’avais pensé prendre le bus, mais je ne retrouve pas l’arrêt que je connaissais, je ne suis peut-être pas sorti au bon niveau… Bref, on m’indique le « Airport Rail Link » et effectivement c’est la meilleure solution pour rejoindre le métro, puis la station Lumphini Park, le quartier où j’ai réservé mon hôtel.

Lorsque le train arrive (style RER), je remarque que les thaïlandais respectent scrupuleusement le marquage au sol, laissant l’espace dégagé devant les portes qui s’ouvrent, permettant aux gens de sortir facilement. Ah ça y est je suis bien en Asie ! Est-ce que l’on verra un jour ce genre de comportement en France ? J’en doute, et je peste chaque fois que je sors du métro à Rennes ou à Paris, de voir ces gens plantés devant la porte, te gênant pour sortir, faisant preuve d’autant de réflexion qu’un lapin pris dans les phares d’une voiture…

Bref je retrouve mon hôtel favori, The Inn Saladaeng, où je suis déjà allé plusieurs fois, la première étant pour le boulot à l’époque où je bossais avec les Thaïlandais (transfert de compétences de logiciels dont nous ne voulions plus assurer la maintenance). J’y étais également retourné en 2009 lors de mon dernier voyage en Asie. C’est un petit hôtel, moderne et très propre, la chambre est à environ 30€, mais il y a un mini petit déjeuner gratuit l’accueil. Il y règne un bon esprit, ce sont toujours des femmes qui tiennent la réception, et c’est pour ça que je reviens toujours là.

Je me repose un peu, puis vais me promener dans le Lumphini Park, un autre endroit que j’aime bien. J’y allais même faire un footing le week-end quand j’étais à BKK pour le boulot : il faut y aller de très bonne heure pour que cela soit supportable, et encore : on est TRÈS vite en sueur… et on ne court pas très vite ! Bref, moi qui cherchait un peu de calme, je tombe mal : le parc est hyper bruyant, plein d’animation… et de militaires. Sans oublier la sono à fond. En fait il y a plein de stands qui se montent pour je ne sais quoi, tout cela organisé par l’armée. Bon je fais un petit tour tout de même, il y a plein de monde, je bois un jus de pastèque bien agréable, retrouve un peu le sourire des Thaïlandais.

Les tours du quartier à la nuit tombante, près du Lumphini park

Le soir, je bois deux bières à la terrasse d’un bar dans le quartier, à l’ombre des grandes tours (celui que je cherchais n’existe plus, mais bon c’était en 2003, tout le quartier a beaucoup changé !) ; l’ambiance est sympa, bonne musique (blues), puis je m’offre un bon resto que je connais bien, même s’il a changé de nom depuis : aujourd’hui, c’est le Bitterman. Je m’offre un poisson grillé (délicieux) et un verre de vin rouge en terrasse, pour un montant de 1100 Baths, soit 30€ environ, ce qui est très cher pour un repas en Thaïlande. Mais il faut bien fêter ce premier soir ! 🙂 Je rentre à l’hôtel, bouquine quelques pages sur ma liseuse (incomparable invention pour les voyageurs !), puis je m’endors très vite.

Bangkok – jour 2

29/11/2018 – Réveillé de bonne heure, ce n’est pas une surprise avec le décalage horaire. D’ailleurs, cela va durer pratiquement tout le voyage, entre les bus de nuits pour se déplacer, les siestes en début d’AM, je ne reprendrai jamais un rythme régulier de sommeil. Et au final, ce n’est pas gênant du tout, c’est même plutôt bien dans ces pays chauds de se lever de bonne heure, et de voir la vie s’animer dès le lever du soleil.

Je bouquine donc un peu, tranquillement, avant de descendre prendre mon petit-déjeuner. Puis je pars à pied vers le fleuve, car j’ai décidé d’aller revoir le Wat Phra Kao, un ensemble de temples vraiment magnifique, à voir et à revoir. Je marche donc 2 bons kilomètres, dans la chaleur montante, le bruit et la pollution automobile de Bangkok… certainement pas le meilleur choix de la journée, mais bon, j’arrive finalement à l’un des embarcadères. En attendant la navette, une jeune fille m’aborde, elle est en école de tourisme, et je lui fais répéter la prononciation de mots français… Elle ne s’en sort pas si mal, sauf les « U » bien entendu, ce son est très difficile pour eux à prononcer (pareil pour les anglophones d’ailleurs !). Puis la navette arrive, j’embarque, et c’est parti moteur à fond, et à chaque arrêt les accostages sont assez rock’n roll, le pilote n’hésitant pas à taper allègrement les pneus, moteur arrière toute, pour gagner du temps.

Chaque accostage est assez violent, pas de temps à perdre !

Je visite le « Grand Palace », autre nom du Wat Phra Kao : c’est toujours aussi beau, il y a plein de touristes, mais franchement ça vaut le détour. Par la suite, aucun des temples que je visiterai n’arrive à la cheville de ce lieu où tout a été magnifiquement restauré :

Puis je vais déjeuner près de l’embarcadère le long du fleuve, il y a plein de petits restos très sympa et pas cher : je mange pour 90 BTH, ça change d’hier soir ! Je pars ensuite à pied vers l’agence où j’ai réservé le ticket de bus pour Siem Reap au Cambodge, histoire de vérifier que tout est nickel. Je me guide avec OsmAnd sur le smartphone, et tout d’un coup je me rends compte que je suis arrivé à Kao San Road, la rue des routards :

Kao San Road en 2019

Les souvenirs remontent à la surface, j’avais pris une chambre là il y a bien longtemps, dans les années 90 ! Je ne choisirais pas ce quartier maintenant : beaucoup trop bruyant la nuit… Rien n’a vraiment changé, c’est sans doute un peu moins « baba cool » qu’à l’époque, mais tout est là pour le routard moyen, même pas besoin de sortir de la rue !

Je trouve le bureau de Giant Ibis, la compagnie de bus : tout est OK, ma place est bien réservée dans le bus demain matin, départ à 7h45. Je prends un moto-taxi pour revenir à l’hôtel, le type manœuvre mal pour démarrer et je me cogne le genou assez fort sur une échoppe de vendeur de rue… Heureusement, pas de mal, mais je vais serrer les cuisses pendant tout le trajet, d’autant que le type roule assez vite, dans un trafic toujours dense. J’arrive sans encombre dans mon quartier, soirée tranquille, je mange dans la rue, et rentre tôt à l’hôtel.

Départ de Bangkok

30/11/2018 – Levé tôt, je prends un taxi pour aller attendre mon bus pour Siem Reap, l’occasion de voir que le moto-taxi m’a sans doute arnaqué, encore que je ne sais pas, car c’est peut-être plus cher qu’un taxi finalement, vu le temps que tu gagnes ! J’arrive devant le bureau de Giant Ibis, tout est fermé… Puis des types en sac à dos passent et me demandent si j’attends le bus ? Et que si c’est le cas, le bus est un peu plus loin, sur la place. Je peste contre le type de l’agence que j’ai vu hier, qui n’a pas été foutu de m’expliquer ça avec son anglais hésitant.

Le bus est bien sur la place, on embarque, et surprise, il y a du wifi à l’intérieur ! Bon, le débit n’est pas exceptionnel, mais quand même, je suis agréablement surpris ! Tout est super bien organisé, la compagnie de bus s’occupe de tout à la frontière (visa compris), nous devons juste descendre du bus pour passer la frontière à pied.

Passage de la frontière Cambodgienne à Poipet

Pour la petite histoire, en 2009, les compagnies de bus Thaï s’arrêtaient à la frontière, on devait la passer à pied, seul, puis trouver un bus ou un taxi cambodgien de l’autre côté. Là, c’est cool, on arrive à Siem Reap sans encombre vers 16h, et je retrouve la « Lovely Family GuestHouse » que j’avais occupé en 2009. La réservation avait été un peu compliquée, mais j’avais finalement pu réserver une chambre, en contactant les deux françaises qui tenaient la Guesthouse en 2009. Aujourd’hui, elles sous-traitent à une famille cambodgienne très sympa, mais qui manifestement ne vérifie pas trop les mails de réservation ! 😉

Je suis content de me retrouver au Cambodge, et à Siem Reap ; demain ce sera les temples d’Angkor !! Le soir, je vais dans le centre-ville (la pension est un peu à l’écart, dans une rue très calme). Et là, je suis étonné de voir comment le petit centre-ville de 2009 s’est étendu, et a changé dans le mauvais sens : trafic automobile intense, pollution de l’air et sonore, écrans publicitaires lumineux… Une sorte de DisneyLand à Chinatown.

De plus, les chinois sont omniprésents dans les commerces, ayant remplacé les khmers. Je trouve un resto dans une rue un peu à l’écart du centre, avec « Khmers savors » d’affiché sur la devanture… mais ce sont des chinois qui le tiennent, je m’en rends compte après, et je ne suis pas sûr que le cuistot soit khmer ! 🙂 Ceci dit, je ne mange pas trop mal, mais sans la gentillesse des khmers, et avec la patronne qui passe son temps à alpaguer le moindre touriste qui passe, c’est usant à la longue.

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