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Jean Jaurès – Gilles Candar, Vincent Duclert

C’est par ma sœur Dominique que j’en suis arrivé à lire cette biographie de Jean Jaurès. Elle était curieuse de mieux connaître la vie de ce grand personnage de l’histoire, et comme j’étais de mon côté plongé dans cette période d’avant-guerre (U.S.A., Les raisins de la colère) je me suis dit que ça tombait bien de voir cette fois le côté français de ce début de XXe siècle.

Et cette biographie commence par les derniers jours de Jaurès, occupé à se battre jusqu’au bout pour la paix et contre la guerre qui arrive. Il est assassiné le 31 juillet 1914, et la première guerre mondiale est déclarée le lendemain !

La faute au gouvernement français qui n’a pas essayé de convaincre la Russie, et aux allemands qui n’ont pas voulu raisonner l’Empire austro-hongrois malgré les concessions faites par la Serbie (guerre des Balkans). Bref les Empires étaient à l’œuvre, et les alliances prisonnières d’une diplomatie secrète. Exactement ce que dénonçait et craignait Jaurès.

Fait incroyable, son assassin Raoul Villain sera emprisonné pendant toute la durée de la guerre, puis jugé en 1919 dans un contexte de ferveur nationaliste. Non seulement il sera acquitté mais en plus honoré d’être un bon patriote par le président de la Cour ! On mesure là l’idéalisme de Jaurès ! 😕

Écrit par des historiens, cette biographie (plutôt pro-Jaurès me semble-t-il) est très détaillée et un peu fastidieuse à lire, j’ai du m’accrocher pour arriver au bout ! Particulièrement toute la partie purement politique, sa vie de député… Les parties plus intéressantes sont, en dehors de son assassinat, celle sur l’affaire Dreyfus bien sûr, mais aussi celle concernant « L’Armée nouvelle », qui nous offre une synthèse de sa pensée sociale et économique.

À son actif, on peut lister sa défense constante de la République (encore jeune et fragile), ses combats pour la laïcité, la Séparation de l’Église et de l’État (1905), l’école publique, la justice sociale, la retraite ouvrière, le droit de grève des fonctionnaires, l’impôt sur le revenu (1914), et la lutte pour l’abolition de la peine de mort.

Il était aussi profondément anti-capitaliste, pour le collectivisme et contre la propriété industrielle, prônant la nationalisation des grandes entreprises. Lors de l’affaire Dreyfus, il mettra un peu de temps à se ranger du côté des « dreyfusards »… Il n’a par ailleurs jamais exercé de responsabilités gouvernementales.

Mais reprenons la biographie depuis le début :

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