Archives de catégorie : Société

Ordinateurs de vote

ordinateurdevote.jpg

Le saviez-vous ? dans plus d’une centaine de villes, le vote pour les élections présidentielles 2007 se fera par le biais de machines informatiques. Un décret, passé par le ministère de l’Intérieur en novembre 2003 (donc sous Sarkozy) le permet. Avouons qu’il est passé complètement inaperçu… Dites-moi, on est bien en démocratie ? un doute m’assaille…

Pourquoi serait-ce un problème ? et pas l’évolution normale, le progrès ? pour une raison simple: le code du programme informatique utilisé n’est pas rendu publique, pour des raisons de sécurité (éviter un piratage). Mais de ce fait, on se sait pas ce qu’il y a dans le programme ! un bug, comme tout bon programme qui se respecte ? une manipulation volontaire ? une faille de sécurité exploitable ? Encore mieux, toute demande d’information sur le programmme est refusée au même titre. Bref l’obscurité la plus totale.

On n’en sort pas: la transparence pour les citoyens est incompatible avec les risques d’une publication du code. Le cercle vicieux est « bouclé ».
Moralité: on devrait laisser tomber, et garder notre système avec dépouillement manuel, où les différents partis (et les citoyens qui le souhaitent) y participent, dans une transparence totale.

Vous trouverez sur ce lien la liste des villes ayant choisi le vote électronique. Prenons l’exemple d’Issy-les-Moulineaux, dont le maire est André Santini: les machines à voter iVotronic viennent de la société américaine ES&S, déjà connu pour divers problèmes dans le passé. On remarquera aussi sur la liste que la couleur politique importe peu.

Les questions de manque de transparence, de fiabilité, de vérifiabilité et de recomptage impossible apparaissent rapidement lorsque l’on s’intéresse au vote électronique.

Pétition pour le maintien du vote papier

Vous pouvez signer une pétition, ne vous en privez pas, il s’agit de la démocratie, déjà bien malmenée..

mav_democratie_en_danger.png

Les sondages

sondages.png Ces fameux sondages dont on nous abreuve quotidiennement, quelle réalité ont-ils ? que ou qui représentent-ils ? Une enquête de la Sofres et du Credoc nous en dit plus.

D’abord 31% des français sont… insondables ! tout simplement parce que les instituts utilisent la ligne fixe de téléphone, les échantillons étant construits à partir des noms inscrits dans l’annuaire. Or 17% des français ne disposent pas de ligne fixe, et 14% l’utilisent uniquement pour la connexion internet.
Quelle est la population concernée ? les jeunes et les catégories modestes. Du coup, les « échantillons représentatifs » en prennent un coup dans l’aile.

Mais ce n’est pas fini: les sondeurs se heurtent à un refus de répondre dans plus de 30% des cas. Et les DOM-TOM sont totatement ignorés (2,3 millions d’habitants).

Pour finir, 40 à 50% de ceux qui consentent à répondre se disent indécis et capable de changer d’ici les élections.

Tout cela donne des résultats très fragiles, c’est le moins que l’on puisse dire. De là à dire qu’on nous raconte n’importe quoi… J’ai tendance à penser que les chiffres de Le Pen sont une fois de plus sous-estimés, et que la montée de Bayrou est essentiellement médiatique.

Réponse le 23 avril, pour un sondage grandeur nature…

Source le Canard enchaîné – mercredi 14 mars 2007

(en cliquant sur l’image, vous aurez la page des sondages du journal Le Monde, plutôt bien faite)

Les chiffres du chômage

insee.gif Que se passe-t-il avec les chiffres du chômage ? le Canard l’expliquait déjà fin janvier. Alors voilà comment ça se passe habituellement:

Chaque mois, Borloo (ou Villepin quand les chiffres sont bons) annonce les statistiques de chômage établies par l’ANPE. Mais ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, car pour que les chiffres diminuent, il suffit que l’ANPE multiplie les radiations. CQFD. Pour éviter ce genre d’embrouille, le BIT (Bureau Internationnal du Travail) a défini une méthode frappée au coin du bon sens: est considéré comme chômeur quiconque se déclare sans travail et souhaite en trouver un.

En France, une enquête est donc menée chaque trimestre par l’Insee, auprès de 70 000 personnes. Sur la base de ces chiffres, le taux de chômage annuel est arrêté chaque année, en mars. Ensuite (et ensuite seulement) ces chiffres évoluent en fonction des statistiques de l’ANPE. En clair, si celle-ci a un peu trop forcé sur les radiations, on « recale » tout au mois de mars, et les politiques repartent de plus belle pendant un an.

En 2006, L’Insee avait recadré le gouvernement de de 0,1 %, ce qu’avait moyennement apprécié Villepin. Cette année, avec 9,2% de chômeurs selon l’Insee (chiffre non officiel puisque non communiqué), ce serait un redressement de 0,5%, soit le chiffre d’avril/mai 2006. En fait aucun progrès depuis un an… Etonnant, non ? De mauvais effet, sans aucun doute.

Les dirigeants se sont réunis en janvier, et ont jugé plus prudent d’en référer à leur ministère de tutelle, le ministère de l’économie. Décision: les conclusions de l’enquête ne seront publiées qu’après les élections.

Source: Le Canard enchaîné – mercredi 24 janvier 2007

Le procès de l’Erika

erika.jpg

Le procès de l’Erika vient de s’ouvrir (coût évalué: 500 000 € payés par le contribuable). La position de Total est claire: le responsable du transport, c’est le transporteur, point final. Le PDG Thierry Desmarest, qui avait généreusement offert une journée de son salaire pour le nettoyage des plages, peut partir (opportunément) à la retraite l’esprit tranquille.

Le travail de la justice est simple: remonter la chaîne des responsabilités, savoir qui a fait quoi. Le capitaine indien ? la société de certification ? la société des Bahamas qui par l’intermédiaire d’une société suisse puis d’une filiale basée au Panama, représentée par une société britanique, avait affrêté l’Erika ? ce dernier appartenant à une société Maltaise contrôlée par 2 sociétés libériennes dont les actions sont détenues par un banquier italien basé à Londres… C’est pas gagné !

C’est comme cela que cela marche, c’est tout: le jeu consiste à payer le moins cher possible tout en s’assurant le moins de responsabilités possibles. Profit et irresponsabilité, un joli modèle de réussite économique. Et comme dirait l’autre, dans libéralisme, il y a liberté.

Le seul moyen de faire changer les choses, c’est de taper là où ça fait mal: au portefeuille. Ils ne comprennent que cela. On verra ce qu’il ressortira de ce procès… dans 6 mois !

Source: Le Canard enchaîné – mercredi 14 février 2007

L’abbé Pierre

abbe.jpg Lundi matin, on a tous appris la mort de l’abbé Pierre. Je ne savais pas qu’il avait été résistant, député…
Au cours de la journée et du « 20h », l’annonce des hommages successifs des politiques, des médias, provoquaient un sentiment proche de l’écoeurement.
Le soir, j’ai regardé le film Hiver 54, j’ai été surpris par l’ampleur du mouvement qu’il a suscité, par la manière dont il y est arrivé, comment il parlait aux politiques (son passé de député devait aider). Le cynisme des politiciens était déjà là, et en fait rien n’a vraiment changé. Pas de surprise ici.

Mais revenons au matin: en me réveillant, j’ai allumé la radio juste quand Jean-Marc Sylvestre sur France-Inter commençait sa rubrique économique. Hommage aux valeurs qu’a défendu l’abbé Pierre … je ne sais pas, ça m’a mis mal à l’aise, je n’étais pas assez réveillé pour me révolter, sans doute. Ce type défend les valeurs du libéralisme économique à longueur d’année, celles qui justement génèrent ces exclus du système.

Heureusement, d’autres personnes étaient plus réveillées que moi, et ont appelé le répondeur de Là-bas si j’y suis, l’émission de Daniel Mermet. Dont un certain Gaston, pour ceux qui le connaissent.. et qui le reconnaîtront: voilà le début de l’émission en question:

[audio:https://pled.fr/wp-content/uploads/2007/01/abbepierre.mp3]

Ma mondialisation (2)

l'affiche du film Le film de Gilles Perret suit son chemin. L’émission de France-Inter Là-bas de Daniel Mermet a fait une émission sur ce thème, et intitulée Les patrons contre la Finance. Une bonne émission à écouter en attendant de pouvoir voir le film de Gilles Perret, au printemps, sur Arte.

C’est intéressant d’entendre un patron te raconter qu’aujourd’hui seule la logique financière est appliquée, et que la main d’oeuvre forcément… avec l’Asie, ou même l’europe de l’Est…

Le problème, c’est qu’il ne le comprend que lorsque lui-même se fait « bouffer » (disons absorber).

C’est l’histoire du poisson qui mange le poisson plus petit que lui, qui lui même se fait manger par un autre poisson plus gros que lui… etc… Alors il se plaint, forcément.
La prise de conscience est un peu tardive, pour des mecs qui se présentent comme chef d’entreprise. En fait, le profit personnel a été la règle, pour les uns comme pour les autres, et donc le résultat ne devrait surprendre personne…

Vous pouvez écouter l’émission ici. Il s’agit de toute l’émission: répondeur, intro, répondeur, sujet…comme chaque émission de Là-bas, ou de Daniel Mermet. Une vraie différence.

Mais qui est vraiment surpris ? Est-on vraiment différent, toutes proportions gardées ?

Ma mondialisation

mamondialisation.jpg C’est un film de Gilles Perret, qui raconte une histoire de mondialisation à travers les yeux d’un petit patron.

Nous sommes dans la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie. Il y a 2 siècles, les horlogers suisses faisaient fabriquer des rouages miniatures aux paysans. Le savoir-faire aidant, ils sont aujourd’hui 12000 salariés à fabriquer des pièces de hautes précisions pour l’automobile, l’aéronautique ou les armements.

On n’a pas le choix, c’est la phrase qui revient sans cesse. Petites entreprises, elles ont pour la plupart cédé aux attraits de la mondialisation, créé des succursales en Asie, ou ailleurs. Les fonds de pensions ont pris le contrôle, et à terme… ils sont plutôt inquiets, ces petits patrons richissimes qui voient leur entreprise échapper à leur contrôle.

On va dans le mur… seule la logique financière importe… l’avance technologique nous sauve, mais pour combien de temps ?… on vend nous-même nos technologies aux chinois… on est trop cher… faudrait supprimer les charges… le code du travail… nous les patrons sommes aussi sous Temesta ! c’est horrible, on n’y peut rien.

Alors, l’un d’entre eux dit: il fallait rester petit comme moi, avec 25 salariés, à l’échelle familiale. Ils avaient le choix, mais par avidité, ils en ont voulu encore plus. « Je vous plains, dit-il, parce que vous cherchez votre identité« . Eux se taisent.

Effectivement, les entreprises qui sont restées à l’échelle familiale se portent toutes bien.

Ce film passera sur Arte au printemps. Une salle à Paris en ce moment, et un tour en province… J’ai hâte de le voir !

Comment dit-on déjà: Small is beautiful ?

(Source Le Canard enchaïné – mercredi 15 novembre 2006)

Info ou intox ?

virtualnews.jpg Voilà 2 exemples récents où la réalité et le virtuel se confondent

Il y a 2 semaines, Thierry Breton et le PDG de Total inauguraient (en grande pompe !) la première pompe à biocarburant E85, dans une station de la porte d’Orléans. Tout cela sous l’oeil des caméras… Diffusion le soir au 20h, cela va sans dire.

La semaine dernière, c’était Copé qui faisait son flipper et une partie de baby-foot chez « Jeannot et Marie-Lou », un petit bar de quartier, dans le cadre de son projet d’abaissement de la taxe sur les flippers, baby-foot et autres jeux de fléchettes. Diffusion au 20h également, comme de bien entendu.

Ces deux évènements étaient bidons, montés de toutes pièces: le lendemain, la pompe de la station ne fournissait pas de carburant: et pour cause, l’autorisation de commercialisation n’est pas encore délivrée, le prix et la fiscalité sur ce nouveau carburant pas encore décidés.
Chez « Jeannot et Marie-Lou », l’opération avait eu lieu le lundi, jour de fermeture. Le flipper et le baby ont depuis disparu, Mari-Lou et les habitués préférant de loin la belote, le tarot ou les échecs… Le projet n’entrera en vigueur qu’en 2007, de toutes façons…

Qu’est-ce qui est le plus inquiétant là-dedans ? ces ministres qui scénarisent l’actualité au gré du calendrier électoral, ou ces journalistes qui suivent comme de bons toutous et diffusent l’information sans regarder plus loin ?

Pas étonnant qu’ils aient du mal à trouver des solutions dans le monde réel…

(source Le Canard enchaîné)

Société médiatique ?

indigenes.jpg Il aura donc fallu un film pour que le président de la République Française se décide à réparer une injustice flagrante de l’histoire. On atteint les sommets (de l’état, c’est le cas de le dire !)… la preuve ultime que notre société est ultra médiatisée… Si ce n’est pas à la TV, cela n’existe pas réellement. C’est vraiment triste et grave en même temps.

A quand un film HYPER EMOUVANT sur la condition des sans-emplois, des travailleurs pauvres (nouveau concept en pleine expension) ? ou alors faut-il attendre 50, 60 ans pour que cela puisse marcher ? Il faudrait demander à nos chers énarques…

Un petit dessin du Canard cette semaine illustre le même propos:

chirac.jpg