« Le Canard enchaîné » – mercredi 1er avril 2015
Le vide et le plein – Nicolas Bouvier
Nicolas Bouvier, je l’ai découvert avec « L’usage du monde« , un livre culte : récit de voyage certes (et quel voyage : deux années pour traverser l’Europe et le Moyen-Orient jusqu’au sous-continent indien, tout cela à bord d’une fiat 500 !), mais aussi beaucoup plus que cela, par le ton du narrateur, ses observations, son humour, sa culture…
Quand j’ai vu ce poche sur la table du libraire, je n’ai donc pas vraiment hésité. Il s’agit de ses carnets d’un voyage fait au Japon en 1964, avec femme et enfant, qui ne furent publiés qu’en 2004, de manière posthume donc.
Et la lecture fût un plaisir : une série d’anecdotes, de réflexions, souvent drôles tellement les deux cultures sont différentes… Je ne suis jamais allé au Japon, mais à lire ce livre, on comprend que ce soit pas toujours facile… Extrait :
Un ami qui a passé trois ans en Chine et vit à présent très heureux ici me dit que l’espace mental qui nous sépare de la Chine est incomparablement plus facile à franchir que celui qui nous sépare du Japon. On s’en doutait. Ce qui fait tout le prix du Japon — souvent à nos dépens et à ceux des Japonnais — c’est d’être un pays extrême, presque sans références extérieures, un système clos, un peuple qui doit encore aujourd’hui, malgré une immense flotte commerciale, la troisième économie du monde et un niveau très élevé d’éducation et d’information, se frapper violemment le front du poing pour se persuader qu’il ne rêve pas et que le monde extérieur existe. Le seul proche voisin du Japon est la Corée que les Japonnais détestent et pour laquelle ils n’éprouvent que de l’éloignement. D’après un pool récent, c’est même le pays du monde pour lequel les Japonnais éprouvent le moins d’attraction. C’est donc comme si la Corée n’existait pas et l’insularité et l’isolement japonnais sont aussi marqués que dans le cas, disons, de l’Islande.
Au gré des rencontres et du voyage, les situations inattendues, surprenantes, ne manqueront pas, autant d’occasions à narrer et de sources de réflexions. Le livre se termine par une « carte postale » :
– Et le Japon ?
– À la fin ça devient agréable.
– Pourquoi donc êtes-vous rentré alors ?
– Pour faire l’amour, cher monsieur. Cela n’allait plus : en plein hiver, je voyais des grappes de muscat danser dans le ciel, je mettais le verbe avant le sujet, et parfois même, deux cravates l’une sur l’autre. Il fallait bien faire quelque chose.
– J’ai cependant entendu dire qu’au Japon les occasions ne manquaient pas.
– Effectivement, c’est un pays sur lequel on entend dire beaucoup de choses. Et puis je vous répondrai comme l’ami Chamfort : « Est-ce ma faute si j’aime mieux les femmes que j’aime que celles que je n’aime pas ? »
Un livre très agréable donc, que l’on lire par petits bouts puisque les anecdotes et réflexions se suivent sans être liées. Nicolas Bouvier, dans ces carnets, nous montre tout son talent : drôle, surprenant, toujours lucide, d’une grande profondeur sans se prendre pour autant la tête.
Autre article de cet auteur sur le blog : L’usage du monde – Nicolas Bouvier
Nicolas Bouvier (1929-1998) est un écrivain, photographe et voyageur suisse. Son œuvre est considérée comme un chef-d’œuvre de la littérature de voyage. On peut trouver quelques vidéos de Nicolas Bouvier sur le site de la RTS.
Ubik – Philip K. Dick
Retour à mon écrivain de S.F. préféré, pour relire Ubik, que j’avais lu il y a longtemps. Je voulais rafraîchir un peu mes souvenirs, ce roman faisant partie des œuvres principales de l’auteur.
C’est vraiment un bon roman de science-fiction, publié en 1969, et censé représenter un futur que l’auteur place en 1992 ! Nous avons échappé à ce monde, fort heureusement, encore que…
Voilà donc un monde technologique où tout a été automatisé, jusqu’à l’ouverture de la porte de votre appartement. Mais rien n’est gratuit, et si n’avez pas cinq cents dans votre poche, vous aurez du mal à sortir de votre conapt ! Heureusement, Joe Chip, notre héros, bien que fauché, trouvera toujours un moyen de s’en sortir : faire payer les autres, ou démonter la porte !
Une autre particularité de ce monde est la guerre sans merci que se livre deux sociétés : la société Harris qui emploie des psis/précogs/télépathes pour espionner les concurrents de leurs clients, et la société Runciter qui emploie des « anti-psis » pour contrer les pouvoirs des premiers. Une concurrence sauvage, donc… tout cela en fait un beau monde capitaliste poussé à son paroxysme !
Quand les psis de Harris commencent à disparaître mystérieusement, Glen Runciter s’en va consulter sa femme, qui se trouve dans un état de semi-vie… La science permet en effet de retarder la mort en conservant les individus dans cet état intermédiaire, mais à chaque « réveil », la mort véritable se rapproche jusqu’à être inéluctable, comme il se doit.
Et puis, à chaque début de chapitre, un slogan vente les mérites d’un produit aussi mystérieux qu’universel : Ubik !
Ubik instantané possède tout l’arôme du café-filtre fraîchement moulu. Votre mari vous dira : « Chérie, je trouvais ton café comme-ci comme-ça ; mais maintenant… miam, quel régal ! ». Sans danger si l’on se conforme au mode d’emploi.
Le rasage que nous vous offrons est sans précédent. N’est-il pas temps que le visage d’un homme ait lui aussi cette incomparable douceur ? Avec la lame Ubik en acier chromé de fabrication suisse, finis les jours des joues qui grattent. Essayez Ubik, messieurs, et faites-vous désirer. Attention : à utiliser exclusivement selon le mode d’emploi. Et avec précaution.
Vos problèmes financiers vous préoccupent ? Visitez la Société d’Épargne et de Crédit Ubik. Vos dettes cesseront d’être un point noir. Supposons, par exemple, que vous empruntiez quatre-vingt-quinze poscreds à un taux d’intérêt minimum. Le total de vos versements se montera à…
La suite, je vous laisse la découvrir, j’aurai d’ailleurs bien du mal à vous la raconter. Mais la force de ce roman, c’est que tout se tient finalement, même ce produit Ubik qui s’invite dans l’histoire sur la fin…
Philip K. Dick est pourtant au début de sa carrière, mais il fait déjà preuve d’une belle maîtrise ! Autres articles sur Philip K. Dick sur le blog :
- Souvenir – Philip K. Dick
- Nouvelles Tome 2 /1953-1981 – Philip K. Dick
- Les voix de l’asphalte – Philip K. Dick
- Philip K. Dick – Nouvelles – Tome 1 / 1947-1953
- Philip K. Dick – Nouvelles – Tome 1 / 1947-1953 (suite et fin)
- Le dernier des maîtres – P. K. Dick
Philip K. Dick (1928-1982) est un écrivain américain de science-fiction. Il a passé la majorité de sa vie dans une quasi-pauvreté, malgré quelques prix littéraires. Pourtant, son apport à la science-fiction est phénoménal, et plusieurs de ses œuvres ont été reprises au cinéma, comme Paycheck, Total Recall, Blade Runner, Minority Report, etc…
Nouvel an 2015 – Galerie de portraits
Suite et fin des photos du nouvel an 2015 (il était temps !) avec une galerie de portraits réalisée par Bernard, notre photographe professionnel (et personnel), corvéable à merci.
Le thème de la soirée était le port d’un chapeau… vous verrez qu’il y en a de toutes sortes, et pour tous les goûts ! Et de même, sourires ou grimaces, c’est au choix !
Nouvel an 2015
Avec beaucoup de retard, voilà les photos du nouvel an 2015. Nous avions loué un gîte à Plouer-sur-Rance, dans les Côtes d’Armor, juste au-dessus de Dinan.
À signaler l’accueil très chaleureux de nos hôtes, vraiment une bonne adresse à noter : la Haute Minotais. D’autant que trouver un gîte pour vingt personnes n’est pas toujours chose facile.
Vous y trouverez quelques photos de la soirée (peu en fait), et puis ce sera une visite touristique de Dinan avec Cécile comme guide local, puisqu’elle y habite, et que son travail d’institutrice l’a habituée à s’occuper des enfants, fussent-ils grands ! 😉
Meursault, contre-enquête – Kamel Daoud
Après avoir vu un interview à la TV de Kamel Daoud à propos de ce livre, j’ai eu envie de lire cette « réponse » à « l’Étranger » d’Albert Camus. Le roman a été finaliste pour le prix Goncourt, sans le remporter pour autant, mais avait obtenu d’autres prix, comme le montre le bandeau de couverture.
Mais avant de commencer, je me suis dit : relis d’abord l’Étranger, tu l’as lu à l’école il y a bien longtemps, ce sera bien de lire les deux à la suite. Aussitôt dit, aussitôt fait, d’autant que les deux romans, sensiblement de la même taille, se lisent assez vite. Mais je serai tenté de dire que c’est le seul point commun entre les deux.
L’Étranger de Camus
C’est vraiment un très bon roman, on est tout de suite intrigué par ce personnage qui nous parle, et dont on sent bien qu’il montre une sorte d’insensibilité, d’indifférence à tout ce qui lui arrive, vivant normalement au quotidien, mais dans un détachement total, étranger au monde qui l’entoure.
La vie a-t-elle un sens pour cet homme ? Sous le soleil omniprésent, il finit par tuer un Arabe sur la plage, sans vraiment savoir pourquoi. La deuxième partie du roman est le récit de son procès, où on lui reprochera plus son indifférence au monde (son attitude à la mort de sa mère, qui ouvre le roman) que le meurtre, ce qui le conduira à une condamnation fatale (et acceptée).
C’est magnifiquement écrit, Camus raconte d’une manière vraiment unique ; dire que c’était son premier roman ! Il parait qu’il existe une version audio de l’Étranger, lu par Albert Camus lui-même. J’aimerais bien l’écouter…
Meursault, contre-enquête
À peine « l’Étranger » refermé, j’entame donc « Meursault, contre-enquête ». Le narrateur, Haroun, est le frère de « l’Arabe » tué par Meursault ; plus de cinquante ans plus tard, vieil homme assis au coin d’un bar, il va donner enfin un nom à la victime de Meursault, et nous raconter l’histoire vue de l’autre côté, bien des années plus tard, après l’indépendance. L’homme est amer sur sa vie, son pays, la religion…
Je n’ai pas du tout accroché. Même si c’est très bien écrit, il ne m’en reste qu’une longue lamentation assez déplaisante, souvent répétitive, avec cet Haroun qui interpelle constamment le lecteur sur ses malheurs. Je m’attendais à un jeu de miroir avec le roman de Camus, mais ce n’est apparemment pas ce que cherchait l’auteur : plutôt un prétexte pour parler de son pays à notre époque.
Kamel Daoud, né en 1970, est un journaliste et écrivain algérien.
Timbuktu – Abderrahmane Sissako
Cela faisait longtemps que je voulais aller voir ce film. J’avais regardé les salles disponibles lors de sa sortie (en décembre), mais peu de salles le proposaient. Aujourd’hui, avec tous les césars obtenus (pas moins de sept !), c’est devenu beaucoup plus facile.
La première chose qui frappe dans ce film, c’est le rythme : c’est assez lent, mais c’est le rythme de l’Afrique saharienne, et il est parfaitement rendu. On rentre tout doucement dans l’histoire, et on se laisse vite emporter, ne serait-ce que par la beauté des paysages.
Kidane, un touareg, vit avec sa femme et sa fille non loin de Tombouctou, sous une tente au milieu des dunes. La vie est calme, on boit le thé allongé sous la tente, ou l’on joue de la guitare dans la même position… Les dialogues entre Kidane et sa femme sont magnifiques, beaucoup de choses sont dites avec peu de mots et beaucoup d’amour.
À la ville, les djihadistes ont pris le pouvoir, et annoncent chaque jour de nouvelles interdictions : fumer, jouer au football, jouer de la musique… les femmes doivent porter des chaussettes et des gants (en plus du voile bien sûr), ce qui pose un problème à la marchande de poissons ! Lorsqu’une jeune fille a le malheur de plaire à l’un d’eux, elle sera mariée de force.
Pas de caricature grossière ici, on voit des hommes qui ne parlent pas la langue du pays, qui ne connaissent pas la culture locale, et qui n’ont qu’un mot à la bouche : interdiction ; tout cela au nom du djihad (eux-mêmes ne les respectant pas, fumant en cachette par exemple). Même le vieil imam de la mosquée de Tombouctou ne peut rien y faire, malgré toute sa sagesse et sa grande connaissance de la religion. Le djihad donne tous les droits.
On arrive donc tout de même à sourire, c’est aussi la force de ce film, au moins dans la première partie. Les habitants restent très calmes devant cette bande armée avec leurs interdictions ridicules, et se débrouillent pour les contourner quand c’est possible. Mais quand les procès tombent, et que la charia est appliquée sans grand discernement… Là, on ne rigole plus du tout. La scène de lapidation, même très brève, est un véritable choc.
Kidane se croit à l’abri au milieu des dunes. Mais un conflit avec un pêcheur qui a tué une de ses vaches (appelée GPS !) va l’amener devant le tribunal, et sa vie va basculer.
Abderrahmane Sissako réussit un très beau film, empreint de poésie et de douceur, sur un sujet pourtant difficile et violent.
Little Brother – Cory Doctorow
J’avais été un peu déçu par Dans la dèche au royaume enchanté du même auteur, le trouvant trop imprégné de « culture américaine » (le monde de Disneyland). Pourtant Cory Doctorow est un type intéressant, très impliqué dans les nouvelles technologies de l’internet, la guerre des brevets, la gratuité du net…
Avec Little Brother, c’est aux restrictions de la liberté des citoyens qu’il s’attaque cette fois, après un attentat terroriste à San Francisco. Un problème qui touche tout le monde, à proprement parler.
Un jeune ado, fan de jeux vidéo, tendance geek, est arrêté par les forces anti-terroristes, ayant simplement eu le tord de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Finalement relâché après une série d’interrogatoires musclés, en état de choc, il prend conscience que les libertés individuelles de son pays sont totalement bafouées au prétexte du terrorisme, et décide de lutter contre cet état de fait. Et surtout, son meilleur ami, arrêté en même temps que lui, n’est pas réapparu…
La lecture du roman est très agréable, le narrateur est ce jeune ado qui nous raconte son histoire à la première personne, en faisant un véritable polar avec un vrai suspense. La technologie est forcément présente, puisque ce sera avec cette arme que le jeune w1n5t0n (prononcer Winston) va pouvoir se battre contre ces forces spéciales qui agissent sans respecter les lois civiques.
C’est très bien raconté, j’y ai même trouvé une excellente explication (vulgarisation) du cryptage des mails (clé publique/clé privée), très didactique et très claire (chapître 10). Si le roman est sans doute destiné aux ados (il y a une histoire d’amour au milieu de tout ça), tout le monde peut le lire pour mieux comprendre les enjeux.
Évidemment, il y a un happy-end, finalement peu crédible quand on regarde le monde réel, et ce qui s’est passé depuis le 09/11 aux USA… (voir le Patriot Act et ses conséquences sur les libertés). Mais cela en fait un roman très actuel, ou comment un adolescent sans autre problème que d’utiliser ses talents informatiques pour sécher les cours (car au lycée également, la sécurité devient très intrusive), va se transformer en révolutionnaire luttant contre le système, et finalement en une sorte de lanceur d’alerte, rendant toute l’histoire publique.
Cory Doctorow, né en 1971 à Toronto (Canada), est blogueur (blog Boing Boing), journaliste et auteur de science fiction. Il milite à l’Electronic Frontier Foundation, et travaille pour Creative Commons. Ses livres sont téléchargeables gratuitement sur son site, en anglais malheureusement.
Hérétiques – Leonardo Padura
Après lui avoir exprimé mon enthousiasme pour la lecture de « L’homme qui aimait les chiens», mon libraire préféré m’a mis dans les mains ce nouveau roman de Leonardo Padura ; quand je lui demandai si c’était aussi bien, il me fit une mimique semblant signifier que c’était encore mieux ! Malgré la faiblesse de l’argumentation, je le prenais.
Alors bon, sans égaler à mon avis le sublime « L’homme qui aimait les chiens», celui-ci va nous appendre des morceaux d’Histoire peu connus, et passionnants. Un petit mot toutefois pour l’éditeur : le bouquin est lourd et le format imposant (24×15 cm) rendant sa lecture un peu moins agréable. Ou est-ce l’auteur qui aurait peut-être pu en réduire le contenu, car il y a tout de même certaines longueurs (disons une multitude de détails).
L’intrigue tourne autour d’un mystérieux tableau de Rembrandt, disparu à La Havane, et qui réapparaît tout aussi mystérieusement lors d’enchères à Londres. Mario Conde, l’ex-policier maintenant recyclé dans le commerce de livres anciens, est mandaté par un descendant d’une famille juive polonaise pour enquêter : ce tableau leur appartenait il y a bien longtemps…
L’histoire se découpe en trois parties, à trois époques différentes. Le second fil conducteur de ce roman, c’est la liberté qu’a chaque individu de choisir sa propre route, faire ses propres choix, dans des contextes souvent difficiles et toujours contraignants.
Le premier Ubuntu phone
Voilà, c’est fait, le premier smartphone tournant Ubuntu est sorti, après pas loin de deux ans d’attente. Enfin presque, puisque pour la France, il faudra attendre des ventes flash (annoncées sur Facebook ou Twitter !) pour espérer en profiter.
La première a eu lieu hier (11 février), tout a été vendu très vite, et le nombre d’unités vendues reste inconnu. Les plus rapides devront néanmoins attendre Mars pour recevoir leur premier Ubuntu phone.
L’interface a l’air assez soignée, avec un beau design, un écran d’accueil original… tout cela est plutôt réussi à priori.
Prix de vente : 169, 90 €
Voyons un peu les specs : l’écran de 4,5 pouces n’est pas HD mais qHD (soit 960×540). Il tourne avec un processeur quadcore Mediatek à 1,3 GHz, et côté mémoire, il emporte 1 Go de RAM et 8 Go de stockage, avec la possibilité d’ajouter une carte microSD (32 Go max.). Il intègre un appareil photo de 8 et un second de 5 mégapixels. Quant au niveau connectivité, il se limite à la 3G+, et donc pas de 4G. Le petit plus est qu’il est Dual micro SIM, ça peut être pratique pour ne garder qu’un seul téléphone avec deux numéros.
Le prix est sans doute un peu cher pour un smartphone de ce niveau de gamme si on le compare avec le Motorola E, assez proche techniquement, vendu 99 €, et celui que j’ai acheté récemment le Moto G 4G LTE, vendu lui autour de 180 €. Pour 10 euros de plus, j’ai la 4G, un tuner RDS, et un écran full HD. Seul l’appareil photo est plus faible sur les Motorola (5 et 1,3 mpix).
Applications
Mais bon, le vrai problème n’est pas là, et j’aurai attendu ce téléphone pour le simple plaisir d’être sur Ubuntu et de quitter Android un peu trop googlisé à mon goût… Le point vraiment faible, et c’est normal, est le manque d’applications. Même le client mail fourni a l’air assez basique.
Par exemple les applis les plus connues genre Facebook ou Twitter sont des « webapps » (soit la page web du site en responsive design, et donc avec beaucoup moins de fonctionnalités).
Celles-ci ne me manqueront pas, mais un client mail complet comme K9-mail ou une application de navigation comme OsmAnd me sont indispensables. D’une manière générale, ce manque est énorme comparé à Android, et à priori il faudra du temps pour le combler.
On parle beaucoup des « scopes », une façon de regrouper les infos sur un même écran selon le thème : si l’idée est pas mal, ça n’a rien de vraiment révolutionnaire, et à priori beaucoup basé sur des services web. Il faudra voir ce que cela donnera quand les premiers tests sortiront.
J’attends autre chose d’un système Ubuntu Linux sur un smartphone. Et tant qu’il n’y aura pas plus d’applications… De plus, d’après ce que j’ai lu, le système est tourne en « read-only », ce qui limite les possibilités ! Et si on passe en « read-write », tout ce que vous faîtes est écrasé à la prochaine mise à jour d’Ubuntu.
Vous pouvez voir la présentation faite par FrAndroid ici. Il y a aussi un site français dédié à Ubuntu phone : http://www.ubuntuphone.fr/. Reste à attendre les retours de ceux qui en auront fait l’acquisition, et ce que l’on peut vraiment faire avec ce téléphone.