Hadopi et FreeWifi

email de recommendation hadopi

Il y a quelques semaines, j’ai reçu le fameux premier mail hadopi, m’informant que mon accès internet avait été utilisé pour mettre à disposition, reproduire ou accéder à des œuvres culturelles protégées par un droit d’auteur.

Inutile de vous dire que recevoir ce genre de mail n’est pas très plaisant, surtout lorsque l’on n’a rien téléchargé.

La première chose que je remarque, c’est que l’adresse IP indiquée n’est pas celle de ma freebox, mais la suivante : 78.250.255.17. Un petit whois va m’en apprendre plus :

whois

Il s’agit donc d’une adresse Wifi attribuée par Free. Or mon PC est connecté en filaire à la freebox, et je n’ai aucun réseau Wifi privé d’activé.

J’ai par contre activé mon Hot-Spot FreeWifi lorsque je suis passé chez Free mobile pour mon smartphone en début d’année.

Et donc là ça se complique un peu. La technologie, c’est super, on clique, on active des trucs sans vraiment comprendre ce que l’on fait. Hadopi va se révéler avoir finalement un rôle très formateur ! 🙂

Voilà donc ce que j’ai compris et les actions qui en ont découlé.

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Love Medicine – Louise Erdrich

Love Medicine - Louise Erdrich Livre acheté un peu au hasard, posé sur la table du libraire : auteur amérindien, une histoire d’indiens d’Amérique, je me suis dit que ce devait être pas mal.

Finalement, je n’ai pas vraiment accroché, à part quelques passages. Certes, c’est bien écrit, mais cette histoire un peu abracadabrante aux multiples personnages m’a semblé plutôt ennuyeuse au final. On passe son temps à revenir sur l’arbre généalogique présenté au début de l’ouvrage pour tenter de s’y retrouver, puis on abandonne tellement la confusion règne entre les enfants légitimes, illégitimes, adoptés, ceci sur plusieurs générations.

Pour simplifier, le narrateur change à chaque chapitre, et raconte l’histoire de son point de vue, sans pour autant connaître la vérité… Ajoutez à cela une dose de légendes indiennes, de la magie, et la déchéance d’une culture qui se perd dans le monde moderne (chomage, alcoolisme) : l’auteur semble avoir voulu délibérément nous égarer. Mission réussie !

L’écriture parfois poétique est pourtant agréable, mais le fond de l’histoire sans réel intérêt : dans ce labyrinthe de personnages et d’époques, un des personnages se demande qui est finalement son père. Il fallait bien que ça arrive !

Louise Erdrich (née en 1954 d’une mère Ojibwa et d’un père germano-américain) est une écrivaine américaine, auteur de romans, de poésies et de livre pour enfants. Elle appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne. Love medicine est son premier roman, paru en 1984.

Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris – Arthur Arnould

Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris - Arthur Arnould Après La Commune de 1871 – Jacques Rougerie [collection Que sais-je?], écrit par un historien contemporain et offrant un excellent résumé de ce moment de l’histoire où le peuple de Paris se souleva,

Après l’Histoire de la Commune de 1871 – Prosper-Olivier Lissagaray, écrit  par l’un de ses acteurs, qui en raconte le déroulement au quotidien,

J’ai lu ce livre qui est un bon complément puisque cette fois l’auteur (journaliste, membre du premier conseil de la commune) s’attache à décrire le modèle de société que la Commune voulait organiser. Que pensait-elle ? Que voulait-elle ?

Le ton est sincère, Arthur Arnould s’attache aux faits en bon journaliste, même si, quoiqu’il en dise, l’émotion perce encore dans certains passages. Pourtant il a attendu six ans avant de le publier :

Depuis ce temps, le calme a pu se faire dans l’esprit, la sage raison a pu reprendre son empire sur les désespoirs et les colères du premier moment, et l’exil, morne et froid, a versé sa glace sur les emportements de la lutte.
Je crois donc être, aujourd’hui, dans les meilleurs conditions possibles pour me prononcer, sans exagération comme sans illusion.

Un peu comme Lissagaray d’ailleurs,  qui mit cinq ans à publier le sien (« j’ai voulu sept preuves avant d’écrire ») : chez les deux auteurs, on sent ce besoin de tout pouvoir prouver de leurs écrits, tant la vérité est éloignée de ce que le pouvoir et la presse de l’époque ont bien voulu en raconter : l’État est sans pitié pour ceux qui ont osé le remettre en cause.

C’est plutôt bien écrit, le ton est alerte et la plume sait se montrer féroce quand il le faut, comme pour ce portrait :

Ce personnage, c’est M. Clamageran, petit homme tout rond et blafard, bâti comme un boudin, avec une figure de Nuremberg, le teint d’un fromage mou, l’air idiot, et plus idiot que son air.

En guise de préface, on peut lire cette citation (que l’on peut encore méditer de nos jours) :

Aujourd’hui, quoiqu’un fasse, la société est devenue, de militaire ou destructive, industrielle ou productive. Le travail est le maître, — non dans la loi il est vrai — mais dans la réalité scientifique. Les autonomies, les collectivités, quelles qu’elles soient, n’ont plus qu’un intérêt, qu’un besoin : la production abondante, l’échange assuré, la circulation rapide, la répartition universelle. À tout cela, il manque une chose : la justice.
Qui vous la donnera ? Les gouvernements ? Non, vous-mêmes !

Il s’agit d’en finir avec la centralisation du second empire, preuve que les révolutions précédentes avaient échouées à rendre le pouvoir au peuple. À chaque fois, celui-ci avait été rapidement repris par une oligarchie de circonstance, conduisant aux mêmes effets. La Commune, c’est donc autonomie et fédéralisme, réduisant le pouvoir centralisateur à sa plus simple expression.

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Kind of Blue – Miles Davis

Kind of Blue - Miles Davis Télérama a lancé sa collection « Révolutions musicales » en avril dernier : le magazine est vendu avec un CD pour la somme de 7,90 €. Pour le numéro 8 de la semaine dernière, le CD qui accompagnait l’hebdomadaire était l’album de Miles Davis intitulé Kind of Blue (1959).

Je ne suis pas particulièrement fan de Jazz, mais cet album mérite le détour. Wikipedia nous apprend que cet album est considéré comme le meilleur disque de Miles Davis, mais aussi comme le disque de jazz le plus vendu… voir l’un des albums les plus influents de tous les temps, rien que ça !

Les musiciens qui composent le groupe ne sont pas les premiers venus : le saxophoniste alto Julian Cannonball Adderley, le saxophoniste ténor John Coltrane, le pianiste Bill Evans, le contrebassiste Paul Chambers et le batteur Jimmy Cobb.

Toujours est-il que je l’écoute beaucoup en ce moment : il s’en dégage une beauté et une sérénité très agréables. Tout est joué en retenue, parfaitement dosé, plein de sensibilité, et la mélodie vous trottera vite dans la tête. Petit extrait de All Blues, le quatrième morceau de l’album qui dure plus de 11mn (de bonheur) :

All Blues

Voilà un disque qui me donne effectivement envie d’écouter d’autres albums de la même veine.

L’État et les banques, les dessous d’un hold-up historique

Voilà une vidéo un peu longue (2h30) mais passionnante, à propos de la crise économique. Il s’agit d’une conférence/débat à la fonderie Kugler, en Suisse, avec deux intervenants : l’économiste Myret Zaki, et un professeur de droit, Étienne Chouard.

[youtube TLjq25_ayWM]

Je ne sais pas si vous vous souvenez d’Étienne Chouard.
À l’époque du référendum sur la constitution européenne, son analyse était la suivante :

On assiste donc à une confusion des pouvoirs dans les mains d’un exécutif (Conseil + Commission) largement irresponsable, et à une absence quasi totale de contre pouvoir face à cet exécutif tout puissant dont le moindre règlement a pourtant une valeur supérieure à toutes les Constitutions nationales des pays membres.  Un immense pouvoir donc, sans contre pouvoir.  On se demande si le « Parlement » européen ne mérite pas des guillemets : il semble être mis là pour faire illusion, pour donner l’apparence de la démocratie, mais il est privé en réalité d’une large part de ses prérogatives traditionnelles fondamentales.

Il avait fait beaucoup parler de lui… et emporté mon vote ! Les 5 points qu’il soulevait étaient  :

  1. Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.
  2. Une Constitution doit être politiquement neutre : ce texte-là est partisan.
  3. Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.
  4. Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face à un exécutif tout puissant et largement irresponsable.
  5. Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties.

Dans la vidéo ci-dessus, Myret Zaki explique d’abord la crise économique (dette, US et UK, marchés, spéculateurs, CDS, l’Europe, la Grèce, etc…), puis Étienne Chouard va nous rappeler ce qu’est la monnaie, et comment les États se sont vus interdire d’emprunter à leur banque centrale (sans intérêt) mais aux banques privées (avec intérêts).

Pour cela, en France, nous pouvons remercier Pompidou, ancien directeur de la banque Rothschild, à laquelle la France fit ses premiers emprunts. On commence à voir la mécanique se mettre en marche (c’est la même chose partout, Pompidou n’est pas une exception).

Ajoutez à cela que la Constitution, puisqu’elle est écrite par nos élus, ne peut nous défendre (nous le peuple) comme elle est censée le faire, et vous allez commencer à voir l’ensemble du «système». Et si le peuple en fait les frais, d’autres s’en arrangent très bien.

En quelques mots : l’État est créé pour nous protéger (sinon c’est la jungle). Puis nous élisons des représentants pour gouverner, ils deviennent le pouvoir. Au-dessus de ceux-ci est la Constitution, chargée de nous protéger des abus du pouvoir. Montesquieu l’expliquait déjà :

La liberté politique ne se trouve que dans les gouvernements modérés… Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.

Si ce sont nos élus qui écrivent la Constitution, alors nous avons un gros problème… Peut-on toujours parler de démocratie ? d’oligarchie certainement. Mais ce n’est qu’un aspect de sa démonstration. La démocratie grecque procédait par tirage au sort…

L’intervention d’Étienne Chouard commence à la 35ème minute, puis il y a des questions-réponses avec le public… mais toute la vidéo est intéressante et mérite d’y consacrer un peu de temps !

Si le sujet vous intéresse, voilà un conseil de lecture d’Étienne Chouard :

  • « Principes du Gouvernement Représentatif » de Bernard Manin.

Il est actuellement épuisé, mais sera réédité en octobre 2012 selon mon libraire. Je l’ai donc commandé ! 😉

25 Décembre 2012
J’ai depuis reçu et lu le livre, et fait un article ici.

La montagne Sainte-Victoire

Accéder à l'album J’étais dans le sud la semaine dernière, et j’ai fait un arrêt à Trêts, chez ma sœur Martine. Le soir, autour de la table, je fais l’erreur de dire que je n’étais jamais monté à la montagne Sainte-Victoire. Blaise, mon beau-frère, conseille le sentier jaune, histoire de dire que je ne suis pas venu pour rien.

Le lendemain matin, nous étions à pied d’œuvre avec Martine : je m’attendais à un GR bien tranquille malgré un dénivelé incontournable (face nord), mais le sentier jaune était côté sud. Il a donc fallu grimper, avec quelques passages pas forcément évidents, tout en restant abordables fort heureusement… Au final, un point de vue magnifique et la satisfaction d’être passé par le sentier jaune ! (avec un bon guide).

Rhum express – Hunter S. Thompson

Rhum express - Hunter S. Thompson C’est le troisième bouquin de Hunter S. Thompson que je lis : j’avais commencé par Las Vegas parano (1972), récit totalement déjanté d’une escapade à Las Vegas par un journaliste et son avocat sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, illustrant ainsi la fin du rêve américain… C’était aussi la découverte du journalisme gonzo, inventé par Thompson, et consistant à s’immerger dans le sujet à traiter, avec toute la subjectivité que cela entraîne.

J’avais ensuite lu Hell’s Angels (1965) : Hunter S. Thompson, fasciné par le groupe de motards légendaire, intègre ce dernier pendant un an… L’histoire se terminera mal, puisque Thompson manquera d’y laisser sa peau (une « querelle éthylique spontanée » dira-t-il), mais le récit est captivant et le roman-reportage celui d’un vrai journaliste certes, mais aussi d’un grand écrivain. Ça fait même froid dans le dos… aller se mêler à une bande comme ça, il ne faut pas avoir peur !

Rhum express est le deuxième roman de Thompson (1961), et inspiré de ses premières années de carrière : Kemp, journaliste globe-trotter d’une trentaine d’années, se retrouve à Porto Rico, embauché par un petit journal local plutôt minable et sur le point de faire faillite. Déjà complètement désabusé sur le métier de journaliste et même sur la vie en général, il n’a pas de mal à se faire des amis auprès de quelques collègues dans le même état que lui. Porto Rico est à l’époque une cible de choix pour le capitalisme américain (l’expérience Cubaine aidant), et les projets de développement touristique en plein essor (ainsi que les magouilles afférentes). Le rhum aidant, les compères vont vite s’attirer des ennuis…

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