Android : changer la photo de l’utilisateur manuellement

homescreen Hier, j’ai voulu changer la photo associée à mon compte utilisateur sur le smartphone. Je précise que ce dernier n’est pas lié à mon compte Google, et qu’il n’y a donc pas de synchro automatique pour le profil, etc…

changer la photo du profile Hélas, pas moyen de le faire via l’interface, sans doute un petit bug de la ROM que j’ai installée en remplacement de celle de Motorola. En passant par Paramètres – Utilisateurs, on peut normalement prendre une photo ou choisir une nouvelle image. Or si je pouvais effectivement prendre une photo, sélectionner une image dans la galerie ne servait à rien : c’est toujours l’ancienne image qui était conservée !

Il a donc fallu passer en mode commande, via adb pour remplacer le fichier « à la mano ».

Voilà comment j’ai fait, au cas où cela vous arrive…

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Simon Leys : navigateur entre les mondes – Philippe Paquet

Simon Leys : navigateur entre les mondes - Philippe PaquetJ’aime les biographies qui racontent l’histoire d’hommes remarquables. Ils peuvent avoir eu un destin exceptionnel, marquant l’Histoire (comme Lawrence d’Arabie par exemple, ou Simon Bolivar), mais pas forcément : ils peuvent aussi être de grands écrivains comme Joseph Conrad, ou être simplement très cultivés, et savoir nous faire partager cette culture.

Simon Leys (de son vrai nom Pierre Ryckmans) fait partie de cette dernière catégorie ; il est d’abord un amoureux de la peinture, puis de la calligraphie, ce qui l’amènera à devenir un grand sinologue ; il sera le premier à dénoncer les horreurs du maoïsme avec Les habits neufs du président Mao (1971), à une époque où les intellectuels français portaient l’expérience chinoise aux nues, encore portés par l’esprit de Mai 68.

Il n’a écrit qu’un seul roman, mais en a traduit de nombreux en y apportant un grand soin. Simon Leys a par ailleurs principalement écrit des essais pour nous faire partager ses passions : la mer, la littérature, la Chine. Et quand un homme comme lui, très cultivé, modeste mais sachant manier l’ironie mordante quand il le faut, vous fait partager ses réflexions sur la vie, on ne peut qu’être charmé. Voilà d’ailleurs le compte rendu que fît un journaliste de « La flandre libérale » après une conférence de Simon Leys sur la peinture (donnée en 1966) :

M. Ryckmans, svelte, au fin visage encadré d’une barbe noire, répondit avec une modestie charmante, et passionna d’emblée ses auditeurs par la sûreté, la captivante subtilité, l’élégance allusive de son exposé. Nous avons été charmés surtout par sa sincérité profonde, son sens de l’humanisme universel, et par un refus constant de pathos et de verbalisme.

Cette biographie très complète se révèle donc passionnante à lire : le style est limpide, et se plonger dans les plus de 600 pages est un véritable plaisir à chaque fois renouvelé. Philippe Paquet, journaliste à « La Libre Belgique » et sinologue, a réalisé là un bien bel ouvrage ! Il y a par exemple quelques pages sur le métier de traducteur (part importante du travail de Simon Leys) qui sont d’un grand intérêt. On y parle aussi forcément de la culture chinoise, millénaire, qui fascina tant Simon Leys, suffisamment forte pour se remettre des années maoïstes. Et l’un des plaisirs supplémentaires que l’on peut y trouver, ce sont les livres mentionnés au fil de sa vie et de ses travaux, autant de titres à noter pour les lire plus tard. Très enrichissant donc.

Autres articles du blog sur des ouvrages de Simon Leys :

Voilà quelques remarques, un bref résumé de sa vie, et surtout quelques livres qui peuvent valoir le détour, notés au fur et à mesure de cette lecture.

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Manchester by the sea – Kenneth Lonergan

Manchester by the sea -  Kenneth Lonergan « Tout simplement un chef-d’œuvre » déclarait le Canard enchaîné pour ce  film. Une bonne raison pour aller le voir…

Malgré un début un peu lent à mon goût, mais peut-être était-ce nécessaire pour y rentrer de la bonne manière, on se fait prendre par l’histoire de Lee, taciturne gardien d’immeuble à Boston, soudain amené à revenir dans sa ville natale pour le  décès de son frère, et qui apprend à son corps défendant qu’il devient le tuteur de son neveu Patrick, âgé de 16 ans…

Peu à peu, par flash-back, le passé de Lee va nous être raconté, jusqu’au terrible drame qui l’a amené à quitter la ville, sa femme, ses amis. Heureusement, des scènes plus légères évitent de sombrer dans la déprime, comme celles en mer sur le bateau, ou les amours adolescentes du jeune Patrick.

Casey Affleck, dans le rôle de Lee, est vraiment excellent. Son mutisme, son détachement par rapport à la vie, qui s’expliquent une fois le drame connu comme l’attitude d’un homme brisé par les événements qui cherche finalement à se protéger.

Mais encore une fois, l’intrigue est très lente, il faut attendre une heure de film pour que le drame nous soit conté, et pendant tout ce temps, on frôle l’ennui le plus profond. Le film dure 2h 18mn, il y avait certainement moyen d’en faire quelque chose d’un peu plus dense, et plus court.

La fille de Brest – Emmanuelle Bercot

La fille de Brest - Emmanuelle Bercot Je tenais à voir ce film, témoignage poignant du combat mené par Irène Frachon pour faire interdire le trop fameux Mediator, un médicament (soi-disant) contre le diabète (afin d’obtenir l’autorisation de commercialisation) et vendu ensuite comme un coupe-faim (ce pour quoi il a été développé) pendant 33 ans par le laboratoire Servier.

Quelle énergie, quelle force de conviction lui a-t-il fallu pour mener ce combat jusqu’au bout ! La position du Pr Le Bihan alias Pr Grégoire Le Gal (joué par Benoît Magimel) résume bien ce qu’aurait pu être une attitude tout à fait honorable : on informe l’AFSSAPS par une première étude statistique réalisée avec les moyens du bord (étude cas-témoin), et l’on considère que l’on a fait son boulot.

Si Irène Frachon en était restée là, le Médiator serait peut-être encore prescrit ! La puissance des laboratoires pharmaceutiques est telle qu’il faut un réel courage et une véritable détermination pour oser les affronter. Le Pr Le Bihan perdra tout ses crédits de recherche, et devra s’exiler au Canada pour retrouver du travail… Une pratique courante des labos, sans espoir de réhabilitation, pour qui ose s’opposer à eux.

Il suffit d’ailleurs de suivre la chronologie de l’affaire pour se faire une idée du combat à mener : deux années pour faire retirer le Mediator (soit 12 ans après l’interdiction des médicaments de cette classe thérapeutique aux États-Unis), puis il faudra un livre d’Irène Frachon « Mediator, 150 mg : combien de morts ? » (que Servier tentera de bloquer) pour déclencher le scandale un an plus tard. On est alors en 2010.

Aujourd’hui, en 2016, l’AFSSAPS (dont les conflits d’intérêts ont été reconnus) est devenue l’ANSM (c’est pratique de changer de nom quand un scandale éclate), Jacques Servier est mort en 2014 avant qu’un procès ait eu lieu ; après six ans d’instruction judiciaire (ouverte en février 2011 et close en avril 2016), il n’y a toujours aucune date de fixée pour un procès pénal. Les victimes doivent toujours se battre pied à pied avec Servier pour être indemnisées, et Irène Frachon lutte à leurs côtés.

Sans commentaire…

Ma’Rosa – Brillante Mendoza

Ma'Rosa - Brillante Mendoza Un film que je suis allé voir un peu au hasard ; j’ai du en entendre parler sur France Culture, le film ayant reçu le Prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes.

C’est l’histoire de Ma’Rosa, qui tient une petite épicerie (ou une misérable échoppe) dans un quartier pauvre (ou un bidon-ville) de Manille. Pour joindre les deux bouts (objectif sans espoir), elle et son mari vendent aussi de la drogue (du « crystal »), et se font sans surprise arrêter par la police.

Ces derniers vont en fait les emmener dans une sorte de « pré-commissariat » : ils ont alors 24 heures pour réunir une certaine somme d’argent. S’ils y parviennent, ils seront relâchés. Et s’ils échouent, ils seront alors inculpés comme il se doit. Il faut reconnaître que la police est très bien organisée sur ce point (la corruption) ! Les enfants vont donc se démener pour réunir la somme demandée, chacun à sa façon.

Si l’univers sans espoir de cette famille est bien décrit, tout comme la vie dans ce quartier pauvre de Manille, c’est la manière de filmer du réalisateur qui m’a gêné : la caméra à toujours à l’épaule, usant beaucoup de gros plans, à la mise au point pas toujours maîtrisée… Le rendu final est assez laid, comme l’univers qu’il décrit, mais était-ce nécessaire ?

Sinon, le nouveau président des Philippines, Rodrigo Duterte, a lancé une guerre meurtrière contre la drogue… Le problème dans ce genre de truc, c’est que l’on ne sait pas vraiment qui est assassiné, et pour quelles raisons.

Sing Street – John Carney

Sing Street - John Carney Un film sur une bande de jeunes de Dublin, qui montent un groupe de rock dans les années 80, c’est tentant ! et si en plus il a été nominé au festival du film britannique de Dinard, alors allons-y…

Pas question de parler de chef-d’œuvre pour autant, c’est une comédie, tournée avec de jeunes acteurs. Côté musique, on replonge dans les années 80 avec Duran Duran, The Cure… C’est aussi l’époque des premiers clips vidéos.

C’est donc l’histoire de Conor, qui pour draguer la plus belle fille du lycée, va monter un groupe de rock. C’est son grand frère qui lui donne ses références musicales… et le guide dans son éveil adolescent et son envie de vivre sa vie, comme pour mieux exorciser le fait que lui-même n’est pas réussi à échapper au contexte ambiant.

Quand Conor découvre que la belle a déjà un petit copain, il le dit à son frère, en précisant que le type en question a déjà une voiture, qu’il n’a aucune chance à vouloir rivaliser avec lui, etc… Il précise aussi que le type écoutait Phil Collins dans la voiture. Vient alors la réplique qui fait éclater de rire la salle : « Aucune femme ne peut aimer un homme qui est fan de Phil Collins ».

Voilà, cela vous donne une idée d’un film sans prétention, au message positif, très drôle, et retrouvant l’ambiance musicale de cet époque. Un vrai bon moment de détente.

Les clochards célestes – Jack Kerouac

Les clochards célestes - Jack Kerouac Il y a quelques années déjà (en 2007), on a beaucoup parlé dans les médias du cinquantenaire du roman culte de Jack Kerouac, Sur la route.

Dans mes souvenirs, je n’étais pas allé au bout de sa lecture, m’ennuyant passablement, mais j’avais par contre beaucoup aimé Les clochards célestes. J’ai recherché ce dernier sans succès dans mes bouquins, et j’ai fini par l’acheter à nouveau, histoire de le relire.

Et je dois dire que ce fut un plaisir de se replonger dans cette histoire pleine de fraîcheur, où l’on suit Ray Smith (alias Kerouac) et ses amis vivre frugalement, refusant le système, préférant rechercher la voie du Bouddha et le nirvana que la réussite professionnelle et matérielle.

Il ne s’agit pas de vivre en ermites pour autant, et les mœurs sont assez libres ; on fait joyeusement la fête et le vin coule à flots, mais on se raconte aussi des poèmes, on discute de philosophie orientale (tendance bouddhisme Zen), on médite, on dort à la belle étoile… Et puis on prend son sac-à-dos pour aller passer avec des amis une nuit sur le plus haut sommet de la région, sans forcément bien préparer l’expédition, car l’essentiel est ailleurs : vivre libre et au grand air de la nature. Je comprends qu’à l’époque, ce bouquin m’ait plu.

Puis Ray Smith partira seul passer l’hiver au sommet d’une autre montagne (Desolation Peak) pour surveiller les feux de forêts, un moyen de concilier l’utile à l’agréable, et de profiter de quelques mois de solitude en pleine nature.

C’est sans doute « la plus fraîche et la plus lumineuse » des œuvres de Kerouac  (Y. Le Pellec).

Jack Kerouac (1922-1969) est un écrivain et poète américain. Son roman le plus célèbre est donc « Sur la route », considéré comme le manifeste de la Beat Generation.

Tour de France – Rachid Djaïdani

Tour de France - Rachid Djaïdani Je suis allé voir ce film sans en attendre grand chose. Ce doit être de voir Gérard Depardieu dans un rôle de beauf’ raciste qui m’a motivé. Un rôle de composition ?

Pas de surprise donc avec ce tour de France improbable entre Depardieu et un jeune rappeur appelé Far’Hook que tout oppose. Tout va se terminer par joli happy-end : ils vont devenir amis, et Far’Hook va même rencontrer l’amour. Ouf ! Si l’intention de ce genre de film est louable, je doute de son efficacité.

Seul Sadek, qui est un vrai rappeur et pour la première fois acteur, est assez touchant avec un jeu tout en sensibilité, qui contraste avec son physique. Depardieu, de son côté… fait du Depardieu, sans trop en rajouter, fort heureusement.

C’est le deuxième long métrage de Rachid Djaïdani ; son premier, Rengaine, semble être plus intéressant à voir que celui-ci, d’après ce que j’ai pu lire.

Moi Daniel Blake – Ken Loach

Moi Daniel Blake - Ken LoachUn film de Ken Loach, ça ne se refuse pas ! Il avait dit qu’il ne ferait plus de films, il a changé d’avis, et c’est tant mieux. Ses films traitent toujours des laissés pour compte de notre société, du monde ouvrier malmené dans un système où seul le profit compte.

Daniel Blake est un menuisier de 59 ans qui, à la suite d’un problème cardiaque, est mis en arrêt de travail par son médecin. Mais l’administration anglaise ne va pas l’entendre de cette oreille, et le pauvre Daniel va devoir se confronter aux aberrations d’un système qui va l’obliger à chercher un emploi sous peine de sanctions. Dans le même temps, il va venir en aide à une jeune femme et ses deux enfants.

Ce film raconte le traitement réservé aux chômeurs par l’administration, et ses conséquences dramatiques. Le système kafkaïen ne laisse aucune place à l’humain, et semble plus destiné à décourager l’individu grâce à des procédures qui n’ont aucun sens, comme l’expertise médicale du début du film, déléguée à une boite privée, dont la seule motivation est de valider son aptitude au travail sans tenir compte des réalités médicales (« Pouvez-vous lever le bras au-dessus de la tête ? »). Ce qui oblige Daniel Blake à rechercher du travail tout en sachant qu’il ne pourra pas l’accepter…

On est très vite accroché par ce film, et l’émotion nous saisit parfois à la gorge quand on voit le traitement proprement inhumain que l’administration réserve à ces personnes pourtant déjà en difficulté, qui se battent pour s’en sortir et se font inexorablement broyer par le système.

Nous n’en sommes pas encore là en France, mais cela pourrait bien arriver, puisque seul compte l’équilibre budgétaire, quitte à sacrifier une partie de la population, ces laissés pour compte de notre société mondialisée dont les politiques finalement n’ont pas grand chose à faire.

Nostromo – Joseph Conrad

Nostromo - Joseph Conrad Retour à Joseph Conrad (quand on aime…) avec le roman Nostromo, réputé comme le chef-d’œuvre de Conrad, mais d’une lecture difficile car la narration n’est pas linéaire. Lors de sa parution, il fût mal reçu par la critique qui le trouva trop complexe, trop long.

De nos jours, nous sommes habitués à des récits non chronologiques, la lecture n’en est donc pas si déroutante que cela. Je ne suis pourtant pas fan de ce genre de procédé, mais là, je dois dire que cela ne m’a absolument pas gêné, car c’est complètement maîtrisé. Quant à la longueur, soit environ 500 pages, pour un bon roman, c’est toujours un plaisir.

L’histoire, c’est celle d’une république imaginaire en Amérique latine, avec ses coups d’États, ses luttes pour la démocratie… à moins que ce ne soit pour la mine d’argent, exploitée par un anglais allié à des capitaux américains. Au milieu de ce petit monde créé de main de maître, se croisent aventuriers, noblesse locale, intellectuels, bandits, généraux… Et bien sûr Nostromo, le personnage qui donne son titre au roman.

Joseph Conrad va nous raconter cette histoire, avec comme toujours cette richesse dans la description des lieux, du caractère de chaque personnage, des événements qui s’enchaînent. Il y a aura travaillé pendant plus de deux années, et lui aura donné beaucoup de mal… Mais le résultat est là, c’est un roman dans lequel on se plonge avec délice.

Nostromo, qui prend son temps pour apparaître dans  l’histoire, est un personnage au caractère complexe, avec de forts idéaux mais sans réelle ambition. Un héros auquel on va demander beaucoup… Voilà comment Conrad le décrit dans la préface :

Par atavisme accroché fermement à la terre, imprévoyant et généreux, prodigue de ses dons, d’une vanité virile, avec le sentiment confus de sa grandeur, son dévouement fidèle et quelque chose de désespéré aussi bien que d’éperdu dans ses élans, il est un homme du peuple, il est sa force désintéressée, qui ne daigne pas prendre la tête mais gouverne de l’intérieur. Des années plus tard, ayant avancé en âge sous le nom du célèbre capitaine Fidanza, avec des intérêts dans le pays, s’occupant de ses nombreuses affaires, suivi de regards respectueux dans les rues modernisées de Sulaco, rendant visite à la veuve du cargador, assistant aux séances de la Loge, écoutant dans un silence impassible des discours anarchistes pendant la réunion, protecteur énigmatique de la nouvelle agitation révolutionnaire, le riche camarade Fidanza, objet de la confiance générale mais portant enfermée dans son cœur la conscience de sa dégradation morale, il reste essentiellement un homme du peuple. Dans son mélange d’amour et de mépris pour la vie et dans sa conviction égarée d’avoir été trahi, de mourir trahi il ne sait trop par qui ni comment, il reste encore du peuple, le grand homme incontesté de celui-ci… avec son histoire personnelle bien à lui.

Car les circonstances (et quelques lingots d’argent) peuvent changer le caractère d’un homme…

Autres articles sur Joseph Conrad sur ce blog :

Joseph Conrad (1857-1924), d’origine polonaise, est considéré comme l’un des plus importants écrivains anglais du XXe siècle. Il sera marin pendant vingt ans, puis se consacrera totalement à son œuvre littéraire.

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…