Archives de catégorie : Politique

Sar Rabindranath Duval

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Ce dessin du Canard fait référence à ce fameux sketch de Pierre Dac et Francis Blanche, intitulé « le Sar Rabindranath Duval », une parodie des numéros de music-hall de divination. Nous sommes dans les années 60.

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Il faut dire que les deux compères sont déchaînés, et n’ont pas bu que de l’eau… moitié écrit, moitié improvisé, il est difficile de résister à leur bonne humeur. L’occasion de le réécouter :

[audio:https://pled.fr/wp-content/uploads/2008/01/sar.mp3]

Problème de vision

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Pierre est un lycéen de Nantes, qui a participé le 27 novembre à une manifestation contre la loi sur la réforme des universités, la LRU. Il se trouvait sur la pelouse du rectorat, comme un bon milliers d’autres manifestants, quand les CRS ont chargé, tirant au flash-ball. Pierre reçoit une balle dans l’oeil, et est transporté à l’hôpital en urgence. Dès le lendemain, le préfet s’empresse d’annoncer que le diagnostic est plutôt rassurant. Les médecins du CHU, 2 jours plus tard, estiment le pronostic toujours incertain, et relèvent « un potentiel de risque de perte complète de la fonction visuelle, des complications peuvent survenir » (décollement de la rétine, glaucome post-traumatique). A l’heure actuelle, il est toujours hospitalisé.

Au delà de la violence de la réaction policière (le flash-ball dont on nous a tant dit qu’il était inoffensif), c’est le silence médiatique qui est remarquable. Pas un mot dans les médias… Même chose pour la grève dans les universités, qui continue : 30 universités toujours bloquées en fin de semaine dernière, ainsi que 40 lycées. Mais rien dans les médias : il y a eu un accord entre la ministre et les principaux syndicats, qui ne soutiennent plus les grèvistes. Cela n’existe donc plus. Et les CRS débloquent les univestistés une à une,toujours dans le plus grand silence médiatique.

Pour s’informer, reste internet et les sites du réseau Indymedia. Alimenté par les militants eux mêmes, les informations ne sont pas forcément fiables, mais on peut y trouver des témoignages comme celui-ci :

On retrouve Valérie Pécresse qui pose en justicière sur la première page de 20 minutes pour  » Sortir les étudiants des filières impasses ». Plein de mots doux et sucré, un ton mielleux, un « plan Réussite en licence », « de l’anglais dans chaque filière » et une belle démonstration de surf sur la vague des clichés sur l’université. Pas un mot sur le mouvement, le signe LRU n’est pas prononcé, le mot réforme est absent. L’ignorance est telle que le mouvement qui rassemble des étudiants, des personnels, des lycéens et des citoyens ne mérite même pas une réponse, même pas une contre-argumentation. Rien. Comme si le mouvement n’existait pas. Une mise en perspective par la journaliste ? Aucune !
Avant le gouvernement se bouchait les oreilles, maintenant, il offre les bouchons. Et les bandeaux pour les yeux. Et des baillons pour la bouche. Moi, je ne sais pas où se situe le blocage. Je ne suis pas certaine qu’il soit dans les universités.

Vous trouverez sur ce bon site une synthèse de la réforme, ainsi qu’une série de liens. Nos étudiants ont au moins de bonnes raisons de s’inquiéter semble-til.

(source « Le Canard enchaîné » – mercredi 12 décembre 2007)

La réforme des retraites (suite)

parlementaires.jpg La réforme des régimes spéciaux de retraites, et surtout celles des parlementaires, m’intéresse toujours autant. Dommage, les grands médias en parlent peu.

Alors voilà la suite et la fin de l’histoire, merci au Canard. Une loi a donc bien été votée le 31 octobre dernier, dans un silence médiatique assourdissant, alors que le sujet de la retraite faisait pourtant la Une partout. Hélas, exclusivement focalisée sur cette minorité de privilégiés ( de sales gauchistes de surcroit) qui empêchent les braves gens d’aller travailler.

Le rapport préparatoire au débat partait pourtant sur de belles intentions : « Il est normal que les députés s’appliquent à eux-mêmes des efforts identiques (à ceux du reste de la population) car les élus du peuple se doivent d’être exemplaires« .

Malheureusement, ce beau principe n’a pas tenu longtemps, et nos chers députés se sont contentés de 2 réformettes. D’abord, ils devront attendre 60 ans pour toucher leur retraite (contre 55 auparavant). Ensuite, ils ne pourront plus cotiser simultanément à leur caisse de retraite pendant la durée de leur mandat. Cette dernière mesure ne s’appliquant qu’à partir de 2012, à la fin de la législature, pas fous quand même !

Le reste, on n’y touche pas : pension complète (6000 €) après vingt-deux  années de mandat. Comment font-ils ? les quinze premières années comptent double, et les 5 suivantes comptent pour une année et demie. Les cotisations sont fixées à 15% des indemnités reçues (puis réduites à 7,5% après les quinze premières années). Enfin, cinq années suffisent pour toucher une retraite partielle de 1500 € par mois (3000 e pour dix ans). Le simple salarié doit lui travailler quinze ans pour prétendre à une retraite même incomplète.

Dans l’article précédent, le jeune député Benoist Appartu s’était déjà fait tancé par ses collègues. Tenace, il envisageait de lancer un appel avec dix autres jeunes députés de la majorité. Le téméraire a alors reçu un coup de file d’un ponte de l’UMP (identité non révélée) qui lui a dit tout net : « Ta carrière politique est terminée« . Apparu dit lui-même de l’entretien « Il m’a allumé la gueule. C’était assez vif. »

Depuis, Apparu déclare : « C’est un bon compromis, comme il y en aura sur tous les régimes spéciaux. » On souhaite tous aux cheminots d’obtenir les mêmes largesses.

Du côté des sénateurs, ont a fait mieux : refus de procéder à tout changement, fût-il minime.

Enfin, le président de la République continuera de toucher 5250 € pour un seul mandat (rappelons qu’il y a un actif pour deux retraités).

(source Le Canard enchaîné – mercredi 21 novembre 2007)

La réforme des retraites

Xavier Bertrand, ministre du travail - par Pancho - 12 octobre 2007 Sujet d’actualité, et je me posais la question suivante : qu’en est-il des députés et autres sénateurs ? Il y avait bien eu cette question à Xavier Bertrand au 20h de France2 : « Verront-ils leur système de retraite réformé également ?« , ce à quoi notre ministre avait répondu d’un ton offusqué « Mais bien sûr, comment pouvez-vous imaginer que ce ne soit pas le cas ! « . Pas grand chose à par ça, les médias parlant essentiellement du conflit avec les syndicats.

Pourtant il me semble crucial que si réforme il y a, elle doit concerner tout le monde pour pouvoir être légitime.

Nos députés qui bénéficient d’un régime spécial de retraite très avantageux ne sont pas concernés par la réforme actuelle. Toutefois une résolution visant à réformer leur régime a été déposée à l’assemblée. L’honneur est sauf, et la réponse toute prête.

Seulement voilà, les discussions commencent mal : le 16 octobre dernier, le tout jeune (38 ans) député de la Marne Benoist Apparu déclame : « Nous devons être exemplaires. On ne peut pas demander aux Français de renoncer aux régimes spéciaux sans toucher au notre« .
Brouhaha dans la salle, un député crie « Ferme ta gueule !« . Claude Goasguen, député de Paris, y va pour sa part d’un « Il ne s’agit pas du versement d’une retraite, mais d’une indemnité compensatrice de perte d’emploi« .
François Fillon parait alors défendre la position de Benoist Apparu, mais sa réponse un peu evasive laisse planer un doute : « Je n’ai pas de leçon à vous donner, mais…« . François Copé intervient alors et met en garde le jeune député contre ceux qui veulent se faire un coup de pub.

On en est resté là. Les sénateurs quant à eux n’ont pas abordé le débat, faisant la sourde oreille et restant muets sur le sujet. J’espère que ce n’est pas du à leur grand âge. Ce n’est en tout cas pas une preuve de leur grande sagesse.

(source Le Canard enchaîné – mercredi 24 octobre 2007)

L’affaire EADS pour les Nuls

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On nous a bien expliqué que le plan Power 8 était plus que nécessaire pour sauver EADS et Airbus, sa filiale. Concernant les délits d’initiés, la justice suit son cours, et Sarkozy a demandé toute la lumière. Nous voilà rassurés.

Mais il n’est pas inutile de reprendre l’histoire depuis le début pour mieux comprendre que ce qui se passe aujourd’hui ne sont que les miettes illégales d’un festin tout à fait légal.

C’est ce que nous propose François Ruffin, dans un article intitulé EADS : « L’affaire Lagardère pour les Nuls » .

Je résume (mais l’article est très complet et mérite le détour) :

Airbus nait en 1970 d’un accord entre la France et l’Allemagne, par le biais de 2 sociétés nationnales, Aérospatiale et MBB. Il lui faudra 20 ans pour devenir rentable et conquérir 35% du marché des avions de ligne.

Dans les années 90, les entreprises étatiques n’ont pas la côte, la mode est au privé. Les allemands vendent MBB à Daimler, un autre partenaire British Aerospace entre en bourse. Après avoir collectivisé les dépenses, il est temps de privatiser les recettes !

Lionel Jospin vend en 1999 Aérospatiale au groupe Lagardère, avec au passage une ristourne de 4 milliards de francs, mais surtout l’interdiction de gestion de l’Etat dans le groupe EADS : c’est Lagardère qui représentera la France. La voie est libre.

La recette est toujours la même : pas ou peu de développement industriel, et on se concentre sur la gestion : marge d’exploitation, compétitivité financière. En 5 ans, le résultat double et le cours de l’action augmente de 70%. On rachète même des actions. C’est le jackpot, tout le monde s’en met plein les poches.

On fait de la finance, plus des avions. De plus, au sommet d’EADS, la lutte pour le pouvoir fait rage, jusque dans les cabinets ministériels. Pas étonnant que l’A380 ait des problèmes… tout le monde le sait, et même la patronne du bistro de Blagnac !

On arrive en 2006 :

Début mars, EADS annonce un bénéfice net record de 1, 68 milliards d’euros. Aussitôt, plusieurs dirigants d’EADS vendent des actions, dont Noël Forgeard. Il empoche 2,5 millions d’euros pour lui, et 400 000 de plus pour chacun de ses fils. En avril, Lagardère et Daimler Chrysler vendent la moitié de leurs parts, soit 890 millions d’euros chacun. Finalement, le 13 juin, Airbus annonce un nouveau retard pour l’A380. Le titre perd 26% en une seule journée.

Nous voilà donc avec une société privée qui a des problèmes. Et tout le monde connait la solution à ce genre de problème : restructuration, licenciements, externalisation, etc… on connait la chanson.

Ce que l’on oublie de dire, c’est que dès 2005, EADS parlait déjà d’une stratégie d’internationalisation… alors que tout allait très bien à cette époque. En fait, même sans les retards de l’A380, le plan Power 8 aurait été appliqué : c’est la suite logique du processus de financiarisation. Ça me rappelle le film « Ma Mondialisation « , avec cette vallée en Savoie et les entreprises de décolletage : exactement les mêmes méthodes sont appliquées, celles du capitalisme purement financier.

Et les médias dans tout ça ? n’oublions pas que le groupe Lagardère détient des participations dans Le Parisien, i-télé, Le Monde, L’Humanité, Paris-Match, Canal Sat, et des dizaines de quotidiens régionaux… de plus c’est « le frère » de Sarko !

On peut toutefois noter le silence assourdissant pendant la campagne électorale, afin de ne pas entraver l’élection de l’ami du CAC40. Et si le Figaro en reparle aujourd’hui (à propos de la note de l’AMF), c’est tout simplement parce que Dassault (à qui appartient le Figaro) aimerait bien prendre la place de Lagardère.

-=*=-

François Ruffin est un journaliste indépendant qui a écrit Les petits soldats du journalisme , où il raconte sa formation au CNJ, qui se proclame la « meilleure école de journalisme en France, et même en Europe ». Ce n’est pas son avis, et il y dénonce sévèrement la collusion des journalistes avec le pouvoir.

Il a préféré quitter Paris pour Amiens, et y fonder Fakir : « Journal d’enquête sociale – Fakir n’est lié à aucun parti, aucun syndicat, aucune institution. Il est faché avec tout le monde ou presque ».

Là-bas si j’y suis y a consacré une émission en invitant François Ruffin. Vous pouvez l’écouter ou la  « podcaster » ici .

Le discours de Dakar

Le discours de Nicolas Sarkozy (le 26 juillet dernier à Dakar) mérite le détour, au moins pour un extrait d’ailleurs remarqué :

…Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme Africain n’est pas assez ancré dans l’Histoire. Le paysan Africain qui est depuis des millénaires, vit avec les saisons dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne. Mais, l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble écrit d’avance. Jamais, il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin…

Quelle vision de l’Afrique ! on se croirait revenu 2 ou 3 siècles en arrière : l’homme du monde occidental va venir apporter les lumières à l’homme africain, un paysan (inculte, mais qui échappe de peu au qualificatif de sauvage).

Le paysan africain, ce qu’il aimerait bien, c’est de pouvoir vendre sa production sans que le prix dépende des marchés financiers, et accessoirement lutter à armes égales contre l’agriculteur européen ou américain, qui lui bénéficie d’aides massives.

Il y a une très bonne analyse de cet extrait du discours, faite par Dia Aboubakry (analyste en politiques sociales), et qu’il a intitulé :

Sarkozy et L’Afrique : Du discours de Sarkozy à l’actualisation des idéologies ethno-anthropologiques

C’est un peu ardu, il faut se concentrer, mais très intéressant pour mieux comprendre le côté idéologique derrière de tels propos, et des relations entre l’Occident et l’Afrique.

Il a une phrase terrible :

Pour la première fois, l’on assiste en Afrique à l’arrivée d’une génération au pouvoir et aux affaires qui n’a pas connu la colonisation, et qui par-dessus tout est décomplexée par rapport à l’esclavage car elle a compris que l’Histoire du monde était tragique. » … « Elle est arrivée à l’intelligence de l’Histoire du monde qui se résume en une entreprise de domination militaire et culturelle.

Bon allez, je vais relire Tintin au Congo

Le Point… de non retour

lepointfr.gif Il y a quelques jours paraissait sur le site du Point un article qui a suscité de nombreuses réactions parmi la communauté du logiciel libre. L’article concerne la passage à Ubuntu des PCs de l’Assemblée Nationale.

Tout d’abord, voici l’article en question:

Ubuntu règne sur l’Assemblée

12/07/2007 – Hervé Gattegno, Fabien Roland-Lévy et les services du « Point » – © Le Point – N°1817

Ubuntu : c’est le nom du système d’exploitation qui équipe désormais les 1 154 ordinateurs de l’Assemblée nationale. A la fin de la précédente législature, ce logiciel « libre », déjà adopté par de nombreuses administrations, a été préféré au Windows de Microsoft, au terme d’une intense bataille de lobbying. Si ce changement a contraint les personnels du Palais-Bourbon à reconfigurer les postes informatiques, il a aussi suscité l’interrogation de nombreux députés. En effet, si l’utilisation des logiciels « libres » est gratuite, elle entraîne d’importants frais secondaires. Certains élus ont ainsi souligné qu’en 2006 Bercy avait conclu un marché de 39 millions d’euros pour la maintenance du nouvel équipement. Parallèlement, la société qui développe le programme Ubuntu, Canonical Ltd, a son siège sur l’île de Man, paradis fiscal britannique, et son président, le milliardaire sud-africain Mark Shuttleworth, a publiquement déclaré avoir recours à des informaticiens indiens, afin de réduire ses propres frais de personnel. Le Parlement allemand, qui avait lui aussi opté pour le logiciel libre en 2002, vient de faire machine arrière.

Que peut-on en dire ?

Le choix du verbe régner dans le titre laisse augurer du reste de l’article. De même, appliquer des guillemets au mot « libre » semble mettre en doute ce statut.

Mais bon, ne nous arrêtons pas là, car la suite vaut le détour: l’intense bataille de lobbying laisse réveur. On peut facilement imaginer le lobbying de Microsoft, mais quel est donc ce groupe mystérieux qui exercerait des pressions sur nos décideurs politiques pour qu’ils utilisent des logiciels gratuits ?

Passons aux personnels du Palais-Bourbon qui auraient eu à reconfigurer leur poste: cela a bien entendu été réailsé par une société de service. Quant au marché de 39 millions d’euros, ce contrat concerne la DGI (les impôts), la Comptabilité public, les Douanes et la Direction du Personnel et de la Modernisation de l’Administration (DPMA). Ce marché comprenait il les postes de l’Assemblée ? même pas sûr…

On arrive maintenant au miliardaire sud-africain dont le siège de la société est dans un paradis fiscal, et qui emploierait des informativiens indiens… On passe de la désinformation à la caricature. Ni Mark Shuttleworh, ni Canonical Ltd ne touchent d’argent sur ce contrat. Quant aux pauvres informaticiens indiens, le contrat a été passé avec Linagora et Unilog, 2 groupes implantés en France.

Pour finir, le parlement allemand a bien migré ses serveurs sous Ubuntu, mais les postes clients sont par contre passés de Windows NT à Windows XP. Gageons que lors de son enquête, notre brillant journaliste aura mal compris et fait un amalgame malheureux ! Il aurait pu par contre mentionner que l’Italie a fait le même choix que la France. Mais cela ne devait pas aller dans le sens qu’il voulait donner à son article.

Conclusion:

Hervé Gattegno est rédacteur en chef de la cellule investigation du Point. Ça fait déjà rigoler… a-t-il beaucoup investigué pour écrire cet article ? Ce dernier a reçu plus de 100 commentaires, rectifiant les infos erronées: aucune réponse du Point, ni la moindre correction de l’article.

Je savais que Le Point appartenait à François Pinault, grand ami de Chirac, et qu’il ne fallait pas en attendre grand chose politiquement (je parle d’une information objective et d’un vrai travail de journalisme). On voit que cela ne se limite pas à la politique, et que la mondialisation menée par les grands groupes mondiaux, cela crée des liens solides.

Audiard disait: « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait »