
« le Canard enchaîné » – mercredi 05 mai 2010

« le Canard enchaîné » – mercredi 05 mai 2010

Voilà plusieurs fois que je parle du principe de Peter à des amis, et je me rend compte qu’ils ne connaissent pas. Si vous travaillez dans une entreprise de taille respectable, ce principe vaut pourtant la peine d’être connu, car vous ne manquerez pas de remarquer sa justesse dans votre propre entreprise… Alors de quoi s’agit-il ? Selon ce principe :
Tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence.
Il est suivi du « Corollaire de Peter » :
Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d’en assumer la responsabilité.
Une extension ultérieure, appelée Principe de Dilbert suppose que :
Les employés les moins compétents seront toujours affectés aux postes où ils produiront le moins de dégats, c’est-à-dire l’encadrement.
Dans une entreprise, les employés compétents sont promus et les incompétents restent à leur place. Donc un employé compétent grimpe la hiérarchie jusqu’à atteindre un poste pour lequel il ne sera pas compétent. À ce stade, il devient donc un incompétent qui va occuper son poste indéfiniment. Autrement dit :
En haut de la pyramide se trouvent les hiérarques, qui n’échappent pas à la régle. Peter remarque alors qu’ils se contentent bien souvent de participer à des séminaires, colloques et autres conférences. Or on ne peut déboulonner un hiérarque incompétent pour les raisons suivantes :
Peter remarque que la compétence, chez les employés d’une organisation, se répartit selon une loi normale : à chaque extrémité, on trouve 10% de super-incompétents et à l’autre bout 10% de super-compétents. Peter observe que ceux-ci auront du souci à se faire !
Si virer les 10% incompétents semble logique, pourquoi virer les 10% de super-compétents ? parce qu’ils vont commettre à terme une faute beaucoup plus grave : outrepasser leurs fonctions et bousculer la hiérarchie. Le pire qui puisse arriver dans une entreprise.
Bref, vous l’aurez compris, il s’agit d’une sévère critique du système hiérarchique !

source : article sur wikipedia.

« le Canard enchaîné » – mercredi 28 avril 2010
La nouvelle version d’Ubuntu arrive aujourd’hui. Il s’agit cette fois de Lucid Lynx, version 10.04 (avril 2010), et ce sera une version LTS (Long Time Support). Plutôt que faire la liste exhaustive des changements, la nouvelle version du kernel, etc… voyons ce qui me paraît le plus attrayant dans cette version.
Lucid Lynx est fourni avec deux nouveaux thèmes : Ambiance et Radiance. Voilà ce que donne le premier, avec un nouveau fond d’écran.
Fort joli ma foi, et comme je commençais à me lasser de mon thème actuel (Bamboo Zen), je crois que je vais l’adopter. C’est finalement assez agréable de changer de temps en temps l’apparence du bureau.
Second point, et non des moindres, Ubuntu a signé un accord avec 7digital, et va désormais proposer l’achat de musique en ligne. La musique sera encodée en mp3 et sans DRM, ce qui apporte vraiment un plus : les DRM, c’est ce qui fait que même si vous avez acheté la musique, elle ne vous appartient pas vraiment, et qu’un simple changement de PC peut au final signifier la perte de ces morceaux.
Le mauvais côté de cette annonce, c’est que pour des raisons de droits, certains pays (dont la France) n’auront accès qu’à une partie du catalogue : seuls les titres de Warner Music Group et EMI seront disponibles en France.
L’accès à Ubuntu Music Store se fera par le lecteur audio (Rhythmbox, Banshee, Amarok…). Couplé avec Ubuntu One, vous aurez la possibilité en cas de perte du fichier de copier le fichier 3 fois entre Ubuntu One Music Store et Ubuntu One, ce qui offre quand même une quasi garantie de ne pas perdre ses fichiers.
Ubuntu One est déjà présent dans la version courante : c’est un « Personal Cloud computing », en clair un espace disque sur le web, vous permettant de sauvegarder/synchroniser vos fichiers préférés entre plusieurs ordinateurs. Ubuntu offre 2 Giga-octets gratuitement, après il faut payer. Cela permet à Ubuntu de faire rentrer un peu d’argent d’une part (offre d’un service), et au moins on est certain ici que votre vie privée sera respectée et qu’aucun usage ne sera fait de vos données. Suivez mon regard…
Enfin, toute la phase de démarrage a été revue : nouvelle apparence, et surtout (encore) plus rapide, avec la suppression de la couche HAL (Hardware Abstraction Layer) de la phase démarrage uniquement. J’ai cherché à en savoir un peu plus là-dessus, alors ce qui suit est un peu plus technique.
En fait cette couche sert à traquer les périphériques et évite aux développeurs d’écrire du code spécifique pour chacun d’entre eux ; ceci à travers une interface, maintenant à jour une liste des périphériques présents sur le système, et fournissant des informations à leur sujet. HAL est par exemple sollicitée à chaque branchement à chaud d’un périphérique, tels une clé usb ou une imprimante… ou encore lors de la mise en veille/hibernation d’un portable. Windows utilise également une HAL.
C’était devenu avec le temps un gros bloc très lourd tant à charger qu’à maintenir, faisant beaucoup de choses (trop), dont certaines inutiles ou encore de manière inefficace. Ajoutons à cela beaucoup de choses en commun avec Udev et DeviceKit, plus récents et plus efficaces.
Le monde du logiciel Libre a cet avantage de réagir très vite aux situations de ce type, et maintenant Linux peut facilement se passer de cet encombrante HAL. Ubuntu emboite donc le pas à Fedora, qui avait déjà fait le saut.
La HAL reste néanmoins présente dans le système car certains programmes l’utilisent encore. Gageons que les-dits programmes seront rapidement mis-à-jour, et que la HAL sera définitivement retirée d’une version prochaine.
Je n’ai pas parlé de Gwibber, un client « social » pour se connecter à Twitter, Facebook, Identi.ca et autres réseaux sociaux de ce genre. Car l’accent a également été mis sur cet aspect très à la mode de nos jours.
Il en résulte qu’Ubuntu Lucid Lynx semble acquérir beaucoup de maturité, prêt à être utiliser par Monsieur tout le monde (ou Madame Michu), avec tout ce que l’on a besoin de nos jours. Tous les logiciels requis sont là, prêts à l’emploi, bien intégrés…
Quand on voit les progrès réalisés en quelques années, la capacité de créer, de remplacer ce qui ne va pas, la volonté d’être au plus près de l’utilisateur d’aujourd’hui et de ses besoins… alors pourquoi s’en passer ?
Après Tortilla Flat, voilà un autre roman de John Steinbeck, tout à fait dans la même veine jubilatoire. Nous sommes toujours à Monterey (Californie), et l’envie de ne pas travailler de Mack et ses copains aussi arrêtée que l’était celle de Danny et ses amis.
Mais voilà, ils voudraient faire plaisir à Doc, un type vraiment sympa qui leur rend toujours service. Lui organiser une fête… mais avec quel argent ? ils vont y réussir, grâce à une chasse à la grenouille mémorable ; même Lee-Chong, l’épicier chinois, pourtant rompu aux affaires (tout en douceur, façon orientale) se fera avoir, car Mack est malin… Mais la fête ne va pas se dérouler exactement comme prévu, surtout que Doc n’est pas là, et qu’accessoirement, elle a été organisée chez lui, sans le prévenir, pour lui faire une vraie surprise. Extraits de la fête en question :
Ils avaient lampé le whisky jusqu’à la dernière goutte et se sentaient le coeur en fête. Des passants entrèrent, se joignirent à la fête, et coururent chez Lee chercher un peu à boire. Lee Chong lui-même s’était mis de la partie, mais il avait décidément très mauvais estomac : il fut rapidement obligé de retourner chez lui. […] Un groupe de clients du Drapeau de l’Ours, prenant le Laboratoire pour un établissement rival, fit invasion, en poussant des clameurs de joie. Ils furent repoussés, mais dans une sanglante bataille, une interminable, une folâtre bataille qui laissa deux carreaux cassés, et abattit la porte d’entrée. Le bruit des bonbonnes cassées était très désagréable à entendre. […] A une heure et demie du matin, on vit entrer un ivrogne attardé, il fit une réflexion qu’on estima insultante pour Doc : Mack lui assena un direct dont on se souvient, dont on parle encore.
Doc n’arrivera que le lendemain matin… et découvrira son labo en très piteux état. Mais comme c’est un type sympa et compréhensif, une autre fête sera organisée, et celle-là sera grandiose !
Le week-end dernier, direction Courseulles où réside Dominique en semaine. La Normandie donc, près de Caen, au bord de la mer : il y a pire comme exil ! Martine, Patrice et Caro étaient là également, et on s’est fait une ballade à Honfleur, puis Deauville sur le retour, tout cela sous un très beau soleil, même si le vent rendait l’air encore un peu frais.
L’occasion de faire deux albums photos.
Très beau petit roman que celui-ci : je l’ai ouvert un dimanche matin, et ne l’ai refermé que deux heures plus tard, une fois terminé.
Monsieur Linh est un vieil homme, forcé de quitter son pays (sans doute le Vietnam) ravagé par la guerre, avec sa petite-fille Sang Diû qu’il tient fermement dans ses bras, seuls survivants de toute une famille. Arrivé dans le pays d’accueil, placé temporairement dans un dortoir, il se lie d’amitié avec un gros homme rencontré au hasard d’une promenade. Malgré la barrière de la langue, ils vont sympathiser et partager leurs solitudes respectives. Pas besoin de mots entre eux quand monsieur Linh montre l’horizon, et évoquer ainsi un lourd passé que le gros homme connaît pour y avoir fait la guerre, à une autre époque.
Le dénouement final vous surprendra probablement, même s’il éclaire certains doutes nés au cours de la lecture. L’histoire est pourtant racontée avec des mots simples, à travers les yeux du vieil homme… Je ne vous en dis pas plus !
Philippe Claudel est agrégé de français, écrivain et réalisateur, né en 1962. Il est maître de conférence à l’Université de Nancy. J’ai vu sur wikipedia qu’une adaptation au cinéma serait en préparation… je ne vois pas trop comment (ni d’ailleurs pourquoi) retranscrire cette belle histoire au cinéma.
Après Bruits du coeur, que j’avais beaucoup aimé, j’ai donc lu un deuxième roman de cet auteur danois. Si je n’ai pas été emporté par le ton du narrateur comme la première fois, c’est encore un bon roman que nous propose Jens Christian Grøndahl.
Il s’agit cette fois d’une femme de cinquante-six ans, avocate, dont la vie bien établie et sans histoire va soudain basculer : son mari la quitte pour une femme plus jeune, chose courante de nos jours. Irène Beckman prend la chose avec philosophie, se rendant également compte qu’elle ne restait avec son mari que par habitude, finalement. Va alors commencer une lente interrogation sur le sens de la vie : elle se revoit étudiante filant à Paris pour échapper à la vie embourgeoisée dans laquelle elle évoluait, sa découverte de la liberté… et ce qu’elle en a fait.
De plus sa mère, avec qui les échanges sont depuis longtemps superficiels, doit subir une opération et lui remet une lettre « au cas où… » ; la curiosité aidant (car l’opération se passe très bien, mais la lettre tout de même lue), son contenu va encore une fois bousculer l’univers d’Irène. Une autre occasion de réflexion profonde sur la vie, les relations humaines, la famille. Et sur le monde :
Et le monde, lui ? Il s’est perdu quelque part, au loin, à la télé, dans ce moment de flou où les pensées abandonnent face à l’infini du monde. Il s’est passé quelque chose pendant que nous vivions. Nous savons tant de choses sur le reste du monde, sur sa cruauté, sur ses abominations, nous sommes plus informés que jamais, mais cela a si peu d’importance. Nos soucis sont simplement une forme plus avancée de distraction. Nous confions la réalité aux autres. Comment faire autrement ? Nous ne pouvons pas nous-mêmes aller dans les Balkans et faire entendre raison aux meurtirers, n’est-ce pas ?
Comme Bruits du coeur, c’est très bien écrit. Les préoccupations de l’auteur à travers ces deux histoires sont finalement identiques, et sans doute celles de tout être humain qui s’arrête un peu, regarde autour de soi, et se demande le sens de tout cela. Personnellement, j’adore.
A travers ce petit roman, et sans avoir l’air d’y toucher, ce sont les heures sombres de l’occupation japonaise en Mandchourie qui sont évoquées. Vers les années 30, l’armée japonaise occupe le terrain, et le fanatisme envers l’empereur y est de rigueur chez les jeunes officiers.
Dans une petite ville, une jeune fille de seize ans, se rend souvent sur la « Place des Mille Vents » pour jouer au go, et se révèle intraitable avec ses adversaires… jusqu’au jour où un jeune inconnu lui tient tête. Nous allons suivre leurs destins croisés au long de 92 chapitres très courts… jusqu’au dénouement final.
L’écriture est simple et directe, et si elle manque de fluidité parfois, l’histoire de ces deux personnages que tout oppose, et qui vont se découvrir à travers le jeu de go, vous passionnera probablement.
Shan Sa est née à Pékin en 1972. Elle quitte la Chine en 1990 suite aux évènements de la place Tian An Men, s’installe en France et choisit la langue française pour écrire. La joueuse de go obtiendra le Goncourt des Lycéens en 2001.

(le Canard enchaîné – mercredi 07 avril 2010)