Premier livre d’Ella Maillart d’où je ressort déçu… Pourtant j’aime l’auteur et ses récits de voyage, j’adore l’Inde où j’ai fait mon premier grand voyage, et je n’ai rien contre les chats…
Mais là, j’ai trouvé un mélange des genres plutôt raté : le récit est centré sur sa chatte Ti-Puss et sa relation à elle, tout en suivant les préceptes de maîtres de méditation et de sagesse indiens qui prônent le détachement de soi et des choses matérielles de ce monde.
Or c’est un peu à l’inverse auquel nous assistons : elle croit voir en Ti-Puss l’expression de la sagesse qu’elle recherche désespérément en Inde. J’y vois plutôt un attachement et un amour plutôt égoïste, loin de « l’Amour » débarrassé du « Moi » individuel comme lui enseignent les sages… Et comme tout un chacun avec son animal domestique, elle lui attribue des qualités humaines : la route vers le détachement est encore longue !
De plus, le style est plutôt heurté, arrivant rarement à donner un tableau de son environnement, et c’est vraiment dommage, on est tout de même en Inde, où le dépaysement est omniprésent ! Les seuls passages fluides concernent Ti-Puss, et encore…
Dans son désir d’apprendre, elle vit avec les indiens, à l’écart des autres blancs (qui ne se mélangent pas), mais va tout de même régulièrement retrouver des amis européens manifestement fortunés, partant même faire une chasse au tigre ! Tout cela me paraît dès lors très confus.
Bref, vous l’aurez compris, très déçu par ce récit. C’est l’éternelle histoire du voyageur-écrivain ou de l’écrivain-voyageur. Ici, le voyageur écrit sans vraiment voyager, et donc échoue.
Autres livres d’Ella Maillart sur ce blog :
Ella Maillart (1903-1997), de nationalité suisse, est une voyageuse, écrivain et photographe. J’ai désormais lu ses principaux récits de voyage. Le meilleur est sans conteste « Oasis interdites », suivi par « La voie cruelle ». « Croisières et caravanes » est un résumé de sa vie, et peut être une porte d’entrée à son œuvre.