La fenêtre de KeepassXC sous Gnome Wayland

J’utilise KeepassXC pour gérer mes mots de passe, couplé avec KeepassDX sur le smartphone. Les deux applications ouvrent le même fichier, sur mon serveur Nextcloud. Tout va pour le mieux dans le meilleur du monde libre des mondes.

Sauf que sur le PC, et donc sous Gnome Wayland en ce qui me concerne, la fenêtre de l’application ne s’affichait pas correctement : aucune bordure, et la barre de titre ne respectait pas le style de Gnome.

Cela faisait un bout de temps que je traînais ce problème, je croyais que c’était un bug de KeepassXC avec ma version récente de Gnome (Debian SID, environnement Qt, GTK, Adwaita, que sais-je…). J’avais accepté de vivre avec ce problème ! 😥

Ce matin, j’ai même testé le nouveau Proton Pass pour voir ce que cela donnait, afin d’éventuellement changer d’application et retrouver un fenêtrage homagène. Mais bon, je l’ai vite désinstallé quand j’ai vu que pour créer plusieurs coffre-forts, il fallait passer à la version payante. Beau produit d’appel, certes, mais en général je n’aime pas trop ces applications soi-disant gratuites, mais aux fonctionnalités volontairement limitées pour vous faire passer à la version payante quand vous voulez utiliser autre chose que les fonctionnalités de base.

Je me suis alors penché pour de bon sur ce problème : en fait, KeepassXC est une application Qt, et les fenêtres de ce type d’application n’ont par défaut pas de bordure sous Gnome Wayland (au moins sous Debian). Il y a plusieurs façons de corriger ce problème.

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Le Patriote – Pearl Buck

Pearl Buck toujours, je m’étais fait une petite liste de romans à lire, voici l’avant-dernier. L’idée c’était de passer à d’autres romans, quitter la vie de paysans chinois d’avant Mao pour aller vers des romans parlant de la révolution communiste.

Et celui-ci est assez intéressant, qui aborde plutôt le conflit chino-japonais d’ailleurs, avec Tchang Kaï-chek et son armée nationale d’un côté, et les révolutionnaires communistes de l’autre.

I-wan est le fils d’un riche banquier à Shanghai, et se lie à En-lan, un jeune étudiant, leader charismatique d’un mouvement clandestin, révolutionnaire et communiste. Ils militent activement ensemble et préparent l’arrivée de Tchang Kaï-chek, le grand chef de l’armée révolutionnaire. Mais ce dernier va tourner sa veste, préférant une alliance politique avec les occidentaux et les banquiers chinois, allant même jusqu’à exterminer les communistes (massacre de Shanghai). I-wan ne doit son salut qu’à son père, et doit s’exiler du jour au lendemain au Japon.

Il va y rester plusieurs années, s’y marier et avoir deux fils. Il découvre la culture japonaise et ses différences avec la sienne : leurs coutumes omniprésentes, les traditions ancestrales auprès desquelles l’individu n’existe pas, leur soumission totale à l’empereur, leur éducation très stricte, mais aussi la sophistication de leur jardins et leur amour de la beauté, leur acceptation du destin lors d’un tsunami… I-wan mettra longtemps à comprendre Tama, sa femme, et son étrange mélange d’acceptation des coutumes tout en se revendiquant « mobo », c’est-à-dire moderne.

Pendant tout ce temps, I-wan est tenu à l’écart de ce qui se passe entre les deux pays, même s’il sait que la situation est tendue depuis longtemps, le Japon occupant la Mandchourie. Il a du fuir son pays et abandonner son idéal révolutionnaire, et a choisi de se consacrer à son bonheur personnel, à se construire un nid familial où il pourra vivre heureux. Mais la guerre entre les deux nations va remettre en cause ce fragile équilibre, et il va devoir retourner en Chine pour défendre son pays, ce que Tama comprend parfaitement : cela fait partie de son devoir, comme le sien est de servir son mari.

I-wan va rencontrer Tchang Kaï-chek, et lui servir de messager grâce à son passé communiste. Il est envoyé dans les provinces du Nord-Ouest, là où les armées communistes se sont réfugiées, pour leur proposer une alliance contre l’envahisseur. Et y retrouver avec surprise En-lan, devenu l’un de leurs chefs.

Très bon roman, même si comme à son habitude Pearl Buck reste à la hauteur de ses personnages. I-wan est parfois très indécis et contradictoire entre son amour pour Tama et son sentiment d’être chinois, et il y a quelques longueurs sur le sujet. Mais on devine bien le Japon aux ambitions hégémoniques, plus développée que son voisin, la Chine, qui n’est pas encore vraiment unifiée (entre ses seigneurs de guerre, les communistes et l’armée nationale révolutionnaire), mais qui va justement le devenir en luttant contre l’envahisseur nippon.

Pearl Buck (1892-1973) est une femme de lettres américaine et a obtenu le prix Nobel de littérature en 1938. Elle n’a que 3 mois quand ses parents missionnaires partent pour la Chine. Ce n’est qu’à 17 ans qu’elle revient aux États-Unis suivre ses études universitaires, avant de vite retourner Chine où elle épousera un missionnaire agronome, dont elle divorcera peu après être revenue aux États-Unis en 1933. Première femme lauréate du prix Pulitzer qu’elle obtient en 1932. Elle adoptera sept enfants et aura combattu toute sa vie les injustices, défendu les minorités ainsi que les droits des femmes.

Homepage, pour un beau tableau de bord (dashboard)

C’est sur une discussion reddit que j’ai vu une belle image de « dashboard », et renseignements pris, il s’agissait de Homepage. Cela m’a paru sympa, et pratique pour avoir une vue globale des différents services/applications qui tournent sur mon réseau local et/ou sur mon hébergeur.

Disponible en container Docker (mais aussi pour Unraid ou Kubernetes), Homepage est facile à installer. Il suffit ensuite d’y déclarer ses services, avec pas mal de choses bien pensées qui facilitent leur supervision : que ce soit un container Docker, ou une application pour laquelle un widget est disponible (une centaine d’applications sont listées). Si aucune de ces deux conditions ne sont réunies, il sera toujours possible d’afficher un simple lien et la disponibilité du service.

On peut aussi y ajouter de simples liens vers des sites de son choix via le fichier bookmarks.yalm, une barre de recherche pointant sur le moteur de son choix, ou encore les ressources de la machine (cpu, mémoire, disk). Bref, de quoi se configurer un beau tableau de bord !

Une fois installé et configuré, cela peut donner un truc comme ça :

Voyons ça de plus près…

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Pivoine – Pearl Buck

Je continue avec Pearl Buck et ce roman un peu différent de ceux lus précédemment.

L’histoire se passe au début du XXème siècle dans une famille juive, installée dans une ville au nord de la Chine d’avant Mao. Ezra, le père de famille, est un riche commerçant et ne s’occupe pas trop de la religion (sa mère est chinoise) alors que sa femme est très pieuse et très attachée aux nombreux rites de la religion juive, jusqu’à rêver d’un retour sur la terre promise. Ils ont un fils David, porteur de tous leurs espoirs.

C’est cet aspect qui est très intéressant et parfaitement traité. Contrairement à l’Europe, les juifs ne sont en aucune manière ostracisés ou persécutés en Chine, et pour Mme Ezra, le danger est plutôt dans la perte de leur identité juive (le peuple élu) et de se retrouver absorbé par la culture chinoise, eux si accueillants et toujours prompts à profiter des plaisirs de la vie, ou à offrir une de leurs filles en mariage au fils de ce riche commerçant.

Pivoine est une jeune esclave de deux ans la cadette de David, achetée très jeune pour servir le jeune maître. Enfants, ils ont tous les deux développés une relation d’amitié profonde, mais en grandissant, les choses changent, et Pivoine doit désormais garder ses distances. Bien qu’éprouvant un amour sans faille pour David, elle est capable de se sacrifier et ne penser qu’à son bonheur à lui… encore que le conseil d’une vieille servante la fait réfléchir :

Qu’avait donc dit Wang Ma ? « Obéir… obéir… et faire ce qu’on veut. Les deux choses s’accordent parfaitement, – si on est habile. » Étranges paroles, pleines de sagesse ! Pivoine y réfléchit et leur sens pénétra graduellement, comme un métal précieux, dans les eaux profondes de son âme. Tout à coup, elle se sourit si bien que deux fossettes se mirent à danser sur ses joues.

Mme Ezra va tout faire pour que David se marie avec Leah, la fille du rabbin, et Pivoine se désespère. La vieille servante lui explique alors :

Pivoine joignit les mains sur ses genoux.
— La vie, dit-elle en détachant les mots, est-elle triste ou gaie ?
D’après son expression, son sérieux, Wang Ma parut comprendre la question de Pivoine.
— Au fond ? demanda-t-elle.
— Au fond, répondit Pivoine.
Wang Ma, l’air grave, ne manifesta ni surprise ni ahurissement.
— La vie est triste, dit-elle, d’une voix nette et décidée.
— Nous ne pouvons donc pas nous attendre à du bonheur ? demanda Pivoine, songeuse.
— Certainement pas, répondit Wang Ma avec assurance.
— Vous dites cela d’une manière si enjouée !
Le ton de Pivoine était lamentable, et elle se mit à pleurer.
— Tu ne seras heureuse que lorsque tu auras compris que la vie est triste, déclara Wang Ma. Regarde-moi, Petite Sœur. Que de rêves j’ai faits, que d’espoirs, avant d’avoir compris que la vie est triste ! Après cela j’ai cessé de rêver, je n’espérais plus. Maintenant les bonnes choses qui m’arrivent me rendent souvent heureuse. Je ne m’attends à rien, alors tout m’est une joie. (Wang Ma cracha habilement dans la cour, par l’ouverture de la porte.) Ah ! oui, fit-elle d’un ton réconfortant, la vie est triste, résigne-toi à cela.
— Merci, fit doucement Pivoine (et elle s’essuya les yeux).
Elles restèrent assises toutes les deux un moment, plongées dans leurs réflexions. Puis Wang Ma se mit à parler très affectueusement :
— Tu dois penser à toi, Pivoine. Si tu désires passer tes années dans cette maison, cherche à savoir qui sera la femme de notre Jeune Maître. Qu’il le veuille ou non, l’épouse d’un homme le dirige. Elle a le pouvoir, parce qu’elle a sa place dans le lit ; choisis donc la femme de David.
— Moi ! s’écria Pivoine.

Pivoine va alors œuvrer dans l’ombre pour contrecarrer ce projet, persuadée que David ne serait alors pas heureux. Quitte à lui trouver une autre femme. Puis les choses vont tourner au drame…

Roman plaisant, où l’on découvre un peu de la vie quotidienne dans une ville chinoise prospère de cette époque, dans une période sans guerre ni famine. La beauté de Pivoine finira par lui attirer des ennuis, et elle ne devra son salut qu’en se réfugiant dans un monastère bouddhiste. Son personnage, d’une beauté et d’une intelligence rare, acceptant sa condition d’esclave sans pour autant renoncer à ses espoirs, est magnifique.

Pearl Buck (1892-1973) est une femme de lettres américaine et a obtenu le prix Nobel de littérature en 1938. Elle n’a que 3 mois quand ses parents missionnaires partent pour la Chine. Ce n’est qu’à 17 ans qu’elle revient aux États-Unis suivre ses études universitaires, avant de vite retourner Chine où elle épousera un missionnaire agronome, dont elle divorcera peu après être revenue aux États-Unis en 1933. Première femme lauréate du prix Pulitzer qu’elle obtient en 1932. Elle adoptera sept enfants et aura combattu toute sa vie les injustices, défendu les minorités ainsi que les droits des femmes.

Dockge – Gestion des containers Docker

Je suis tombé sur cet outil un peu par hasard, et comme je n’étais pas satisfait des possibilités offertes par les interfaces de OMV7 ou de Portainer, j’ai testé (et adopté) Dockge.

Dockge est un gestionnaire de stack Docker, orienté Docker Compose (fichier compose.yaml). En gros, cela permet de configurer plusieurs containers dans un seul fichier, comme j’ai du le faire pour Nextcloud (qui utilise Nextcloud, une base de données Mariadb et un serveur proxy Swag, voir cet article).

Quand on utilise des containers simples (une application pour un container), ce n’est pas forcément utile d’utiliser Docker Compose, un simple script avec une commande docker run suffit, comme je l’ai fait pour mes autres services (plex, qbittorrent). Mais rien ne l’empêche non plus.

Et du coup, j’ai tout passé sous Dockge, car son interface est à la fois simple et complète : on peut arrêter, redémarrer, voir les logs, accéder au shell, éditer le fichier compose.yaml, et même (last but not least) effectuer une mise à jour ! 😎

Voilà comment je l’ai installé et configuré.

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Trilogie « La terre chinoise » – Pearl Buck

Je continue la découverte de Pearl Buck avec une trilogie nommée « La Terre chinoise », dont le premier tome valut à l’auteur le prix Pulitzer.

Comme à son habitude, l’auteur nous raconte les choses simplement, décrivant le quotidien des paysans et ce à quoi ils font face, quelles coutumes régissent leur vie, les sécheresses ou inondations (provoquant la famine) auxquelles ils doivent faire face etc… Même si une révolution est évoquée et finit par se produire, n’attendez aucune grande explication théorique sur le sujet ou son contexte : seul sera évoqué ce qu’elle produit directement sur les personnages du roman.

Ici, on va suivre d’abord Wang Lung un paysan qui va peu à peu s’élever socialement mais en gardant les pieds sur terre. Ses enfants, éduqués, auront déjà d’autres ambitions que de travailler la terre. La troisième génération verra la révolution arriver et renverser l’ordre ancestral qui régissait toute la vie des enfants (mariage, travail), ces derniers devant obéissance à leurs parents sans autre choix que celui de disparaître. C’est le thème principal de cette trilogie, le passage du monde ancien à un monde nouveau, amené par une révolution vécue du terrain, c’est-à-dire qu’elle ne change pas grand chose pour les pauvres malgré les grandes promesses d’un monde nouveau…

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La Mère – Pearl Buck

C’est lors d’un dîner avec des amis que j’ai entendu parler de Pearl Buck. Le frère d’une amie, qui vit en Asie depuis toujours, après avoir étudié les langues orientales, racontait qu’adolescent, c’est la lecture de Pearl Buck qui avait été le déclencheur de son amour pour l’Asie, et particulièrement le fait qu’elle parlait des « petites gens », des paysans, des gens du peuple.

Cela m’a donné envie de lire ses romans pour voir de quoi il retourne, avec cette autrice américaine fille de missionnaires qui appris le chinois avant l’anglais, et qui vécu toute son enfance et son adolescence immergée dans la culture chinoise.

Dans une préface (pas celle de ce livre, mais le suivant que je lis actuellement), son œuvre est bien décrite :

Le roman chinois fut abandonné au peuple. Il fallait que le narrateur se fasse comprendre d’auditeurs ignorants, et pour cela être direct, simple, s’attacher à bien caractériser les personnages, à respecter la vie et la vraisemblance. Il ne s’agissait surtout pas de briller par érudition. […] De sa connaissance approfondie du roman chinois, Pearl Buck a surtout tiré des leçons d’humanité, de dévouement à la cause de la vie. Elle ne se pose pas en génie unique mais en vivant témoin. « C’est dans cette tradition populaire du roman que je suis née, c’est à travers elle que je suis devenue écrivain. Mon ambition, en conséquence, n’est pas tournée vers les belles lettres et les grâces du style. » Son énergie créatrice s’exerce dans le sens de la vie, d’encore plus de vie, c’est une énergie à la fois physique et spirituelle qui engage tout l’être et l’entraîne. Le romancier n’est que l’interprète de la vie telle qu’il la ressent en lui et autour de lui. Le critère de valeur du roman, c’est le poids de vie qu’il contient. Il est fait pour la rue, pour la place publique, pour tout le monde. Pearl Buck est entrée dans la littérature de plain-pied, sans aucun piédestal, et en visant le grand nombre, non pour être « best-seller », mais pour communiquer avec les gens. Or elle a réussi au-delà de toute espérance.

Et c’est bien le cas pour ce roman, l’histoire toute simple d’une mère, dont on ne saura même pas le nom, qui traverse la vie et ses vicissitudes sans jamais renoncer ou baisser les bras. Ce ne sont pourtant pas les épreuves qui vont l’épargner, à commencer par son mari qui disparaît du jour au lendemain car la vie aux champs est trop dure. On la suivra jusqu’à sa vieillesse, avec un magnifique message final, vrai hymne à la vie comme expliqué ci-dessus.

Pearl Buck (1892-1973) est une femme de lettres américaine et a obtenu le prix Nobel de littérature en 1938. Elle n’a que 3 mois quand ses parents missionnaires partent pour la Chine. Ce n’est qu’à 17 ans qu’elle revient aux États-Unis suivre ses études universitaires, avant de vite retourner Chine où elle épousera un missionnaire agronome, dont elle divorcera peu après être revenue aux États-Unis en 1933. Première femme lauréate du prix Pulitzer qu’elle obtient en 1932. Elle adoptera sept enfants et aura combattu toute sa vie les injustices, défendu les minorités ainsi que les droits des femmes.

Oh, Hippie days ! – Alain Dister

C’est sur FC que j’ai entendu une interview de Alain Dister, où il raconte comment en 1966 il part pour l’Amérique, terre de toutes les utopies, et découvre les débuts du mouvement hippie à San Francisco, alors que les États-Unis s’engagent massivement au Vietnam.

Cela m’a donné envie de lire son livre, écrit comme un journal, presque au jour le jour, racontant ses trois voyages successifs : un premier de 3 mois en 1966, où il découvre le début du mouvement à San Francisco, pour y revenir l’année suivante, le carcan sociétal en France lui pesant définitivement trop (nous sommes avant mai 68). Il y restera pratiquement un an. Enfin, Il y fera un dernier séjour six mois plus tard (et pour 6 mois), qui annonce la fin du mouvement, et dont il peut s’estimer heureux d’être revenu « intact », à lire son récit.

Voyons tout ça de plus près, avec en bonus en fin d’article une idée de Playlist (audio) inspirée des titre de morceaux cités dans le livre.

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Là où chantent les écrevisses – Delia Owens

C’est ma sœur Dominique qui m’a ardemment conseillé ce bouquin alors qu’elle n’en était qu’à la moitié de sa lecture.

Je confirme donc que la première partie est bonne, on suit les aventures de cette jeune fille à peine adolescente qui se retrouve à vivre seule dans les marais, abandonnée petit à petit par sa famille, quelque part en Caroline du Nord. Kya va développer une vie en harmonie avec cette nature d’une diversité sans fin : les oiseaux, les insectes, les coquillages, les poissons… Le village d’à côté la rejette, à commencer par l’école, elle est devenue « la fille des marais », et cela lui convient très bien finalement. Cette partie est très bien rendue et très prenante.

En parallèle à ce récit mais quelques années plus tard (on passe de chapitre en chapitre d’une histoire à l’autre), le corps d’un jeune homme est retrouvé dans le village, déclenchant une enquête policière, conduite tout en douceur par la police locale, pleine de bon sens, et se satisfaisant de peu de preuves. L’autre partie de l’histoire fait soudainement un bond en avant pour se synchroniser, Kya a dès lors 22 ans, est devenue une belle jeune femme qui fait tourner le cœur des hommes, et va vite devenir la coupable idéale. L’histoire perd beaucoup de son intérêt à ce moment là je trouve, l’auteur perd le charme de son récit, et peine à passer à une histoire policière qui devient vite ennuyeuse (même si je m’en veux de ne pas avoir deviné qui était le coupable et surtout pour quelles raisons, car après coup, cela parait évident).

Bon roman tout de même, dont un film a été tiré : « Where the crawdads sing ». Il retranscrit bien la partie enquête, mais loupe totalement le côté symbiose avec la nature (en fait, il n’essaie même pas). J’aurai tout de même appris comment on dit écrevisse en anglais ! 😉

Delia Owens est une écrivaine et une zoologiste américaine née en 1949. Il s’agit son premier roman.

Harry Bosch – Michael Connelly

Vers la fin de mon voyage en Asie, j’ai attaqué le cycle Harry Bosch (Hieronymus Bosch pour être précis, comme le peintre), dans l’ordre chronologique s’il vous plaît. J’en ai poursuivi la lecture une fois revenu, et je viens juste d’arrêter hier : treize romans lus, soit à peu près la moitié de la totalité des romans (25).

Bosch est un flic de L.A., ancien du Vietnam (il était un « rat de tunnels », membre d’une unité chargée de nettoyer les tunnels creusés par les Vietcongs, dire que je lisais ça en étant au Vietnam !). Il se sent investi d’une mission quand il pourchasse les criminels, et y consacre tout son temps, se révélant incapable d’établir une véritable relation sentimentale avec les quelques femmes avec qui il a une aventure. Ces dernières devinent vite son côté obsessionnel et individualiste. Il a une tendance certaine à n’en faire qu’à sa tête, se fier à son intuition et à ses capacités d’analyse, par ailleurs toutes deux excellentes, lui permettant de résoudre ses enquêtes. On de demande quand même quand est-ce qu’il dort… 😉

Ses relations avec la hiérarchie sont pour le moins tendues, et il est parfois l’objet d’une enquête des services internes. L’auteur dresse d’ailleurs un portrait assez critique de la police de L.A. : corruption, carriérisme, politique… quand ils ne sont pas carrément les meurtriers de l’enquête en cours. Bref, tous des empêcheurs de tourner en rond dans le meilleur des cas pour Harry Bosch, qui ne fait de toutes façons confiance à personne.

L’autre personnage des romans, c’est la ville de Los Angeles, la ville de tous les espoirs mais aussi de tous les périls. La violence policière et les émeutes suivant l’affaire Rodney King sont en référence constante et ont marqué la ville… Mais il y a aussi sa pollution, ses bons restos, sans oublier ses embouteillages qui n’auront plus de secrets pour vous, Bosch étant passé maître dans l’art de les contourner !

Au final, de bons romans policiers, avec de bonnes intrigues, et dont on tourne les pages sans avoir vraiment envie d’arrêter. En ayant lu treize à la suite, le personnage de Bosch a fini tout de même par me taper sur le système, son côté « je suis investi d’une mission, je n’en fait qu’à ma tête et je ne respecte rien ni personne » le rendant assez imbuvable.

Voilà les titres que j’ai lu à la suite :

  • Les Égouts de Los Angeles, 1993
  • La Glace noire, 1995
  • La Blonde en béton, 1996
  • Le Dernier Coyote, 1999
  • Le Cadavre dans la Rolls, 1998
  • L’Envol des anges, 2000
  • L’Oiseau des ténèbres, 2001
  • Wonderland Avenue, 2002
  • Lumière morte, 2003
  • Los Angeles River, 2004
  • Deuil interdit, 2005
  • Echo Park, 2007
  • A genoux, 2008

Bon, il était grand temps de faire une pause, et de revenir à des romans disons plus littéraires… 😉

Michael Connelly, né en 1956, est l’un des principaux auteurs américains de romans policiers. Il est assez prolifique. Les romans mettant en scène Harry Bosch ont été portés à l’écran dans une série TV éponyme (7 saisons). Une autre série existe depuis 2022 sur Amazon, « Bosch: Legacy » (2 saisons à ce jour).

Côté cinéma, il y a « Créance de sang » avec Clint Eastwood mettant en scène Terry Mc Caleb, un ancien agent du FBI. On peut voir un autre personnage du même auteur, Michael Haller, avocat et demi-frère de Bosch, dans « La défense Lincoln », avec Matthew McConaughey (excellent film !).

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