Alabama 1963 – Ludovic Manchette, Christian Niemiec

Je ne sais plus trop comment je suis arrivé à lire ce bouquin : c’est sans doute le patronyme « Manchette » qui m’a fait de l’œil, mais hélas aucun rapport avec Jean-Patrick ! 🙁 Ajouter à cela quelques bonnes critiques, et voilà !

Hélas, ce roman est d’une nullité incroyable. Aucun style pour commencer, des chapitres d’une page ou deux, beaucoup de dialogues convenus et sans intérêt, des personnages caricaturaux, une histoire bâclée, tout est réuni (et réussi) pour un véritable navet. Pas la peine de se mettre à quatre mains pour écrire un truc pareil !

C’est donc un polar, avec un détective privé. Mais ce dernier est ivre tous les soirs, et décuite dans la journée, tout juste capable de marcher quelques pas sans trébucher, mais pas de conduire son véhicule, et encore moins une enquête, ce qui est tout de même gênant ! On s’en remettra donc à une voyante pour identifier le coupable, à la fin du bouquin ; c’est pratique, en quelques pages, l’affaire est bouclée.

Le racisme ambiant (à priori un sujet intéressant), est traité ici de façon caricaturale, jusqu’à saturation… C’est apparemment la grande révélation du livre : dans les années 60, en Alabama, le racisme et la ségrégation existaient ! 💡

Si j’en crois la page Biographie des auteurs du site de leur maison d’édition « Editis – cherche midi » :

Ludovic Manchette et Christian Niemiec ont remporté une dizaine de prix littéraires pour leur premier roman.

On recherche toujours les prix en question, une récompense est offerte à celui qui pourra fournir des informations à ce sujet ! 😆

Jean Jaurès – Gilles Candar, Vincent Duclert

C’est par ma sœur Dominique que j’en suis arrivé à lire cette biographie de Jean Jaurès. Elle était curieuse de mieux connaître la vie de ce grand personnage de l’histoire, et comme j’étais de mon côté plongé dans cette période d’avant-guerre (U.S.A., Les raisins de la colère) je me suis dit que ça tombait bien de voir cette fois le côté français de ce début de XXe siècle.

Et cette biographie commence par les derniers jours de Jaurès, occupé à se battre jusqu’au bout pour la paix et contre la guerre qui arrive. Il est assassiné le 31 juillet 1914, et la première guerre mondiale est déclarée le lendemain !

La faute au gouvernement français qui n’a pas essayé de convaincre la Russie, et aux allemands qui n’ont pas voulu raisonner l’Empire austro-hongrois malgré les concessions faites par la Serbie (guerre des Balkans). Bref les Empires étaient à l’œuvre, et les alliances prisonnières d’une diplomatie secrète. Exactement ce que dénonçait et craignait Jaurès.

Fait incroyable, son assassin Raoul Villain sera emprisonné pendant toute la durée de la guerre, puis jugé en 1919 dans un contexte de ferveur nationaliste. Non seulement il sera acquitté mais en plus honoré d’être un bon patriote par le président de la Cour ! On mesure là l’idéalisme de Jaurès ! 😕

Écrit par des historiens, cette biographie (plutôt pro-Jaurès me semble-t-il) est très détaillée et un peu fastidieuse à lire, j’ai du m’accrocher pour arriver au bout ! Particulièrement toute la partie purement politique, sa vie de député… Les parties plus intéressantes sont, en dehors de son assassinat, celle sur l’affaire Dreyfus bien sûr, mais aussi celle concernant « L’Armée nouvelle », qui nous offre une synthèse de sa pensée sociale et économique.

À son actif, on peut lister sa défense constante de la République (encore jeune et fragile), ses combats pour la laïcité, la Séparation de l’Église et de l’État (1905), l’école publique, la justice sociale, la retraite ouvrière, le droit de grève des fonctionnaires, l’impôt sur le revenu (1914), et la lutte pour l’abolition de la peine de mort.

Il était aussi profondément anti-capitaliste, pour le collectivisme et contre la propriété industrielle, prônant la nationalisation des grandes entreprises. Lors de l’affaire Dreyfus, il mettra un peu de temps à se ranger du côté des « dreyfusards »… Il n’a par ailleurs jamais exercé de responsabilités gouvernementales.

Mais reprenons la biographie depuis le début :

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Retour à LineageOS for microG après /e/OS

L’été dernier, je passais à /e/OS, après avoir vu que mon smartphone était supporté. J’en étais plutôt satisfait, malgré quelques petits défauts mineurs avec lesquels je vivais très bien.

Et puis la dernière mise à jour (v0.23q) a achevé de me décider à revenir à Lineage for microG, c’est-à-dire à la ROM sur laquelle /e/OS est basée.

Lors de cette dernière mise à jour, j’ai rencontré un problème avec le nouveau magasin d’application, j’ai nommé App Lounge, qui ne marchait plus :

Rien ne s’affiche au démarrage, et un message d’erreur apparaît en allant sur « Paramètres ».

J’ai fini par me rendre compte que c’était mon DNS (Pi-Hole) qui bloquait deux requêtes vers les serveurs Google :

  • clients3.google.com
  • android.clients.google.com

Quelle surprise pour un fork d’Android dont la première revendication est de se débarrasser de Google ! J’étais vraiment surpris et déçu de constater cela, et surtout sans trouver la moindre trace de cette information nulle part. La présence de cette nouvelle application n’était même pas mentionnée dans les Release Notes ! 😡

La raison en est assez simple finalement : auparavant, les applications du App Store venaient de cleanapk.org, dont les applications venaient en partie de Google Play Store, de façon anonyme, avec les mêmes signatures, bien que personne à /e/OS ne le reconnaisse officiellement.

J’avais déjà rencontré plusieurs fois des problèmes de décalage de mise à jour sur ce store, avec par exemple Signal, qui m’indiquait que ma version allait bientôt ne plus fonctionner si je ne la mettais pas à jour, ou encore avec NewPipe, qui ne fonctionnait plus alors qu’une nouvelle version fonctionnelle était disponible depuis plusieurs jours.

Donc voilà, j’imagine que leur bidouille avec cleanapk posant trop de problèmes, ils ont refait leur App Store, et App Lounge fait désormais ses requêtes directement sur le Play Store de Google. Je veux bien comprendre que pour la majorité des utilisateurs, cela va leur simplifier la vie. De mon côté, je n’utilise à quelques exceptions prêt que des applications disponibles dans F-Droid, je préférerai utiliser ce dernier et oublier Google. Pour les quelques applis faisant exception, je peux très bien installer les autres via le fichier .apk, et cette solution me conviendrait beaucoup mieux. Voir d’ailleurs enfin d’article Molly, un fork de Signal, ce qui me fait une application de moins à gérer à la main.

Ce qui ne me plaît pas, c’est essentiellement le manque d’information. Aucun document ne parle de ce changement, et le sujet que j’ai créé sur leur forum n’a généré aucune explication de fond de leur part. J’imagine qu’ils tout simplement pas le temps ni les ressources de faire toute cette partie de documentation/information. Mais c’est tout de même gênant, et rend une image négative du projet.

Les problèmes

Il y a d’autres raisons qui m’ont poussé à revenir à LineageOS with microG, principalement liées à la mise à jour d’applications justement.

  • Ce problème de décalage de versions disponibles dont j’ai parlé précédemment. Bon, il est peut-être réglé avec le nouveau App Lounge ?
  • Les mises à jour automatiques : avec LineageOS with microG, le magasin F-Droid est pré-installé avec les « Privileged Extensions », ce qui permet la mise à jour automatique des applications, on est juste informé que telle appli a été mise à jour, c’est très pratique. J’ai eu beau installer le magasin F-Droid sur /e/OS, je n’ai pas réussi à mettre ceci en place.
  • Les mise à jour manuelles : et donc avec /e/OS, lorsque l’on reçoit une notification pour signaler que des applications peuvent être mises à jour, il faut le faire manuellement pour chaque application de la liste. C’est assez fastidieux à la longue.
  • Si vous avez des applications installées manuellement en dehors de leur store (via l’apk), /e/OS vous propose aussi la mise à jour, quitte à échouer. C’était le cas avec FairEmail, application que j’ai achetée pour bénéficier de toutes les options, et installé via l’apk du dépôt Github (je recevais les màj directement par ce biais). À chaque notification, FairEmail était dans la liste, et la màj échouait systématiquement.

Il y a aussi le BLISSLauncher, leur interface développée spécifiquement. Elle est intéressante, mais très peu adaptable : j’en parlais déjà dans mon premier article, j’ai immédiatement du installer un autre lanceur. Un article mentionnait à l’époque que tout cela allait être revu et plus de choix laissés à l’utilisateur : de belles promesses, près d’un an après, on attend toujours.

Sans oublier les applications libres comme K9-Mail, qu’ils modifient pour l’adapter à leur éco-système, mais en créant de nouveaux bugs inexistants dans la version source. C’est comme ça que je suis arrivé à FairEmail, qui est pas mal du tout.

Leur moteur de recherche n’a pas l’air d’être très fiable non plus, enfin je n’ai pas fait de tests récents, j’étais vite retourné à DuckDuckGo.

Molly

J’ai donc tout réinstallé, c’est toujours bien de repartir de zéro de temps en temps. J’en ai profité pour installer Molly au lieu de Signal : c’est un fork open-source dont on peut ajouter le dépot dans F-Droid. Aussitôt dit, aussitôt fait, et pour l’instant ça a l’air de très bien fonctionner, même si je n’ai pas encore testé les appels.

Conclusion

/e/OS est un beau projet, mais qui avance très lentement. Ayant ma propre instance Nextcloud, j’utilisais très peu les services offerts. Tout cela fait que je n’ai pas vraiment besoin de ce qu’ils apportent avec leur éco-système.

/e/OS pourrait idéalement laisser le choix à l’utilisateur de son magasin d’application lors de l’installation (F-Droid ou App Lounge ?). Mais inutile de rêver, à l’allure où le projet se développe, et vu le côté unilatéral des décisions prises en l’absence de toute explication, ce n’est ni pour demain, ni pour plus tard. C’est la principale raison de mon changement, ce manque de communication, d’information et de discussion.

Enfin, petit détail que j’ai été bien content de retrouver sur LineageOS : quand je lis un article sur le smartphone, et que la luminosité commence à baisser, cela signifie que la mise en veille ne va pas tarder, et qu’il faut réactiver l’écran pour éviter l’écran noir. Il arrive parfois que l’on loupe ce « refresh » d’une ou deux secondes : et bien dans ce cas, LineageOS rallume l’écran ! Mais pas /e/OS… 😎

Anéantir – Michel Houellebecq

J’ai vu par hasard ce livre dans les nouveautés de la médiathèque, je l’ai réservé, et comme il était encore à l’étape « protection & couverture », je dois être le premier à l’avoir obtenu quand il a été prêt. 😎

Dès le premier paragraphe, les mots « célibataire » et « mort » sont prononcés, c’est donc bien du Houellebecq ! Le mot sexe ne tardera pas, rassurez-vous !

Trêve de plaisanterie, que vaut ce dernier opus de notre écrivain-provocateur en chef ? Franchement, je n’ai pas été enthousiasmé, Houellebecq semble pourtant un peu apaisé, et plus préoccupé par la mort que par le sexe. Une nouvelle obsession, on vieillit tous, n’est-ce pas ?

Malgré de bons passages, où l’on est emporté par le récit et l’écriture toujours fluide, c’est l’histoire qui pêche, qui manque singulièrement de lien : mais de quoi l’auteur nous parle-t-il vraiment ? quel est le sujet ? plutôt qu' »Anéantir », « Dispersion » aurait été un bon titre.

Car cela commence comme un roman d’espionnage, avec un groupe terroriste très mystérieux (et qui le restera), utilisant des techniques informatiques jamais vues (et l’on n’en saura pas plus), publiant des textes à l’alphabet inconnu (il l’est toujours), provoquant des attentats extrêmement sophistiqués (ou alors de simples incendies), etc… Cette histoire occupe une bonne partie du roman, pour finalement disparaître.

Ensuite je n’ai pas compris pourquoi un groupe d’extrême-droite anti-euthanasie va libérer le père de Paul ? L’auteur semble mélanger allègrement euthanasie et maltraitance hospitalière, et toute cette partie semble surgie de nulle part, peut-être l’envie de dire du bien de l’extrême-droite et soigner son côté provoc ? Et s’il évoque (brièvement) le problème des EHPAD, c’est loin d’être développé comme il le faudrait.

La mini-intrigue politique en toile de fond n’a pas grand intérêt, même si l’on peut facilement imaginer qui est le président et qui est le ministre des finances (indice : il s’appelle Bruno) : mais encore une fois, cela n’a aucun intérêt. Reste le choix final de Paul, que l’on comprend assez facilement.

Le problème de la fin de vie serait donc le thème du roman, la possibilité de l’euthanasie étant rejetée sans plus d’explications, mais le choix de refuser de vivre à tout prix étant lui validé. Débrouillez-vous avec ça !

Une fois le livre refermé, je me disais que Houellebecq a peut-être déjà dit ce qu’il avait à dire. Désormais il se répète, et est moins percutant dans ses analyses sociologiques (on est loin des particules élémentaires !). Il y a tout de même de bonnes pages : toute l’histoire familiale de Paul, malgré ses quelques incohérences, est agréable à lire, et aurait suffit à faire un excellent roman.

Autres romans du même auteur sur ce blog :

Michel Houellebecq, (né Michel Thomas à La Réunion en 1956), est l’un des auteurs contemporains de la langue française les plus connus et traduits dans le monde. Révélé par « Extension du domaine de la lutte » (1994) et surtout « Les particules élémentaires » (1998). Élevé d’abord par ses grands-parents maternels en Algérie, il est confié à six ans à sa grand-mère paternelle Henriette, communiste, dont il adoptera le nom de jeune fille comme patronyme.

Matrix

Je me suis refait la trilogie avant de voir le numéro 4… car après, cela n’aurait plus été une trilogie ! 🙄 La sortie de premier avait à l’époque été un vrai succès, et j’avais bien sûr installé la mise en veille de l’écran sur mon PC.

Alors Matrix a-t-il bien vieilli vingt plus tard ? Et sortir un quatrième épisode après si longtemps est-il justifié ? Voilà mon ressenti après ce visionnage :

The Matrix (1999) : très bien, bons effets spéciaux (le fameux « bullett time »), et surtout bon scénario entre un monde réel et un monde artificiel dans lequel l’humanité serait plongée, et contrôlé par les machines. Mais un choix est possible (pilule bleue ou rouge ?) pour reprendre son destin en main (le libre-arbitre ?). Vaste question philosophique remise au goût du jour avec beaucoup de talent. Ce premier film se justifie en lui-même sans besoin d’une suite.

Matrix Reloaded (2003) : Très moyen, beaucoup de courses poursuites, de combats sans fins, de milliers de balles tirées à bout portant sans même effleurer l’adversaire… Le scénario assez bidon, on ne sait plus trop ce que cela raconte en fait, l’idée du « monde vrai » vs « la matrice » se mord la queue, entre les humains, les programmes, les développeurs, on finit par s’y perdre. Finalement, ce n’est qu’une suite comme sait en proposer le cinéma, avec pour seule motivation la rentabilité garantie par le premier épisode. Et qui en plus se termine par un magnifique « To be concluded »… Trop fort le marketing !

Matrix Revolutions (2003) : Sorti donc la même année que le précédent (6 mois plus tard), et légèrement meilleur (heureusement), avec plus de place à l’histoire même si celle-ci reste obscure. Sinon « C’est la lutte finale… », et on se doute bien que le happy end est inévitable, tout comme la mort de Trinity, qui aura droit à un dernier baiser. Ouf !

Matrix Resurrections (2021) : Que dire ? on reprend l’histoire depuis le début, mais légèrement modifiée. Plus de vingt ans après, c’est vraiment nul d’avoir si peu à apporter. Même Keanu Reeves a l’air fatigué de jouer ! Il s’agit bien sûr de faire revenir Trinity, qui finalement n’est pas morte… Le plus décevant et le plus inutile, sans aucun doute.

Conclusion : Comme le dit Morpheus : « Toute chose commence par un choix », et dans le cas de Matrix, le meilleur choix est de s’arrêter au premier film. 😎

Nouvelles Tome 2 : 1964-1979 – Frank Herbert

Après le Tome 1, il était logique de passer au tome 2 de cette belle édition de l’intégrale des nouvelles de Frank Herbert. Bon, je ne vous dirai pas que j’ai été enthousiasmé par ces nouvelles, l’auteur ayant dans sa carrière privilégié les romans, mais bon…

La première nouvelle « La délicatesse du saboteur » annonce un peu la couleur : un contexte compliqué dans un monde radicalement différent, où deux Terriens et un extra-terrestre s’expliquent devant un tribunal sur un sujet assez abscons. La nouvelle se terminant par une pirouette, on vient de passer 40 pages à essayer de comprendre de quoi il retourne… pour rien.

« Le Comité du tout », c’est un peu pareil, on est encore au tribunal où le prévenu déclare avoir inventé une arme aussi surpuissante que facile à fabriquer, et qu’elle est désormais à la portée de tous puisqu’il en a publié les plans. Cette arme est donc censée sauver le monde de tout pouvoir trop autoritaire, et donc de ce tribunal ! Mouais…

Je trouve que l’auteur a parfois une approche assez scientifique, développant des concepts complexes qui ne se prêtent pas toujours bien au format court des nouvelles. Sinon comme le veut l’époque, beaucoup portent sur la colonisation par l’homme de nouvelles planètes, et des problèmes en découlant : comment y subsister (« Semences »), le rapport à une autre intelligence (« Chants d’une flûte sensible », une de mes préférées). J’ai aussi bien aimé « Les esclaves du vert » qui a pour sujet l’écologie et le respect de toutes les formes du vivant, toutes nécessaires à l’équilibre de la planète.

Bref, comparé à Philip K. Dick et à ses 120 nouvelles toutes meilleures les unes que les autres, on est assez loin du compte avec ces quarante nouvelles de Frank Herbert (et encore certaines ne font qu’une page !). Mais elles sont tout de même agréable à lire pour la plupart, reflétant bien cette époque bénie de la S.-F.

Frank Herbert (1920-1985) est un écrivain américain de science-fiction, principalement connu pour Dune.

Les raisins de la colère – John Steinbeck

Après avoir lu U.S.A. de Dos Passos, et sur les conseils de ma sœur Domi, j’ai enchaîné sur ce roman (prix Pulitzer) de John Steinbeck (prix Nobel de littérature).

Nous sommes à l’époque de la Grande Dépression (1929-1939), et nous allons suivre la famille Joad, simples métayers, obligés de quitter l’Oklahoma et la terre qu’ils ont travaillé depuis des générations.

Si l’histoire est forte et très prenante (on se demande bien comment tout cela va finir), l’écriture a pas mal vieilli et m’a semblé un peu naïve, comme le sont ces fermiers qui ne comprennent pas ce monde en plein bouleversement, et dont ils sont brutalement exclus.

Les chapitres alternent entre le récit de ce qui arrive à la famille Joad, et d’autres décrivant plus globalement le contexte dans lequel elle évolue. Le ton de ces derniers est parfois celui d’un prêche, comme si le narrateur énonçait des vérités immanentes :

Craignez le temps où les bombes ne tomberont plus et où les avions existeront encore… car chaque bombe est la preuve que l’esprit n’est pas mort. Et craignez le temps où les grèves s’arrêteront cependant que les grands propriétaires vivront… car chaque petite grève réprimée est la preuve qu’un pas est en train de se faire. Et ceci encore vous pouvez le savoir… craignez le temps où l’Humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l’homme même, et cette qualité seule est l’homme, distinct dans tout l’univers.

Sur ce sujet, je préfère m’en tenir à Georges Brassens :

Mourir pour des idées, l’idée est excellente […] Mourons pour les idées d’accord, mais de mort lente !

Apparemment, Steinbeck était très religieux, ceci explique cela. Mais bon, dans l’ensemble, ces chapitres sont plutôt utiles pour bien comprendre l’époque et ses enjeux…

La famille Joad est donc obligée de quitter sa ferme, à cause de la sécheresse et des tracteurs devenus plus rentables. Ils prennent comme tant d’autres la route 66 direction la Californie où des tracts publicitaires leur promettent le plein emploi. La mythique route 66 sera ici celle de l’exode vers une terre promise qui ne tiendra pas ses promesses. Là-bas, ils seront des « Ockies », comme des milliers d’autres, à errer sur les routes, méprisés et chassés par les locaux, et exploités par les grands propriétaires terriens et le système capitaliste.

Cette famille est la grande réussite de l’histoire, ils sont une douzaine, des grand parents aux enfants petits et grands, et chaque personnage a sa propre personnalité, son rôle dans l’histoire, même si le drame est omniprésent. On s’attache forcément à tout ce qui leur arrive, et à leur lutte incessante pour s’en sortir tout en gardant la tête haute. « Man », la mère, en est le socle immuable, et Tom, le fils prodigue qui sort de prison, l’adulte qui doit assumer malgré son envie de révolte.

La scène finale est d’une force incroyable… Je ne vous en dis pas plus.

Je me suis empressé de regarder le film (1940) une fois le livre fini, et ce fut une déception malgré le jeune Henri Fonda. Le film se concentre uniquement sur Man et Tom, le reste de la famille est réduit au simple rang de figurants, et l’ordre chronologique modifié pour arriver à une fin plus proche d’un « happy end », même si l’objectif est impossible à atteindre.

J’ai lu deux autres romans de Steinbeck, plus drôles et même comiques :

John Steinbeck (1902-1968) est un écrivain américain, prix Nobel de littérature en 1962, faisant partie des « géants des lettres américaines ». « Les raisins de la colère » est considéré comme son chef d’œuvre.

Debian : Installation pilote NVIDIA et configuration X11

Depuis ma première installation de Debian, j’étais resté avec la congifuration graphique de base (à savoir Wayland comme serveur d’affichage et Nouveau comme pilote graphique), après une première tentative malheureuse d’installer les pilotes NVIDIA : j’avais du tout réinstaller car l’écran connecté sur la carte NVIDIA était devenu tout blanc, et je n’avais réussi à m’en sortir (voir cet article). L’autre écran étant connecté sur le chip Intel intégré à la carte-mère.

Et puis en installant SuperTuxKart histoire de me divertir un peu, j’ai vu que je ne pouvais pas rester comme ça, le jeu étant injouable en l’état (tout fonctionnait, mais au ralenti). Il était temps de se pencher sérieusement sur les pilotes graphiques de ma Debian 12 « Bookworm »…

Première remarque, le wiki Debian est vraiment complet, fournissant plein d’informations très utiles, souvent en français (mais pas toujours). Bravo à la communauté ! Après plusieurs tentatives, j’ai fini par réussir à avoir mes deux écrans fonctionnels avec le pilote nvidia chargé.

En résumé : le pilote nouveau n’a pas fonctionné avec le firmware de ma carte graphique (Nvidia GeForce 1050 Ti), et il a fallu passer à X11 en lieu et place de Wayland car les pilotes proprio Nvidia se sont pas stables avec Wayland. Tout s’est ensuite résumé à avoir un fichier xorg.conf fonctionnel, ce qui sera le cas après quelques essais !

Je vous raconte tout ça, avec les commandes utiles à connaître. Cet article ne prétend pas tout couvrir sur ce sujet très complexe, mais il peut tout de même se révéler utile j’espère.

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U.S.A. – John Dos Passos

« Je tiens Dos Passos pour le plus grand écrivain de notre temps ». Signé : Jean-Paul Sartre, à propos de « 1919 », le second volet de cette trilogie appelée U.S.A.

J’avais déjà entendu parler en bien de cet auteur, mais aussi de la difficulté à lire certains de ses ouvrages. Après m’être renseigné, je me suis lancé dans la lecture de cette trilogie retraçant le début du vingtième siècle aux États-Unis à travers le destin de personnages appelés à se croiser ou pas.

La première chose que j’ai envie de dire, c’est l’extraordinaire fluidité du texte : j’ai été littéralement absorbé par la vie de ces personnages, que l’on voit se dérouler sous nos yeux. Je relevais parfois la tête, encore saisi par le récit, me rendant compte tout à coup du morceau de vie qui vient d’être raconté… Dos Passos adopte un style « behavioriste », à savoir qu’il raconte les faits sans porter de jugement ni s’attarder sur la psychologie de ses personnages : c’est au lecteur de se construire sa propre idée. D’où l’espèce de vertige qui nous envahit quand on prend soudainement conscience du pan de vie qui vient de s’écouler.

Chaque chapitre porte le nom d’un personnage, puis on passe à un autre, pour revenir au précédent (ou pas). Dos Passos intercale entre eux des sections un peu particulières, appelées « Actualités » et « L’Œil-caméra ». Le premier type est composée d’extraits de coupures de presse, publicités, chansons populaires, et se lit à peu près facilement, donnant même un peu de cadre historique au récit. Le second est très particulier, composé des morceaux de phrases collés les uns aux autres (qui sont autobiographiques nous apprend la préface), et je les ai lues je l’avoue en diagonale. De courtes biograpĥies de personnages marquants de l’époque sont aussi insérées de-ci de-là, souvent caustiques, toujours pertinentes.

Hormis cette particularité, j’ai dévoré les 1200 pages de ces trois romans :

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Sortie de veille du PC et microcode Intel

J’ai enfin résolu mon souci de sortie de veille du PC en appuyant sur une touche du clavier. Plutôt par hasard d’ailleurs, mais peu importe ! 😎

J’ai déjà écrit un article à ce sujet, où je décris le problème, et le fait que cela fonctionnait de manière aléatoire (plutôt rarement en fait) au gré des mises à jour système d’Ubuntu. Puis je décrivais comment créer des règles udev pour tenter de résoudre le problème, sans certitudes pour autant.

Et puis je suis passé à Debian. Et là, miracle, la sortie de veille au clavier fonctionnait parfaitement, et ce depuis plus d’un mois, après plusieurs mises à jour d’effectuées entre temps…

Par ailleurs, je remarque un message d’erreur furtif au démarrage du PC, juste après le menu GRUB, et que je n’avais pas avec Ubuntu. Je retrouve le message dans le journal d’événements :

TSC_DEADLINE disabled due to Errata…

Je fais alors quelques recherches pour faire disparaître ce message. De fil en aiguille, je finis par installer le paquet non-free intel-microcode, ce qui fera bien disparaître ce message. Mais surprise : le problème de sortie de veille au clavier réapparaît aussitôt… 🙁

Pour les plus pressés, si vous avez ce problème de sortie de veille qui ne se déclenche pas sur un appui de touche au clavier, le premier réflexe doit être une mise à jour du Bios de votre PC. Si cela ne résout pas le problème, alors vous pouvez vous pencher du côté du microcode du processeur. Peut-être la version de celui-ci est la source du problème, et il peut valoir de le coup de le désinstaller.

Voyons un peu tout cela en détail. J’ai pour ma part préféré désinstaller ce paquet Intel, afin de retrouver ma sortie de veille en appuyant sur une touche du clavier. Et tant pis pour le message d’erreur furtif ! 😉

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Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…