Passage d’Ubuntu à Debian

Cela faisait un moment que je me demandais si le moment n’était pas venu de quitter Ubuntu.

J’étais toujours avec la 20.04 (version LTS) débarrassée des Snaps, mais avec Flatpak. J’attendais la prochaine LTS pour me mettre à jour, soit la 22.04, prévue pour avril prochain. Mais cette version va intégrer encore plus les snaps au système, cette fois même Firefox est livré sous forme de snap ! 😳

Alors si une fois Ubuntu installé, je dois commencer par virer plein de trucs (snaps) et les remplacer par d’autres qui ne me plaisent guère plus (flatpak), c’est peut-être le moment de changer de distribution, non ?

Le principal problème que je vois à ces nouvelles façons de packager les logiciels que sont les snaps ou flatpak, c’est tout bêtement la place disque occupée ! Franchement, ça devient n’importe quoi, sous prétexte que le Giga-octet ne coûte pas cher.

Du coup je me suis tourné vers Debian, puisque Ubuntu est basé sur Debian. Et autant vous le dire tout de suite, le résultat en terme de place disque a été plutôt impressionnant, puisque je suis passé d’un Ubuntu occupant 27 Go d’espace disque à un Debian qui n’utilise que 10 Go ! 🙄 Soit presque trois fois moins d’espace disque utilisé, avec à peu près les mêmes applications d’installées…

Je reviendrai sur l’installation de Debian dans le prochain article, mais revenons à ces formats de packaging, et aux différentes options auxquelles j’ai pensé avant de choisir Debian. C’est le sujet de cet article.

Snaps & Flatpaks… et autres

Pour rappel, ces packages (on peut ajouter le format AppImage dans le lot) intègrent tout ce dont l’application a besoin, dupliquant à l’envie les librairies système, reproduisant finalement tout un OS générique. On fait ensuite tourner cette application dans un « bac à sable », qui est isolé du système, en clamant haut et fort que la sécurité est ainsi assurée. Ce dernier point reste d’ailleurs à prouver, puisque l’appli devra bien avoir les droits d’écriture ‘a minima’ sur votre home pour ouvrir/enregistrer vos fichiers. À partir de là…

Il y a beaucoup d’articles vantant les pour et les contres de snap vs flatpak. Ils tournent souvent en pro/con Ubuntu, du temps de démarrage des snaps, du choix d’applications disponible chez l’un ou l’autre, et du côté propriétaire de la solution proposée (imposée ?) par Ubuntu. On peut tout de même trouver des articles plus complets, ici par exemple, en français.

Pour moi, le problème majeur est donc celui de la place disque occupée par toutes ces applications. Il y a quelque temps, j’ai du agrandir ma partition système parce que flatpak me prenait 8 Go à lui tout seul (pour quelques applis d’installées) ! 🙄

Il y a aussi des problèmes d’intégration au desktop, pour s’accorder au thème par exemple. Ou les problèmes de pilotes graphiques, etc… Bref, ces packages sont loin d’être la solution miracle que l’on veut bien nous présenter comme « le futur ».

À mon avis, de telles technologies sont vraiment utiles sur des serveurs, pas sur le PC de madame Michu (et donc le mien) qui est un simple client avec son navigateur internet. Les accès internet de type serveur sont sur mon NAS (que madame Michu n’a pas), et là j’utilise Docker et ses containers, effectivement (une solution assez similaire dans l’idée).

C’est d’ailleurs du monde des serveurs que viennent les snaps d’Ubuntu/Canonical. C’est pour se simplifier la vie, et avoir à maintenir moins de packages, qu’ils intègrent leurs snaps à leur version desktop, et en virent les .DEB petit à petit.

Générer de tels packages, c’est certainement plus simple pour les développeurs, je veux bien le comprendre, mais c’est aussi la voie de la facilité. Préparer un paquet DEB ou RPM n’est pas si complexe pour un développeur, et couvre la grande majorité des systèmes Linux. Je dirais même que cela fait partie du cycle normal de développement d’un logiciel.

De plus, avec cette nouvelle façon de faire, on jette aux orties tout le travail de fait sur le système Linux en terme de sécurité et de stabilité. C’est un peu du grand n’importe quoi quand on y réfléchit. Après la mémoire, c’est au tour de l’espace disque d’être utilisé sans restriction : ça ne coûte pas cher, alors pourquoi compter ? Un bel exemple de notre société de consommation.

Vous pouvez lire cet article très complet Flatpak is not the future (en anglais), qui détaille bien la problématique, et d’une façon plus pointue.

Les alternatives

Il y a des distributions basées sur Ubuntu qui ont viré les snaps, comme Mint ou Pop OS!, mais je souhaite absolument garder Gnome comme environnement de bureau (DE) car je le trouve très abouti et efficace à l’utilisation.

Or Mint (très populaire) utilise Mate (un bureau léger qui imite celui de Windows) et Pop OS! a annoncé récemment l’abandon de Gnome pour créer son propre DE ( c’est vrai ça manquait un DE de plus 😡 ). Il faut donc aller voir ailleurs.

Il y a bien Fedora qui apporte une expérience native de Gnome, mais il repose sur Red Hat, et donc les packages RPM. Comme j’ai maintenant une bonne expérience du monde Debian, ça m’embêtait de changer complètement de système.

Et donc voilà comment je suis arrivé finalement à Debian comme la meilleure solution : l’une des plus vieilles distributions de la communauté Linux (1993), extrêmement fiable, et offrant une expérience Gnome ‘native’.

Debian

Son fondateur s’appelle Ian Murdock, qui se maria avec Debra Lynn : c’est ainsi que naquit le nom de Debian ! Il a travaillé chez Sun, puis chez Docker. Il meurt en 2015 à 42 ans, et les circonstances de sa mort ne sont pas très claires.

Le modèle de publication des nouvelles versions est assez différent d’Ubuntu. Il a donc fallu faire un choix.

Sur Ubuntu, je m’en tenais depuis quelques années aux versions LTS, paraissant tous les deux ans. Les versions intermédiaires offrent de nos jours peu de nouveautés, ce n’est plus vraiment très utile de faire ces mises à jour, et rester en LTS apporte la stabilité.

Debian a lui trois versions différentes : Stable, Testing et Unstable.

  • Unstable (appelée « sid ») : utilisée par les développeurs pour tester les nouvelles versions de logiciels. Réservée aux développeurs.
  • Testing : contient les paquets testés avec succès dans la version Unstable, mais pas encore validés dans la version stable (en attente de l’être). Nom de code « bookworm » (rat de bibliothèque) pour la future Debian 12.
  • Stable : C’est la version à utiliser en premier si l’on veut bénéficier de toute la stabilité et la sécurité du système Debian. Actuellement en version 11, nom de code « Bullseye » (traduction : « hublot » ou « dans le mille » ?).

J’ai finalement choisi la branche Testing, que l’on dit suffisamment stable pour un usage quotidien si l’on a quelques connaissances. Elle permet d’avoir des versions de logiciels plus récentes que la version Stable, comme par exemple la version 41 de Gnome.

Je devrais donc bénéficier de versions de logiciels plus récents que sur une LTS d’Ubuntu, avec potentiellement moins de stabilité (je prends le risque, à mon avis faible si je fais attention). Le cycle de mise à jour change aussi : quand « testing » est suffisamment mature, elle est progressivement « gelée », jusqu’à devenir la nouvelle version « stable ». Il sera alors temps de passer sur la nouvelle version « testing » héritée de « unstable ».

Une autre différence majeure est que Debian n’intègre aucun pilote non-libre (propriétaire), contrairement à Ubuntu. On peut toujours en installer, mais c’est à faire soi-même à ses risques et périls (comme par exemple les pilotes Nvidia).

Pour l’instant, je suis très satisfait de cette version « bookworm ». L’installation proprement dite sera l’objet d’un futur article. On y verra que j’ai du m’y reprendre à deux fois, et qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec les pilotes non libres ! 😥

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