Le zona, c’est la zone

Comme vous le savez peut-être, j’ai un zona qui s’est déclaré en fin d’année dernière, quelques jours après Noël. Je vais vous raconter ça, ça vaut le détour, surtout l’épisode acupuncteur

Tout commence donc par une douleur dans le bas du dos, se répercutant dans la jambe droite. J’ai d’abord cru m’être coincé un nerf, après un mauvais mouvement, et que cela passerait tout seul. C’était juste après Noël, et je partais à Barcelone le 29 y passer le réveillon avec la famille Donnaint.
A Barcelone, le 31, je m’aperçois qu’une zone rouge, bien délimitée, est apparue dans le bas du dos (entre la 3e et 4e vertèbre). Le lendemain, c’est la jambe droite qui a des rougeurs, moins marquées toutefois. Et bien sûr, j’ai toujours mal. Le pire était de ne pas savoir ce qui m’arrivait ! (à noter que Martine m’a quand même dit: j’espère que tu n’es pas en train de faire un zona… trop forte Martine !!). Je rentre donc à Paris le dimanche soir plutôt inquiet, bien décidé à aller voir mon médecin dès le lendemain.
Ce que je fais, et le diagnostic est immédiat:

Vous avez un très beau zona, aucun doute sur le diagnostic. Il suit le nerf intérieur de la jambe droite. Vous en avez pour 3 semaines, et il n’y a pas grand chose à faire. C’est le virus de la varicelle qui se réactive pour une raison inconnue (stress, baisse des défenses naturelles) et peut survenir chez les personnes à partir d’une cinquantaine d’année (c’était le 2 janvier, le jour de mes 48 ans !!).
Vous pouvez éventuellement allez voir un acupuncteur, car ils ont des résultats sur le traitement du zona, ou éventuellement aller voir un guérisseur… Une de mes patientes que j’arrivais pas à soulager l’a fait, et est revenue du pays berrichon soignée !

Le zona étant une résurgence d’une varicelle de l’enfance. Après la guérison clinique de la varicelle, le virus persiste dans l’organisme et se dissimule pendant des années dans les nerfs sous forme de virus dormant.

Là-dessus il me prescrit des calmants (paracétamol) et un désinfectant si les plaies s’infectent.
Puis j’appelle mon père pour les voeux de bonne année, et bien sûr lui raconte tout ça. Monique, ma belle-mère, me dit alors qu’un de ses cousins « passe le zona », et que si je veux, elle l’appelle. Sitôt dit sitôt fait, on prend rendez-vous pour le mercredi midi: je ferai l’aller-retour en train. Ce monsieur me passe donc les mains sur les zones concernées, en murmurant des mots que je ne peux ni réellement entendre ni comprendre. Puis il me dit que tout sera réglé dans une semaine. L’usage est qu’on lui donne ce que l’on veut, je lui donne donc 40€, mais il me dit que c’est trop, et m’en rend la moitié. Il ajoute qu’il doit faire un don d’une partie de cet argent (à l’église)…

Il me raconte que ce « don » lui a été transmis par sa mère (il ne se transmet que d’homme à femme, puis de femme à homme, sinon le pouvoir est perdu). En fait il passe le feu, et le zona est un feu (ça je veux bien le croire). C’est son grand-père qui un jour a « ramassé » un vagabond sur le bord du chemin (près de l’étang de paintourteau, pour les Vitréens), et lui a offert le gite (enfin la grange) et le couvert pour la nuit. Ce vagabond, le lendemain, pour le remercier, lui a alors transmis ce « don ». Lui n’y croyait pas trop quand sa mère le lui a transmis, mais un jour sa voisine s’est grièvement brûlée. Il a alors « passé le feu » pour la première fois, et ça a marché.
Bref je remonte à Paris, et une semaine passe. La tâche rouge disparait assez vite, mais les douleurs (des élancements, puisque c’est le nerf qui est touché) continuent. C’est surtout gênant la nuit, la douleur semblant être plus forte à certaines heures. On dort donc très mal, et résultat on est assez fatigué.

Fin janvier, j’ai toujours mal. Pas en permanence (d’ailleurs je travaille toujours), mais le soir je dois reprendre les calmants (que j’avais essayé d’arrêter) afin de dormir un peu mieux. Je cherche alors un acupuncteur, pour voir s’il peut faire quelque chose pour ces douleurs. J’en trouve un à la Défense, et prend rendez-vous la semaine dernière.

Ce docteur m’examine, constate que je suis plutôt sur la fin du zona, puis me demande si mon médecin m’a prescrit un anti-viral. je répond que non. Il m’annonce alors qu’il ne peut pas faire un traitement « acupuncture » (étape 2) si un anti-viral (étape 1) n’a pas été pris. Il me prescrit donc du ZELITREX, et je ressors de là un peu surpris. Je retourne au boulot, et regarde immédiatement sur internet, et je lis: « Le Zelitrex est utilisé en prévention contre le zona… ». J’appelle alors mon médecin, qui me confirme que quand je suis venu le voir, il était déjà trop tard pour qu’un anti-viral puisse être efficace (c’est à prendre dès les premières 48h). Je lui explique alors qu’il m’avait parlé de 3 semaines, et que maintenant nous en sommes à 6, et que j’ai toujours des douleurs dans la jambe, particulièrement dans le genou. Il m’explique alors que les 3 semaines concernaient les problèmes cutanés. Mes douleurs sont dues au fait que le virus a attaqué les terminaisons nerveuses, et celles-ci doivent « cicatriser ». Cela peut être très long, peut durer 3 mois, peut-être moins, peut-être plus… J’en prend un coup au moral !

Finalement, depuis le week-end dernier, cela va mieux: j’ai d’abord repris un peu de footing (1/2h, une ou deux fois par semaine) histoire de faire travailler le muscle, et après avoir vérifié que cela n’avait pas d’impact sur les douleurs. J’ai aussi pris des bains chauds, cela faisait nettement du bien à la jambe.
Voilà, depuis 3 soirs, je ne prend plus de calmants le soir, et la douleur a nettement baissé. On dirait que je suis sur la bonne voie.

Moralité, le zona c’est très long, c’est vraiment cela le pire; mes douleurs n’étaient pas trop dures à supporter (en tout cas dans la journée), j’ai eu de la chance là-dessus: on peut avoir un zona à la taille, ou même sur le visage (et là cela peut-être dangereux, il peut toucher la cornée). Je m’en tire bien globalement.
Le guérisseur n’a pas vraiment eu l’air de marcher, à moins qu’il n’ait agi sur la disparition rapide des zones cutanées… Quant à l’acupunteur, c’était manifestement un rigolo incompétent. Le charlatan n’est pas toujours celui que l’on croit ! Comme m’a dit ma collègue chinoise du boulot: si tu veux un bon acupunteur, il faut aller dans le 13e, et il risque de ne pas parler français !!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *