C’est le deuxième livre de Nietzsche que je lis, après Par delà bien et mal, et qui se présente sous la même forme, à savoir une série de textes courts, autant de réflexions sur une multitude de sujets comme la morale, la science, la logique, la santé, la religion, etc… bref sur la vie.
Je n’ai pas respecté l’ordre chronologique, puisque Nietzsche dit du Gai savoir qu’il est une introduction à Ainsi parlait Zarathoustra, de même que Par-delà bien et mal est son commentaire.
Je ne suis d’ailleurs pas pressé de lire Ainsi parlait Zarathoustra, poème philosophique et probablement l’œuvre majeure de Nietzsche, mais réputée hermétique, comme l’avoue son auteur lui-même :
Hélas ! mon Zarathoustra cherche encore cet auditoire [capable de le comprendre], il le cherchera longtemps.
Le genre de bouquin que l’on peut relire dix fois, ou emmener sur une île déserte ! 😉
Pour en revenir au Gai savoir, comme pour Par-delà bien et mal, c’est l’occasion de remettre en cause certaines idées reçues, et donc de commencer à penser par soi-même. C’est sans doute le grand intérêt qu’il y a à lire Nietzsche.
Tout n’est pas égal, ou peut-être certains textes m’ont parlé plus que d’autres…parfois je n’ai rien compris à ce qu’il voulait dire, et pour d’autres je pense qu’il a bien déliré. L’ensemble est tout de même excellent, et on ne trouve pas dans celui-ci certaines idées plus que contestables rencontrées dans Par-delà bien et mal comme par exemple sur les femmes, le peuple ou l’aristocratie, ou encore son concept du surhomme.
Nietzsche publie Le gai savoir en 1882, alors qu’il est convalescent (il sera malade toute sa vie). En 1879, il obtient une pension car son état de santé l’oblige à quitter son poste de professeur de philosophie à Bâle. Il commence alors une vie errante dans le sud de la France et en Italie. Voici ce qu’il dit dans la préface :
Ce livre aurait sans doute besoin de plus d’une préface ; en fin de compte, subsistera toujours le doute que quelqu’un, pour n’avoir rien vécu d’analogue, puisse jamais être familiarisé par des préfaces avec l’expérience préalable à ce livre. Il semble écrit dans le langage d’un vent de dégel : tout y est pétulance, inquiétude, contradiction, comme un temps d’avril, si bien qu’on y est constamment rappelé à l’hiver encore tout récent comme à la victoire remportée sur l’hiver, à cette victoire qui vient, qui doit venir, qui peut-être est déjà venue… La reconnaissance y coule à flots, comme si l’événement le plus inespéré venait de se produire, la reconnaissance d’un convalescent — car la guérison était cet événement le plus inespéré. Le « Gai Savoir » : voilà qui annonce les Saturnales d’un esprit qui a patiemment résisté à une longue et terrible pression — patiemment, rigoureusement, froidement, sans se soumettre, mais aussi sans espoir —, et qui tout d’un coup se voit assailli par l’espoir, par l’espoir de la santé, par l’ivresse de la guérison.
Comme d’habitude, voilà quelques extraits pour vous faire une idée.

Fukushima, c’était il y a un an, le 11 mars 2011. Un reportage sur Arte intitulé « Enquête sur une supercatastrophe nucléaire » retraçait tout ce qui s’est passé dans la centrale au moment de la catastrophe, avis d’experts internationaux à l’appui, puis comment le gouvernement et Tepco ont géré la chose via les médias… Finalement, les deux parties du reportage sont aussi inquiétantes l’une que l’autre.



Très bon reportage hier soir sur Arte : Moebius redux (de Hasko Baumann), retraçant la vie de Jean Giraud alias Gir alias Moebius, qui nous a quitté le 10 mars dernier.
C’est le premier roman de Houellebecq que je lis, et ce grâce aux amis qui me l’ont offert pour mon anniversaire. L’un d’entre eux ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur ses romans, et prédit qu’il deviendra un auteur classique dans le futur.