Soumission – Michel Houellebecq

Soumission - Michel Houellebecq C’est le quatrième roman de Houellebecq que je lis, et sans aucun doute le moins bon. Publié en 2015, le sujet est évidemment sensible, et on peut se poser des questions sur les motivations de l’auteur. J’y verrai bien une envie de provocation, de jouer sur les peurs du moment.

Car dans Les particules élémentaires, s’il y a une chose qui m’avait plu, c’était le côté analyse sociologique plutôt bien vu. Or dans celui-ci, on est rapidement déçu : l’élection au poste de président de la République du  leader du parti de la « Fraternité Musulmane » est tout sauf crédible, la France semble se limiter aux fachos d’extrême droite et aux cathos.

On a vraiment du mal à croire à son scénario assez simpliste et envoyé en quelques chapitres sans trop se casser la tête à décrire une vraie sociologie comme il est pourtant capable de le faire. Chapitres d’ailleurs entrecoupés d’autres traitant des problèmes sexuels de son personnage principal par ailleurs extrêmement cultivé (habitude récurrente de Houellebecq, pour les deux points !), dont franchement on finit par se lasser : Houellebecq aurait mieux fait se soigner son scénario électoral pour le rendre plus crédible !

Et quand par la suite, ledit personnage part en province car la situation à Paris devient dangereuse, c’est encore moins crédible : l’absence de radios, la scène dans la station-service… Ça ne tient pas debout. La fin sera à l’image du reste. Déception donc, l’auteur semble fatigué, comme son héros. Il aurait pu s’abstenir, vu le sujet et la situation actuelle.

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Michel Houellebecq (né Michel Thomas à La Réunion en 1956), est l’un des auteurs contemporains de la langue française les plus connus et traduits dans le monde. Révélé par « Extension du domaine de la lutte » (1994) et surtout « Les particules élémentaires » (1998). Élevé d’abord par ses grands-parents maternels en Algérie, il est confié à six ans à sa grand-mère paternelle Henriette, communiste, dont il adoptera le nom de jeune fille comme patronyme.

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