Pétition pour l’émission « Là-bas si j’y suis »

là-bas si j'y suis France Inter a décidé d’arrêter l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet. En 2006, l’émission avait déjà été déplacée en milieu d’après-midi, un horaire difficile pour faire de l’audience. Il y avait tout de même 350 000 auditeurs à cet horaire, ce qui n’est pas si mal.

Et fort logiquement, Laurence Bloch, nouvelle directrice de France  Inter, justifie l’arrêt de l’émission par la baisse d’audience. CQFD ! Quand on souhaite la mort d’une émission qui n’est pas forcément « politiquement correcte », pas dans l’air du temps, et qui dérange certainement pas mal de personnes par son engagement et les sujets abordés, on crée les conditions de sa disparition.

Si vous aimez cette émission, et souhaitez qu’elle continue, une pétition a été mise en place sur le site de Là-bas. N’hésitez pas à la signer, on peut encore rêver.

Le site héberge aussi la totalité des émissions depuis 2004. Les sujets sont variés, et souvent passionnants. J’adore aussi les appels des auditeurs en début d’émission, là aussi une autre parole, avec des auditeurs souvent engagés (de sérieux coups de gueule parfois), mais toujours informés.

Quelques articles de ce blog ont été écrits suite à l’une d’entre elles. Par exemple :

TrueCrypt : bizarre, vous avez dit bizarre ?

logo truecryptIl s’en passe de drôles dans le monde de la sécurité informatique ! La protection des données personnelles sur internet est un sujet récurrent, avec l’arrivée des réseaux sociaux (qui deviennent propriétaires de nos données), puis des services « Cloud » qui nous permettent de stocker nos données numériques sur un serveur quelque part sur le web…

C’est génial, fini les sauvegardes, ce sont « eux » qui s’occupent de tout. Mais ne s’occupent-ils pas aussi d’autre chose ? comme de lire ou vendre nos données ?

La plupart du temps, les gens s’en moquent (« je n’ai rien à cacher »), mais c’est sans doute une erreur : est-ce que l’on a envie d’un État capable de tout savoir sur notre vie numérique (de plus en plus présente) ? qu’est-ce qui différencierait cette situation d’un État totalitaire ? Quid de nos libertés fondamentales, chèrement acquises ? rien ne garantit leur pérennité, il suffit de regarder ce qui se passe ici et ailleurs…

Bref, ce qui se passe en ce moment avec TrueCrypt est une belle histoire à raconter, même si rien n’est prouvé, ni ne le sera. Elle commence à peine, mais on peut déjà espérer un « happy-end »…

Le développement de TrueCrypt s’est donc brutalement arrêté fin Mai, pour des raisons inconnues. La page du site explique que le logiciel comporte des failles de sécurité, et qu’il vaut mieux utiliser les solutions proposées par Microsoft ou Apple (sic !). Certains ont même trouvé un sens caché à la première phrase : 🙂

WARNING: Using TrueCrypt is Not Secure As it may contain unfixed security issues.

Néanmoins, TrueCrypt va très certainement renaître de ses cendres, et ce sera probablement une démonstration de la force du logiciel libre. En voilà un résumé, enfin comme je vois la chose.

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Au revoir là-haut – Pierre Lemaitre

Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre C’est à la radio que j’ai d’abord entendu parler de ce roman, roulant tranquillement vers la Bretagne. On y évoquait l’immense marché que fût la construction de tous ces monuments aux morts érigés après le première guerre mondiale, et pain béni pour les sculpteurs…

En cette année 2014, où l’on commémore le centenaire de cette guerre 14-18, le sujet était bien choisi, et a peut-être joué pour obtenir le prix Goncourt ? Le style de l’auteur, qui vient du roman policier, ne m’a pas impressionné en tout cas, même si la lecture reste très agréable et l’histoire passionnante. Je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus littéraire pour un Goncourt ; après discussion avec le libraire, il n’y a pas à attendre un style particulièrement soigné pour obtenir le prix Goncourt… Dans le temps peut-être ?

Reste l’histoire, passionnante de bout en bout, et qui retrace bien l’époque : les derniers jours de la guerre d’abord (et son horreur), puis l’après-guerre, avec tous ces soldats démobilisés dont la société ne sait que faire : estropiés, amochés, quand ce n’est pas leur regard égaré par les horreurs qu’ils ont vécu qui fait peur aux braves gens. Ils emmerdent tout le monde, d’autant que le pays est à reconstruire économiquement.

L’idéal aurait été de gagner la guerre, mais sans aucun survivant ! Je dis ça en référence à Boris Vian, qui écrivait dans « Automne à Pékin » (je crois) à propos de la guerre : il faudrait tuer les survivants, il seraient sans doute moins nombreux à partir au front sans aucun espoir d’en revenir… 😉

La société d’après-guerre est encore très semblable au XIXème siécle : nobles (riches ou ruinés), famille d’industriels richissimes impliqués dans la politique, tous détenant le pouvoir et la richesse… en face, des pauvres (ouvriers, paysans, serviteurs), peu éduqués, avec seulement leurs bras à vendre pour une misère.

Deux soldats rescapés (dont l’un a littéralement la gueule cassée) vont monter une belle arnaque, et un militaire (noble ruiné) va en monter une autre, moins grandiose mais destinée à l’enrichir, enfin un industriel-politique va tenter de préserver l’honneur de son nom.

Côté style, le narrateur est l’auteur, contemporain, et qui nous raconte l’histoire, ce qui surprend un peu (personnellement, je ne suis pas fan). Par exemple :

Pour le moment, les gars sont dans l’attente de l’ordre d’attaquer. L’occasion n’est donc pas mauvaise pour observer Albert

Et l’auteur de nous décrire Albert. Un peu plus loin :

Pour nous, aujourd’hui, Albert Maillard ne semble pas très grand, un mètre soixante-treize, mais pour son époque, c’était bien.

Il anticipe aussi parfois sur le récit :

Et finir enterré vivant à quelques encablures de la fin de la guerre, franchement, ce serait vraiment la cerise. Pourtant, c’est exactement ce qui va arriver. Enterré vivant, le petit Albert. La faute à « pas de chance », dirait sa mère.

Hormis ceci, la lecture est très plaisante, et on est vite accroché par l’histoire et les personnages.

Pierre Lemaitre, né en 1951 à Paris, est romancier et scénariste. Il avait jusqu’ici écrit des romans policiers, et reçoit le prix Goncourt pour ce premier roman picaresque (et non historique comme on pourrait le croire).

Blog indisponible : « Error establishing a database connection »

message d'erreur wordpress Depuis quelques jours, le blog était inaccessible avec ce beau message d’erreur. J’ai d’abord cru à un problème temporaire chez Free, et je ne me suis pas trop inquiété.

Le problème persistant, je me suis rappelé que j’avais changé mes mots de passe pour accéder aux pages Free d’administration de mon compte. Et que j’avais oublié de mettre à jour le fichier wp-config.php. Je modifie en conséquence ce dernier, mais le problème persiste. La prise de tête commence.

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Kampuchéa – Patrick Deville

Kampuchéa - Patrick Deville Après avoir lu et aimé Peste & Choléra, j’ai commencé à regarder un peu ce qu’avait écrit d’autre Patrick Deville. Il y a plusieurs bouquins au format poche, et apparemment le thème du voyage est récurrent dans son œuvre (ainsi que l’Histoire), ce qui n’est pas pour me déplaire.

Et celui-ci, qui raconte principalement l’histoire du Cambodge (mais pas seulement), depuis la découverte des temples d’Angkor à nos jours, m’a attiré en premier.

Chose amusante, je me rendis compte dès les premières pages que l’auteur était là-bas en 2009 pour préparer ce livre, c’est-à-dire la même année que moi lors de mon voyage en Asie.

En plus de lieux mentionnés par lesquels je suis passé (My Tho et Can Tho au Vietnam par exemple), les souvenirs remontent à cette occasion : le procès de Doutch commençait à Phnom Penh, on en parlait le soir autour d’une bière, et j’apprenais par la même occasion cette histoire dont je ne connaissais pas grand chose, si ce n’est que les Khmers Rouge étaient des révolutionnaires communistes, et que leur révolution avait échoué.

On apprend donc beaucoup sur l’Histoire de cette région du monde, ou sur des explorateurs oubliés comme Henri Mouhot qui fit redécouvrir Angkor aux Occidentaux, avant de partir vers le Laos en remontant le Mékong jusqu’à Luang Prabang, où il mourra de la fièvre jaune. J’ai loupé le Laos durant mon voyage, mais ce livre donne envie d’aller voir du côté de Luang Prabang…

L’auteur y mêle aussi ses propres souvenirs de voyage, et laisse libre cours à son imagination, comme lorsqu’il est à Saïgon, rue Catinat, la décrivant au fil des différents occupants du pays… Il nous emmène à son rythme et à sa façon, et l’on voyage avec lui…

Voici quelques extraits :

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Limonov – Emmanuel Carrère

Limonov - Emmanuel Carrère J’avais entendu parlé de ce livre à la radio. Ou plutôt de ce personnage improbable, Limonov, dont à lire ou entendre l’histoire on se demande si l’on est en pleine fiction ou pas…

Poète-écrivain dissident, obligé de quitter l’URSS, il devient clochard puis majordome d’un milliardaire à New-York. C’est ensuite à Paris qu’il commence à être reconnu comme écrivain, sans toutefois rencontrer le succès. On le retrouve ensuite dans les Balkans aux côtés des forces serbes, puis de retour en Russie où il dirige le parti National-Bolchevique… Ce dernier est interdit et Limonov emprisonné deux ans, où il continue à écrire.

Une fois sa peine purgée, il se rapproche de Kasparov (et donc des libéraux !), s’opposera à Poutine, mais on sait ce qu’il advint de l’élection de 2008 : Kasparov se retirera craignant pour sa vie, et Medvedev sera élu, Poutine ne pouvant postuler à un troisième  mandat.

Ajoutez à tout cela un côté sulfureux, le sexe, l’alcool, les femmes… un personnage hors du commun, pas vraiment recommandable (tant pour ses idées que pour ses actes), mais qui va au bout de ses idées et de ses passions, obsédé par la volonté d’être célèbre, aimé et reconnu pour son talent…

Enfin, Emmanuel Carrère ne se contente pas de raconter la vie de Limonov. D’abord, il le connaît et l’a rencontré. Mais il parle aussi beaucoup de l’URSS puis de la Russie, de littérature et d’histoire. Ses propos viennent s’insérer dans le récit, au fil des événements et de ses réflexions ; ainsi le prologue commence par un séjour de l’auteur à Moscou après l’assassinat d’Anna Politkovskaïa.

Il parle aussi de lui, de ses doutes (d’une manière assez honnête apparemment) et même de sa mère, ce qui m’a rappelé des souvenirs : Hélène Carrère d’Encausse, c’était la « spécialiste de la Russie » (historienne) que l’on interviewait systématiquement lorsqu’il se passait quelque chose en URSS…

Un bouquin qui m’a bien plu, surtout pour le côté contemporain de l’histoire. Sinon Limonov montre la complexité d’un être humain : sans doute écrivain talentueux, dévoré par l’ambition et le désir de devenir célèbre, mais aussi petite frappe à son adolescence, puis politiquement nationaliste, nostalgique de la grandeur de l’URSS…

Les titres de ses romans sont d’ailleurs assez parlants : « Le journal d’un raté », « Autoportrait d’un bandit dans son adolescence », ou encore « Le petit salaud ». On peut au moins lui reconnaître une certaine lucidité ! Il écrit d’ailleurs sur toutes les périodes de sa vie, ce qui est aussi révélateur.

Voilà ce que l’on peut lire sur le quatrième de couverture :

Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il  a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard,  puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
C’est une vie aventureuse et ambiguë : un vrai roman. Et c’est une vie qui, je crois, raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cerise sur le gâteau, Emmanuel Carrère nous donne une petite leçon de méditation :

On s’en fait toute une montagne quand on n’a jamais essayé, mais c’est extrêmement simple, en fait, et peut s’enseigner en cinq minutes. On s’assied en tailleur, on se tient le plus droit possible, on étire la colonne vertébrale du coccyx jusqu’à l’occiput, on ferme les yeux et on se concentre sur sa respiration. Inspiration, expiration. C’est tout. La difficulté est justement que ce soit tout. La difficulté est de s’en tenir à cela. Quand on débute, on fait du zèle, on essaie de chasser les pensées. On s’aperçoit vite qu’on ne les chasse pas comme ça mais on regarde leur manège tourner et, petit à petit, on est un peu moins emporté par le manège. Le souffle, petit à petit, ralentit. L’idée est de l’observer sans le modifier et c’est, là aussi, extrêmement difficile, presque impossible, mais en pratiquant on progresse un peu, et un peu, c’est énorme. On entrevoit une zone de calme. Si, pour une raison ou pour une autre, on n’est pas calme, si on a l’esprit agité, ce n’est pas grave : on observe son agitation, ou son ennui, ou son envie de bouger, et en les observant on les met à distance, on en est moins prisonnier.

Emmanuel Carrère est né en 1957 à Paris. Diplômé de l’institut d’études politiques, d’abord journaliste, puis écrivain, scénariste et réalisateur. Ce livre sera l’un des grands succès commerciaux de la rentrée 2011.

Shuttle SHR87R6, mon nouveau (mini) PC

Shuttle SH87R6 Ça faisait un petit bout de temps que je voulais changer mon PC, acheté il y a 5 ans. Je cherchais un mini-PC, que je puisse poser sur le bureau, assez joli et beaucoup moins encombrant que le gros boitier Antec Sonata III (que je décrivais comme beau, puissant et silencieux à l’époque. 😉

Une autre motivation était le passage sur un disque dur SSD, afin de bénéficier d’une vitesse de démarrage optimale (une fois que l’on y a goûté, difficile de revenir en arrière !).

Mais avec tout de même un lecteur CD/DVD pour pouvoir riper mes CDs audio, beaucoup d’offres de mini-PC en étant dépourvues… Et bien sûr, pas de système M$ pré-installé. Mon choix s’est donc porté sur un boitier Shutlle SH87R6, avec les éléments suivants :

  • CPU INTEL I7-4770 3.4ghz (Haswell-LGA-1150)
  • Mémoire KINSTON 1333-4Go-DDR-3
  • SSD Samsung Serie-840 -120Go-EVO-OEM
  • Disque Dur WD.1To-7200T Bleu
  • Graveur LG 24X-SATA

La conception est soignée et bien pensée : il y a par exemple un port USB en façade « with fast charger » pour le smartphone, un truc bien pratique ! Et grâce à une sortie HDMI, et avec la sortie DVI-I utilisée par défaut, on peut connecter et utiliser deux écrans simultanément.

J’ai commandé la config chez LCDI le vendredi (je vais dans ce magasin depuis plus de 20 ans !), et je suis allé le chercher le samedi matin. Coût total : 836 €.

Tant que j’y étais, j’ai également pris un nouveau clavier, un logitech K290 assez joli et agréable à la frappe, mais qui m’a posé un petit problème sous Ubuntu avec ses touches de fonctions multimédia, j’y reviendrai tout à l’heure, ça n’a pas été trivial.

logitech K290

J’en ai profité pour passer à la version x64 d’Ubuntu, j’étais toujours resté aux versions 32 bits jusqu’à présent. L’installation (Ubuntu 13.10) s’est passée sans aucun problème, et le temps de démarrage, une fois l’initialisation du PC faite, est de l’ordre de 10 secondes… 🙂

Voilà quelques notes prises durant la réinstallation, puisque cette fois je repartais d’une nouvelle installation sur une nouvelle machine. Ce que j’ai réinstallé comme logiciels, le problème du clavier K290, et un message d’erreur observé une fois ou deux au démarrage « Bloc d’environnement trop petit ».

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