L’archipel d’une autre vie – Andreï Makine

Je connaissais déjà cet auteur avec Le testament français, que j’avais beaucoup aimé. J’ai donc abordé celui-ci, recommandé par Béatrice, plutôt confiant.

Cette histoire commence un peu comme un conte tragi-comique, avec cette poursuite dans la taïga un peu surréaliste :

Un criminel s’est échappé lors d’un transfert, et l’on envoie cinq hommes pour le rattraper : il y a là deux militaires gradés, un commissaire politique, deux soldats et un chien. Mais les poursuivants ont bien du mal à attraper leur cible, cette dernière semblant les narguer en restant à portée de vue mais restant pourtant insaisissable ! Puis le criminel poursuivi s’avère être une femme, en même temps qu’une redoutable connaisseuse de la survie dans la taïga…

Pourtant, le premier paragraphe m’avait intrigué, et promettait une certaine profondeur au récit… Je l’avais relu plusieurs fois :

À cet instant de ma jeunesse, le verbe « vivre » a changé de sens. Il exprimait désormais le destin de ceux qui avaient réussi à atteindre la mer des Chantars. Pour toutes les autres manières d’apparaître ici-bas, « exister » allait me suffire.

C’est Pavel l’un des soldats qui nous raconte l’histoire de cette traque, et celle-ci va le changer. Elle lui permettra de se débarrasser de la peur du système (« le pantin de chiffon » qui le hante depuis l’enfance), et de partir vivre une vraie vie, au lieu de simplement exister.

Une petite histoire bien sympathique donc, avec cette fable qui oscille entre comédie et tragédie, pour dénoncer le fonctionnement d’un système totalitaire.

Andreï Makine est un écrivain français né en Sibérie en 1957. En 1987, à la faveur d’échanges culturels entre la France et la Russie, il demande et obtient l’asile politique, puis la nationalité française en 1996.

Voyage en Asie 2018 : Birmanie – Yangon / Sitwee / Ngapali

Dernier album photo de la Birmanie, et du voyage par la même occasion. Principalement des photos de Yangon, l’ancienne capitale, où je suis passé à deux reprises : une première fois en arrivant du Laos, puis une seconde fois pour y retrouver des amis, ex-collègues de travail, maintenant installés à Singapour.

Mais aussi quelques photos de Sitwee et du bateau pour y arriver (en provenance de Mrauk U), puis de Ngapali, ses plages et ses cocotiers où je me suis reposé cinq jours.

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Quête d’offrandes par les moines – Cliquer sur l’image pour accéder à l’album

Voilà, cela conclut les albums photos du voyage. J’ai eu beaucoup de plaisir (et un peu de nostalgie) à les préparer. Je garde un énorme coup de cœur pour la Birmanie, revoir les photos réveillait plein de bons souvenirs et d’émotions…

Bon, il me reste à retranscrire le petit journal de voyage que j’ai tenu tout au long de ces deux mois. Je vais réfléchir à la forme à donner à ce récit…

Nymphéas noirs – Michel Bussi

Livre prêté par un ami comme un super bouquin, il avait fait le tour d’amis communs, tout le monde avait adoré, dénouement incroyable, etc… Déjà c’est un polar, je commence à douter de la grandeur de la chose, mais sait-on jamais ?

Et ça commence mal, je ne suis pas vraiment fan du style, de la façon dont la vieille parle à la première personne puis s’adresse directement au lecteur : « Vous serez d’accord… », « Je ne sais pas si vous êtes comme moi… », etc… Bof bof !

Ensuite, les deux personnages de flics, Laurenç et Silvio qui ne sont pas très crédibles, un peu caricaturaux ; leurs rapports (les blagues de Laurenç, le premier degré de Silvio) un peu convenu. On continue avec Laurenç qui tombe immédiatement amoureux de l’institutrice, qui cherche manifestement à le charmer, et ça marche, toute piste menant à elle sera dorénavant systématiquement écartée… Et quand le mari jaloux menace Laurenç, devinez ce qui arrive : le valeureux policier clôt l’enquête !! Ben voyons…

Le dénouement est à la hauteur de ce qui précède, l’auteur s’étant permis de changer les noms des personnages pour monter son intrigue ! Alors forcément quand l’explication arrive, les mystères fondent comme neige au soleil… Non seulement cela, mais « la vieille » Jacqueline a projeté ses souvenirs sur les scènes qu’elle voyait, mélangeant présent et passé ! C’est facile de balader le lecteur avec de tels procédés…

Bref, pas du tout convaincu, ni par le style, ni part l’histoire. Polar français moyen, et puis ça se passe en Normandie, comme tous les romans de cet auteur, et comme je suis breton, ça ne pouvait pas coller ! 😉

Michel Bussi, né en 1965, est un écrivain français, également professeur de géographie. Il serait le deuxième écrivain français en terme de livres vendus, selon un classement GFK-Le Figaro de janvier 2019. !

Le chemin des âmes – Joseph Boyden

Livre recommandé par Béatrice, une amie de ma sœur, grande lectrice apparemment, et qui au fil notre randonnée dans le Finistère m’a donné quelques conseils de lecture. Celui-ci est donc le premier…

Histoire à deux voix, celle de Xavier Bird, un indien Cree qui revient de la guerre 14-18 dans un sale état, et celle de sa tante Niska qui vient le chercher à la gare, pour repartir en canoë vers leurs terres.

Le récit est assez prenant, entre Xavier qui raconte la sale guerre avec son ami Elijah, et Niska qui raconte son enfance, vivant dans les bois et refusant la société des blancs, puis élevant Xavier, qui devient un excellent chasseur.

Je suis tout de même resté sur ma faim avec ce roman, agréable à lire, bien écrit, avec une histoire prenante, mais qui déçoit par une certaine monotonie du récit des combats (guerre de tranchées). J’ai attendu longtemps le dénouement, et quand celui-ci est enfin arrivé, il m’a déçu.

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Signal sans les GApps : Utilisation de la batterie excessive

J’utilise Signal comme messagerie privée depuis quelques temps, essentiellement parce ma sœur est partie faire le tour du monde, et que ce type d’application dite de « messagerie privée » permet de communiquer en utilisant internet en lieu et place du réseau téléphonique habituel (textos, fichiers, appels). Indispensable en voyage pour garder le contact !

Après avoir choisi Signal parmi la pléthore d’applications similaires (voir cette page), j’ai vite pu observer une consommation de batterie importante sur mon smartphone. Le problème était connu : comme je n’ai pas installé les services Google (GApps), Signal ne peut profiter du GCM (Google Cloud Messaging), et de ce fait consomme plus de batterie… 🙁

Je commençais à penser à une désinstallation quand une solution a été mentionnée sur reddit. Je l’ai testée ce week-end, et ça fonctionne très bien ! Alors en attendant que les devs Signal modifient leur code (il s’agit d’un bug à priori), voilà la solution.

La modification proposée par Boatman ci-dessous a depuis été intégrée à l’application officielle (en Janvier 2020, soit presque 6 mois plus tard). Et la consommation de la batterie par Signal est devenue tout à fait correcte. Cet article n’a donc plus vraiment d’intérêt, si ce n’est pour l’histoire !
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Une Désolation – Yasmina Reza

Deuxième auteur identifié par Luc Ferry comme « de grands écrivains français », après Emmanuel Carrère et son roman D’autres vies que la mienne. Cette fois c’est donc Yasmina Reza et le roman « Une désolation ».

Et donc confirmation que je n’ai pas les mêmes goûts (ni les mêmes opinions) que Luc Ferry. Je ne suis ennuyé ferme à la lecture de ce roman, heureusement assez court.

Il s’agit du monologue de Samuel, un vieil homme, à son fils parti sans doute sur une plage lointaine à se laisser vivre et profiter du temps qui passe, bref à vouloir « être heureux ». Ce qui rend fou Samuel, pour qui la vie est un combat, où il faut prendre tout ce que l’on peut, encore et encore, même au seuil de sa vie.

Au début, il faut se faire au rythme de la narration, appréhender les personnages qui apparaissent petit à petit : la mère, la sœur, les amis. Le type est aigri, certes, mais au moins il dit ce qu’il pense, sans fioritures, sans souci du politiquement correct, sur la vie, les gens, les femmes et l’amour, vieillir, etc… Il n’en reste pas moins de plus en plus désagréable au fil du récit, laissant peu de place pour un apitoiement ou une quelconque nostalgie pour ce type aigri, méprisant, prédateur sans remords.

Il aime Bach, qui lui aurait sauvé la vie de l’ennui. Grand bien lui fasse ! Ce livre n’aura pas eu le même effet sur moi…

Yasmina Reza, née en 1959 à Paris, est une écrivaine française. J’ai vu le film « Carnage », adapté d’une de ses pièces de théâtre : j’ai bien aimé ce huis clos, où chaque personnage a un côté auquel on adhère, et un autre avec lequel on est en complet désaccord.

Voyage en Asie 2018 : Birmanie – Hpa-An et Moulmein

Quatrième (et avant-dernier) album photo sur la Birmanie. Cette fois, on descend vers le Sud avec un premier arrêt à Hpa-An et ses reliefs karstiques qui rappellent Van Vieng (Laos) ou Tam Coc (Vietnam). Les grottes y sont immenses, peuplées de Bouddhas, et la campagne est magnifique. Puis je vais à Moulmein (ou Mawlamyine), dernière étape de mon séjour en Birmanie : je tenais absolument à voir ces statues de moines qui traversent les collines :

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Les statues de Win Sein Taw Ya – Cliquer sur l’image pour accéder à l’album

Puis ce sera le passage en Thaïlande, les 28 jours de mon visa sont écoulés… Je garde un souvenir ému de ce pays, l’accueil et la gentillesse des birmans est vraiment exceptionnelle.

Le dernier album à venir sera consacré à Yangon (la capitale) et Ngapali (la plage)…

D’autres vies que la mienne – Emmanuel Carrère

C’est Luc Ferry, à la radio qui citait cet auteur comme un des grands écrivains français, et ce roman en particulier. Ayant déjà lu des trucs bien d’Emmanuel Carrère (notammentJe suis vivant et vous êtes tous morts, une belle biographie de Philip K. Dick), je me suis lancé dans celui-ci.

Bon, je savais ne pas avoir les mêmes idées politiques que Mr Ferry, je sais maintenant qu’il en est de même en littérature ! 😉

Histoire vraie comme le prétend l’auteur ? c’est bien possible, d’autant que le tsunami de la première partie n’a pas vraiment de rapport avec l’histoire des juges qui suit : ceci explique sans doute cela.

D’autant que l’auteur est friand de ce genre de mélange ; cette fois il va même jusqu’à mentionner les notes de relecture d’Étienne (un personnage) sur le manuscrit du livre… C’est pousser le bouchon un peu loin ! Il y a également plusieurs références à Jean-Claude Romand, dont EC a écrit l’histoire (L’adversaire) dont on ne comprend pas bien l’utilité.

J’ai eu du mal à rentrer dans cette histoire, avec ce mode de narration où l’auteur se met en scène, revient dans le récit, ressort pour faire une référence à Romand, etc… On passe du Tsunami aux problèmes des magistrats puis au cancer : « tout est vrai » dit-il… Oui, peut-être, mais ça manque terriblement de lien.

La fin de Juliette est assez morbide, même si on comprend bien que l’auteur ait choisi justement de raconter cela. D’autant qu’à tous ces malheurs (jusqu’à la nounou qui a perdu son mari) il affiche son bonheur en contre-point, bien conscient de la chance qu’il a… On frôle l’indécence (à moins qu’elle ne soit dépassée depuis longtemps).

Un très mauvais Carrère à mon avis : raconter les malheurs des autres parce qu’on les a croisés dans notre vie où heureusement tout va bien… D’autres vies que la sienne, c’est certain ! Bientôt un livre sur le manque d’inspiration ?

Emmanuel Carrère est né en 1957 à Paris. Diplômé de l’institut d’études politiques, d’abord journaliste, puis écrivain, scénariste et réalisateur.

L’histoire des juges, la plus intéressante (le combat contre le cancer et le surendettement) a été portée à l’écran dans « Toutes nos envies », mais malgré un bon début on sombre vite dans le pathos, avec pas mal de modifications par rapport au roman, comme le fait de cacher et refuser la maladie alors que c’est tout le contraire dans le roman. Mauvaise adaptation d’un mauvais roman donc.


Voyage en Asie 2018 : Birmanie – Bagan et Mrauk U

Troisième album photo sur la Birmanie, et qui concerne cette fois deux sites archéologiques : Bagan, le plus connu, le plus visité également (et donc plus touristique), puis Mrauk U (prononcer Miaou), moins connu car moins accessible (18h de bus au départ de Bagan), et que j’ai préféré de loin à Bagan.

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Lever de soleil à Mrauk U – Cliquer sur l’image pour accéder à l’album

À Mrauk U, les temples sont en pierre, moins nombreux, et plus étonnants. Mais c’est l’ambiance de la (petite) ville, beaucoup moins touristique que Bagan, qui fait vraiment la différence. L’ensemble du site dégage quelques chose, et je garde un magnifique souvenir de cet endroit.

Message des hommes vrais au monde mutant – Marlo Morgan

Recommandé par Didier, un ami… qui m’avait raconté le début si surprenant : une américaine qui se retrouve à tout abandonner dans l’instant, papiers, argent, vêtements (y compris les chaussures !) pour suivre une tribu aborigène qui s’enfonce dans le désert, et va peu à peu l’initier à leurs croyances et mode de vie.

Histoire surprenante, tellement surprenante qu’elle est probablement inventée de toute pièce (voir en fin d’article pour plus de détails). Heureusement, je ne l’ai appris qu’après la lecture, ce qui a évité de me la gâcher…

On peut toutefois lire dans la préface que ce livre « est présenté comme un roman de façon à protéger la petite tribu d’Aborigènes de complications légales« . Je me demande si ce n’est pas plutôt l’auteur que cette mention protège ! 🙂

En le lisant, je trouvais tout de même le style peu attrayant, avec un ton un peu « conte pour les enfants », rempli de bonnes vieilles vérités mêlées à un peu d’exotisme et de fantastique. La notion du temps est aussi très mal rendue pour une telle expérience, forcément profondément marquante. Ce livre devrait être un gros pavé, avec un récit détaillé de ce qu’elle a du endurer jour après jour. Mais ce ne sont finalement que quelques anecdotes collées les unes aux autres, où l’auteur fait des comparaisons avec notre société souvent un peu faciles.

Et puis il y a ce côté « nous formons un tout avec la nature/le monde, si nous le respectons il nous respectera aussi, et pourvoira à nos besoins », un discours quasi religieux et enfantin qui rend l’ensemble peu crédible.

Indépendamment de tout cela, ce récit a le mérite de passer un message écologique à notre civilisation. La façon païenne dont les Aborigènes envisagent leur rapport au monde est infiniment plus respectueuse que la notre : les hommes font partie du monde, et forment un tout ; la disparition d’une espèce animale, c’est donc une partie de nous qui disparaît, et n’est pas sans conséquences.

Est pointé du doigt également le comportement des blancs vis-à-vis des Aborigènes d’Australie, comparable au sort réservé aux Indiens d’Amérique : négation de leur culture, appropriation des lieux de cultes, enlèvement des enfants pour leur inculquer nos valeurs, etc…

Difficile de s’étendre plus sur le sujet, puisque les Aborigènes contestent ce qu’elle raconte sur leur culture et s’en trouvent offensés.

Venons-en tout de même aux choses difficiles à croire dans ce récit :

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Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…