Le verdict du plomb – Michael Connelly

Retour à la série Harry Bosch, un petit polar de temps en temps ne peut pas faire de mal. Il faut même se forcer un peu pour ne pas enchaîner directement sur le suivant, c’est assez addictif. L’ordre de lecture de la série est sujet à plusieurs versions sur le net, et j’avais celui-ci comme le numéro 14. Si Bosch y apparaît bien, c’est plutôt l’avocat Mikey Haller qui en est le personnage principal.

J’avais vu l’excellent film La défense Lincoln qui est l’adaptation cinématographique du premier roman de la série Mickey Haller. Celui-ci est le deuxième, et m’a d’ailleurs permis de comprendre le titre du premier : c’est parce que Haller préfère travailler dans sa voiture (une Lincoln) plutôt que d’avoir un bureau ! Aussi simple que ça, mais je n’avais pas percuté ! 🙁

Mikey Haller va cette fois défendre un ponte de Hollywood pressé d’être jugé pour que son innocence soit déclarée. Harry Bosch lui enquête sur le meurtre de l’avocat initialement prévu pour cette affaire. C’est assez prenant, entre le fonctionnement de la justice américaine, le travail d’avocat pour défendre son client, et celui de Bosch pour éclaircir le meurtre. Bien sûr, tout cela est lié, et la lumière ne se fera qu’à la fin ! On y apprendra aussi dans les dernières pages que nos deux personnages sont des demi-frères, ce qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.

Bon polar donc, mais je préfère tout de même retrouver une enquête d’Harry Bosch la prochaine fois…

Michael Connelly, né en 1956, est l’un des principaux auteurs américains de romans policiers. Il est assez prolifique. Les romans mettant en scène Harry Bosch ont été portés à l’écran dans une série TV éponyme (7 saisons) que j’ai vraiment apprécié.
Une autre série existe depuis 2022 sur Amazon, « Bosch: Legacy » : 2 saisons sont parues, la 3e et dernière est prévue pour le printemps 2025. C’est déjà nettement moins bon, mais Harry Bosch est toujours là, même si cette série se concentre plutôt sur sa fille.
Côté cinéma, il y a « Créance de sang » avec Clint Eastwood mettant en scène Terry Mc Caleb, un ancien agent du FBI. Et donc « La défense Lincoln », avec Matthew McConaughey.

Cambodge – première partie

Accéder à l'album

Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas ajouté un album-photo à ma galerie Zenphoto. Le voyage en Asie l’hiver dernier m’en donne finalement l’occasion.

En fait, je me suis fait imprimer deux albums papier, un du Cambodge, un autre du Vietnam, via un service web (Pixum en l’occurrence). Et c’est plutôt sympa à partager avec la famille ou des amis de passage. Du coup, j’ai sévèrement sélectionné les photos pour en limiter le nombre (ces albums photos papier ne sont pas donnés) et je suis assez satisfait du résultat.

Dans la foulée, il est facile de créer un album à partir de cette sélection. Et même deux, car il y a quand même environ 120 photos pour le Cambodge, j’ai donc divisé l’album Zenphoto en deux.

Il suffit de cliquer sur l’image pour y accéder.

À noter que l’affichage des données GPS de chaque photo, que je me suis attaché à afficher dans le thème utilisé… ne fonctionne pas ! 😥 En effet, la version courante de Zenphoto (v1.6.4) a un joli bug sur les metadata… Les développeurs se demandent même comment ils ont pu laisser passer ça. Toujours est-il que cela sera réparé avec la version suivante, soit la v1.6.5, dont la date de sortie est inconnue.

Vers un monde univoque – Thomas Bauer

C’est mon cousin Olivier qui m’a offert ce livre, lors d’un passage en Bretagne : alors que je lui faisais visiter Concarneau et sa ville close, nous sommes aussi passés à la librairie Albertine où je devais aller chercher un bouquin.

Faisant usage de politesses réciproques, je lui ai alors offert Le monde d’hier de Stefan Zweig que je venais de lire et avais beaucoup apprécié, et lui m’offrit donc ce livre, un essai philosophique dont je me suis dit : « pourvu que ce ne soit pas trop abscond à lire… ».

Ce n’a pas été le cas, et c’est tout le mérite de l’auteur, d’avoir su rester accessible et de ne pas utiliser de jargon philosophique. La langage reste simple, et facilement compréhensible.

Plein de courage, j’entamais donc l’excellente préface de Christopher Pollmann, qui commençait par cette citation :

La croyance qu’il n’y a qu’une seule vérité,
et que l’on est soi-même en possession de celle-ci,
est la racine la plus profonde de tous les maux du monde.

Max Born (1882 à 1970, prix Nobel de physique en 1954)

J’étais aussi content de voir que dès la deuxième page, Stefan Zweig était cité deux fois ! Quelques pages plus loin je lisais ceci :

En-deçà des éloges, l’ambiguïté semble bénéfique à la vie collective. En effet, elle favorise le lien social tout en épargnant l’individu de certaines agressions. Elle suscite un sentiment d’appartenance grâce à des expressions, symboles et comportements partagés, donc rien de trop explicite ni clivant, permettant d’éviter des positionnements trop tranchés et les confrontations qui ne manquent pas d’en découler.

Et là, je me disais : mon cousin n’essaierait-il pas de me faire passer un message ? 🙄

Alors ce livre m’a-t-il fait comprendre certaines choses ? Je dois répondre oui à cette question, même si je ne suis pas certain que cela va modifier ce que je pense, peut-être un peu tout de même, en tout cas dans la compréhension concernant la direction dans laquelle va notre société.

Le monde s’uniformise, c’est un des effets de la mondialisation : on le voit facilement en voyageant, avec ces « non-lieux » que sont les aéroports, les supermarchés, les hôtels, etc… Devant avant tout être fonctionnels, les moyens priment sur la fin. Il en est de même avec les langues parlées, ou encore les couleurs (vêtements, voitures, bâtiments), produits pour un marché planétaire, on remplace les couleurs toujours connotées par des tons plus sobres.

Du coup, l’ambiguïté recule, et l’intolérance à son égard augmente : qu’une chose puisse avoir des significations variées, voire contraires selon les contextes et les personnes, dérange. La tendance est à la dualité, c’est noir ou blanc, et tout se réduit à une paire de significations dichotomiques, voire manichéennes. Pour l’auteur, notre tolérance à l’ambiguïté est trop faible, sans pour autant nier les problèmes qu’entraîneraient son excès. Il ne s’agit pas d’encourager l’ambiguïté, mais de l’apprivoiser.

Et on trouve dans l’Histoire des périodes tolérantes ou non :

Il semble qu’en matière de tolérance à l’ambiguïté, l’histoire fut plus turbulente en Europe que dans d’autres régions du monde. Sensiblement plus souvent que, par exemple, dans les sociétés moyen-orientales, l’Europe alterna entre des périodes relativement tolérantes à l’ambiguïté, comme la Renaissance, l’humanisme et le baroque, et des périodes très intolérantes à l’ambiguïté, telles que les guerres de Religion, la Révolution française, ou l’ère des idéologies à la fin du XIXe et au XXe siècles.

En terme de religion, il existe des points communs frappants entre la « tyrannie de la vertu » de Calvin et les conceptions islamistes des fanatiques musulmans d’aujourd’hui. […] Obsession de la vérité, négation de l’histoire et aspiration à la pureté sont ainsi les trois marques de l’intolérance à l’ambiguïté qui constituent la base de tout fondamentalisme.

Tout l’ouvrage de Bauer met en avant l’ambiguïté et ses vertus, et non ses défauts (incertain, imprécis), comme il est perçu de nos jours : la science en quête de certitudes, le capitalisme en quête d’efficacité, et même le fondamentalisme qu’il soit religieux ou anti-religieux d’ailleurs.

L’auteur va ainsi décliner cette idée, en fonction de certains critères comme la religion, ou la société capitaliste mondialisée, et c’est assez convaincant. Et c’est ce manque de tolérance vis-à-vis de l’ambiguïté qui va générer ce fondamentalisme…

Pour d’autres sujets, comme l’art, et même le vin naturel, cela l’est beaucoup moins m’a-t-il semblé. Il part parfois d’un postulat discutable (en tout cas pas évident pour moi), et déroule à la suite sa démonstration. Forcément, il arrive à ses fins.

Un bon bouquin d’une centaine de pages qui se lit bien, et de bonnes choses à retenir dans ce monde où l’on tend à nous enfermer dans des réponses un peu trop exclusives. Restons ouverts !

Thomas Bauer est professeur d’études arabes et islamiques à l’université de Münster. Il a reçu le prix Leibnitz le prix scientifique puis le prix Tractatus de l’essai philosophique pour le présent ouvrage. Il n’a pas encore de page Wikipedia !

SpamBlocker pour le téléphone

Bloquer les appels indésirables sur son portable est devenu quelque chose de nécessaire. On peut prendre toutes les précautions que l’on veut pour éviter des appels indésirables, ça finit par arriver, soit parce que vous avez laissé une case cochée autorisant la démarchage (version officielle), soit parce que votre numéro a été récupéré d’une façon ou d’une autre et pas forcément très légale (fuite de données, etc…).

Heureusement, en France, les numéros des démarcheurs sont réglementés, et identifiables par les premiers chiffres de leur numéro. L’Arcep a donc publié cette liste, reste alors à l’ajouter au téléphone afin de les bloquer. Pour ce faire, encore faut-il que le « dialer » du smartphone sache filtrer les numéros commençant par une séquence donnée, ce qui n’est pas le cas sur mon tel. Il me faudra donc utiliser une application dédiée.

Mise à jour 28/02/2025 : malgré SpamBlocker, je reçois beaucoup d’appels ces derniers temps à partir de numéros en 06 ou 07. C’est très embêtant car ce sont des numéros « usurpés » et il est difficile de se prémunir de ce genre d’appels (non légaux). Je rajoute donc des infos à ce sujet en fin d’article.

Voyons tout cela…

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Les derniers jours de Stefan Zweig – Laurent Seksik

Après avoir lu Le monde d’hier, dont Zweig envoya le manuscrit à son éditeur deux jours avant de se donner la mort, j’ai vu ce livre et voulu en savoir plus sur ces fameux derniers jours.

C’est une évocation, en partie imaginaire, puisqu’il est impossible de savoir vraiment ce qui s’est passé dans la tête de Zweig. L’auteur a choisi d’employer la troisième personne pour parler de Stefan Zweig (il fait ceci, il pense cela, Lotte lui dit ceci, etc…), toujours au temps passé, et sans aucun dialogue reconstitué. Tout ceci ne rend pas la lecture très facile, on hésite parfois : est-ce une pensée du personnage ou la retranscription d’un dialogue ? L’impression globale est que l’on est tenu à distance, impossible de s’identifier à l’histoire.

Nous sommes en septembre 1941, Stefan Zweig , expatrié, arrive à Pétropolis au Brésil, avec sa femme Lotte (plus jeune que lui de 40 ans, elle était sa secrétaire avant que Zweig ne divorce pour l’épouser en 1938). Passé les premiers moments où ils croient pouvoir échapper au désespoir dans ce monde neuf, Zweig sombre vite dans une dépression qu’il traîne avec lui, et dont il n’arrivera pas à sortir.

L’auteur s’appuie les écrits de l’auteur (son journal) et sur les faits avérés, les gens qu’il a rencontré là-bas, comme Bernanos qui était lui aussi réfugié au Brésil à l’époque. Leur rencontre, dont Zweig espérait beaucoup, sera un échec :

Il avait longtemps hésité avant d’aller rendre visite à Bernanos, qui vivait à Barbacena, à quelques heures de train de Pétropolis. Il redoutait d’imposer au Français son inconsolable tristesse, ses lourds silences, en un mot sa présence. Mais il voulait voir un écrivain, parler avec un écrivain, retrouver le sentiment d’exister avec une âme sœur – un autre auteur ayant choisi l’exil absolu. Il rêvait de parler à nouveau français, retrouver Paris, au milieu du Brésil. Et qui sait ? Puiser dans la ferveur de son hôte la force de se remettre au travail.

Bernanos l’encourage à écrire, à se battre avec ses armes :

Ce serait bien que vous y écriviez aussi… Un simple article de votre main, cela aura de la valeur. Un texte de Zweig dans cette Amérique du Sud qui vous admire et vous célèbre, cette bouteille à la mer lancée vers la France, où l’on vous aime aussi, ça n’aurait pas de prix. […] Je sais, reprit Bernanos, que vous êtes un être plein d’humilité, vous voulez ignorer l’influence que l’on vous prête. Et puis, on se sent loin de tout, ici, le malheur déteint sur nous et nous ravit notre force. Mais il faut trouver le courage d’agir. Il faut croire, je ne dis pas forcément en un Dieu, il me semble plus raisonnable de ne pas croire en Dieu que de croire en un Dieu géomètre. Non, il faut croire en notre force et en notre raison. Nous disposons, nous, les vagabonds, nous, les écrivains, entre nos mains, au bout de nos doigts, d’une arme puissante. Il faut se montrer digne de ce don d’écrire, digne de cette bénédiction divine. Votre plume, votre nom est un redoutable glaive que craignent les Goebbels, les Laval, tous les imbéciles et les lâches. Écrivez, agissez. Les colonnes du Jornal, du Correira da Manha vous sont ouvertes comme l’est le cœur des Brésiliens. Rejoignez-moi.

Mais c’est peine perdue, Zweig voit l’Europe occupée par les Nazis, la culture européenne disparaître, ses frères juifs persécutés partout. Le coup de grâce semble avoir été la chute de Singapour :

Singapour est tombé. Singapour, dernier rempart de la civilisation, s’est rendu aux Japonais. Jamais on n’aurait pu imaginer. La forteresse anglaise et ses cent mille soldats ! « Les Anglais ont perdu la guerre », sous-titre le journal. Le dernier bastion est tombé. Maintenant, les barbares ont le monde à leurs pieds. L’horizon s’ouvre à eux. Maintenant, les vaillants soldats de la Couronne avancent, tête basse, en haillons, dans la jungle malaise. Singapour est tombé. La route du pétrole s’ouvre aux Japonais. La guerre est terminée. Les Allemands foncent vers Suez. Demain, les puissances de l’Axe feront leur jonction. Dans un an, les barbares seront à Rio. La fête est terminée.

En février 1942, le couple se suicide en absorbant du Véronal. La seule question que l’on peut se poser finalement, c’est qu’il ait entraîné dans son geste ultime sa femme Lotte. Elle était certainement très éprise de lui, mais aussi beaucoup plus jeune, et certainement pas aussi désespérée. Quelle a été son influence dans le choix de Lotte ?

Laurent Seksik, né en 1962, est un médecin et écrivain français. Il adaptera son roman au théâtre sous la pièce au titre éponyme, jouée en 2012 et interprétée par Patrick Timsit et Elsa Zylberstein.

La Plage – Alex Garland

J’avais gardé un bon souvenir du film, sans doute parce que ça se passe en Thaïlande, que les personnages sont de jeunes routards, et qu’il y a Virginie Ledoyen ! 😉 Mes souvenirs étaient pour autant assez flous, je me souvenais du saut à la cascade… Et je n’avais pas lu le livre, et c’était donc l’occasion de le faire, quitte à revoir le film ensuite, car c’est toujours mieux dans ce sens là.

Bon, alors, c’est assez glauque, et la belle aventure d’une plage secrète isolée du monde et habitée par des babas-cool se révèle vite assez sombre. Une fois sur l’île, Richard, le personnage principal (un anglais) part assez vite en vrille et ses dialogues imaginaires avec Daffy Duck (le personnage qui meurt dès les premières pages et transmet la fameuse carte à Richard) sont un bon baromètre de sa santé mentale.

Le paradis idyllique va vite se transformer en une longue descente aux enfers, et la scène finale est littéralement cauchemardesque.

La lecture est agréable, on est pris par le récit, les différents personnages ont chacun leur personnalité, et la vie de groupe avec ses affinités et ses tensions plutôt bien décrite. Les dialogues entre Richard et Daffy viennent entrecouper le récit, mais on comprendra à la fin leur côté un peu prophétique avec ces références au Vietnam…

J’ai donc revu le film dans la foulée, et ça a été une énorme déception. Beaucoup de chose ont disparues (personnages, scènes), tout est simplifié à l’extrême, Richard (Léonardo Di Caprio) devient un américain, et séduit bien entendu Françoise (Virginie Ledoyen), alors que dans le livre cela n’arrive pas, même si Richard est sous le charme. Ce qui est plus intéressant d’ailleurs, notamment pour ses relations avec Étienne (Guillaume Cannet) dont le rôle devient du coup insipide. Même la fin est modifiée : tout le monde se sauve sur un bateau, et hop, Happy End ! À oublier très vite.

Alex Garland, né en 1970, est un romancier, scénariste et réalisateur britannique. La Plage est son premier roman, inspiré de son expérience de routard. Ce n’est pas lui qui a fait le scénario du film, on se demande bien pourquoi…

Nirliit – Juliana Léveillé-Trudel

Livre conseillé par une amie de ma sœur, croisée lors d’une journée de rando, et où nous avions échangé quelques titres de romans qui nous avaient marqués.

Pour celui-ci, on est immédiatement plongé dans une ambiance un peu particulière par le style d’auteur, qui nous emmène dans un monde inconnu, tant par la géographie que par les hommes et les femmes qui y vivent.

Au printemps, la narratrice, revient comme chaque année dans cette petite ville isolée où vivent des Inuits sédentarisés. Elle s’occupe des enfants pendant l’été, et repart avant l’hiver. Son ton est triste car elle pense à Eva, une amie portée disparue dans des conditions pas vraiment éclaircies, mais victime de la violence d’un homme. Elle oscille entre tristesse et colère.

La narratrice va peu à peu dresser le portrait de ces jeunes adolescents et de ce qu’ils deviennent comme jeunes adultes, dans cette ville où des ouvriers blancs viennent travailler sous contrat, attirés par l’argent, et toujours prêts à une aventure sans lendemain avec une jeune fille. La différence de mentalité et de mode de vie entre ces deux mondes se révèle catastrophique. L’alcool fait des dégâts terribles, l’argent que les compagnies versent pour exploiter les richesses du sol rend le travail inutile, les magasins d’état vendent leur malbouffe… Il reste bien peu d’espoir pour construire quelque chose de viable ici, et partir pour le Sud est presque impossible, tant l’écart culturel est immense. La description de ce monde est très sombre, et les premières victimes en sont les femmes autochtones.

J’ai beaucoup aimé ce récit, l’écriture et le ton de l’auteur, qui a su par petites touches dresser un portrait assez précis de ce que peut être la vie dans ce genre de ville aux confins du monde, avec une nature à la fois pleine de beauté, mais aussi très dangereuse. Mais les hommes aussi sont dangereux…

Juliana Léveillé-Trudel, née en 1985, est une écrivaine québecoise. Nirliit est son premier roman (2015), inspiré de son propre vécu, ayant travaillé dans l’éducation au Nunavik, région du Nord-Québec principalement habitée par les Inuits.

Retrouver ses fenêtres Gnome au login

C’est quelque chose que j’aurais du faire depuis longtemps, mais comme j’utilise la mise en veille le plus souvent sur mon PC, ce n’était pas un besoin pressant.

Toujours est-il qu’en cas de redémarrage, je devais systématiquement replacer les fenêtres au bon endroit, et même ouvrir une seconde fenêtre de terminal, puisque si l’on peut définir les applications qui démarreront automatiquement, on ne peut pas définir le nombre de leurs fenêtres (par défaut).

Gnome fournit gnome-tweaks pour ajuster divers paramètres : essentiellement les thèmes, l’apparence des fenêtres, et les applications au démarrage. Par contre, pour la position des fenêtres, rien n’est prévu. La philosophie de Gnome, c’est de fournir l’essentiel et de s’y limiter (et c’est très bien comme ça, cela évite de surcharger les menus). Il faut donc passer par une extension pour ce genre de besoin, et Smart Auto Move (SAM) y répond parfaitement.

Dernier souci : lancer deux fenêtres de la nouvelle Console de Gnome, que j’utilise à la place du gnome-terminal classique, qui m’a posé un petit problème.

On reprend tout ça depuis le début.

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L’enragé – Sorj Chalandon

J’avais bien aimé Le quatrième mur du même auteur, et l’histoire de cette colonie pénitentiaire pour mineurs à Belle-Île-en-mer m’a intéressé.

Tout est basé sur des faits réels, cette ancienne prison (2000 communards y seront enfermés) est transformée en 1880 pour faire partie des 35 « colonies pénitentiaires agricoles et maritimes » créées par le gouvernement de la Troisième République pour lutter contre la délinquance juvénile.

La discipline y est extrêmement sévère, et la violence physique et psychologique exercée sur les enfants omniprésente (même si elle est interdite par les règlements). Un soir, au réfectoire, un enfant croque dans son fromage avant de manger sa soupe, un gardien en profite pour le frapper, et c’est le début d’une révolte violente d’une centaine d’enfants, dont une bonne moitié en profitera pour s’évader.

La recherche des fuyards est lancée, et la population locale y participe (20 francs de récompense par enfant retrouvé). Jacques Prévert se trouve à ce moment en vacances sur l’île, et écrira un poème intitulé « La chasse aux enfants ». Tous seront repris, on ne s’échappe pas si facilement d’une île.

Sorj Chalandon s’est donc inspiré de cette histoire en imaginant qu’un enfant n’est pas retrouvé. Il s’appelle Jules Bonneau, dit La Teigne, et ce n’est pas usurpé. La violence est devenue son unique moyen d’expression, il le revendique et reste dangereux à tout moment, même quand il reçoit de l’aide. À tel point qu’il est difficile de s’attacher au personnage au fil de la lecture, par ailleurs assez prenante.

C’est donc l’histoire d’une rédemption difficilement acquise, et description d’un bagne pour enfant à Belle-Île (comme certains l’ont appelé), à l’entre deux-guerres, pas si lointain que ça et terriblement indigne ! L’auteur y intègre habilement des personnages avec chacun leur propre cause : Ronan le pêcheur breton, Sophie l’infirmière « faiseuse d’anges », Alain le communiste, et Panxto le basque.

Sorj Chalandon (né en 1952) est un journaliste et écrivain français. Reporter de guerre, il a obtenu le prix Albert-Londres en 1988 pour ses reportages dans 
Libération. Depuis 2009, il est journaliste au Canard enchaîné. Ce livre a reçu (entre autres) le prix Goncourt des lycéens 2013.

L’histoire de cet établissement pénitentiaire a sa page wikipedia.

Le monde d’hier – Stefan Zweig

Cela faisait un moment que j’avais ce livre dans ma liste, j’en avais entendu parler à la radio, quelqu’un disait qu’il était bon de lire ce livre à notre époque, car on pouvait y retrouver certaines similitudes avec celle décrite par l’auteur, c’est-à-dire depuis sa naissance en 1881 jusqu’à la seconde guerre mondiale, où il choisit délibérément d’arrêter son récit, car c’est le point final d’une époque.

L’auteur nous raconte donc cette période, ce qui est arrivé au monde et comment il l’a traversé. Il est autrichien et juif, écrivain, profondément humaniste, attaché aux arts et à la culture, pacifiste bien sûr, européen convaincu, et très méfiant vis-à-vis des nationalismes de toutes sortes.

Obligé de choisir l’exil, il est d’une franchise absolue tout au long de ce récit passionnant et l’explique ainsi :

L’apatride, justement, se trouve en un nouveau sens libéré, et seul celui qui n’a plus d’attache à rien n’a plus rien à ménager. J’espère ainsi remplir au moins une des conditions essentielles à toute peinture loyale de notre époque : la sincérité et l’impartialité.
Et ce qu’il décrit est très instructif, d’abord la description du monde au début du XXème siècle, après quarante ans de paix, et comment on de déplaçait librement à cette époque. Puis cette première guerre mondiale qui arrive sans véritable raison, résultat d’un jeu secret de nations et de diplomates imbus de leur puissance nouvelle. Ensuite ce sera la montée des nationalismes, qu’il verra venir et le forcera à l’exil, qu’il vivra difficilement.

Voilà quelques extraits :

Continuer la lecture… Le monde d’hier – Stefan Zweig

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…