L’invasion divine – Philip K. Dick

Suite de « la trilogie divine » avec ce deuxième tome. J’avais trouvé le premier tome (SIVA, voir ici) pas mal déjanté, mais assez drôle si l’on faisait abstraction des passages trop ésotériques. Pour celui-ci, c’est malheureusement beaucoup moins drôle, et encore plus « barré ». J’ai trouvé cela difficile à suivre et vraiment pas passionnant. 🙁

C’est donc l’histoire d’une nouvelle incarnation d’un fils de Dieu (mis au monde par une femme vierge comme il se doit), remplie de délires mystico-religieux sur fond de monde futuriste… J’ai tourné de nombreuses pages en lisant en diagonale tellement j’y trouvais peu d’intérêt… De plus la narration se déplace dans le temps très facilement, même les personnages ont des visions du futur ou du passé, ce qui rend le suivi de l’histoire encore un peu plus compliqué, ce qui n’était vraiment pas nécessaire.

PKD s’est beaucoup documenté sur le sujet, aucun doute là-dessus, et nous en abreuve jusqu’à plus soif ! Évangiles (apocryphes ou non), Torah, textes pré-chrétiens… Il y en a pour tous les goûts. Je rappelle que l’auteur a vraiment eu des visions, et qu’il essaie par cette trilogie de transcrire cette expérience sous forme romancée.

Son Exégèse est d’ailleurs parue récemment, en deux tomes, pour ceux qui veulent aller plus loin de ce côté. J’ai peur que ce ne soit incompréhensible, et à 40€ pièce, je passe mon tour…

Essayons tout de même de résumer cette histoire :

Sur une planète lointaine, Herb Asher rencontre Rybys; ils sont voisins, chacun vivant dans son dôme respectif, et effectuant leurs tâches. Rybys est très malade ; Yah (une divinité de cette planète, Dieu en fait) parle alors à Herb et lui demande de s’occuper de Rybys, qui est donc enceinte de Yah, tout en étant encore vierge. Ils sont aidés par un certain Elias. Elle doit revenir sur terre pour y amener l’enfant-dieu ; la maladie est réelle mais n’est qu’un prétexte pour obtenir l’autorisation de revenir sur terre.

Car sur terre, il y a un gouvernement bicéphale, avec un côté religieux appelé l’Église chrétienne islamiste, et un autre scientifique appelé la Légation scientifique. Ils sont aidés par un ordinateur géant (IA) appelé Grande Nouille pour gérer tout le système. Les deux dirigeants tentent de les empêcher de revenir sur terre, mais Yah est plus fort, détraquant le fonctionnement de l’IA pour passer les contrôles.

Pendant ce temps (!), sur terre, Emmanuel enfant a tout oublié. Elias s’occupe de lui, Rybys est morte dans une collision aérienne à son arrivée sur terre, et Herb a été mis en suspension cryonique en attendant la greffe d’une rate. Emmanuel va à l’école et rencontre Zina, une petite fille… L’amnésie d’Emmanuel est volontaire, et un mécanisme va lui faire revenir la mémoire en temps voulu… Il est Dieu, revenu sur terre pour le jugement dernier, ou un truc du genre.

Qui est Zina, une magicienne, une fée ? Elle emmène Emmanuel dans un monde parallèle où le diable (Bélial) est mis en cage dans un zoo, où les deux tyrans du gouvernement son des personnages secondaires, et où règne la beauté et l’harmonie ; elle conjure Emmanuel de ne pas détruire le monde (il serait revenu sur terre pour combattre le diable et détruire ce monde). Emmanuel commence à se rappeler qui est Zina, peut-être une entité créée par lui afin de l’aider à retrouver la mémoire… Finalement c’est une autre moitié de lui-même ! Les dialogues entre les deux deviennent très ennuyeux ; Emmanuel relâche par erreur Bélial qui s’en va faire le mal dans ce monde…  Ça frôle la débilité quand même niveau histoire !

Retour à Herb vit dans le monde parallèle, mais a soudain le rayon de lumière rose qui l’atteint et lui révèle la vérité (soit à peu près ce dont il est question dans SIVA, et qui est arrivé à PKD dans la vraie vie…). On boucle sur cette histoire : notre monde est fictif, le temps est arrêté, Révélation, écrits religieux, etc… Finalement ce sera un happy end : Herb sera sauvé par Linda Fox, une chanteuse dont il est amoureux depuis le début de l’histoire, et qui deviendra une sorte d’ange gardien pour lui. Le monde est sauvé, le diable vaincu. Ouf, le bouquin est terminé !

L’histoire est résumée ainsi par Herb lui-même :

C’est très simple, expliqua Herb Asher. Il y avait un plan : faire pénétrer Dieu sur Terre clandestinement. À l’état de fœtus dans le ventre de ma femme. Et l’entreprise a réussi. C’est pourquoi il y a eu ce mandat d’arrêt lancé contre moi. Le crime que j’ai commis a consisté à introduire Dieu subrepticement sur Terre, c’est-à-dire sur un monde où règne l’Esprit du Mal. C’est l’Esprit du Mal qui contrôle en secret tout être et toute chose ici. Vous, par exemple, sans le savoir vous êtes au service de l’Esprit du Mal. […] La bataille est terminée. Dieu en est sorti vainqueur. Le pouvoir de Bélial a été détruit.

Voilà… En lisant ça, je ne peux que regretter les romans de Philip K. Dick précédant sa « vision ».

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Philip K. Dick (1928-1982) est un auteur américain de romans, de nouvelles, et d’essais de science-fiction. Il a reçu le prix Hugo pour « Le maître du Haut Château » et le prix John Wood Campbell Memorial pour « Coulez mes larmes, dit le policier ».

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