Un tueur sur la route – James Ellroy

J’ai voulu relire ce roman d’Ellroy dont j’avais gardé un souvenir assez glaçant, le récit d’un tueur en série raconté à la première personne.

Il se nomme Martin Michael Plunkett, 35 ans. Témoin d’une scène d’adultère dans son enfance qui va le traumatiser, il devient un garçon solitaire, son esprit rempli de visions qu’il superpose à la réalité, soumis à un super héros fictif de BD appelé « Super Saigneur » (et son alter-ego féminin) avec qui il dialogue dans sa tête. Il est obsédé par la blondeur, développe une homosexualité latente, et n’ose pas passer à l’acte. À côté de tout ça, il est très intelligent et réussi parfaitement à duper tout son monde, et ne ressent absolument aucune empathie pour le genre humain.

Il se contente de vol et de voyeurisme lors de ses premiers méfaits, et finit par passer un an en prison. Dès lors, il va devenir excessivement prudent, et le premier assassinat arrive brutalement dans le récit sans que l’on y soit vraiment préparé. C’est très violent. Plunkett va ensuite partir sur la route, et tuer au hasard de ses rencontres, atteignant une quarantaine de meurtres à son actif. Au cours de ce périple, il va rencontrer son alter-ego, Ross Anderson, un policier tout aussi dangereux et intelligent, et de plus très bel homme. Les vingt pages suivantes reprennent les meurtres de ce dernier.

Le récit est entrecoupé de coupures de presse relatant les versions officielles et l’état des recherches de la police. C’est l’époque où une unité spécialisée pour traquer les tueurs en série est montée par le F.B.I. et elle finira par porter ses fruits en ce qui concerne Anderson et Plunkett. Mais ce dernier ne reconnaîtra que les quatre derniers meurtres qu’il a commis, mais négociera l’accès aux dossiers de la police pour écrire ses mémoires en prison : c’est le récit que l’on a entre les mains.

Un roman un peu glaçant à lire, qui montre combien un meurtrier intelligent qui tue sans véritable autre mobile que celui de tuer peut se révéler extrêmement dangereux et difficile à traquer.

James Ellroy, né en 1948 à Los Angeles, est un écrivain et scénariste américain. J’ai lu presque tous ses romans à une époque, notamment sa trilogie « Underworld USA » qui raconte l’ascension et la mort de JFK, la mort de J.E. Hoover, les dernières années de la guerre du Vietnam et la présidence de Richard Nixon. Je suis depuis largement revenu sur mon jugement quand j’ai appris qu’il avait largement inventé des faits quand cela l’arrangeait, et qu’il s’agissait donc d’une totale fiction. Cela m’avait un peu déçu de la part de l’écrivain (sans parler de son côté réactionnaire quand on l’écoute en interview).

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