White God – Kornel Mundruczó

White God - Kornel Mundruczó Cela faisait quelques jours que sur France-Culture, une  petite bande annonce parlait de ce film. Échaudé par les deux précédents films que j’étais allé voir (cf. articles précédents), je me suis dit : cette fois, je ne vais pas être déçu. Sentiment confirmé par la participation d’Arte affiché lors du générique de début.

Hélas, ce fût encore une déception. Le plus drôle c’est que j’avais le « Canard enchaîné » du jour dans la poche, sans être pour autant arrivé à la page spectacle. Ce n’est qu’après le film que je l’ai lu la critique. Je vous la livre telle quelle, ce sera dix fois mieux que tout ce que je pourrais dire :

Tout part d’une vision : dans Budapest désert, une horde de chiens poursuit une enfant à vélo…
Puis ce long-métrage ambitieux de Kornel Mundruczó se vautre longuement dans le film animalier cucul : une petite fille veut sauver son gentil toutou bâtard du monde cruel des hommes. Avant un brusque virage vers le film quasi fantastique à prétention philosophique : ledit bâtard, dressé au combat par un malfrat, dirige la vengeance du peuple chien contre les hommes…Selon un shéma rappelant étrangement « La planète des singes » ! Cette fable canine, plombée par la musique grandiloquente, a décroché le grand prix de la section « Un certain regard » à Cannes. A croire que le jury a été mordu ! – D.F.

Respire – Mélanie Laurent

Respire - Mélanie Laurent Cinéma encore, et cette fois un film vu totalement au hasard : il y avait des travaux à l’appartement, un collègue m’a filé un ticket Gaumont, et j’ai choisi une fois devant le ciné : il y avait Interstellar, mais je me suis dit « trop d’effets spéciaux »… J’ai vu cette affiche, film français… allez, on y va !

Franchement, je n’ai trouvé aucun intérêt ni à cette histoire, ni à ces jeunes actrices (si ce n’est qu’elles sont très jolies). Quel ennui !

L’histoire : une lycéenne sensible (crédule ?) se fait manipuler par une autre (très narcissique) jusqu’au harcèlement. Voilà, tout est dit, il n’y a plus qu’à dérouler les plans les uns derrière les autres, où les deux jeunes filles pourront partager une cigarette quoiqu’il arrive ; à se demander si l’industrie du tabac a sponsorisé le film… Même  si c’est bien filmé, avec une belle lumière, pour le contenu, on repassera.

Le film est tiré d’un premier roman éponyme d’Anne-Sophie Brasme (écrit à 17ans) , qui a marqué la réalisatrice dans son adolescence… alors bon, peut-être les ados le trouveront-ils intéressant ?

Là encore, très content de sortir de la salle, et je regrettais presque les effets spéciaux d’Interstellar !

Gone girl – David Fincher

Gone girl - David Fincher Je suis allé voir ce film avec des amis, sans que ce soit vraiment un choix, ou disons par défaut : petit cinéma, une seule affiche ce soir là, l’envie de sortir, et puis bon, un thriller avec Ben Affleck, « ça devrait le faire »…

Effectivement, l’intrigue est plutôt pas mal, même si j’ai trouvé le début très lent (il faut attendre presque une heure pour que ça démarre vraiment).Le dénouement de son côté m’a paru plutôt étrange (mais pourquoi reste-t-il avec elle ?)…

Quant à la psychologie des personnages, surtout cette femme « si intelligente », on est en droit de se poser des questions… qui nous ramènent irrémédiablement au manque de crédibilité de l’ensemble : l’impact des vilains médias notamment… mais on est aux États-Unis, n’est-ce pas ? autant forcer le trait.

À la réflexion, l’auteur aurait pu s’abstenir de modifier l’ordre chronologique (comme dans les romans, je trouve cela rarement réussi) : cela aurait rendu le début du film beaucoup plus rapidement intéressant. C’était aussi sans doute l’occasion de réduire la durée du flm : 2h30 !

Franchement, j’étais content de sortir de la salle !

Bienvenue sur le nouveau blog !

Il y a deux semaines, Free a brusquement bloqué mon compte, et accessoirement détruit la base de données du blog. Ceci sans aucun message pour me prévenir, ce qui me parait pourtant la moindre des choses (pour rappel, le blog fonctionnait depuis 2005 sans problème).

Le site ne marchait tout simplement plus (erreur 403 dans mon cas). L’accès ftp était également bloqué : à vous de deviner ce qui se passe… cool, hein, le service Free ? 🙁

J’ai donc décidé d’abandonner les pages perso free :

  • Le blog était déjà pas mal limité par le manque de mémoire alloué par Free, j’en ai déjà parlé ici sur le blog.
  • En 2012, c’était l’accès à Akismet, le service de protection contre les spams intégré à WordPress, qui était supprimé, toujours sans aucune explication  (une des caractéristiques récurrentes des services Free).
  • Restait alors la solution des plugins pour se protéger, mais là aussi, les ressources allouées par Free empêche d’utiliser les meilleurs (pas assez de mémoire).
  • Et la semaine dernière, Free me bloque mon compte et détruit la base SQL du blog arbitrairement, sans explication.

Ici, on atteint les sommets : Free d’une part, nous empêche d’avoir une protection efficace contre les spams, mais se comporte en véritable despote lorsque vous subissez un attaque, malgré toute votre bonne volonté. Bref ras le bol…

One.com

J’ai donc créé un compte chez One.com , un hébergeur payant, mais accessible et fournissant à priori un service de très bonne qualité. J’ai dans la foulée créé mon propre domaine, et j’ai choisi www.pled.fr, là où vous êtes actuellement. C’est la nouvelle adresse du blog.

La première année étant offerte, je n’ai payé que le nom de domaine pour cette première année, soit 14,40 €. L’année prochaine, cela devrait me coûter environ 50€ à l’année.

Migration

La migration du blog en lui-même ne s’est pas trop mal passée : installation en un click de la version 4.0, enfin ! (j’étais bloqué à la 3.2.1 avec Free à cause du manque de ressources). Les articles et les commentaires ont été importés sans problème sur le nouveau, à ceci près que j’ai perdu les catégories des articles. J’ai donc environ 800 articles à modifier manuellement, ça va me prendre un peu de temps.

Il va falloir aussi revoir certains plugins… et certainement plein de petits autres trucs. Mais bon, dans l’ensemble, c’est plutôt pas mal, et le blog est déjà opérationnel.

Le bon côté, c’est que je suis maintenant en v4.0, que je ne suis plus bloqué par le manque de ressources par Free. Ça donne envie de refaire des choses là où la situation était bloquée.

Le vrai problème, ce sera la galerie Zenphoto : pas sûr que je puisse réinstaller tout ça à l’indentique sans galérer… pas sûr que j’en ai vraiment envie d’ailleurs, la mode des photos m’a un peu passée. Mais il y a un bel historique, ne serait-ce que pour les amis… À voir après le blog.

Pour la petite histoire

Une fois compris ce qui se passait (ce n’est pas évident), il faut se rendre sur l’interface de gestion de free, et cliquer sur « Ré-activer votre compte pour les pages personnelles (si celui-ci a été suspendu) ».
Dans mon cas, le message était le suivant :

Base mysql polluée par du spam. Nous avons vidé les tables mysql concernées. Mettre en place des mesures de protection contre le spam.
Ce bloquage consitue un avertissement. Afin de retrouver l’accès à votre page personnelle, vous devez vous engager à corriger les points cités ci- dessus au plus vite.

C’est parti, il faut aller demander le déblocage du compte sur le news group proxad.free.servies.pagesperso… puis attendre, des bénévoles répondent, et transmettent les consignes et procédures. Il faut indiquer les actions que l’on va prendre pour que cela ne se reproduise plus. La demande officielle est finalement faite.

Hélas, le temps que tout cela se passe, il est déjà vendredi soir ! Pas de chance Pascal !

La personne qui « débloque les comptes » ne travaillant pas le week-end, et ayant potentiellemnt pris un RTT le lundi… ce n’est qu’aujourd’hui mardi que mon compte a enfin été débloqué.

Pour conclure

OK, ce service est gratuit. J’imagine également que les moyens pour maintenir ce service sont extrêmement limités. Mais ce serait peut-être mieux de carrément le fermer, si Free n’est pas en mesure de traiter ses clients correctement. Je me vois mal effacer la base de données d’un client pour des problèmes de sécurité réseau dont je suis responsable, mais incapable d’assumer, et ne pas prendre la peine de le prévenir qu’un problème a eu lieu.

Équatoria – Patrick Deville

Équatoria - Patrick Deville Retour à Patrick Deville et à ses romans mêlant histoire et voyage. Cette fois, nous partons en Afrique centrale, et le fil rouge sera cette fois Pierre Savorgnan de Brazza, explorateur français d’origine italienne, dont la capitale de la République du Congo tirera son nom : Brazzaville.

Globalement, même remarque que pour Pura Vida (qui nous emmenait en Amérique centrale) : un peu trop fouillis, trop de personnages et de lieux que l’on ne connaît pas, et l’on s’y perd un peu. Une simple carte de l’Afrique localisant les lieux, les fleuves, les villes mentionnées en début d’ouvrage n’aurait pas été superflue.

Une fois encore, il est préférable de connaître l’histoire (un peu) et la géographie (beaucoup) pour apprécier les œuvres de Patrick Deville à leur juste valeur…

Reste la découverte de cet explorateur atypique, pacifiste, tenant à payer et nourrir décemment les porteurs utilisés dans les expéditions, allant même jusqu’à s’opposer au ministre des Colonies français qui veut soumettre les nouveaux territoires découverts au régime de la concession : on confie alors ces terres aux sociétés privées pour l’exploitation… Voir à ce sujet Voyage au Congo d’André Gide pour se faire une idée de l’horreur coloniale qui en résulte.

L’auteur aurait pu se concentrer sur cet explorateur qui  mérite l’attention, mais ce serait trop simple. Il nous emmène vers d’autres personnages, passant de l’un puis à un autre au gré des lieux traversés : Livingstone, Stanley, et d’autres moins connus comme Emin Pacha d’Equatoria ou Tippu Tip de Zanzibar… Tous explorant le cœur de l’Afrique, cherchant les sources des fleuves, ou à tracer les routes commerciales d’Ouest en Est ou du Nord au Sud. Équatoria représente d’ailleurs la partie Sud du Soudan, aux sources du Nil.

Autres articles sur Patrick Deville :

Patrick Deville est un écrivain français né en décembre 1957. Il suit des études de littérature comparée et de philosophie à Nantes, puis voyage pas mal apparemment. En 2011, le magazine Lire élit Kampuchéa meilleur roman de l’année. En 2012, il reçoit pour Peste & Choléra le prix Femina, le prix du roman fnac, et le prix des Prix littéraires.

Opium Poppy – Hubert Haddad

Opium Poppy - Hubert Haddad Deuxième roman que je lis de cet auteur, après Palestine, qui ne m’avait pas particulièrement plu, notamment le style employé par l’auteur.

Il en est un peu de même pour celui-ci, même si sa lecture a tout de même été plus plaisante : l’auteur ne s’envole pas dans de grandes phrases poétiques, et reste plus concret, ce que je préfère de beaucoup.

Mais bon, l’histoire est quand même un peu simpliste, avec ce gamin afghan paumé à Paris (on le serait à moins !) après avoir subi la guerre en Afghanistan, perdu sa famille, et même obligé de tuer son propre frère, avant de partir en exil… L’histoire se terminera mal.

Petit roman, il a l’avantage de se lire assez vite. Mais que d’évidences dans ce récit ! Alors, oui, la guerre c’est moche, et les conséquences sur les enfants terribles.

Hubert Haddad est né en 1947 en Tunisie. Écrivain de langue française, poète, romancier, historien d’art.

Sur les falaises de marbre – Ernst Jünger

Sur les falaises de marbre - Ernst Jünger C’est le libraire qui m’a conseillé ce livre alors que l’on parlait de « belle écriture ». J’avais pour ma part entendu parler de cet auteur, mais pour un autre livre : Heliopolis (mi-SF, mi-philosophique, ça me tentait bien), hélas épuisé apparemment.

Les critiques parlent du chef-d’œuvre d’Ernst Jünger pour ce roman allégorique (fable ?), écrit peu avant la seconde guerre mondiale (1939), et où certains veulent voir un avertissement contre le nazisme.

Le sujet est celui de la civilisation contre la barbarie, et de l’impossibilité de rester neutre. Tout cela dans un monde imaginaire, La Marina, où deux frères vivent paisiblement dans un ermitage, occupés par leur bibliothèque et leur herbier, vivant en accord avec la nature, etc… Mais le Grand Forestier, seigneur du pays au nord, va envahir et détruire La Marina. Oh le vilain méchant !

Je n’en dirai pas plus, vu qu’arrivé à la moitié, j’ai refermé le bouquin. Peut-être y retournerai-je un jour, vu que tout le monde semble unanime, mais franchement, ça ne m’a pas du tout plu et je m’ennuyais ferme page après page : beaucoup trop éloigné de la réalité à mon goût. Exemple au hasard :

Une période étrange s’ouvrit alors pour nous à La Marina. Tandis que dans le pays le crime prospérait comme le réseau des moisissures sur le bois pourri, nous nous absorbions de plus en plus profondément dans le mystère des fleurs, et leurs calices nous semblaient plus grands, plus radieux que jamais. Mais avant tout nous poursuivions notre travail sur le langage, car nous reconnaissions dans la parole l’épée magique dont le rayonnement fait pâlir la puissance des tyrans. Parole, esprit et liberté sont sous trois aspects une seule et même chose.

Il semble bien que l’épée magique n’ait pas suffit à sauver La Marina…

Ernst Jünger (1895-1998) est un écrivain allemand. Il participa aux deux guerres mondiales, dans les troupes de choc au cours de la première et sous l’uniforme de la Wehrmacht comme officier de l’administration militaire d’occupation à Paris à partir de 1941. Officiellement, il s’est tenu à l’écart de la vie politique de son pays à l’arrivée des nazis au pouvoir, mais cette vision est contestée par certains comme Michel Onfray (qui fidèle à son habitude décortique la vie du personnage et la compare au contenu de son œuvre). Figure controversée dans son pays, sa vie d’homme de lettres est apparemment plus importante que celle de militaire…

Bloody Miami – Tom Wolfe

Bloody Miami - Tom Wolfe J’avais bien aimé Acid Test du même auteur (roman déjanté sur la période hippie de San Francisco), aussi quand j’ai  vu celui-ci en poche sur la table du libraire, je l’ai pris.

Tom Wolfe, c’est l’inventeur du « nouveau journalisme » : un style littéraire, mais priorité aux faits de l’enquête. Ici, on doute qu’il s’agisse de faits, tant les personnages sont caricaturaux. Le style, c’est celui de Wolfe, rempli d’onomatopées comme « uhrghhh », « hock hock hock », « Moiaahhh » ou encore « Craaaaaschhhh » ; il faut aimer (ou supporter).

L’histoire : un jeune flic cubain, Nestor Camacho, à la musculature impressionnante sauve un exilé cubain en mauvaise situation, mais ce dernier est arrêté par la même occasion (et probablement refoulé), sous le regard des médias. Il passe à la télé : héros pour les uns, mais traître pour la communauté cubaine et donc sa famille, il se sent mal. Quand il arrête quelques jour plus tard un dealer noir, les choses se compliquent encore pour lui, désormais étiqueté comme raciste par les médias. Comble de malchance, il vient de perdre sa copine Magdalena, une superbe ‘latina’ qui préfère son patron le docteur Norman Lewis, un ‘porno-psychiatre’, blanc, WASP, riche et connaissant des gens encore plus riches. Parmi ces derniers, un mécène russe n’est pas insensible aux charmes de Magdalena, pendant que Nestor enquête avec un jeune journaliste sur les tableaux que ce mécène a offert à la ville… seraient-ils des faux, et le mécène un horrible mafieux ? Par ailleurs, le chef de police est afro-américain, et le maire d’origine cubaine.

Comme on le voit, un scénario taillé sur mesure pour parler des problèmes communautaires de Miami, avec tous les excès qui sont associés à cette ville : débauche, sexe, argent-roi, corruption, violence, etc… La plupart des personnages de ce roman sont soit complètement perdus dans ce monde, soit en profitent sans aucune retenue ni morale.

Mais huit cents pages pour tout ça ? c’est certainement trop, des pages et des pages de description assez inutiles (sans parler des onomatopées) à mon goût.

Tout de même, au final, une description assez cruelle de la fin du rêve américain (one more !), version Miami 2012.

Tom Wolfe est né en 1933 aux États-Unis. Il est l’un des créateurs (avec Norman Mailer, Truman Capote, J. Didion, Hunter S. Thompson) du Nouveau journalisme. Ses premiers écrits sont souvent une critique du mode de vie américain. Il est surtout  connu pour son roman « Le bûcher des vanités » (1987) porté à l’écran par Brian de Palma.

Mao, l’histoire inconnue – Jung Chang & Jon Halliday

Mao, l'histoire inconnue - Tome 1 - Jung Chang & Jon Halliday Après avoir lu Les habits neufs du président Mao de Simon Leys (qui nous a malheureusement quitté en  août dernier), et discutant avec le libraire de ce cher Mao, il m’a proposé cette biographie non-officielle parue en deux gros tomes (+1200 pages) chez Folio Histoire.

Le livre de Simon Leys se concentrait sur une période très précise (1967-1969), au plus fort de la Révolution culturelle, et dénonçait le premier à un Occident incrédule que ce n’était qu’une gigantesque (et tragique) manipulation de Mao Zedong destinée à lui rendre les pleins pouvoirs.

Ces deux tomes reprennent quant à eux toute la vie de Mao, et ce n’est pas triste ! Alors attention : c’est totalement « à charge », et le portrait dressé par les deux auteurs est sans concession, c’est le moins que l’on puisse dire. Mao y apparaît comme un véritable monstre prêt à tout pour conquérir le pouvoir suprême et s’y maintenir, notamment en sacrifiant son peuple sans compter. Ainsi le quatrième de couverture déclare :

Mao Tsé-toung, qui pendant vingt-sept ans détint un pouvoir absolu sur un quart de la population du globe, fut responsable de la mort d’au moins soixante-dix millions de personnes en tant de paix, plus que tout autre dirigeant au XXe siècle.

Et le livre se termine par l’épilogue suivant :

Le portrait de Mao et sa dépouille continuent de dominer la place Tienanmen, au cœur de la capital chinoise. L’actuel régime communiste se déclare l’héritier de Mao et s’emploie toujours énergiquement à perpétuer son mythe.

Après avoir regardé un peu sur internet, ce livre est assez critiqué, en dépit de son succès de librairie… Surtout par les sinologues professionnels : que ce chiffre de soixante-dix millions de morts est difficilement vérifiable d’une part, que la méthode utilisée par les auteurs n’est pas celle d’un véritable travail universitaire d’autre part (malgré les dix ans de recherches qu’ils y ont consacré), et enfin que Mao était un dirigeant complexe, tiraillé de contradictions et aux multiples facettes.

Alors bon, ce n’est peut-être pas  un travail universitaire, mais personnellement je l’ai dévoré. D’autre part, les dictateurs « tiraillé de contradictions et aux multiples facettes », ça me laisse un peu froid. Hitler aimait la peinture, Mao la poésie, et alors ? Enfin, quelque soit le nombre de millions de morts, le chiffre exact importe peu…

Revenons au livre en lui-même : le style est très agréable à lire, et la narration parfaite : on est très vite accroché, et les multiples personnages chaque fois remis en contexte (j’avais peur d’une multitude de noms, d’une complexité à suivre tout cela, comme dans le livre de Simon Leys). L’histoire est passionnante, du début à la fin.

À vingt-quatre ans, Mao déclare ceci :

Je ne souscris pas à l’idée que pour être moral le motif de nos actions doit tendre au bien d’autrui. […] Bien entendu, il y a dans le monde des gens et des objets, mais tous ne s’y trouvent que pour moi. […] nous n’avons aucun devoir envers les autres. […] D’aucuns prétendent que l’on est responsable envers l’histoire. Je n’en crois rien. La seule chose qui m’intéresse, c’est mon développement personnel […]. J’ai mon désir et j’agis conformément à ce qu’il me dicte. Je ne suis responsable envers personne. »

Cela m’a fait immédiatement penser à L’Unique et sa propriété de Max Stirner : même apologie de l’égoïsme ! Là où c’est intéressant, c’est que Stirner n’en devient pas pour autant un monstre. Il reste sympathique, plus préoccupé par sa liberté de pensée en fait (hantise du conditionnement) que par l’idée de se servir des  autres. Mao n’aura pas cette élévation de l’esprit.

Continuer la lecture… Mao, l’histoire inconnue – Jung Chang & Jon Halliday

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…