La vérité sur l’affaire Harry Québert – Joël Dicker

La vérité sur l'affaire Harry Québert - Joël Dicker Recommandé par un client de la librairie comme un super bouquin, avec du suspense, du fond… Bon, si c’est pour le côté addictif de la lecture, vu que l’auteur nous ballade largement autant que faire se peut, et que l’on a hâte de connaître cette fameuse vérité, Ok. La construction du scénario est bien maîtrisée, encore qu’on finit tout de même par trouver le temps long, et le sentiment d’être le pigeon de l’histoire finit par l’emporter.

L’auteur n’est pourtant pas américain, mais là aussi combien de pages inutiles ! Encore un exemple de roman qui aurait pu être beaucoup plus efficace avec deux fois moins de pages… À croire que les auteurs sont payés à la ligne.

Le  plus surprenant, c’est que ce roman ait reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française ! on se demande bien pourquoi… Car côté style, c’est assez basique (niveau polar).

Il a aussi reçu le Prix Goncourt des lycéens 2012 ; l’article précédent (Le quatrième mur de Sorj Chalandon) ayant également remporté ce même prix mais l’année suivante, on peut donc se réjouir de la très nette progression de nos chers lycéens ! 😉

Que dire ? la lecture n’a pas vraiment été désagréable, mais ça ne va pas beaucoup plus loin. Il y a pas mal de répétitions vu que l’auteur s’amuse à nous repasser les mêmes événements plusieurs fois, en nous en révélant un peu plus, mais jamais assez. La crédibilité des personnages, surtout celui de la jeune fille, est difficilement crédible : dommage, elle est au cœur de l’intrigue. Et ce n’est pas le seul personnage peu crédible, la plupart sont également caricaturaux.

Joël Dicker, né en 1985 à Genève. Ce livre est son second roman.

Le quatrième mur – Sorj Chalandon

Le quatrième mur - Sorj Chalandon C’est le libraire qui m’as mis ce bouquin dans les mains, alors que lui expliquais que je cherchais des histoires qui avaient du sens. Cette fois il ne s’est pas trompé !

L’histoire commence par une scène de guerre localisé à Tripoli, Nord Liban, en 1983 : un tank tire sur un taxi, le passager est blessé par un éclat à la jambe, mais réussit à se mettre à l’abri ; le chauffeur du taxi aura moins de chance.

Le chapitre suivant nous ramène à Paris en 1974, où Georges, le narrateur (qui est aussi le passager du taxi), va reprendre l’histoire depuis le début, quand il  était à Paris, étudiant à la Sorbonne, jeune metteur en scène d’une troupe de théâtre amateur, et membre d’un mouvement d’extrême gauche, activiste et pro-palestinien. Il fait la rencontre de Samuel, un grec qui a fuit la dictature des colonels, plus âgé, et qui est lui aussi metteur en scène. Les deux hommes sympathisent.

Samuel a un projet fou : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth, en faisant jouer chaque personnage de la pièce par une communauté différente : chrétiens, chiites, Druzes, etc . Mais Sam tombe malade, et demande à Georges de reprendre le projet. Il va alors partir pour Beyrouth, où la guerre va le rattraper.

C’est bien écrit, et on est vite pris par l’histoire, par la tragédie… La pièce Antigone sert de fil conducteur, on la découvre en détail grâce aux deux metteurs en scène, et c’est passionnant ; chaque communauté y trouvera sa propre vérité et donnera son accord pour la représentation. Mais la guerre ne laissera pas les choses se faire aussi facilement. Une autre tragédie, réelle celle-ci, prend place, et la tristesse nous envahit.

Sorj Chalandon (né en 1952) est un journaliste et écrivain français. Reporter de guerre, il a obtenu le prix Albert-Londres en 1988 pour ses reportages dans 
Libération. Depuis 2009, il est journaliste au Canard enchaîné. Ce livre a reçu (entre autres) le prix Goncourt des lycéens 2013.

Liseuse Kobo Aura HD : retour d’expérience

Kobo Aura HD Ce sont les collègues qui m’ont offert l’année dernière cette liseuse Kobo Aura HD : à l’époque, c’était la liseuse avec la plus haute définition existante, la « Porsche des liseuses » selon Kobo (c’est aussi la plus chère, aux alentours de 180 €). Il est temps de faire un petit retour d’expérience… après 76 heures de lecture comme me l’indique l’écran d’accueil ! 😉

C’est ma première liseuse, je ne prétend donc pas comparer quoique ce soit, simplement partager mes premières impressions sur ce nouveau mode de lecture, ainsi que l’appareil.

De plus, je n’utilise pas le « Kobo Store » pour télécharger des livres, je me contente de voir ce que je peux trouver en format .epub sans DRM (ouvrages libres de droit, sur le web, etc..). À ce sujet, Framabookin, un nouveau service de Framasoft, vient de sortir, proposant plusieurs centaine de livres libres de droit.

Par contre mon libraire me propose bien des livres électroniques, via le site Libraires en Seine, mais bien entendu avec DRM, ce qui implique d’installer sur le PC un logiciel Adobe, qui n’est évidemment pas disponible sous Linux/Ubuntu. Tant pis pour eux…

Retour au Kobo :  je n’utilise pas plus l’option Pocket, un service en ligne qui  permet de lire des pages web que vous avez précédemment sauvegardées à partir de votre ordinateur. Et je ne parle pas des jeux d’échec et de Sudoku intégrés à l’appareil, classés sous la rubrique peu rassurante « Fonctionnalités Bêta »… Ça tient plus du  gadget, limite hors sujet.

Alors je l’avoue, je suis un peu partagé, il y a du pour et contre…. Globalement satisfaisant pour la partie lecture pure, beaucoup moins pour l’écran tactile et la réactivité, et au final un prix assez élevé comparé à la concurrence qui ne parait pas justifié… heureusement, on me l’a offerte ! 😉

Il y a d’ailleurs un excellent site qui permet en fonction de vos critères de trouver le modèle vous correspondant. Par exemple, la Pocketbook Touch Lux 2 à moins de 100 € a l’air tout aussi bien… pas d’écran tactile, mais des boutons, c’est peut-être aussi bien (voir plus loin).

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Un barbare en asie – Henri Michaux

Un barbare en asie - Henri Michaux C’est Simon Leys dans son studio de l’inutilité qui parlait de cet auteur et de ce livre avec suffisamment d’enthousiasme pour donner envie de le lire. J’hésitais un peu, Henri Michaux étant écrivain mais aussi poète, et je ne savais pas trop à quoi m’attendre…

Ce fût un vrai bonheur à lire, lecture ponctuée parfois d’éclats de rire tant les remarques d’Henri Michaux sont souvent drôles. Il s’agit donc de notes prises durant un voyage en asie qu’il fît en 1931 : la moitié de l’ouvrage est consacrée à l’Inde, un quart à la Chine, pour finir avec le Japon et la Malaisie.

Dans une première préface, rédigée en 1945, l’auteur nous dit :

Douze ans me séparent de ce voyage. Il est là. Je suis ici. On ne peut plus grand-chose l’un pour l’autre. Il n’était pas une étude et ne peut le devenir, ni s’approfondir. Pas davantage être corrigé.
Il a vécu sa vie.
Je me suis limité à changer quelques mots, et seulement selon sa ligne.

Puis dans une nouvelle préface, assez émouvante, rédigée en 1967, il confirme le décalage :

Le fossé s’est encore agrandi, un fossé de trente-cinq ans , à présent.
Et l’Asie continue son mouvement, sourd et secret en moi, large et violent parmi les peuples du monde. Elle se remanie,elle s’est remaniée, comme on ne l’aurait pas cru, comme je ne l’avais pas deviné.

Il date ce livre. De l’époque à la fois engourdie et sous tension de ce continent ; il date. De ma naïveté, de mon  ignorance, de mon illusion de démystifier, il date. Il date d’un Japon excité, surexcité, parlant guerre, chantant guerre, promettant guerre, défilant, hurlant, vociférant, menaçant, harcelant, tenant en réserve des bombardements, des débarquements, des destructions, des invasions, des assauts, de la terreur.
Il date d’une Chine traquée, entamée, menacée de dépècement, n’arrivant plus à se ressaisir, méfiante, fermée, ne sachant plus avec une civilisation désorganisée faire face efficacement ni par ruse, ni par le nombre,  ni par rien d’éprouvé jusque-là, au cataclysme imminent.
Il date d’une Inde qui, avec des moyens inattendus ayant l’apparence de la faiblesse, essayait avec malaise de faire lâcher prise au solide peuple dominateur qui la tenait en dépendance. […]
Ce livre qui ne me convient plus, qui me gêne et me heurte, me fait honte, ne me permet de corriger que des bagatelles le plus souvent.
Il a sa résistance. Comme s’il était un personnage.
Il a un ton.
À cause de ce ton, tout ce que je voudrais en contrepoids y introduire de plus grave, de plus réfléchi, de plus approfondi, de plus expérimenté, de plus instruit, me revient, m’est renvoyé… comme ne lui convenant pas. Ici barbare on fut, barbare on  doit rester.

Ce n’est pas faux, Michaux s’attache à nous décrire l’homme de la rue comme il perçoit, mais aussi avec son  imaginaire, et son humour. Mais à force de tenter de nous décrire « l’Indien est comme ci, le chinois est comme ça », il est difficile d’éviter la caricature, et encore plus de résister au temps qui passe. Mais cela ne l’empêche pas de toucher juste parfois : sur l’Inde, que je connais un peu, je me suis esclaffé plusieurs fois à lire ses observations ; il ne s’agit pas ici de tout prendre au pied de la lettre… Et puis, sa préface en forme d’auto-critique l’excuse largement, et nous met dans les bonnes conditions de lecture.

Personnellement, je l’ai lu avec grand plaisir, et sous l’angle de l’humour, dont Michaux ne manque pas. Par contre, ses remarques sur la musique (il apprécie beaucoup la musique chinoise), et surtout le théâtre (dont il semble être un passionné) sont très pertinentes.

Voilà quelques extraits pour vous faire une idée.
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Wallabag, pour lire ses articles plus tard

site de wallabag (en anglais) Wallabag est une application de lecture différée : elle permet d’archiver simplement une page web en ne conservant que le contenu, pour une lecture ultérieure. Les éléments superflus (menu, publicité, etc.) sont supprimés. Le logiciel est développé en open-source (par Nicolas Lœuillet, un français) et disponible gratuitement.

Quand j’ai entendu parlé de ce type de service la première fois, je n’étais pas persuadé de son utilité, en tout cas je n’étais pas vraiment confronté à cette problématique : si un article m’intéressait mais sans avoir le temps de lire en entier de suite, je trouvais toujours un moment pour le lire (et de me rappeler où je l’avais aperçu). Mais avec le recul, ce type de service est bien pratique, puisqu’il a aussi un rôle d’archive pour les articles que vous trouvez particulièrement intéressants. C’est plutôt dans ce sens que je vais l’utiliser je pense.

S’il y a pas mal d’actualités sur le sujet en ce moment, j’avais déjà entendu parlé de ce service il y a plus d’un an, quand l’auteur s’est vu contraint de changer le nom et le logo de son logiciel qui s’appelait alors « Poche » : eh oui, un logiciel aux mêmes fonctions existait et s’appelait « Pocket » ! Ce dernier offrait le même type de services, mais sous forme payante. Et selon les avocats, Poche était décidément trop proche de Pocket… Quelle blague !

Depuis, la situation a beaucoup évoluée, le logiciel s’appelle maintenant wallabag, le logo est celui d’un kangourou, et Framasoft propose un service Framabag pour ceux qui ne peuvent installer leur propre serveur. Revoyons un peu sur toute cette histoire…

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Mémoires d’Hadrien – Marguerite Yourcenar

Mémoires d'Hadrien - Marguerite Yourcenar C’est en écoutant France Culture que j’ai entendu parler de ce roman (et de cet empereur romain). Réveillé un peu plus tôt que d’habitude (5h du mat’), j’allume la radio : c’était l’émission « Éloge du savoir » (c’est toujours fascinant d’écouter ces professeurs du collège de France discourir sur un sujet qu’ils maîtrisent complètement), en l’occurence une série de treize épisodes sur « L’empereur Hadrien et les cités grecques » (que j’ai podcasté mais pas encore écouté). Et on y mentionnait ce roman de Marguerite Yourcenar sur celui qui fût un empereur humaniste. Peut-être le fameux « philosophe roi » de Platon… ou alors un « despote éclairé » ? 😉

Il s’agit donc des mémoire fictives d’Hadrien, où il s’adresse à son petit-fils adoptif et éventuel successeur, Marc Aurèle. La lecture est passionnante, et c’est très bien écrit : Hadrien fait le point sur sa vie alors qu’il est âgé et malade, sorte de testament d’une vie pour le moins exceptionnelle. En le lisant, je me disais que si nos dirigeants avaient cette hauteur de vue, le monde serait certainement meilleur…

Marguerite Yourcenar a commencé ce roman alors qu’elle n’avait qu’une vingtaine d’années. Les éditeurs ayant refusé de le publier, elle l’abandonna pendant vingt cinq ans… puis se remit à l’ouvrage. Elle a voulu « refaire du dedans ce que les archéologues du XIXe siècle on fait du dehors », et ajoute « Si j’ai choisi d’écrire ces Mémoires d’Hadrien à la première personne, c’est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même. […] Quoi qu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques. »

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La loi du marché – Stéphane Brizé

La  loi du marché - Stéphane Brizé J’ai eu envie de voir ce film d’abord pour le sujet, puis aussi pour l’acteur Vincent Lindon, qui a reçu pour ce rôle le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes 2015. Ce sera le seul prix pour ce film, malgré 8 nominations, et franchement ce n’est pas une surprise une fois sorti de la salle.

Le sujet donc, celui d’un certain Thierry, la cinquantaine, au chômage, père d’un enfant handicapé (le chômage ce n’était pas assez), cherche désespérément un boulot. Il trouve finalement un boulot de vigile dans une grande surface, à surveiller d’éventuels vols, tant par les clients du supermarché que par les caissières. Boulot qui va vite l’écœurer…

Voilà, vous savez tout de l’histoire, et ce ne sont pas les longs plans séquence filmant « Vincent Lindon à Pôle Emploi », « Vincent Lindon à la banque », « Vincent Lindon apprend à danser le rock », etc… qui vont vous en apprendre beaucoup plus. Le film est extrêmement lent, ces longues scènes aux dialogues finalement assez pauvres, au cadrage incertain offrent peu d’intérêt : Pôle Emploi propose des stages inutiles, la banquière essaie de refourguer un crédit plus élevé à son client déjà en mauvaise situation, Thierry veut vendre son mobil-home mais pas à prix cassé (il y a toujours des méchants profiteurs)… Passionnant !

Et on atteint les sommets lorsque Thierry se retrouve vigile : cette fois,  on va avoir droit plusieurs fois à la même scène, où le vigile et son responsable amène un contrevenant (client ou collègue) dans un local exigu pour lui faire reconnaître le délit. Dialogues encore très pauvres, voire répétitifs, Vincent Lindon toujours présent à l’écran mais peu loquace. Puis Thierry décide finalement de quitter définitivement son poste : écran noir, fin du film, et moi aussi je décide de quitter la salle, ressentant probablement le même soulagement. 😉

De plus, j’ai trouvé que c’était mal filmé : mauvais cadrages, caméra à l’épaule qui bouge, flou…  Bref, un  film plutôt à éviter, n’est pas Ken Loach qui veut !

Théorie de la vilaine petite fille – Hubert Haddad

Théorie de la vilaine petite fille - Hubert Haddad Troisième (et probablement dernier) roman de cet auteur que je lis : décidément, je ne suis vraiment pas fan de cet auteur ni de son style ; quant à l’histoire ici contée, on en apprend autant en lisant la page wikipedia des frangines Fox.

Alors que dire ? c’est l’histoire des sœurs Fox qui jouèrent un rôle important début XIXe siècle dans la naissance du spiritualisme moderne. Séances de spiritisme, esprits, coups frappés pour répondre aux questions… C’était devenu la mode, et des personnalités comme Victor Hugo s’y sont fait prendre.

Bon, les histoires de spiritisme, ce n’est pas vraiment mon truc, mais pourquoi pas ? l’auteur a peut-être quelque chose à nous révéler à ce sujet ? il s’est certainement beaucoup documenté sur le sujet… hélas, rien de tout cela, il va se borner à nous raconter l’histoire avec un parti pris tout de même problématique, celui de nous présenter la petite Kate comme ayant vraiment le don de discuter avec les esprits ; jusqu’au dernier chapitre où il persiste à semer le doute avec ces ossements retrouvés sous les fondations de la maison, ce qui confortera les adeptes des sœurs Fox dans leur croyance. C’est vrai qu’en partant du principe que tout cela est bidon (mon cas), il devient difficile de donner un quelconque intérêt à cette histoire.

Outre les sœurs Fox, on y croise dans le roman des personnages hypothétiques, comme ce William Pill, dont on se demande ce qu’il vient faire dans l’histoire ; c’est vrai pour pas mal des personnages, ou de la guerre de sécession, réglée en quelques paragraphes. Il faut bien meubler…

Tant qu’à raconter une histoire vraie, vouloir se plonger dans l’Amérique de cette époque, autant prendre un sujet intéressant, ce n’est pas ça qui manque. Bref, je ne suis pas fan du style de l’auteur, et le sujet choisi pour cette histoire n’a à mon avis aucun intérêt.

Autres articles du même auteur sur le blog, avec à chaque fois un avis plus que mitigé 🙁 :

Hubert Haddad est né en 1947 en Tunisie, est un écrivain de langue française, poète, romancier, historien d’art.

Le palmier et l’étoile – Leonardo Padura

Le palmier et l'étoile - Leonardo Padura C’est le troisième roman de Leonard Padura que je lis, sans compter « le cycle des quatre saisons » mettant en scène Mario Conde, policier cubain désabusé. Dans celui-ci, l’auteur nous emmène aux origines de l’indépendance de Cuba, par le biais de la poèsie.

Fernando, exilé en Espagne depuis dix-huit ans, revient à Cuba pour trouver un manuscrit autobiographique du grand poète José Maria Heredia, auquel il a consacré sa thèse. Il est aussi revenu pour découvrir qui parmi ses amis l’a trahi et forcé à l’exil.

Car il  sera beaucoup question d’exil dans ce roman (et de trahison): au XIXe siècle, José Maria Heredia le poète y est également contraint, impliqué qu’il est dans un mouvement conspirationniste (Cuba est alors sous domination espagnole) où l’a mené son idéalisme. Le roman se déroule alors sur trois époques différentes : contemporaine pour Fernando, début XIXe siècle pour José Maria Heredia, et début XXe siècle pour son fils José de Jésus Heredia, franc-maçon, chargé par son père de protéger un manuscrit.

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Joseph Conrad par Michel Renouard

conrad Après avoir lu Le cœur des ténèbres, et avant de lire d’autres romans de Joseph Conrad, je poursuis la découverte de cet auteur par sa biographie. C’est toujours bien de connaître la vie d’un écrivain, et Michel Renouard le fait très bien, n’hésitant pas à donner du contexte lié à l’époque ou aux personnages rencontrés.

Il nous dresse le portrait d’un homme à l’enfance marquée (exil, orphelin à onze ans), qui après une première vie de marin (pendant vingt ans), s’établit écrivain en Angleterre, pays dont il deviendra citoyen.

Grand travailleur, fumeur invétéré, mari fidèle (austère ?), il mènera souvent grand train, et son agent littéraire (qui s’occupe de tout, paie les factures, etc.. afin de limiter les dégâts) s’arrachera les cheveux. L’argent qu’il empruntera à ses amis ou relations, il ne le remboursera jamais. Conrad utilise pour cela un argument d’une logique imparable :

Ses livres, il n’en doute pas, rapporteront aux autres beaucoup d’argent, quand il sera mort. Quoi de plus normal, dès lors, s’il cherche, de son vivant, à profiter un peu de son travail ?

Il consacrera tout son temps à écrire des romans et des nouvelles (ainsi qu’une grosse correspondance), car si c’est un panier percé, il travaille dur pour nourrir sa famille, se vêtir élégamment, recevoir, etc… Toutes les œuvres de Conrad, si elles ont souvent un rapport à la mer, décrivent plutôt l’âme humaine à travers des personnages confrontés à leur destin. Il a toujours voulu écrire « pour le plus grand nombre ».

La vie ne nous connaît pas et nous ne connaissons pas la vie – nous ne connaissons même pas nos propres pensées.

Beaucoup d’entre elles ont été portées au cinéma, comme l’Agent secret par Alfred Hitchcock (1936) puis Christopher Hampton (1996), ou d’autres comme Le cœur des ténèbres qui inspira Apocalypse Now de Francis Ford Coppola.

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