La Horde du Contrevent – Alain Damasio

C’est sur France Culture que j’ai entendu parler de cet auteur, où l’on mentionnait qu’il écrivait peu (un livre tous les 10 ans), et de la S.F. française.

Ces deux arguments n’étant pas pour me déplaire, j’ai regardé un peu ce qu’il avait écrit, et j’ai commencé par celui-ci (dans une très belle édition de Folio), donné comme un énorme succès d’édition et ayant remporté le grand prix de l’imaginaire 2006.

C’est d’ailleurs la première remarque que je ferais : il s’agit bien d’imaginaire, beaucoup plus que de S.F.. Et côté imaginaire, c’est superbe, on entre dès les premières pages dans un monde inconnu, et il n’y a plus qu’à se laisser emporter par le récit. Tout ça est parfaitement réussi, même s’il faut un peu de temps pour appréhender ce monde créé de toutes pièces, le vocabulaire avec lequel l’auteur s’est bien amusé, etc…

La 34e Horde, un groupe de 23 individus, formé depuis l’enfance, a pour mission de filer plein Est, luttant contre des vents terribles, pour trouver justement l’origine des vents. Toutes les Hordes précédentes ont échouées, les périls sont nombreux dans un monde peuplé de créatures étranges, ou d’humains tout aussi dangereux.

Je reste au final tout de même un peu sur ma faim, malgré le plaisir pris à lire ces aventures. Ce genre de littérature n’est pas vraiment ma tasse de thé, même si je dois reconnaître que dans le genre, c’est superbe, et la part laissée à l’imagination est belle. Le monde créé est très original, mais finalement les aventures que croisent la Horde sont assez classiques (un adversaire ou un obstacle incroyablement fort que l’on finit par battre typiquement), et la fin m’a personnellement laissé justement sur… ma faim.

Alain Damasio, né en 1969 à Lyon, est un écrivain de science-fiction et typoète français. Son domaine de prédilection est l’anticipation politique. Il marie ce genre à des éléments de science-fiction ou de fantasy et décrit des dystopies politiques. La Horde du contrevent est son roman le plus connu, mais je n’ai pas vu d’anticipation politique ici, juste une énorme occasion de faire fonctionner son imaginaire !

Ubuntu : Solarized colors

L’autre jour, lisant un article, l’image d’une capture d’écran de terminal montrait des couleurs plus douces qui me plaisaient bien, j’ai donc cherché comment modifier les miennes pour y ressembler.

Puis de fil en aiguille, je suis arrivé sur cette page qui explique comment faire, mais surtout qu’il s’agit d’une palette bien définie, qui s’appelle Solarized, et créée par Ethan Schoonover.

En gros, il a créé une palette de 16 couleurs pour une utilisation dans un terminal ou dans une interface graphique (éditeur GUI), dont les contrastes fonctionnent aussi bien avec un thème clair ou un thème sombre.

Comme indiqué sur le premier lien, il s’agit de configurer le terminal pour qu’il soit moins fatiguant pour la vue (en plus d’être joli). Du coup, j’en ai profité pour modifier aussi mon prompt ! Et dans la foulée, j’ai cherché le même thème pour mes éditeurs graphiques préférés, à savoir Gedit et Geany.

Voyons voir comment j’ai fait ça…

Continuer la lecture… Ubuntu : Solarized colors

Tatoo – Earl Thompson

Suite de l’excellent Un jardin de sable, on retrouve Jack à 14 ans, revenu à Wichita (Kanzas), chez ses grands-parents, vivotant dans la misère et la pauvreté la plus totale. Économiquement, l’après-guerre n’est guère plus réjouissant que l’après-Grande Dépression !

Il est toujours aussi peu adapté à la société : il a d’une part une addiction au sexe qu’il ne contrôle pas, et ne voit les femmes qu’à travers ce prisme (les scènes décrites de ses expériences sont toujours très crues) ; d’autre part, il ne comprend pas que le peu de potes qu’il fréquente soient toujours dans la frime, à jouer les machos, et que s’il ne fait pas pareil, il passe pour un homo. Il est finalement très solitaire, et n’a pratiquement pas de vie sociale.

Il a toujours accroché au cœur cette angoisse qui l’étreint dès qu’il lui arrive quelque chose de positif, lui disant qu’il va forcément être démasqué et devra retourner à sa misère et son exclusion sociale. Au point de provoquer l’échec lui-même parfois.

Il réussit bientôt à s’engager dans la Navy en trafiquant son acte de naissance, son seul espoir de sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve et de se trouver un avenir, loin de cette ville qu’il connaît si bien.

C’est toujours aussi addictif comme lecture, le style est fluide, et le milieu décrit d’une pauvreté terrible. Il en ressort que lorsqu’on est issu des classes sociales défavorisées, né du mauvais côté de la vie, il est très difficile de s’en sortir. Et même quand Jack se retrouvera à l’université à son retour de la Navy, il fera l’amère expérience que là aussi, le savoir semble réservé à un milieu dont il ne fait pas partie, dont il ne possède pas les codes. La solidarité qui existait encore à l’époque de la Grande Dépression a disparu, remplacée par une envie égoïste de s’enrichir, quelqu’en soit le prix.

Petit extrait, au moment où sa mère vient de mourir :

Docteurs, infirmières, bonnes sœurs, famille, ils étaient tous réunis là, en cet instant, à la mort d’une brave femme qui, en raison des circonstances, de l’ignorance et d’une vulnérabilité de surface, avait dû faire commerce de son corps. Elle lui avait donné tout ce qu’elle avait pu. Et en donnant ce qu’elle-même jugeait si dérisoire, peut-être préservait-elle quelque chose de profondément intime. Il fallait qu’elle sache quelque chose, pour mourir ainsi dans une solitude aussi calculée.
Il l’aimait beaucoup, il l’admirait aussi.

Earl Thompson (1931-1978) est un écrivain américain. Le jardin de sable et ce roman sont largement autobiographiques. Il en publiera un troisième (Caldo Largo) puis meurt d’une rupture d’anévrisme à l’apogée de son succès. Un quatrième roman sera publié après sa mort, intitulé “The Devil to Pay”, qui vient clore la trilogie autobiographique entamée avec ses deux premiers romans. Malheureusement il n’est pas encore traduit en français semble-t-il.

L’art de perdre – Alice Zeniter

Roman recommandé par Martine et Béatrice lors de la randonnée dans le Finistère Nord l’été dernier.

Je n’ai pas été déçu et ne peux que le recommander à mon tour ! C’est bien écrit, et aussi très bien raconté ; dès le début on est accroché par cette histoire sur trois générations, et l’intérêt ne baisse pas jusqu’aux dernières pages, avec même de l’émotion quand Naïma et les membres de sa famille tracent dans l’air leur arbre généalogique : j’ai trouvé cette scène très belle et intense.

Ali le grand-père doit quitter l’Algérie par crainte de représailles de la part du FLN, et connaîtra le sort réservé aux harkis, perdant toute sa fierté et incapable d’adopter la culture ou la langue française. Son fils Hamid rejettera ce passé jusqu’à s’enfoncer dans un mutisme forcené dès que l’Algérie est mentionnée. Ce sera Naïma sa fille qui fera la première le chemin du retour pour en revenir apaisée, mais sans avoir obtenu de réponses pour autant.

Une telle histoire pourrait facilement être ennuyeuse ou partisane, mais l’auteur garde de la hauteur sur la narration des événements qui secouent cette famille. La grande histoire et la petite se mêlent de façon très harmonieuse, et tout cela rend le bouquin captivant.

J’ai bien aimé que les première lignes racontent l’origine de la colonisation française de l’Algérie : le coup d’éventail (ou de chasse-mouches) que le Dey d’Alger donna au consul de France : petite cause, grande conséquences ! J’avais déjà lu cette histoire et j’en parlais dans l’article fait suite à la lecture de Les empires coloniaux européens 1815-1919 d’Henri Wesseling. Voilà le passage en question :

La colonisation de l’Algérie commence pour une sombre histoire de fierté nationale : la France a une dette envers l’Algérie depuis la Révolution française ; à cette époque, l’Algérie avait fournit du blé aux armées françaises. En 1827, la France tardant à rembourser, le dey d’Alger convoque le consul de France ; l’entretien fut si animé que le dey, perdant patience, frappa le consul sur le nez avec une tapette. Cette offense servira d’excuse pour envoyer une expédition militaire quelques années plus tard, en 1830. La vraie raison est politique : le roi Charles X et sa Restauration sont impopulaires, et l’expédition est un moyen de rétablir le prestige de la France, de rappeler la grande époque des victoires napoléoniennes. Il n’y a à ce moment aucun dessein d’expansion coloniale. Charles X fut tout de même renversé quelques mois plus tard. Son successeur Louis-Philippe hésitait à conserver l’Algérie. Les militaires (pour la gloire) et les négociants marseillais (pour l’argent) étaient pour. L’Angleterre ayant fait savoir qu’elle n’y voyait pas d’inconvénients, Louis-Philippe décidé d’y rester.

Alice Zeniter, née en 1986, est une romancière, traductrice, scénariste, dramaturge et metteuse en scène de théâtre française. Elle a obtenu le Prix Goncourt des lycéens 2017 avec ce roman, le dernier qu’elle a publié. Cerise sur le gâteau, elle vit actuellement en Bretagne, dans les Côtes d’Armor ! 😉

La couverture du livre est un extrait du « Tigre dans une tempête tropicale » du douanier Rousseau. J’aime bien la tête du tigre, qui n’a pas l’air d’apprécier du tout ladite tempête ! L’autre titre de ce tableau est « Surpris ! ».

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

Livre recommandé par Olivier, un ancien collègue de boulot avec qui je suis resté en contact principalement pour notre amour commun de la littérature. Il vient parfois sur ce blog voir ce que j’ai lu ! 😉

Et très bon conseil que cette lecture, une histoire très touchante principalement par la façon dont elle est racontée : c’est par la voix de Scout, une petite fille de 9 ans, que la vie de cette petite ville d’Alabama, dans les années 1935, au sortir de la grand dépression, nous est contée.

Et cette description de la vie a quelque chose d’extrêmement frais, de naturel, quand Scout essaie de comprendre le monde qui l’entoure, celui de son frère Jem un peu plus âgé, et surtout celui des adultes.

On est vite accroché par sa personnalité, son récit et sa vision du monde, c’est même assez surprenant. Puis l’histoire va se développer : Atticus, le père de Scout, avocat de son métier, va défendre Tom, un noir accusé à tort de viol. Et dans cet Alabama là, il n’a guère de chance de s’en sortir.

Harper Lee (1926-2016) est une romancière américaine qui a reçu le prix Pulitzer en 1961 pour ce premier (et presque unique) roman. Auparavant, elle avait aidé Truman Capote dans ses recherches pour l’écriture de « De sang froid« . Même si ce n’est pas une autobiographie, l’histoire est largement inspirée de l’enfance de Harper Lee, fille d’avocat dans une petite ville d’Alabama. Une adaptation sera portée à l’écran en 1962, réalisée par Robert Mulligan, avec Gregory Peck.

Bizarrement, Harper Lee ne publiera plus rien d’autre, sauf un an avant sa mort, où un inédit est retrouvé, écrit dans les années 50, et reprenant les personnages de ce premier roman, mais vingt ans plus tard. Il semble que cet inédit ne soit pas aussi bon que « To kill a mockingbird ».

Au fait, l’oiseau moqueur, ou le « mockingbird », c’est le rossignol qui enchante les humains par la variété de son chant ! Le tuer serait donc vraiment une chose horrible.

Ubuntu 19.10 : agrandir le fichier de swap

Mon système a planté aujourd’hui, je venais de lancer une machine virtuelle, le ventilo s’est mis tourner à fond, et plus rien ne répondait, le clavier encore moins que la souris…

Je me suis douté d’où venait le problème : mon fichier de swap était trop petit (2Go) par rapport à ma mémoire (8Go), et au lancement de la machine virtuelle (le genre d’application qui va demander plusieurs Go de mémoire), tout est parti en sucette !

C’était déjà arrivé, je savais que je devais modifier mon système en conséquence, mais j’avais oublié. Cette fois, je l’ai fait, et je vais noter ici ce qu’il faut retenir.

Cet article est basé sur la page SwapFAQ. Elle est très complète, mais en anglais, alors pour les francophones…

Si dans le temps il fallait une partition dédiée pour le Swap, Ubuntu utilise de nos jours un simple fichier par défaut (comme Windows). C’est plus simple, même s’il s’agit d’un fichier particulier, comme nous allons le voir.

Mon PC a 8 Go de RAM, et au démarrage, j’ai déjà 3 Go d’utilisé (Ubuntu 19.10 avec Gnome comme environnement de bureau) :

Sauf qu’après quelques jours de fonctionnement (sans redémarrage), petit à petit l’utilisation mémoire augmente, voilà où j’en suis après seulement quatre jours :

D’une part Gnome doit toujours avoir une petite fuite de mémoire, et d’autre part Firefox avec beaucoup d’onglets ouverts a tendance à grossir doucement mais sûrement. Quand je vois que j’arrive à plus de 6 Go d’utilisés, la première chose que je fais est de fermer et de relancer Firefox : avec les mêmes onglets ouverts, je gagne facilement 1 Go voir plus.

Bref, si j’en crois les valeurs indiquées sur la page SwapFAQ, je devrais affecter au minimum 3 Go au fichier de swap, puisque je n’utilise pas l’hibernation sur mon desktop :

RAM   No hibernation    With Hibernation  Maximum
8GB              3GB                11GB     16GB

Je vais quand même prendre un peu de marge, et lui affecter 8 Go, soit la taille de la mémoire. J’ai bien sûr vérifié que j’ai bien la place suffisante sur ma partition système avant de me lancer dans cette opération ! 😉

Voyons voir comment faire cela :

Continuer la lecture… Ubuntu 19.10 : agrandir le fichier de swap

L’homme aux lèvres de saphir – Hervé Le Corre

Toujours un roman recommandé par Thomas le libraire de Puteaux, un roman policier cette fois : c’est l’histoire d’une sorte de Jack l’éventreur parisien. Nous sommes en 1870, peu de temps avant la Commune (qui est évoquée dans les dernières pages d’ailleurs).

L’écriture est soignée, dans un beau style au vocabulaire précis, parfois roturier selon le contexte. Les conditions de vie du peuple parisien sont décrites sans prendre de gants, et l’on peut parler de misère humaine. Les hommes exploités, travaillant dur pour gagner une misère, les femmes se prostituant pour survivre, une police de l’Empire corrompue et violente : le tableau dressé est sombre, très sombre, comme le récit. Pas étonnant que le peuple se révolte !

L’histoire met en scène un personnage ayant vraiment existé, Isidore Ducasse, plus connu sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont. jeune poète mort à 24 ans. Son premier écrit « Les chants de Maldoror« , un ouvrage poétique en prose, est à la base de l’histoire : Maldoror est un personnage fictionnel mystérieux et maléfique, et dans le roman un ami d’Isidore se l’approprie et s’applique à réitérer ses meurtres aussi abominables soient-ils.

À noter en lisant la page wikipedia que de nombreux artistes font référence à ces chants de Maldoror, comme Julien Clerc, Hubert-Félix Thiéphaine, ou encore Gainsbourg…

Si la chronologie du récit s’emmêle un peu dans la dernière partie, où le temps s’étire et se contracte sans logique, c’est un bon roman policier, qui se lit bien même si c’est tout de même très noir. Et n’attendez pas de « happy end » à la fin !

Hervé Le Corre, né en 1955 à Bordeaux, est un auteur de romans policiers. Ce roman a reçu le prix Mystère de la critique en 2005.

Jack Baron et l’éternité – Norman Spinrad

En rangeant ma bibliothèque, je suis tombé sur ce vieux bouquin qui m’avait bien plu à l’époque… C’est aujourd’hui une œuvre de référence de la SF américaine des années 60-70.

Je l’ai relu avec grand plaisir, même si le côté SF a largement été gommé, les « vidphones » (fussent-ils portables) ont fait long feu comparé à nos smartphones ! Par contre le pouvoir des médias est toujours un sujet d’actualité, comme celui de la corruption de nos élites, ou encore le racisme, éternel problème des États-Unis.

Le style est un peu particulier, avec des passages sans ponctuation donnant un rythme halluciné au récit. Nous sommes dans les années 70, et on sort à peine de drogues comme le LSD. Le langage est parfois vulgaire, et les scènes de sexe un peu crues voir machistes ; la femme de Jack Baron n’a pas non plus un très beau rôle.

Jack Baron est un ancien militant communiste revenu de ses idéaux, et devenu le journaliste animant une émission hebdomadaire suivie par cent millions d’Américains « recensés au dernier sondage Brackett » comme il est répété plusieurs fois ! Il est très doué pour titiller les politiques et autres affairistes, jouant le rôle de défenseur de la veuve et l’orphelin, pseudo robin des bois sachant bien s’arrêter avant d’aller trop loin : « The show must go on »… Il tient à sa place et à son salaire.

Tout va changer quand il va se confronter à Benedict Howards, créateur d’une Fondation privée pour l’immortalité humaine qui cryogénise les mourants pour 50 000 $, afin de pouvoir les sauver quand les recherches de la fondation pour atteindre l’immortalité auront abouties. Jack Baron va se voir proposer un marché difficile à refuser, et se faire manipuler à son tour (un peu facilement d’ailleurs, alors qu’il est censé exceller à ce petit jeu). Sa vengeance sera terrible, et bien sûr en direct !

Norman Spinrad, né en 1940 à New-York, est un auteur de science-fiction américain. Appartenant à la nouvelle vague qui a révolutionné le style dans les années 60-70, il a été rendu célèbre par des livres comme « Jack Baron et l’éternité » ou « Rêve de fer ». Il vit depuis plusieurs années à Paris.

Quimiac – Septembre 2019

Avec beaucoup de retard, je publie cet album-photo d’une semaine en septembre dernier, passée à Quimiac, avec la famille : maman, les deux frangines, et Paul. Je l’avais complètement oublié, tellement occupé à chercher une maison.

Accéder à l'album
cliquer sur la photo pour accéder à l’album

On a passé une très belle semaine, la météo était de notre côté en plus ! Domi et Paul étaient revenus des « Western Indies » quelques semaines en France avant de passer à la fois côté Pacifique et hémisphère Sud… Domi avait donc organisé cette petite semaine pour qu’on se retrouve tous ensemble avant le grand bond dans l’inconnu !

On s’est promené dans la prequ’île de Guérande, franchement c’est beau, la côte est magnifique, et on se sent comme en Bretagne. Même les noms sont à sonorité bretonne : Ker par ci, Ker par là…

Bref, on a passé une super semaine. Merci Dominique !

Eureka Street – Robert McLiam Wison

Encore un livre conseillé par mon libraire de Puteaux… et toujours pas convaincu par ses recommandations ! Là encore, j’en ressors largement déçu.

Ce n’est pas un mauvais bouquin en soi, ni une mauvaise histoire, mais c’est le mélange des genres qui ne m’a pas plu ici : le problème politique de l’Irlande du Nord d’un côté et les « aventures » des deux amis Chuckie le protestant et Jake le catholique de l’autre.

On a donc l’amour évident de l’auteur pour sa ville Belfast, finalement le personnage principal de ce roman, et la façon qu’il a de parler du problème politique, des factions à l’œuvre, et de les ridiculiser à sa façon, sans pour autant expliquer quoique ce soit sur l’histoire de cette lutte. C’est néanmoins pas mal tourné.

Puis on a les aventures de Chuckie (sa réussite financière essentiellement) qui ne sont absolument pas crédibles et relèvent plus de la comédie loufoque que d’autre chose ; il y a aussi les atermoiements amoureux et autres errements de Jake, dont l’épilogue est le sommet. Malgré le contexte, c’est léger, on sourit, et on attend surtout la suite.

On tombe ainsi de haut quand, à la moitié du bouquin, le chapitre 11 nous décrit par le menu et d’une façon sidérante l’attentat à la bombe de Fountain Street. Là, on ne rigole plus, c’est plutôt dur à lire. Le chapitre qui suit démarre ainsi :

Mais Fountain Street constitue un détail mineur. Le site lui-même est futile, l’événement banal à certains points de vue, le tribut une simple information technique. Pareils attentats à la bombe, pareils assassinats n’impliquent pas vraiment les gens impliqués. Les morts et les blessés constituent un sous-produit dénué de sens. Les victimes résultent du hasard, ce sont des obscurs. Personne ne s’intéresse à elles. Et certainement pas les poseurs de bombes. Car c’est nous qu’ils visent. De tels événements sont autant de messages. Ils sont conçus pour nous dire quelque chose. Pour nous montrer quelque chose, en tout cas. Ces actes ne sont pas des fins en soi. Ce sont des démonstrations. Regardez ce que nous sommes capables de faire, disent-ils. Regardez ce que nous sommes capables de vous faire. Nous sommes terrifiés. Nous devons être terrifiés. Voilà pourquoi ça s’appelle le terrorisme

Après quelques pages, on repartira vite dans la comédie et la gaudriole, mis à part quelques belles pages sur Belfast. Et voilà ce qui m’a gêné dans ce roman : il est extrêmement déséquilibré, et ce chapitre sur l’attentat, très puissant, marque d’autant plus les esprits. C’est peut-être ce qu’a cherché à faire l’auteur…

Robert McLiam Wilson, né en 1964 à Belfast, est un écrivain nord-irlandais. Eureka Street est son roman le plus connu.

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…