C’est en discutant avec mes sœurs que j’ai entendu parlé de ce livre. Elles me parlaient d’un livre dénonçant le colonialisme au Congo que j’étais censé connaître, et je ne voyais que Le cœur des ténèbres de Conrad… Mais dans le même roman le personnage était censé partir en Amazonie ! Ce n’était donc pas Conrad… Elles ont fini par retrouver le titre, et je me suis empressé de lire ce livre.
C’est donc l’histoire (une biographie romancée en fait) de Roger Casement, à la fois diplomate britannique et nationaliste révolutionnaire irlandais. En tant que diplomate, il a dénoncé les horreurs du colonialisme au Congo, puis en Amazonie, forçant l’empire britannique à réagir. Plus tard, ses racines irlandaises vont lui faire prendre fait et cause pour les indépendantistes, jusqu’à rejoindre les plus extrémistes d’entre eux, adeptes d’une révolution passant forcément par les armes et même la création de martyres.
Quand le récit commence, Roger Casement est en prison, et l’on va revenir peu à peu sur sa vie et ce qu’il l’a amené là, condamné à mort pour trahison à attendre une éventuelle grâce… La chronologie en peu difficile à suivre au début, car l’auteur fait référence à plusieurs époques différentes par petites touches (l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Allemagne), par contre c’est très bien écrit.
L’homosexualité de Casement, si elle est assez vite annoncée, n’est pas beaucoup évoquée au long du récit, l’auteur reste assez discret sur le sujet. Sur sa page Wikipedia, pourtant, il est fait mention dès le début de ses « Black Diaries », les journaux intimes qui feront scandale où Casement décrit en détail ses activités homosexuelles. Selon Llorca, il est probable que ces journaux intimes étaient en partie fantasmés, et qu’en plus le gouvernement britannique qui en publia des extraits au moment du procès, ait en fait publié des faux pour ne laisser aucune chance d’être gracié à Roger Casement.
Reprenons un peu toute cette vie dans l’ordre, car elle ne manque tout de même pas d’intérêt.