Mille soleils splendides – Khaled Hosseini

Mille soleils splendides - Khaled Hosseini J’avais été enchanté par le premier livre de Khaled Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul : une belle histoire humaine à travers celle troublée de l’Afghanistan. J’avais également lu sur son blog qu’il projetait d’écrire un nouveau roman, cette fois à propos des femmes : « La lutte des femmes est tellement poignante, tragique, elle mérite une histoire » disait-il.

Voilà donc ce roman, mais je dois dire que j’ai été déçu par son contenu. D’abord l’écriture, faite de phrases courtes, sans inspiration ni élan; puis l’histoire, finalement assez laborieuse, sorte de somme des malheurs que la femme musulmane peut rencontrer (et dieu sait s’il y en a, si je puis dire).

Hélas, on ne retrouve pas la puissance du récit du premier roman. Il me semble que si le premier a été raconté sur une inspiration, probablement en partie autobiographique, le second est écrit par devoir. D’ailleurs, dans ses remerciements en fin de livre, Kalhed Hosseini laisse entendre que l’écriture fût longue et douloureuse… on l’avait malheureusement pressenti.

La recette du Bloody Mary

De la vodka, du jus de citron (sans polyphosphate !), de la glace, du jus de tomate, un peu de tabasco pour relever le tout, du sel de céleri (sans lequel le jus de tomate n’est qu’un corps sans âme)… secouez énergiquement… et voilà, vous obtenez un Bloody Mary.

Le tout en image, démonstration par un ancien barman qui maîtrise le sujet !

Fête de la musique à Châteaubourg

Accéder à l'album Cette année, la fête de la musique, c’était à Châteaubourg, et le vendredi soir au lieu du dimanche, ceci afin d’éviter une concurrence trop forte avec la grande ville de Rennes. Franchement, j’ai trouvé trouvé ça beaucoup plus sympa, tout à fait dans l’esprit de cette fête.
Soirée très sympa donc, passée avec Olivier, Deborah et André, en vacances « au pays », mais vivant au Mexique; ainsi qu’Elise, la nièce d’Eric. Après deux galettes-saucisses « chez Alain » (histoire de se caler l’estomac), sur fond de danse bretonne, on est parti se ballader de groupe en groupe, ou de bar en bar, je ne sais plus !

Tristes tropiques – Claude Lévi-Strauss

Tristes tropiques - Claude Lévi-Strauss Voilà un livre dont tout le monde a entendu parler, d’autant que nous fêtions l’année dernière le centenaire de son auteur, Claude Lévi-Strauss. Mais combien l’ont-ils lu ? j’étais surpris de constater que ni la libraire ni son employé ne l’avaient lu.

J’appréhendais en emmenant ce livre en voyage qu’il ne soit trop difficile à lire, qu’il faille des connaissances sérieuses en ethnologie pour le comprendre, etc…

Je fus vite rassuré. C’est d’abord remarquablement écrit, jusque dans le rythme et la construction des phrases… puis les idées évoquées sont d’une réelle richesse. Ce livre ayant été écrit en 1954-1955, certaines réflexions souffrent d’un léger anachronisme, mais elles relèvent de l’exception : le monde a peu changé depuis, ou plutôt ce que les hommes en font.

La première phrase du livre est :

Je hais les voyages et les explorateurs.

Et pourtant, Claude Lévi-Strauss (CLS) a beaucoup voyagé et exploré, dans des conditions très précaires et parfois au péril de sa vie… Du Brésil à l’Inde, il nous fera partager ses réflexions, à la fois d’ethnologue mais aussi de philosophe puisque c’est sa formation de départ. CLS s’interroge sur notre civilisation et les rapports qu’elle entretient aux autres cultures.

Il rappelle par exemple une chose toute bête : quand une route a été construite, notre civilisation peut réellement arriver et tout changer très vite. Je lisais ce livre au Cambodge, où précisément le pays en est à cette étape : partout de nouvelles routes sont tracées, à grands renforts d’engins de BTP monstrueux, et construites par les chinois (en échange de quel accord économique ? quelle matière première sera pillée ?). Si les Cambodgiens restent à ce jour plus attirés par le hamac que par leur réussite personnelle, s’ils se projettent peu dans l’avenir… combien de temps résisteront-ils ? Cela amène forcément à des réflexions sur le tourisme et ses effets dévastateurs, et donne du sens à cette première phrase du livre.

Sa conclusion est très belle, presque poétique (voir le dernier extrait en fin d’article), il y reprend l’idée de Rousseau (également citée) :

Trouver un juste milieu entre l’indolence de l’état primitif et la pétulante activité de notre amour-propre.

Voilà quelques extraits choisis pour vous faire une idée. Continuer la lecture… Tristes tropiques – Claude Lévi-Strauss

A table !

J’avais annoncé la dernière vidéo du voyage l’autre jour (la briquetterie), c’était un peu prématuré puisque j’en ai retrouvé une…

Je me promenais dans un temple à Chiang-Mai un beau jour, vers midi, quand l’appel à la cantine a retenti. Les moines arrivent alors tranquillement, et même un chien qui a parfaitement assimilé qu’il y avait tout intérêt à se joindre au mouvement…

HADOPI, c’est fini

Au ministère de la Culture, inconsolable... Voilà, HADOPI c’est fini, quoiqu’en dise le gouvernement : tout pouvoir de sanction (coupure de l’accès internet) lui a été retiré.

Le Conseil Constitutionnel a jugé que le dispositif qui consistait à confier à une autorité administrative (donc non judiciaire) la possibilité de supprimer l’accès à internet constituait une atteinte à la liberté d’information, doublée d’une atteinte à la présomption d’innocence. Rien que ça !

Madame Christine Albanel a immédiatement annoncé que le dispositif sera tout de même mis en place, et que les premiers messages d’avertissements aux abonnés à internet arriveront dès l’automne.
Pour La Quadrature du Net, ces emails sont désormais comparables à de simples « spams » (courrier indésirable qu’il convient de mettre à la poubelle), puisque suivis d’aucun effet. Restera donc une usine à gaz payée par le contribuable strictement inutile.

Et après ?

censure

HADOPI enterré, voilà LOPPSI ! Cette fois, c’est Michèle Alliot-Marie qui s’y colle, dans le cadre d’une loi contre la cybercriminalité. Nicolas Sarkozy ne renonce par à vouloir contrôler Internet…
Alors qu’est-ce que cette nouvelle loi ?

L’objectif annoncé est la lutte contre la pédophilie, et ceci par le filtrage : l’article 4 de la loi prévoit en effet que les fournisseurs d’accès à internet (FAI) devront filtrer une liste de sites, cette dernière étant fournie par le ministère de l’intérieur.

L’objectif de lutte contre la pédophilie est certes louable, mais les remèdes proposés sont encore une fois inappropriés : on imagine facilement la dérive qu’une telle « liste noire » peut comporter. Mais c’est de plus inefficace (lutte contre la pédophilie), et techniquement stupide, voir dangereux pour internet. C’est ce que conclut un rapport effectué par La Quadrature du Net :

La mise en place d’une solution de filtrage hybride, si elle apparaît séduisante sur le papier, présente des risques conséquents pour une efficacité limitée.

Son coût direct et indirect pourrait à l’usage exploser. Utilisateurs comme fournisseurs de contenus pédophiles pourront toujours la contourner facilement, mais aussi l’attaquer.

Sa mise en œuvre risque de durcir les techniques utilisées par les fournisseurs de contenus pédopornographiques et les pédophiles pour se cacher et entraver l’activité des enquêteurs. Elle présente en outre des risques de fuite de la liste noire.

Les spécialistes réseaux interrogés sont consternés que cette solution soit envisagée, vu ses failles et les risques qu’elle présente pour le réseau tout entier. Son déploiement constituerait pour eux une régression. Ils considèrent qu’il serait irresponsable que l’État encourage cette solution et engage sa responsabilité si elle était utilisée par un opérateur.

Pour cette dernière remarque, imaginez ce que fera un fournisseur d’accès à internet également fournisseur de contenu : ne sera-t-il pas tenté de privilégier le sien ?

Voir également l’article Internet ou MinitelBenjamin Bayart aborde également le problème du filtrage et son intérêt dans la lutte contre la pédophilie (avec les mêmes conclusions).

De sang froid – Truman Capote

De sang froid - Truman Capote Voilà le premier bouquin que j’ai lu pendant le voyage. Un terrible fait d’hiver survenu dans les années 50 aux Etats-Unis attire l’attention de Truman Capote. Ce dernier se rend sur place, consulte les rapports, interroge les témoins (puis les accusés), et écrira à partir de ces matériaux une oeuvre de non-fiction, un roman réalité, « a non novel novel ».

Nous sommes  en plein Middle West, et la première partie du roman décrit admirablement l’Amérique « idéale » de cette époque : une petite ville, des fermiers, (certains) riches mais travailleurs, honnêtes, aux valeurs morales fermement établies, et très croyants. Seul l’ennui semble pouvoir émerger de ce monde fermé. Et puis l’horreur qui survient : un quadruple meurtre, une famille entière, sans mobile apparent.

Truman Capote s’attache a un récit journalistique. L’enquête, difficilement, finira par aboutir, et les auteurs du crime, Perry Smith et Dick Hickock, seront finalement arrêtés. Il décrit alors leur profil psychologique, leur enfance, ces personnalités fragiles, terriblement amochées par la vie. On ne ressent finalement qu’une immense peine pour ces deux personnages, paumés, et qui ont commis l’horreur, sans trop savoir pourquoi. Puis vient le procès, dont le titre du roman révèle l’issue. On s’interroge finalement sur la fragilité d’une personnalité, sur notre société et ce qu’elle peut générer.

Truman Capote (1924-1984), de son vrai nom Truman Streckfus Persons, est considéré comme un grand écrivain américain. Il n’écrira qu’une quinzaine de nouvelles, et De sang froid sera son chef d’oeuvre. Norman Mailer dira de lui :

Truman Capote est aussi acerbe qu’une vieille fille de soixante ans, mais à sa façon c’est un petit mec qui a des couilles… et l’écrivain le plus parfait de ma génération : il écrit les meilleures phrases, où chaque terme, chaque rythme est soigneusement pesé.

A propos de « De sang froid », Truman Capote écrira :

Perry et Dick ont été pendus mardi dernier. J’étais là parce qu’ils me l’avaient demandé. Ce fut une épreuve atroce. Dont je ne me remettrai jamais complètement.

Déçu tant par sa carrière que par sa vie, il devient très dépendant de l’alcool et de la drogue. Malgré des cures de désintoxication (sans succès), il meurt à Hollywood en 1984 d’une surdose médicamenteuse.

Lambon 2009 – dimanche

Accéder à l'album Dernier jour du Lambon édition 2009. Le dimanche se résume à quelques photos habituellement, mais cette année j’ai confié l’appareil photo à Marius, pour la sortie équestre. Marius a donc mitraillé, m’obligeant à sélectionner les meilleures photos, pour que l’album garde une taille humaine !

Mes photos sont dans une teinte bleue, la molette de sélection du mode « AI » était encore mal positionnée (bizarre qu’en mode manuel il y ait cette teinte bleutée, je ne comprend pas pourquoi). Philippe m’en a aussi envoyé quelques unes. Bref, voilà le dernier album du Lambon, édition 2009.

Etreintes brisées – Pablo Almodovar

etreintes brisées, l'affiche Je suis allé voir le dernier film de Pablo Almodovar : Étreintes brisées, un peu par hasard puisque je prévoyais de voir Millenium !! Comme cela arrive parfois quand on regarde les horaires des films le mardi et que l’on y va le mercredi, il se peut que le programme ait changé… Ce fût le cas, et je me suis donc rabattu sur celui-ci, n’ayant jamais été déçu par les films de Pablo.

Et bien, ce fût le cas cette fois-ci. On reconnait bien la patte de Pablo Almodovar, un peu de son univers, de sa manière de raconter les histoires au gré de retours vers le passé, apportant peu à peu un éclairage souvent innatendu au récit. Et certes Pénélope Cruz est magnifique.

Mais l’histoire est finalement assez classique, voire peu intéressante, et vite décryptée. L’histoire d’un cinéaste… quand les cinéastes commencent à raconter des histoires de cinéastes, cela sent plutôt le manque d’inspiration… L’univers décrit est finalement très conventionnel, et on ne retrouve pas le côté décalé et très drôle des films précédents d’Almodovar.

Bon divertissement, sans plus. Et donc un peu déçu, surtout par rapport à ce que l’on était habitué à voir de ce cinéaste.

La briquetterie

Dernière vidéo du voyage, prise au Vietnam, lors de la dernière journée avec le Easy Rider, sur la route n° 26, un peu avant d’arriver à Nha Trang.

Imaginez une grosse chaleur, et vous y êtes : la terre glaise (de la région) est passée dans la machine, et ressort mise en forme. Il faut alors la découper et charger les briques pour aller les mettre au four. Un boulot dur, à la chaîne ; je ne sais pas combien d’heures ils travaillent ainsi (hommes et femmes). Comme toujours, beaucoup de gentillesse, des sourires, avec ce pauvre touriste qui n’a rien de mieux à faire que les filmer cinq minutes…

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…