J’avais beaucoup aimé le film « La tresse » (sans avoir lu le bouquin) : cette histoire de trois femmes au caractère affirmé et aux destins si différents (une indienne « intouchable »qui se bat pour sa fille, une italienne qui se bat pour sauver l’entreprise de son père, et une américaine avocate très ambitieuse) dont le récit va peu à peu créer un lien entre ces trois femmes.
Je me suis donc dit que je pouvais lire un autre roman du même auteur. Je dois dire que j’ai été extrêmement déçu par celui-ci.
J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce récit à la troisième personne, avec cette histoire cousue de fil blanc listant tous les malheurs de l’Inde, sans oublier d’y inclure par-ci par-là un mot du vocabulaire local (beedies, chapatis, dhaba, etc…) histoire de bien montrer que l’on sait de quoi l’on parle.
Léna, le personnage principal, n’est guère crédible avec son lourd secret (mais qu’est-il donc arrivé à son ami François ?), créé de toutes pièces pour apporter un peu de suspense, et donc régulièrement évoqué ; mais il faudra passer la moitié de l’ouvrage pour en avoir la révélation, et il sera à la hauteur du roman. Sinon, Léna repart en France, revient en Inde, s’engage, se désengage, et manque singulièrement de constance. Le reste est assez caricatural, même si la différence culturelle est réelle et immense ; mais ça on le savait depuis le début.
Autant l’histoire de « La Tresse » est géniale, autant celle-ci est bidon.
Même l’écriture est décevante, ce n’est qu’une suite de petits paragraphes, dans un style un peu journalistique et bien peu littéraire, on pense plutôt à un scénario pour le cinéma qu’à un véritable roman. En le lisant, je pensais à cette surproduction de romans qui embête bien les libraires et rend leur travail compliqué (sans parler du papier).
Laetitia Colombani, née en 1975 à Bordeaux, est une réalisatrice, actrice, scénariste et écrivaine française. Ceci explique cela.