(Le Canard enchaîné – mercredi 16 juillet 2008)
La route – Cormac McCarthy
Un bouquin offert par ma frangine pendant les vacances en juin. C’est toujours bon à prendre (la route…). Merci Martine.
L’histoire est post cataclysme nucléaire. On ne saura jamais ce qui s’est passé, pas la moindre information sur les causes possibles de la catastrophe, rien qui pourrait éclairer notre lanterne. Le saurait-on d’ailleurs si cela arrivait ?
On va donc se contenter de suivre un homme et son fils qui errent sur la route, poussant un caddy chargé de leurs maigres possessions. Souvent affamés, à la quête constante de nourriture (non contaminée), et toujours sur leurs gardes, se cachant dès qu’une silhouette surgit à l’horizon. Un peu paradoxal dans la mesure où leur but est tout de même de trouver un groupe humain qui les accueille. Bon… il faut reconnaître que les routes sont très mal fréquentées.
Paradoxalement, il ne se passe pas grand chose, et l’on est pourtant pris par l’histoire. Il y a très peu de dialogues, le père et le fils n’échangeant que quelques mots de temps en temps Le monde est hostile, et ils avancent vers le sud fuyant l’hiver et le froid.
Côté écriture, la traduction a fait un drôle de choix, utilisant le « et » dans les énumérations, chose qui se fait en anglais, mais pas vraiment en français… Exemple :
Il retourna à la cuisine et prit le balai et ressortit et balaya le couvercle et posa le balai dans le coin et retira le couvercle de la citerne.
Un peu lourdingue non ? C’est forcément volontaire, et ma foi je ne comprend pas trop. D’autant qu’on le retrouve tout au long du bouquin. Si le traducteur François Hirsch ou quelqu’un d’autre veut bien m’expliquer, je suis preneur.
Pour le reste, c’est plutôt bien écrit, et l’atmosphère de ce monde d’après parfaitement retranscrite. C’est peut-être cela qui nous accroche… Les jours se suivent et se ressemblent, il y a peu d’espoir, et l’homme trouve la force d’avancer pour essayer de sauver son fils. On sent tout de même que l’ écrivain est un américain chrétien, et que tout cela ressemble fort au Châtiment Divin, et tutti quanti.
La fin est nulle, je ne la dévoilerai pas, mais disons que je l’ai trouvée fort improbable. D’autres ont pu avoir la larme à l’oeil…
Cormac McCarthy est né en 1933 à Providence (Etats-Unis). Reconnu comme l’un des écrivains majeur de son époque, il a reçu le prix Pulitzer en 2007 pour ce livre. Il est hanté par la violence des hommes et la question du Mal (Nathalie Crom – Télérama). Son meilleur livre serait Méridien de sang (Blood meridian) : un gamin au Texas qui se retrouve avec des chasseurs d’indiens, plongé dans un monde où seuls les plus violents survivent (« sorte d’anti-western basé sur des faits réels. Noir, lyrique, et violent »). Et même très violent parait-il.
Verruyes – samedi
Et voilà les photos de la journée de samedi : les cerf-volants décollent, la ballade en vtt se révèle très amusante, et la partie de bat&trap particulièrement acharnée.
En fin d’après-midi, les enfants nous rejouent leur pièce de théâtre en lumière naturelle (ça fait moins peur comme ça, les histoires de sorcières).
Bon, il ne reste plus que la journée de dimanche… au prochain album.
Verruyes 2008 – vendredi
Voilà les photos de la deuxième journée à Verruyes, pendant le week-end de la Pentecôte. Au menu : galette-saucisse, cerf-volant, trouspinette, babyfoot et apéro au bar du coin.
Le soir, les enfants nous ont préparé une pièce de théâtre (voir la vidéo dans un article précédent). Ce sera un grand moment, bravo à eux qui ont préparé tout ça dans le plus grand secret.
Cancale – St Malo
Le 15 juin dernier, pendant les vacances, Patrice m’a opportunément rappelé cette course, un semi-marathon, qu’on avait envie de faire depuis longtemps, mais qui tombait toujours mal.
Cette année fut la bonne; et puisque c’était la vingtième édition, nous eûmes droit à un beau tee-shirt. Je ne m’étais pas préparé spécialement, mais je courais une heure tous les matins ou presque.
Le matin, à Chateaugiron, réveil à 6h du matin. Dehors, c’est un beau crachin. Arrivé à Cancale, ce sont de véritables trombes d’eau qui s’abattent sur la ville. J’avoue avoir été assez inquiet de la tournure que prenaient les évènements. Heureusement, cela n’a pas duré, et finalement la course s’est pratiquement passée sans pluie.
Patrice est vite parti devant, et j’ai fait la course à mon rythme. Un peu mal aux jambes sur la fin, ce qui s’explique par le manque d’entraînement sur des durées suffisantes. Il n’y a pas de secret !
Très belle arrivée dans la cour du château, au pied des remparts, après avoir parcouru le sillon… en plein vent ! Joli parcours, dommage qu’on ne voit pas plus la mer, une bonne partie du parcours étant dans les terres (sans parler des moments où l’on regarde bêtement ses godasses, mais ça, ça ne vient pas du parcours).

Les résultats
| Prénom | Nom | Ville | Position | Cat. | Pos. Cat. | Temps parcouru |
| Patrice | Vallée | Chateaugiron | 1311 | V1H | 488 | 01:47:57 |
| Pascal | Le Disqué | Puteaux | 1397 | V2H | 221 | 01:49:35 |
(2535 coureurs inscrits – 2315 coureurs classés)
L’homme au bras d’or – Nelson Algren
Nelson Algren, j’en avais entendu parler lors d’un film sur Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, au cours des nombreuses émissions célébrant le centenaire de la naissance de Simone de Beauvoir (1908-1986).
Un américain écrivain communiste avec qui Simone noua une relation passionnée… ça valait le coup d’aller voir ce qu’il avait écrit. Et je suis donc tombé sur L’homme au bras d’or.
La première bonne nouvelle en ouvrant le livre, c’est que la traduction est de Boris Vian. Quelques pages plus loin, on se rend compte que Boris a pris sa tâche très au sérieux, comme dans cette réplique de Saltskin-le-Piaf au capitaine de police Casier-Chef :
J’ai nib contre Kvork. C’est lui qui m’aime pas ! protesta cette merveille sans menton. L’fait est, j’respèque not’ cousin pac’qu’i fait son devoir -toutes les fois qu’i m’pique je l’respèque un peu plus. Après tout, faut que tout le monde soye arrêté d’temps en temps. J’suis pas meilleur q’un autre…
Un peu déroutant au début, mais on s’y fait vite, et heureusement tous les personnages ne parlent pas comme Le Piaf. Par contre il y a pas mal de mots d’argots… Boris Vian a fait une traduction au plus serré ! C’est très bien écrit, l’univers et la faune de Division Street, dans les bas-fonds de Chicago des années 40 magnifiquement raconté. On se laisse vite emporter dans ce monde étrange et déroutant, et faisons peu à peu connaissances avec les gens du quartier… et leurs moeurs.
Frankie Machine, dit la Distribe, est donneur de cartes dans un tripot clandestin, mais rêve de devenir batteur dans un orchestre. C’est lui L’homme au bras d’or. Revenant de l’armée avec plein de bonnes intentions (il y a décroché de la drogue), il retrouve sa femme, ses amis, son quartier. Mais on ne change pas de vie comme ça. Et à traîner dans le secteur, le passé va très vite reprendre sa place ; Frankie devra affronter de nouveau « le singe », qui vient s’agripper à ton dos pour ne plus jamais te lâcher, comprenez l’héroïne.
Si le monde décrit est dur, les personnages sont hauts en couleurs, et les anecdotes les plus farfelues circulent :
Pourtant, tout en filant dans le sommeil, il eut l’impression que le temps était en réalité la vieille chatte grise sourde-muette d’Antel le Tôlier; elle restait couchée tout le jour sur le bar et étudiait les piliers de bar avec une tolérance inflexible du même genre. Chacun croyait la chatte muette; on ne l’avait jamais entendu ronronner. Seul Antek en savait plus long : lui seul avait entendu ronronner la vieille chatte. « Et quand tu l’entends ronronner, celle-là, t’es fini. »
Antek y croyait dur. « Celle-là, elle garde le compte de tous les coups que t’as descendus tous les jours. Aussi longtemps que t’es un buveur corèque, è ronronne pas. Mais quand t’arrives au coup qui te collera chez les ivrognes pour de bon, alors è sait que toute ta vie tu pourras plus te sortir de la bouteille, et è ronronne une fois pour toi. Elle a ronronné pour moi, et è ronronnera pour toi, et de mes propres oreilles je l’ai entendue ronronner pour Ramdam. »
Ramdam étant un chien amateur de bières !!
Les personnages vivent tous plus ou moins de combines, boivent tous plus qu’il ne faudrait, mais la plupart sont honnêtes et ont des rêves de bonheur tout simple. Ils sont simplement perdus dans ce monde moderne auquel ils ne comprennent rien.
Les coeurs en forme de carte postale, c’est plus du tout à la mode; Ce qui se demande, c’est le coeur avec un peu de fer, et du fer un peu tordu. Un coeur aérodynamique, mettons, avec une griffe comme arrache-clous, plus commode pour démolir que pour réparer les vieux machins, c’est ça qu’il faut pour se défendre maintenant. C’est la nouvelle mode. Le coeur non-galvanisé, ça ne tient plus le coup assez bien.
Des coeurs avec un peu de fer tordu – ça, ça fait des bons coeurs de fripouilles.
Frankie rechutera, et ça se finira mal.
C’est comme ça, Solly. Tu lâches la came pendant des mois et des mois, tu te ramènes du singe à zéro. Tu triomphes. Tu y arrives enfin.
Tu sais que tu as vaincu. Tellement bien que quand le pourvoyeur te dit « ce coup-ci je t’en file une dose à l’oeil – un nouveau truc que je veux que t’essaies – » tu lui rigoles au nez en lui disant: « Essaie-le toi-même. » Et quand il te dit, l’air innocent, « la seringue est dans le tiroir du haut, sers-toi quand tu voudras », pour te mettre dans le crâne qu’il n’y a rien de plus facile, tu le laisses tomber aussi sec. Parce que t’y remettre, c’est le seul truc dont t’auras jamais plus besoin de ta vie.
Trois semaines plus tard, tu te réveilles, il fait noir, et c’est pas comme la nuit – le matin non plus – c’est simplement l’Heure de la Came. Ça vient comme une vague, tout là-bas, de plus en plus grosse, et qui t’arrive dessus jusqu’à ce qu’elle soit aussi grosse que cet hôtel, elle te tombe sur le râble et c’est fini.
Excellent bouquin.
Le film
La pochette du bouquin provient d’un film d’Otto Preminger, avec Franck Sinatra et Kim Novak (1955). Je l’ai regardé (après avoir lu le livre bien sûr) : l’histoire a été très nettement adoucie, le niveau de vie amélioré, la quantité d’alcool largement évaporée, et la fin est carrément trafiquée en happy-end : on peut supposer sans se tromper que Frankie et Molly se marieront et auront beaucoup d’enfants.
Tout ce que je peux dire, c’est que dans le bouquin, ça ne se passe pas du tout comme ça. Mais bon, Frankie n’est pas Sinatra, ni Molly Kim Novak…
Verruyes 2008 – jeudi
Retour à Verruyes cette année. et à la Pentecôte histoire de bousculer les régles et accessoirement de gagner une journée. Voilà donc quelques photos de cette première journée, où chacun arrive à son heure. Tout le monde se retrouve, il fait bon et le week-end s’annonce bien.
Apéro, parties de palets, tout se met en place. Mathilde et Loïc sont en motos, mais pour les derniers mètres seulement (comme pour les vélos en fait). Et bien sûr couscous au menu, histoire cette fois de respecter la tradition.
Bulles, Krachs et Rebonds
Avant-hier soir sur Arte, excellent reportage présenté par Elie Cohen, sur les cinq crises financières qui se sont succédées depuis dix ans : Crise asiatique (1997-1999), faillite du hegde fund LTCM (1998), éclatement de la bulle Internet (2000), faillite d’Enron (2001) et enfin la crise des subprimes (2007). Excellent d’abord par la clarté des explications et la qualité des intervenants. Particulièrement celles de David Thesmar (professeur d’économie à HEC), qui sont limpides.
A chaque fois, on retrouve globalement les mêmes éléments : spéculation, dispersion du risque à toutes les institutions financières, augmentation de la complexité des modèles, retournement du marché, intervention des banques centrales, corruption. Sans oublier le spectre de 1929 qui ressurgit à chaque fois. Alors, les politiques essaient de mettre en place des contrôles afin que cela ne se reproduise plus (quand les contrôles sont possibles). Mais le contrôle n’est pas dans l’idéologie du marché : la réponse est toujours la même, le meilleur contrôle, c’est le marché lui-même (auto-régulation).
Dans la crise asiatique, le FMI impose des mesures drastiques aux états, sans souci de l’impact sur la population, se rendant ainsi impopulaire. Une solution plus adaptées aux spécificités de chaque pays serait plus intelligente. Et le FMI les oblige systématiquement à ouvrir leur marché (globalisation) : on vous impose notre système, il est meilleur… C’est à cette époque que naissent les mouvements alter-mondialistes.
Le Hedge Fund LTCM n’a pas eu de chance : l’état Russe décida de suspendre le remboursement de sa dette. Mauvaise surprise, avec 5 milliards de dollars, ils avaient réussi à investir 1200 milliards…
La bulle internet montre qu’en fait, il est très difficile de résister. Même si vous n’y croyez pas, vous êtes pratiquement obligés d’y aller, sinon vos investisseurs vont ailleurs : eh, tout le monde gagne de l’argent avec ça, pourquoi vous n’y investissez pas mon argent ? Car même si vous n’y croyez pas, vous ne savez par contre pas QUAND ça va pêter.
Quand il ne s’agit pas de manipulations illégales comme dans le cas d’Enron. 70 milliards de dollars envolés, des milliers de gens ruinés. Et les dirigeants même pas condamnés si j’ai bien compris.
Enfin les subprimes (on est dedans). La dispersion a été telle cette fois-ci que l’on n’est pas certain qu’elle soit terminée. Il est encore possible qu’une banque découvre qu’une partie de ses créances repose sur ces risques. Quant aux sanctions : qui punir quand il y a une telle dispersion du risque ? les institutions honnêtes comme les malhonnêtes sont de toutes façons impactées, c’est aussi cela la globalisation !
Le fait que les matières premières s’envolent n’arrange rien. L’intervention des banques centrales ont évité le pire. Le problème, c’est qu’on dirait bien que ces crises s’enchaînent, sont souvent liées les unes aux autres. Ainsi la baisse des taux suite à l’affaire Enron a permis le montage des subprimes. Et ces crises sont de plus en plus fortes… Elie Cohen termine en disant qu’il est possible qu’un beau jour les populations rejettent en bloc la libéralisation, l’innovation financière et la mondialisation.
Comme disait (ou presque) Frédéric Lordon : Lâchez des légionnaires dans un bordel, vous savez ce qui va se passer. Lâchez des traders dans un marché sans contrôle, et ça deviendra un bordel.
L’émission est rediffusée le 10 juillet à 10h50.
C’est aussi un livre (de Elie cohen bien sûr) : Le nouvel âge du capitalisme : Bulles, krachs et rebonds.
Babyfoot à Verruyes
J’avais oublié cette vidéo dans l’article « Vidéos à Verruyes ». Il s’agit cette fois de babyfoot, au troquet de Verruyes.
Ça commence comme à chaque fois, Dominique et Eric jouent contre des locaux. Et les battent. A la fin, le champion local arrive et remet les pendules à l’heure. Dominique défie alors le champion… voilà une balle qui montre l’intensité de la partie. Dominique perdra sans démériter.
Photopress
Depuis la mise à jour de WordPress 2.5, j’avais un problème avec Photopress, le plugin qui me sert à afficher une image aléatoire (rubrique Une photo…) en haut de la colonne gauche.
Aucun lien donc avec l’album principal de ZenPhoto; historiquement ce sont les photos qui faisaient « la Une » de mon ancien site. ZenPhoto n’est arrivé qu’après le blog. J’ai conservé cet album, y ajoutant des photos de temps en temps. Il est intégré à WordPress, et permet de visualiser une sélection de photos par ailleurs présentes dans l’album ZenPhoto pour la plupart.
Je pouvais toujours ajouter de nouvelles photos, mais impossible de visualiser l’album, que ce soit par le panneau d’administration ou par le blog. Je ne suis pas certain d’avoir bien désactivé le plugin lors de la mise à jour WordPress, tout est peut-être venu de là (ou bien d’un bug photopress…).
Toujours est-il qu’après quelques recherches infructueuses sur le net, je me suis décidé à refaire l’album de zéro.
J’en ai profité pour agrandir la taille originale des photos (hauteur max 800). Il a quand même fallu que je retrouve toutes les photos (il en manque quelques unes, et qui sont donc restées en petit format), les recharge dans Photopress, mette les commentaires… Quelques heures de boulot, mais maintenant tout refonctionne.
On peut y accéder en cliquant sur l’image « Une photo… », puis sur le nom de l’album A la Une.