J’avais déjà lu des articles de Ploum sur le net, il était assez impliqué dans Ubuntu il y a déjà quelques années. J’ai vu ensuite qu’il avait publié un livre, mais je ne m’y étais pas intéressé plus que ça.
Puis j’ai vu une conference video qui m’a bien plu, tant dans le ton que sur le fond, le personnage ne manquant par ailleurs pas d’humour. Et c’est comme ça que j’ai commandé son bouquin, via mon libraire qui m’avouait n’avoir jamais commandé à cette maison d’édition (PVH) !
J’aime bien la SF, et je suis très bien rentré dans l’histoire, on est placé tout de suite dans un univers genre Cyberpunk comme dans Neuromancien de William Gibson, et on découvre un monde hyper technophile à chaque page, on est clairement dans un futur où la technologie est omniprésente. Chacun porte un neurex, capteur de conductivité, en fait un simple serre-tête, qui capte vos pensées et vous fournit des infos en relation, les projetant sur vos lentilles, le tout couplé à votre téléphone. Même la réalité est « améliorée » et projetée sur vos lentilles, embellissant les rues, les éclairant, etc… Peut-on d’ailleurs encore parler de réalité ? Tout cela inclut bien sûr de la publicité, omniprésente, que l’on peut si l’on a les moyens désactiver pour quelques heures…
La société est de type totalitaire (type 1984) et très répressive, même si l’on en saura assez peu finalement hormis le fait qu’il est très difficile d’y échapper, tant le contrôle est total. Nellio, le personnage central du roman, est recruté par une organisation assez mystérieuse pour ses talents d’ingénieur spécialisé en impression 3D. Dans un ailleurs non déterminé, l’ouvrier 689 parvient à sortir de sa condition d’esclave en devenant tortionnaire à son tour, dans un monde d’une violence extrême. Ces deux mondes vont finalement se rejoindre, dans une scène finale assez apocalyptique… encore qu’un chat appuyant sur la touche d’un clavier peut toujours sauver le monde ! Ce qui prouve aussi que l’auteur est bien informaticien… 😉
Bon moment de lecture, c’est bien écrit, et on est en permanence à essayer de décrypter ce monde, et de savoir dans quel projet Nellio est embarqué. On n’aura toutefois que peu d’infos globales sur cette société et comment elle en est arrivée là, si ce n’est que tout est géré par un algorithme monstrueux dont le contrôle échappe à son créateur… Une petite remarque toutefois : Junior, le policier qui se met soudainement à les aider est vraiment peu crédible dans ce contexte. Enfin, à la dernière page, il est écrit « Suite à paraître : Scanneurs par Ploum », dont il semble bien qu’elle n’est jamais eu lieu ! 🙁
Lionel Dricot, né en 1981, est un est un blogueur, écrivain de science-fiction, développeur1 de logiciel libre. Il était pas mal impliqué sur Ubuntu au début (beta testeur) et a été reconnu comme Ubuntu membership. Il a publié notamment « Ubuntu efficace » aux éditions Eyrolles. Sur son blog, il parle des logiciels libres, de ses écrits, de la société comme il la voit. Il a également écrit un recueil de nouvelles : « Stagiaire au spatioport Omega 3000 et autres joyeusetés que nous réserve le futur ».
Au passage, voilà la conférence dont je parlais en début d’article, donnée comme « Keynote d’ouverture » à Touraine Tech, intitulée « Pourquoi ? ». Pourquoi fait-on des logiciels de plus en plus complexes alors qu’il ne s’agit depuis le début que d’afficher du texte sur un écran ? Pourquoi les utilisateurs ne veulent pas faire les mises à jour d’un logiciel qui les satisfait tel quel ?? C’est émaillé d’anecdotes de sa vie professionnelle qui m’ont rappelé des souvenirs et m’ont bien fait marrer ! 😀