Maroc : les dernières photos

Accéder à l'album Dernière série de photos sur le Maroc : en vrac quelques photos prises lors de nos déplacements à Guilmem (sur la route de la palmeraie), à Mirletf ou encore Mesti.

Les paysages sont très beaux, avec la route qui serpente au milieu des collines qui restent vertes grâce aux figues de barbarie …

Je garde un excellent souvenir de cette semaine… loin des zones touristiques, le Maroc a su se montrer un pays très accueillant, et qui ne manque pas de charme !

Maroc – Sidi Ifni

Accéder à l'album Maroc toujours : voilà les photos de Sidi Ifni, la ville la plus proche. Anciennement occupée par les espagnols (jusqu’en 1969), quelques bâtiments de style art-déco lui donnent un cachet certain.

D’une population de 20 000 habitants, l’atmosphère y est calme et tranquille. L’accueil est chaleureux et sincère, et il fait bon se ballader le soir en bord mer, puis de manger dans un petit restaurant du centre ville.

Maroc – Sidi Ouarzeg

Accéder à l'album Suite des photos du Maroc : cette fois, on se concentre sur Sidi Ouarzeg : d’abord la maison où habite François, puis on boit un thé avec Boucharid, qui tient une petite épicerie à Sidi Ouarzeg, et que tout le monde connaît dans la région !

Puis on va à la plage de la dune, un endroit magique ! Et on finit par un petit tour sur les collines, histoire de prendre un peu de hauteur.

Maroc – Palmeraie de Thigmert

Accéder à l'album Suite de la semaine au Maroc : on descend un peu plus au sud à Guelmim, et de là à 15 kms vers l’ouest se trouve l’oasis de Thigmert.

Après s’être restaurés, ballade dans la palmeraie, avec ses murs en pisé écroulés ou pas, ses jardins, sa kasba transformée en musée. Un endroit magnifique, hors du temps. Puis on s’enfonce quelque kilomètres dans le désert pour aller voir une source d’eau chaude.

Une très belle journée !

Maroc – L’auberge Figues de Barbarie

Accéder à l'album Première série de photos de la semaine passée au Maroc mi-mars, au sud d’Agadir, près de Sidi Ifni, et plus exactement à Sidi Ouarzeg, c’est-à-dire au milieu de nulle part.

Voilà les photos de l’auberge où nous avons passé la semaine : une maison traditionnelle parfaitement rénovée, tenue par Daniel, un français marié à Halima, une marocaine excellente cuisinière et encore meilleure pâtissière ! Une adresse à noter si vous passez dans le coin.

Morceaux de bravoure – Norman Mailer

Morceaux de bravoure - Norman Mailer C’est à la la suite d’une critique enthousiaste de Nicolas Demorand que j’ai acheté ce livre : « immense écrivain américain… ruminations sur l’époque : l’anti-communisme, la culture pop américaine… c’est formidable quand un écrivain se met à faire du journalisme…un monstre sacré de la littérature américaine. ».

J’apprendrai à me méfier de l’enthousiasme de Mr Demorand à l’avenir ! Dans la préface, Norman Mailer précise qu’il s’agit en fait de deux livres, qu’il a tenu à publier en un seul : le premier réunissant ses textes courts préférés des années soixante-dix, le second un choix d’interviews de la même période. La première s’appelle Pieces, la seconde Pontifications.

La première partie s’est révélée intéressante, Norman Mailer y parle de son métier d’écrivain, du pouvoir de la télé en racontant certaines émissions de télé auxquelles il a participé (dont une très drôle avec Truman Capote), de son ami et traducteur Jean Malaquais, du « dernier tango à Paris », de la C.I.A…

La seconde par contre porte bien son nom : Pontifications. Il s’agit d’un recueil d’interviews donnés à des journalistes, à propos de mariage, du sexe, de Dieu et du Diable (Mailer croit plus au Diable qu’en Dieu semble-t-il, ce qui parait parfaitement idiot), de la science, etc..

J’ai trouvé toute cette deuxième partie complètement nulle, autant les questions des journalistes que les réponses de Mailer. De la vraie branlette intellectuelle, où transpire tous les problèmes typiques des américains : sexe, religion, racisme, etc… Mais sous le couvert d’un intellectualisme  très élaboré, on peut discuter des heures du sexe des anges, n’est-ce pas ?

Bref, j’ai bien failli plusieurs fois refermer ce livre une bonne fois pour toutes. Norman Mailer a un avis sur tout, c’est un peu ça le problème, et une manière de l’exprimer très suffisante. Le personnage est complexe, certes, et a vraiment du mal à paraître sympathique.

Norman Mailer (1923-2007) est un écrivain américain. Il connaît le succès à 25 ans avec « Les nus et les morts », racontant l’histoire de soldats américains combattant sur un atoll japonnais. Il reconnaît qu’il n’avait alors pas encore trouvé son propre style, s’étant contenté de copier ses mentors littéraires, comme Hemingway (il raconte ça très bien dans Morceaux de bravoure, d’une manière très honnête).
Vers les années 50, il est tenté par le marxisme et l’athéisme (apparemment il s’en est remis). Marié six fois, il agresse en 1960 sa femme à coups de canif ; elle ne porte pas plainte, mais Mailer passera trois semaines en hôpital psychiatrique. Dans les années 1970, il sera un farouche opposant à la guerre du Vietnam. Un peu plus tard, il s’opposera aussi à la présidence de Georges W. Bush.

La survie de l’espèce – Paul Jorion & Grégory Maklès

La survie de l'espèce - Paul Jorion & Grégory Maklès Quoi de mieux qu’un format BD pour expliquer quelque chose à priori d’aride et compliqué ?

La survie de l’espèce (Futuropolis-Arte), c’est le capitalisme expliqué à toutes et à tous, de 7 à 77 ans, et c’est Paul Jorion qui s’y colle pour les textes, avec Grégory Maklès pour les dessins.

Autant vous le dire tout de suite, c’est une vraie réussite !

Comme toute bonne BD, on la dévore avec délice ; « essai dessiné incisif, humoristique » indique la couverture… c’est même cinglant parfois, le rire est à double tranchant !

La violence du système y est démontrée de façon éclatante, avec beaucoup d’intelligence et d’humour. Les dessins de Grégory Malkès, bourrés de références, la sobriété volontaire des couleurs, sont  en parfaite symbiose avec le ton du texte…

Car si le sujet est sérieux, la démonstration ne quitte pas son ton une seconde ; il ne s’agit pas d’apitoyer le lecteur, plutôt de le réveiller. Première partie : la fabrication du consentement, et le surplus qui en résulte, en partant des origines :

La fabrication du consentement

Et ce surplus, il faut le partager, vient alors le jeu du Partage du Surplus :

RÈGLE DU JEU : LE BUT DU JEU DU PARTAGE DU SURPLUS EST DE PARTAGER LE SURPLUS LE MOINS POSSIBLE (EN TOUTE CIVILITÉ BIEN SÛR)

La deuxième partie s’intitule : Ce qu’il advient du surplus et la troisième et dernière : Le démenti par les faits… je vous laisse imaginer de quoi il retourne.

Le texte n’a rien à envier aux dessins :

Notez que le terme « demandeur d’emploi » reflète seulement le point de vue administratif. Si vous demandez à l’administration de faire un truc, vous êtes un demandeur (l’Administration est polie). Mais sur le marché de l’emploi, on devrait plutôt dire que Judith est une offreuse de travail, car elle offre sa capacité de travail à l’humanité. L’humanité n’est pas forcément intéressée. Et pour cause : grâce aux machines, l’humanité a de moins en moins besoin de travail. C’est un de ces problèmes complexes qu’il est plus simple de résoudre en décrétant que c’est la faute à quelqu’un. Dans le cadre de la compétition permanente, malheur au perdant… Outre le fait que ça élimine en priorité ceux qu’on estime être les moins utiles, ça incite ceux qui restent, quand on le leur demande gentiment, à courir plus vite.

Paul Jorion termine heureusement par une belle anecdote au ton optimiste, faites d’espoir dans la jeunesse. Une BD à lire, véritable ovni sur le sujet. À faire lire à ses enfants, à prêter à ses amis, ou mieux encore à leur offrir…

Paul Jorion, né le 22 juillet 1962 à Bruxelles, est un chercheur en sciences sociales, ayant fait usage des mathématiques dans de nombreux champs disciplinaires. Docteur en sciences sociales de l’université libre de Bruxelles, diplômé en sociologie et anthropologie sociale, il a enseigné dans plusieurs grandes universités, et travaillé aux Nations-Unies sur des projets de développements en Afrique.

Il a également travaillé dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix, ayant préalablement été trader sur le marché des futures dans une banque française.

Son blog est très un bon endroit pour se renseigner sur la crise. On peut aussi y trouver quelques planches complètes de La survie de l’espèce, comme celle de cet article.

Bretagne 1950-2012

Sur le site de GéoBretagne, on peut trouver un visualiseur de photos aériennes. Jusque là rien de nouveau, on trouve la même chose sur le site Géoportail de l’IGN.

La nouveauté est dans un double visualiseur affichant à gauche l’année 1950, et à droite l’année 2012.

Si je regarde Vitré (35), ma ville natale, l’extension de la ville est nette : on passe d’une population de moins de 10 000 habitants à environ 17 000 aujourd’hui.

Vitré vu du ciel 1950-2012

Mais c’est en allant voir un peu la campagne que les effets du remembrement (de  1960 à 1980) sont incroyablement visibles. Je pensais que le remembrement c’était essentiellement la suppression des haies…

En regardant l’image ci-dessous, du côté de Broons sur Vilaine, ce qui me surprend le plus, c’est la quantité incroyable d’arbres que l’on peut voir au milieu des champs ! arbres fruitiers ? des pommiers pour faire le bon cidre ? 😉

Au sud de Broons sur Vilaine

Que n’a-t-on pas fait pour que les tracteurs puissent filer droit !

Christiane Taubira et le mariage pour tous

Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Samedi matin, en écoutant le journal de 8H sur France Culture, j’ai été agréablement surpris par la qualité des propos de Christiane Taubira, Garde des Sceaux et ministre de la justice.

Je dois que j’apprécie beaucoup la manière qu’elle a de tenir son rôle de ministre. Discrète, on la voit très peu dans les médias, et pas mal d’hommes et de femmes politiques feraient bien d’en prendre de la graine : on leur demande de travailler, pas de parader.

Elle a également déclaré à propos de l’indépendance de la justice :

Elle est garantie par la Constitution, mon rôle est de la défendre et de la rendre réelle, dans la pratique. Je n’interviendrai pas sur les dossiers individuels auprès des Parquets.

Attendons de voir, mais je la crois assez sincère et tenace pour y arriver.

Discrète donc, sauf ces deux dernières semaines bien entendu, puisqu’il s’agissait pour elle de défendre le projet de loi sur le mariage pour tous. Chose qu’elle a fait avec ténacité et intelligence semble-t-il, l’ensemble de la classe politique le reconnaissant. Elle a aussi beaucoup travaillé son dossier (le travail, encore).

Bref, voilà son analyse en ce samedi matin radiophonique, qui confirme ce que je pensais de la qualité des arguments de l’UMP : un combat d’arrière-garde digne de « la droite la plus bête du monde »… Mais elle le dit d’une manière beaucoup plus intéressante :

[audio:https://pled.fr/wp-content/uploads/2013/02/taubira.mp3]

Si vous voulez écouter la totalité de son discours d’ouverture des débats pour défendre le projet de loi devant les députés… Cela dure 30 minutes environ, mais est très instructif sur l’histoire du mariage et sur la nature du projet :

[dailymotion xx4boc_christiane-taubira-le-mariage-pour-tous-sera-un-acte-d-egalite_news]

Bravo Madame Taubira, continuez comme ça.

Le marathon d’Honolulu – Hunter S. Thompson

Le marathon d'Honolulu - Hunter S. Thompson Retour à Hunter S. Thompson ; cette fois c’est le libraire qui m’a réservé ce livre sans que je ne lui demande rien ! Le genre de petite attention que seul un libraire peut vous apporter…

Jusqu’alors inédit en France, publié sous le titre original de « The curse of Lono », ce sont les éditions Tristram qui le publient, sous un format « souple » bien agréable à tenir en main, avec une belle photo de HST pour la couverture.

On le retrouve au meilleur de sa forme, et l’on comprend mieux son mode de fonctionnement. À partir d’un événement réel, il va écrire un roman totalement déjanté. On imagine la trame de faits réels derrière son récit, mais chaque fait est exagéré, déformé, pour mieux s’intégrer au récit qu’il a imaginé, n’hésitant pas à y mêler un brin d’histoire et de mythologie locale…

Car l’histoire est parsemée d’extraits des récits du dernier voyage du Capitaine Cook lorsque celui-ci découvrit les îles Hawaï. Destin tragique, puisqu’il y trouva la mort dans d’étranges circonstances : lors de sa première arrivée, il fut considéré comme la réincarnation du dieu Lono, car cela correspondait à la mythologie des indigènes. Un mois après, il repart, mais à cause d’une avarie au mât de misaine, décide de rebrousser chemin pour réparer le bateau. Et le drame éclate : cette fois, cela ne correspondait plus du tout à la mythologie locale, le dieu Lono n’était pas censé revenir aussi vite !
Des tensions apparaissent, un vol de chaloupes dégénère, Cook veut alors prendre le roi en otage, mais les locaux ne se laissent pas faire, et James Cook sera atteint à la tête d’un coup de dague au cours de l’affrontement. Ironie du sort, s’il avait su nager, il aurait pu s’échapper.

Thompson s’empare de tout ça, et le mélange vigoureusement, à l’aide d’alcool et de drogues diverses comme à son habitude. Cocktail détonnant garanti ! Par exemple HST part pêcher en mer…se félicitant que le ciel soit dégagé le matin du départ :

Je pris cela comme un bon présage, mais je me trompais. À la nuit tombée, nous allions nous retrouver engagés dans un combat à mort contre les éléments, impuissants, ballottés dans le pire du ressac et rendus à moitié fous par la peur et de puissants produits chimiques.

Bien sûr, HST se prendra pour la réincarnation du dieu Lono vers la fin de l’histoire ! Néanmoins, certaines de ses remarques sur le marathon en particulier, et le sport en général, ne manquent pas d’intérêt. Dans les Nouveaux commentaires sur la mort du rêve américain, il y avait une lettre qui en parlait :

Il n’y a aucune raison à tous ces coureurs à pied. Seul un imbécile tenterait d’expliquer pourquoi quatre mille japonais couraient à vitesse maximale le long du USS Arizona, mémorial englouti en plein milieu de Pearl Harbor, en compagnie de quatre ou cinq mille libéraux américains certifiés, défoncés à la bière et aux spaghettis, tous prenant le truc tellement au sérieux qu’il n’y en avait pas un sur deux mille pour sourire à la perspective d’une course de 42 kilomètres faisant figurer quatre mille japonais, avec départ et arrivée à un jet de pierre de Pearl Harbor, le matin du 7 décembre 1980…
Trente-neuf ans plus tard. Que fêtent donc ces gens ? Et pourquoi en cet anniversaire tâché de sang ?
[…] Cours comme si ta vie en dépendait, mon gars, car c’est tout ce qui te reste. Ceux-là même qui brûlaient leur ordre d’incorporation pendant les sixties, puis se perdirent au cours de la décénie suivante, sont maintenant dans la course à pied. Après que la politique a échoué et que les relations personnelles sont devenues ingérables ; après que Mc Govern eut perdu et Nixon explosé sous nos yeux… une fois Ted Kennedy stassenisé et après que Jimmy Carter a tiré un trait sur toute personne ayant cru la moindre chose qu’il ait dite sur n’importe quel sujet — et après que la nation se soit tournée en masse vers la sagesse atavique de Ronald Reagan.
Ah, ce sont, après tout, les années 80, et le temps est enfin venu de voir qui a des dents, et qui n’en a plus… Ce qui peut ou non rendre compte de l’étrange spectacle de deux générations d’activistes politiques et d’anarchistes sociaux se transformer enfin — vingt ans plus tard — en coureurs.
Pourquoi ? C’est ce que nous sommes venus examiner ici.

Voilà quelques extraits, je me suis limité à ceux parlant du marathon, de manière sérieuse ou pas. Le dernier est particulièrement vrai.

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