TV Samsung, Mediatomb et Ubuntu

logo smart tvMa vieille télé à tube cathodique ne voulant décidément pas tomber en panne après 30 ans de bons et loyaux services, j’ai fini par m’en débarrasser pour profiter des beaux écrans plats que l’on nous propose aujourd’hui.

Je sais, c’est pas bien, j’aurai du attendre qu’elle me lâche, ce n’est pas la peine de râler contre l’obsolescence programmée… pour m’arranger avec ma conscience, je me dis que la technologie LED consomme moins d’énergie… 😉

J’ai choisi le modèle UE40SE6100, une « SMART TV » qui permet plein de choses, dont une qui m’intéressait particulièrement : pouvoir visualiser les contenus multimédia de mon PC via un serveur UPnP, en l’occurrence Mediatomb.

J’installe donc Mediatomb sur le PC Ubuntu, et sur la télé je vois apparaître une nouvelle source : serait-ce aussi simple ?

mediatomb sur samsung

Hélas non, impossible de récupérer ne serait-ce que la liste des fichiers : message d’erreur « Impossible d’exécuter la demande. Retour de MEDIA PLAY à l’écran principal ».

erreur samsung

Comme ça n’a pas vraiment été facile de trouver la solution, voilà les étapes que j’ai suivi pour finalement réussir à faire marcher tout cela :

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Urkas ! – Nicolaï Lilin

Urkas ! - Nicolaï Lilin Recommandé par une jeune libraire d’origine russe, j’ai donc lu Urkas !, ou comme l’indique le sous-titre : l’itinéraire d’un parfait bandit sibérien.

Sous une forme autobiographique romancée, l’auteur va nous raconter son enfance et son éducation dans une communauté sibérienne, dont la principale activité est le vol et les trafics en tous genre. Il faut dire que le gouvernement soviétique n’a rien fait pour eux, à part les déporter conte leur gré de Sibérie en Transnitrie (région coincée entre la Moldavie et l’Ukraine, revendiquant aujourd’hui son indépendance).

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le mode de vie est très réglementé, hiérarchisé, les actions codifiées selon des règles très strictes. Ils sont très religieux, et l’amour de la liberté n’a d’égal que la haine des policiers. La modernité venue du monde occidental est également proscrite. Le monde décrit est celui d’un autre temps, où l’honneur ne se marchande pas, et où un coup de couteau est vite donné.

Même les tatouages ont une signification bien précise (c’est d’ailleurs la voie que choisira l’auteur, il deviendra tatoueur) :

Le tatouage est intrinsèquement lié à la culture de la communauté criminelle russe, et chacun d’eux à une signification. Il constitue une sorte de carte d’identité qui sert à communiquer son rang au sein de la société criminelle : le type de « métier » exercé par un bandit et diverses informations sur sa vie et ses expériences en prison.
Chaque communauté possède sa propre tradition du tatouage, avec une symbolique et des motifs spécifiques, ainsi qu’une façon bien à elle de placer les signes sur le corps, de les interpréter. La culture sibérienne du tatouage est la plus ancienne, car ce sont précisément les ancêtres des bandits sibériens qui ont commencé à tatouer des symboles cryptés. Par la suite, cette culture a été imitée par d’autres communautés et s’est répandue dans toutes les prisons russes, en transformant les principales significations des tatouages et la façon de les réaliser et de les interpréter. Les tatouages de la caste criminelle la plus puissante en Russie, appelée Graine noire, sont entièrement calqués sur la tradition des Urkas, mais ils ont une signification différente. Les motifs peuvent être identiques, mais seule une personne capable de lire un corps peut « raconter » avec précision ce qu’ils cachent et expliquer pourquoi ils sont différents.

Le dépaysement est total, et la découverte de ce monde à part très intéressante. On sent toutefois que l’auteur a amalgamé plusieurs anecdotes de la communauté pour construire son histoire, et l’ensemble manque un peu de lien. Les digressions au milieu d’un récit peuvent aussi être très longues… mais on apprend plein de choses sur cette communauté, presque trop, comme si l’auteur avait voulu nous en dire le plus possible en une seule fois.

Finalement, le roman vaut le détour pour la découverte d’un monde inattendu, raconté sans pudeur ni honte, presque avec détachement parfois, tant le récit peut être sordide (notamment en prison) ou l’usage de la violence absurde.

La communauté décrite a aujourd’hui disparu… Voilà ce que dit Nicolaï Ilin (citoyen italien aujourd’hui, résidant en Italie) :

Une telle communauté n’existe plus. Il n’y a plus que mon frère, moi, et peut-être encore une ou deux autres personnes. Le problème, c’est qu’il n’en reste pas non plus en Sibérie. Le noyau de cette communauté a été déporté en Transnistrie, où il n’a pu survivre. La communauté que je décris dans le livre se composait de 40 familles. On peut dire que la tradition a été un soutien, mais que dans certaines situations, la survie d’une communauté déracinée est impossible.

Nicolaï Lilin n’a pas encore sa page sur wikipedia. À priori, il sera enrôlé par l’armée russe, puis envoyé en Tchétchénie, épisode qu’il évoque à la fin de ce livre, et qu’il racontera dans un autre livre : Sniper: Vie d’un soldat en Tchétchénie. Apparemment, là aussi, un témoignage assez cru sur les horreurs commises là-bas.

Le casse du siècle – Michael Lewis

Le casse du siècle - Michael Lewis C’est un collègue du boulot qui m’a prêté ce livre ; j’en avais toutefois déjà entendu parler comme d’un bon bouquin sur la crise financière de 2008. En général, je ne suis pas trop fan de ce genre de littérature traitant de sujets d’actualité « à chaud », mais je dois dire que j’ai bien aimé celui-ci, en particulier les portraits qu’il dresse des acteurs de cette histoire.

Il y a malgré tout quelques aspects de technique financière d’abordés, un peu compliqués et barbants, mais limités au minimum et bien expliqués. On peut ainsi garder le fil en se limitant aux principes de bases, et là c’est un véritable polar que l’on tient dans les mains.

Donc la crise c’est très simple :

Prenez des gens malhonnêtes et sans aucun scrupule, dont le seul objectif est de faire du profit sans tenir compte des conséquences, au risque de faire exploser tout le système, y compris la démocratie : j’ai nommé les banques d’affaires (Goldman Sachs en est le symbole le plus abouti, mais loin d’être la seule). Dans ce monde, pas d’éthique, tout est permis et sacrifié sur l’autel du profit : conflits d’intérêts, obstruction à la justice, etc… Leurs traders, à peine sortis de l’école, sont les plus brillants et motivés par de très gros bonus, acceptant tout d’une hiérarchie hystérique et/ou incompétente. L’auteur Michael Lewis s’était retrouvé dans cette situation (diplômé d’un master en économie), et voilà ce qu’il en dit dans la préface :

Qu’une banque d’investissement de Wall Street ait été disposée à me payer des centaines de milliers de dollars pour prodiguer des conseils de placement à des adultes demeure à ce jour un mystère pour moi. J’avais 24 ans, et je ne connaissais rien, ni ne m’intéressais particulièrement, aux fluctuations du marché. La fonction essentielle de Wall Street était de répartir les capitaux : de décider qui devait en avoir on non. Croyez-moi quand je vous dis que je n’avais pas la moindre idée sur la question. Je n’avais jamais étudié la comptabilité, jamais dirigé d’entreprise, jamais même eu d’économies personnelles à gérer. Je m’étais retrouvé par hasard à travailler chez Salomon Brothers en 1985, et en étais ressorti, plus riche, en 1988, et bien que j’aie écrit un livre sur cette expérience, tout cela me semble toujours aussi grotesque.

Ajoutez-y une bonne dose d’incompétence avec les agences de notations (Moody’s, Standard & Poor’s), qui ont accordé leur fameux triple-A à des contrats très complexes sans n’y rien comprendre. À moins que là aussi, un peu de malhonnêteté et de conflits d’intérêts n’aient également joué un rôle… C’est vrai que leur traders ne sont pas les plus brillants non plus, loi du marché oblige ! Toujours est-il qu’avec une telle note, ces produits toxiques se sont disséminés partout sur la planète financière, ce ne sont pas les gogos qui manquent….

Et tout cela dans un marché obligataire à peu près sans réglementation, où l’on refuse que le pire puisse arriver : en fait, ils ne peuvent même l’imaginer, tant le système de pensée ambiant vous en empêche. C’est un aspect intéressant du livre, la description des rapports humains dans ces boites fait froid dans le dos.

Vous y êtes. Il ne reste plus qu’à proposer un prêt immobilier à des types qui au moindre problème (ou variation du marché) ne pourront pas le rembourser… mais quand ce système de crédit fonctionne bien depuis 15 ans, comment imaginer que cela puisse ne pas continuer ? qu’à force de tirer sur la corde et de prêter à des gens de plus en plus pauvres, ce qui doit arriver va vraiment arriver ?

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Lambon 2013

Cette année, le week-end du Lambon s’est révélé plutôt frisquet et humide. Le jeudi de l’Ascension début mai, c’est vraiment trop tôt. Les jours fériés c’est compliqué finalement…

En plus, il y avait pas mal d’absents, même si les stars de la nuit étaient bien présentes :

jusqu'au bout de la nuit !

Le temps était tellement pourri que deux motards se sont échappés avant la photo de groupe, prêts à affronter les éléments déchaînés qu’ils trouveront sur leur route :

les motard prennent la route

Voilà donc la photo de groupe 2013 :

la photo de groupe

Ubuntu 13.04 – Raring Ringtail

Ubuntu 13.04 La dernière version d’Ubuntu vient de sortir, il s’agit de la 13.04, ou « The Raring Ringtail », soit le raton laveur enthousiaste, ou un truc du genre.

Pas grand chose de neuf visuellement, le travail se fait en profondeur avec un but clairement annoncé : Ubuntu montre le bout de son nez dans le monde de la mobilité (tablettes, smartphones), et plutôt que de multiplier les variantes, leur objectif est de proposer une seule distribution qui adaptera son interface en fonction de l’appareil utilisé. Objectif ambitieux, mais cohérent.

Il y a eu plein d’articles sur le web, donc je ne rentrerai pas dans les détails, juste quelques trucs qui m’ont plu, ainsi que deux liens vers des articles plus complets listant toutes les nouveautés. Une visite guidée est même possible à l’intérieur de votre navigateur : ça se passe ici.

Sans oublier un petit mot sur la mise à jour qui cette fois a réussi, mais où j’ai finalement refait une installation… 😉

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Spotify, notifications et publicité audio

Spotify Comme expliqué dans l’article précédent, j’ai du installer Spotify pour pouvoir écouter la playlist FACE B de France Culture.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un client Spotify pour Ubuntu, et que l’on peut se créer un compte sur Spotify gratuitement.

Il reste tout de même deux choses à faire pour en profiter pleinement : intégrer Spotify au système de notification d’Ubuntu, et surtout se débarrasser des publicités sonores insérées tous les 2 ou 3 morceaux : 30 secondes de publicité réellement invasives et très dérangeantes quand on écoute de la musique.

Voyons comment réaliser ces étapes :

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FACE B : LA PLAYLIST DE FC +

France Culture plus France Culture plus, c’est un site web destinés aux étudiants, histoire sans doute d’attirer les jeunes et de leur faire connaître France Culture.

Le « webcampus » leur donne donc accès à des cours ou des conférences d’université ou de grandes écoles, ainsi qu’à « La Factory », qui propose des productions multimédias inédites… Tiens, je parlais de Andy Warhol dans l’article précédent à propos de la reprise du Velvet par Rodolphe Burger… le monde est petit !

À conseiller à nos jeunes têtes encore pensantes, donc. Mais je suis allé sur ce site cette semaine pour une toute autre raison : l’annonce d’une bande-son hebdomadaire intitulée FACE B.

FACE B - France Culture

La première déception fut de constater qu’il fallait un compte Spotify pour pouvoir l’écouter. Après avoir jeté un œil, je vois que l’on peut se créer un compte gratuitement, et qu’il existe une version pour Ubuntu. Parfait me dis-je allons-y ! Mais le pire restait à venir : tous les 2 ou 3 morceaux, une publicité audio de 30 secondes (!) vous donne l’envie d’arrêter immédiatement l’écoute. Pas cool ! 🙁

Pour en revenir à la sélection FACE B de cette semaine (la #1), consacrée à la jeune scène pop française, c’est pas mal du tout, même si je connaissais quelques morceaux par la sélection des Inrocks. À suivre donc chaque semaine, pour découvrir de nouvelles musiques.

Le prochain article expliquera donc comment faire pour se débarrasser de cette publicité audio vraiment déplaisante. Parce que bon…

This Is a Velvet Underground Song That I’d Like to Sing – Rodolphe Burger

This Is a Velvet Underground Song That I'd Like to Sing - Rodolphe Burger Le titre de l’album est clair : il s’agit d’un hommage de Rodolphe Burger au groupe mythique des années 60, créé par Lou Reed et John Cale, puis produit par Andy Warhol.

Si ce groupe a inspiré jusqu’à David Bowie (qui faisait des reprises du Velvet à ses débuts), il a également donné envie à Rodolphe Burger de « refaire » de la musique en montant le groupe Kat Onoma dans les années 80.

Pochette Velvet Underground and Nico Alors si vous aimez le Velvet Underground, vous devriez apprécier ce disque, dont la plupart des morceaux viennent de l’album « The Velvet Underground & Nico », à la fameuse pochette réalisée par Andy Warhol et représentant une banane.

Retrouvez la voix grave de Rodolphe Burger sur les mélodies parfois lancinantes du Velvet, accompagné par d’excellents musiciens ; en plus le son est excellent, et la saturation des guitares parfaitement contrôlées…

Le début de « Waiting for my man » pour vous faire une idée :

Waiting for my man

Et celui du très beau « Stephanie says », que Lou Reed reprendra plus tard sous le nom de « Caroline says » sur l’album « Berlin » :

Stephanie says

L’homme qui savait la langue des serpents – Andrus Kivirähk

L'homme qui savait la langue des serpents - Andrus Kivirähk Coup de cœur du libraire, et je me suis laissé convaincre : au Moyen-Âge, en Estonie, l’histoire d’un monde ancien qui disparaît, quand les hommes vivaient dans la forêt et commandaient aux animaux grâce à la langue des serpents… Et puis la civilisation chrétienne  arrive, les familles quittent peu à peu la forêt pour cultiver les terres du Seigneur des lieux, adhèrent à la nouvelle religion, reniant par la même occasion le monde païen d’où ils venaient.

En commençant ce livre, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. C’est une fable, plutôt bien écrite, mais une fois passé l’attrait de la découverte de ce monde un peu étrange, je me suis tout de même ennuyé ferme, me croyant plongé dans un roman pour adolescent tout au plus. Et puis quand les choses viennent à se corser pour Leemet, le jeune narrateur et dernier habitant de la forêt, le refus et la critique de cette civilisation qui arrive est assez percutant, tendance anarchiste. La religion n’est pas épargnée bien sûr, mais aussi l’asservissement et la perte de la liberté. Le récit devient alors assez violent, et l’on se rend bien compte alors que l’on n’est pas dans un compte pour enfants… Cela donne envie de finir l’histoire, pour ceux qui n’auront pas refermé le livre avant.

C’est finalement la postface de Jean-Pierre Minaudier, intitulée « Le pamphlet sous la fable », qui en parle le mieux :

« Il n’y a plus personne dans la forêt » : c’est la première phrase, et elle revient au moins une dizaine de fois. L’homme qui savait la langue des serpents est l’histoire d’une solitude irrémédiable, malgré tous les efforts faits pour s’en arracher, et un récit du désenchantement du monde : la réalité sylvestre fantastique, débordante au début du roman, disparaît progressivement, exterminée (les serpents) ou tombée dans l’oubli (la salamandre). Le roman est surtout une réflexion sur ce que c’est qu’être « le dernier des mohicans », être en retard sur son temps, être en décalage avec le reste du monde ; réflexion menée, de manière très centro-européenne, par le biais de l’identité, du mode de vie, de la culture, de la langue.

Il faut préciser que l’identité nationale estonienne se fonde essentiellement sur la langue : les Estoniens sont très fiers d’avoir pu conserver durant des millénaires leur idiome pré-indo-européen et la culture qu’il véhicule, mais ils les sentent menacés par la modernité. L’extrême agressivité culturelle du pouvoir soviétique (russophone) qui les a opprimés durant un demi-siècle les a fortement alarmés, et la question se pose toujours, quoique autrement, dans notre monde anglophone et globalisé : les petites cultures, les minorités, les petits peuples ont-ils un avenir ?

Mais le roman de Kivirähk n’est absolument pas un livre romantique où s’exprimerait exclusivement la nostalgie de ce qui s’en va. Kivirähk est l’anti-Fenimore Cooper : même s’il se place du point de vue d’un homme de l’ancien monde et s’il souligne que pour certains d’entre nous il n’est pas d’autre choix possible que le rejet de la modernité, jamais il ne tombe dans le piège indigéniste qui consiste à idéaliser le temps jadis, les gens de la forêt, la dernière tribu, et à mépriser et condamner sans nuance l’ensemble du monde nouveau ? cette idéologie raciste à l’envers, en vogue depuis « Danse avec les loups » ou « Avatar ». Kivirähk présente la modernité comme ayant ses attraits (à commencer par le vin) : la répulsion que lui témoigne le narrateur est une affaire de goût plus que de bien et de mal. En revanche, l’univers traditionnel de la forêt sécrète des personnages particulièrement antipathiques comme Ülgas et Tambet, enfermés dans leur passion identitaire et tentant de jouer de leur statut de gardiens des traditions pour acquérir une position de pouvoir, jusqu’à devenir des assassins. Ce sont eux les vrais méchants du livre ; les Estoniens qui ont succombé aux sirènes de la modernité ne sont que des imbéciles (manifestement, pour Kivirähk comme pour Flaubert, la bêtise mène le monde). De même, l’anticléricalisme violent et sans nuances de l’ouvrage ne prend pas seulement le christianisme pour cible, mais aussi l’ancienne religion païenne.

En lisant cette superbe réflexion sur le passage du temps, la mémoire et l’identité, on pense moins à Astérix qu’à ces Bretons bretonnants morts dans la tristesse de ne pas comprendre leurs petits-enfants devenus francophones, à ces Basques qui se battent légitimement pour sauver leur langue et leur identité, mais dont certains ont choisi le chemin d’Ülgas ; ou encore à ces communautés indiennes progressivement marginalisées, appauvries culturellement, réduites à quelques individus perdus dans un monde nouveau qu’ils détestent car il les a détruits, mais bien incapables de revenir à leur monde traditionnel disparu depuis toujours ? certains meurent de tristesse et d’alcool, comme Meeme ; d’autres se réfugient dans l’agressivité et la violence, sans espoir de vaincre. Mais face au temps qui passe et à un monde qui change à un rythme de plus en plus vertigineux, nous sommes tous (ou nous serons tous un jour) des Indiens, des Bretons, des Leemet : vivre en faisant le moins de dégâts possible autour de soi, c’est accepter l’inévitable tristesse de tout cela, sans se vautrer dans le conformisme et la bêtise qui triompheront toujours, sans pour autant verser dans la haine ni se réfugier dans l’idéalisation d’un passé fantasmé, qui est une autre forme de bêtise.

Andrus Kivirähk (né le 17 août 1970 à Tallinn) est un auteur de nouvelles et de livres pour enfants, chroniqueur, dramaturge et scénariste estonien. Journaliste professionnel, c’est un chroniqueur plein d’humour et plein d’esprit violant les tabous. Comme écrivain il est très productif, il attire l’attention au début des années 1990 avec ses histoires d’Ivan Orav (Ivan L’écureuil). Il est un grand conteur, dont les écrits dégagent un humour chaleureux et délicat.

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…