LEAP et le sommet du G20

logo L.E.A.P LEAP signifie Laboratoire Européen d’Anticipation Politique. C’est un site européen, indépendant de tout gouvernement, groupe d’intérêt, et alimenté par des centres de recherche et des chercheurs individuels. Europe 2020 est son site web.

La chose intéressante, c’est qu’ils avaient prédit une crise économique d’une grande ampleur dès 2006… Je vous conseille fortement d’aller lire leur dernier article, joliment intitulé :

Sommet du G20 de Londres : la dernière chance avant la dislocation géopolitique mondiale

En résumé, LEAP/Europe2020 donne trois conseils aux grands de ce monde, en leur précisant qu’ils ont le choix entre une crise de 3 à 5 ans ou un crise de plus d’une décennie (le moteur est cassé, rien ne sert de remettre de l’huile, il faut le changer) :

  1. La clé de la crise, c’est la création d’une nouvelle devise internationale de référence !
  2. Contrôlez l’ensemble des banques au plus vite !
  3. Faites évaluer au plus vite par le FMI les systèmes financiers US, britannique et suisse !

Il est également demandé au G20 d’écrire un communiqué simple et bref, car « vous avez désormais à restaurer la confiance chez 6 milliards de personnes« .

Maintenant comparez avec le résultat du sommet du G20… Etes-vous rassuré ?

Cantho

itinéraire depuis Siem Reap La ville de Cantho est la plus grande ville du delta du Mékong. J’en avais entendu parler par une française à Siem Reap, qui y avait fait une excursion en moto dans le delta, organisée par un français, mais que je n’ai en définitive pas contacté. Les ballades en moto, ce sera pour une autre fois.

L’hôtel où je comptais aller étant complet, j’ai donc pris celui d’à côté (Hôtel Restaurant 31 D Ngo Duc Ke). A peine les formalités remplies, et le passeport « confisqué » (il en est ainsi dans tout le Vietnam, votre passeport est précieusement conservé par l’hôtelier), le patron me submergeait d’informations et me proposait une croisière en barque sur le Mékong : lever de soleil (départ 5h30 du mat’), marché flottant de Cai Rang, marché flottant de Phong Dien, retour par de petits canaux, rizières, arrêt dans un petit village, etc… durée totale 8 heures, coût 30 $.

J’ai fini par accepter : je savais le plan moto assez cher, le prix de la croisière était (à priori) raisonable, pas de groupe… et on voyait les deux marchés flottants de Cantho, principaux intérêts de cette ville.

Le type était un peu speed. Après le Cambodge, le changement était frappant : si les Cambodgiens sont cools et adorent le hamac, ici le business est roi, et tout est prêt pour vous recevoir et vous faire dépenser vos dollars (ou vos dongs). Je voyais le type faire ses calculs : le prix de la chambre, le prix de la ballade, le prix pour me louer une moto le lendemain si je voulais… il faisait ses additions et m’assurait que vraiment, c’était pas cher ! Ses yeux indiquaient plutôt que lui était très content de ramasser la somme en question…

Voila donc quelques photos de cette ballade, qui s’est révélée très sympa et agréable, même si apparemment, on est arrivé un peu tard au second marché (8h passée) : difficile de faire les deux le même jour j’ai l’impression, l’animation étant surtout de 6h à 8h ; et c’était le deuxieme le plus intéressant, dixit le guide : tant pis pour moi !

J’ai quitté Cantho le lendemain. Ville trop grande, j’avais envie d’un coin tranquille. A propos de l’hôtel restaurant 31, si les piaules ne sont pas géniales, et le patron un peu speed, le restaurant est vraiment bon (cuisine vietnamienne) et pas cher; le mélange entre locaux et touristes se fait bien. Il faut dire que les clients Vietnamiens boivent beaucoup de bière entre amis : avec des glacons, certes, mais la quantité de bouteilles descendues est impressionante à la fin du repas (il faut compter en caisse de 24 !).

Les photos

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Xin Chao Vietnam !

frontiere du vietnam J’aurai pu choisir Good morning Vietnam pour le titre de cet article, mais cela avait déjà été utilisé. Xin chao veut donc dire « Bonjour » en vietnamien, vous l’aurez deviné.

Depuis Sihanouk ville et Ochheuteal beach, j’étais passé à Kampot, quelques dizaines de kilomètres plus à l’Est. Je comptais initialement aller à Kep, mais hélas, il n’y a pas de liaison de Sihanouk à Kep, seulement un minibus pour Kampot existe. 
J’y suis resté deux jours, ayant loué une moto et me balladant dans le coin (campagne magnifique encore une fois) et poussant jusqu’à Kep une journée. Restait à passer la frontière… Continuer la lecture… Xin Chao Vietnam !

Prasat Preah Vihear

le trajet Mardi dernier, départ de Siem Reap pour le temple de Prasat Preah Viehar, au nord du Cambodge, tout près de la frontière Thailandaise. Avec la journaliste française et un de ses amis, nous avons loué une voiture (170$) : nous passerons une nuit sur place, et nous arrêterons également à Koh Ker, un autre ensemble de temples qui se trouve sur “la route”… enfin la piste qui promet d’être un rude, mais bon… dans les nuages Ce joli temple perché en haut d’une montagne et offrant une vue magnifique sur la plaine côté Cambodge est convoité par les deux pays, et encore l’été dernier des troubles avaient éclaté entre soldats des deux bords. Maintenant, la situation est redevenue calme, et l’Unesco s’employant à calmer le jeu. attroupement La piste à l’aller s’est révélée assez facile, même si on a quand même les fesses en compote à la fin de la journée. Évidemment, il y a de la poussière, mais en voiture, pas de problème. Lors d’un bref arrêt pour fumer une clope, plein d’enfants surgissent d’on se sait trop où… Sur la première partie jusqu’à Koh Ker, on voit beaucoup de terres en cours de défrichage (arbres brûlés, abattus), sans doute pour  démarrer des cultures (bananes, papaye, palmiers pour l’huile de palme, etc…).

la pyramide Arrivés a Koh Ker vers 11h, on  fait une visite assez rapide du temple principal, le prasat Thom, une grande pyramide à 7 niveaux, et de 40 mètres de hauteur. Nous avons également déjeuné sur place (petite cahute au bord du temple), puis repris la piste. Là, on s’est fait secoué un peu, la piste est un peu moins bonne… pour finalement arriver à Kor Muy, dernier village dans la plaine, en bas de la montagne. Ici, les pensions sont assez rudimentaires : maisons en bois, chambres avec moustiquaires et ventilo, salle de bain et toilettes (rudimentaires) au fond du couloir à droite. escalier monumental Finalement, on décide d’aller dormir en haut (pour un confort égal) au pied de l’escalier monumental du temple, puisqu’il y a une guesthouse. Ceci afin de pouvoir profiter du lever du soleil le lendemain matin. Mais voilà, il faut monter… 5 kms de pente très raide (des endroits à 35%)… Un peu crevés (fainéants ?), on se laisse convaincre par un 4×4 pick-up pour la modique somme de 30$. Une arnaque, 30$ pour 5 bornes, c’est plutôt élevé, mais bon… (aller-retour quand même !).de jolis sourires Bref, on a passé la soirée en bas du temple, un ensemble de baraques assez rudimentaires, avec des militaires cambodgiens (souriants) qui passent régulièrement. Tout cela est très cool, certains s’arrêtent même regarder la télé (un film de guerre, tant qu’à faire !), seule occupation de toute façon le soir. Les gens sont très natures, et se laissent prendre en photo avec de grands sourires. Tout cela est très sympa, la bouffe un peu moins, elle aussi très sommaire.

sous la pluie Nous avions prévu un réveil matinal pour assister au lever de soleil… mais vers 5h du mat’, ce sont l’orage et la pluie qui m’ont réveillé, et pour n’arrêter que vers 9h. On faisait un peu la gueule… j’ai du acheter un parapluie, mon poncho étant reste à Siem Reap (ça fait deux fois que je me fais avoir !). Finalement, le temple dans la brume était très joli, et la vue sur la plaine moins belle sans doute, mais on voyait les nuages en-dessous de nous, c’était quand même très beau. sous la pluie C’est lorsque que nous avons repris la piste que l’on a commencé à comprendre que ça n’allait pas être de la tarte. Plus de poussière, mais de la gadoue… Nous avons failli nous embourber une bonne dizaine de fois… mais le chauffeur se débrouillait plutôt bien avec sa Toyota Camry… Une fois quand même, il a fallu que des paysans du coin poussent la voiture (leur tracteur était lui aussi embourbé)… ça a vraiment été limite, et on a du faire 50 kms en trois ou quatre heures.

sous la pluie Au retour, nous passions par Anlong Veng, le dernier bastion des khmers rouges, refuge de Pol Pot, Nuon Chea, Khieu Samphan et Ta Mok. La ville n’est tombée qu’en 1998, après la mort de Pol Pot. Nous avons pu visiter la maison de Ta Mok (2$), au bord d’un lac artificiel créé à sa demande, ce faisant inondant et tuant beaucoup d’arbres. Leurs troncs se dressent aujourd’hui, noircis, comme un terrible symbole du régime khmer.

Pour plus de photos, voir ici.

Le saut du varan – François Bizot

Après avoir lu Le portail, j’ai enchaîné avec « Le saut du Varan », également prêté par la journaliste française. Il s’agit cette fois d’un roman, le premier et le seul à ce jour de François Bizot.

L’histoire se passe au Cambodge, dans la région de Siem Reap et des temples d’Angkor. Le corps d’une jeune fille khmer est retrouvé dans la brousse, et l’ambassade francaise envoie un enquêteur sur place. Nous sommes en 1970, et la région est déjà en plein trouble, la zone du meurtre difficilement accessible.

Boni, le policier, rencontrera sur place Rénot, un ethnologue français, personnage atypique et plein de surprises. Ils vont alors s’enfoncer dans la jungle, accompagnés de deux jeunes filles khmer et d’un guide.
L’aventure les emmènera très loin, dans un village reculé, isolé de la civilisation, au coeur des anciennes traditions khmer ; Boni en ressortira profondément transformé.  La fin du roman est parfaitement amenée, inattendue, et disons terriblement réaliste.

On retrouve le ton de l’auteur, son amour de ce pays et de son peuple, ainsi que ses doutes dans ce que l’on appelle le progrès. C’est toujours admirablement écrit. Excellent roman.

Le portail – François Bizot

L’histoire sombre du Cambodge est à la fois complexe et récente. Bien sûr j’avais entendu parler des Khmers rouges, et de leurs massacres, mais sans plus. En lisant son résumé dans le guide Lonely Planet, j’étais surtout surpris par le fait qu’elle ne s’est terminée qu’en 1998, soit il y a une dizaine d’années.

Presque sans surprise, on retrouve les américains intimement mêlés à ces pages sombres de l’Histoire : en favorisant le coup d’état du général Lon Nol (1970) et mettant ainsi en place un régime corrompu à outrance, en envahissant le Cambodge avec les Sud-Vietnamiens, en bombardant le Cambodge et les populations civiles, ils ont une lourde part de responsabilité dans la naissance du mouvement Khmer rouge. Et ce qu’il en résulta relève réellement de l’horreur, comme seuls les hommes sont capables.

Une journaliste française rencontrée à Siem Reap m’a prêté ce livre de François Bizot, anthropologue francais, spécialiste du bouddhisme de l’Asie du Sud-Est, et qui se trouvait à Angkor à cette époque.

Fait prisonnier en 1971, soit au tout début du mouvement, il sera le seul rescapé du camp de rééducation khmer rouge. Il sera interrogé par Douch, et libéré grâce à lui. Oui, il s’agit bien de celui qui allait, plus tard, devenir le bourreau de la prison de  Tuol Sleng (S-21), et qui est jugé en ce moment même à Phnom Penh pour crime de guerre contre l’humanité.

C’est l’histoire poignante que raconte ce livre, publié en 2000, ainsi que l’évacuation de l’ambassade de France de Phnom Penh, où François Bizot jouera le rôle d’interprète (1975).

Remarquablement écrit, dans un francais très riche (l’homme est très érudit), il permet de comprendre un peu ce qui s’est passé. Douch à cette époque est encore un idéaliste épris de vérité, et leurs dialogues, leur relation sont étonnantes et riches d’enseignements.

Au-delà de l’histoire factuelle, on ressent surtout l’irrémédiabe blessure qu’à vécu François Bizot, tant on ne ressort pas indemne d’une telle aventure. Voici un extrait du prologue du livre qui donne une idée du style et de sa profondeur. La préface de John Le Carré est également magnifique.

J’ai écrit ce livre dans une amertume sans fond. Un sentiment désespéré le traverse. Je ne crois plus qu’aux choses ; l’esprit sait y pressentir ce que leur apparence renferme d’éternel. La philosophie la plus éclairée n’est-elle pas celle qui enseigne à se méfier de l’homme ? De cet optimum, de cette créature suprême, qui forme l’aristrocratie naturelle du mode vivant ? De celui qui porte – quand par exception il devient vraiment lui-même – l’excellent, mais aussi le pire ? Vainqueur  des monstres et monstre lui-même à jamais…

Alors je m’interroge : les religioms que j’étudie seraient-elles l’art d’apprendre à tuer dans son corps le dragon ? Et cette présence diabolique, enfouie en nous et qui ressort toujours, est-elle le péché originel dont on m’enseigna l’existence quand j’étais enfant ?

Je hais l’idée d’une aube nouvelle où les homo sapiens vivraient en harmonie, car l’espoir que cette utopie suscite a justifié les plus sanglantes exterminations de l’histoire.

Pourrons-nous jamais, d’un tel constat, tirer la leçon et nous en souvenir, effrayés, à chaque arrêt sur nous-mêmes ? Notre drame sur terre est que la vie, soumise à l’attraction du ciel nous empêche de revenir sur nos erreurs de la veille, comme la marée sur le sable efface tout dans son renversement.

François Bizot est né à Nancy en 1940. « Le portail » a reçu plusieurs prix littéraires, et a également inspiré un film, « Derrière le portail » de Jean Baronnet (2004).

Temples d’Angkor – 3

Avant hier, troisième et dernière ballade aux temples d’Angkor. Cette fois, je loue un tuk-tuk (25$) pour y aller, car ils sont un peu éloignés (30 kms pour le premier, le second étant sur le chemin du retour). Il s’agit de Beng  Malea,  un temple envahi par la jungle, où Jean-Jacques Annaud a tourné des scènes du film « Les deux frères », et du groupe de Ruolos, qui comprend trois temples.

Honnêtement, j’ai ressenti une impression de déjà vu : des temples en ruine, avec ou sans la jungle autour qui reprend le dessus… je commence à saturer.
Le seul intérêt est d’y aller le matin de bonne heure, avant qu’il ne fasse trop chaud et qu’il y ait trop de monde. Dans ces moments là, l’atmosphère d’un site peut vous charmer… plus tard, la magie n’opère plus vraiment.

Les photos

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