
(le Canard enchaîné – mercredi 17 février 2010)

(le Canard enchaîné – mercredi 17 février 2010)
Richard Stallman est tout simplement le type à l’origine du logiciel libre. On en parle pas mal en ce moment, parce que sa biographie vient d’être publiée sur Framabook, un projet de Framasoft, en français s’il vous plait.
Ne manquant pas d’humour même s’il a l’air d’avoir un sacré caractère, ses conférences en français débutent toujours par : « Je puis résumer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité… ».
Cette biographie de Sam Williams (un journaliste) était d’abord parue en 2002 sous le titre «Free as in Freedom: Richard Stallman’s Crusade for Free Software», et sous licence libre comme il se doit.
En 2007, Framasoft a alors initié un projet de traduction… puis Framasoft a contacté Stallman pour une préface… ce dernier s’est alors tellement impliqué dans le projet, y apportant sa propre contibution, corrigeant certaines inexactitudes… et c’est finalement une véritable nouvelle version qui voit maintenant le jour !
Le personnage mérite le détour.Voilà ce qu’en dit Lawrence Lessig, un juriste fondateur de la licence Creative Commons :
Chaque génération a son philosophe, écrivain ou artiste qui saisit et incarne l’imaginaire du moment. Il arrive que ces philosophes soient reconnus de leur vivant, mais le plus souvent il faut attendre que la patine du temps fasse son effet. Que cette reconnaissance soit immédiate ou différée, une époque est marquée par ces hommes qui expriment leurs idéaux, dans les murmures d’un poème ou dans le grondement d’un mouvement politique. Notre génération a un philosophe. Ce n’est ni un artiste ni un écrivain. C’est un informaticien.
Né en 1953, Richard Stallman est un programmeur américain hors pair au MIT, la célèbre université américaine. Excédé par une imprimante récalcitrante, il se rend compte qu’il ne peut modifier le code du programme la gérant. Ce sera le début d’une longue histoire. Quelques années plus tard, il fonde GNU (Gnu is Not Unix), souvent confondu avec Linux.
Linux n’est que le noyau d’un système d’exploitation, réalisé par Linus Torwald sous licence GPL, alors que GNU est un système d’exploitation complet n’utilisant que du logiciel libre (et utilisant un autre noyau, appelé Hurd). Si l’on veut être précis (et Richard Stallman l’est), la combinaison de GNU et du noyau Linux s’appelle donc GNU/Linux.
Et Ubuntu dans tout ça me direz-vous ? c’est encore autre chose, puisque basé sur Debian (une distribution GNU/Linux), mais contenant du code non-libre, car il faut bien que vous puissez lire vos mp3, n’est-ce pas ?
Voilà selon Richard Stallman les quatre libertés essentielles de l’utilisateur d’un programme :
Pour finir, voilà un extrait de l’interview donné à 01net lors de son passage à Paris pour la sortie de sa biographie. Vous verrez que ses remarques ne manquent pas de nous questionner sur nos habitudes de consommateurs :
Selon vous, quelles sont les forces et les faiblesses du logiciel libre ?
Notre force est d’avoir développé des systèmes d’exploitation et des applications libres pour presque toutes les activités informatiques ordinaires. Notre faiblesse est que la plupart de leurs utilisateurs n’ont pas conscience de l’idée même de la liberté pour laquelle nous nous battons.
Le « libre » va-t-il devenir une alternative aux grands éditeurs qui préservent jalousement leur code ?
Je ne connais pas l’avenir. Il dépend de vous tous. Si tu exiges la liberté et si tu luttes pour elle, nous pouvons construire ensemble un futur libre. Si tu penses commodité à court terme, tu seras victime de la colonisation numérique.
Vous avez sûrement suivi de près la « saga » Hadopi. Quel est votre avis sur le sujet ?
La Hadopi interdit la fraternité en attaquant la liberté. Elle nuit aussi à l’égalité, parce qu’une poignée d’organisations auront le pouvoir de dénoncer quelqu’un selon cette loi. Elle reflète donc la haine de Nicolas Sarkozy envers les droits de l’homme. Il a choisi de servir les entreprises du divertissement dans leur guerre globale contre la fraternité.
Quel peut être le modèle pour financer les artistes aujourd’hui ?
Le système actuel, fondé sur le droit d’auteur, ne rétribue pas de façon équitable la plupart des artistes, seulement les stars. Il finance aussi très bien les grandes entreprises. Cela ne justifie pas d’interdire aux gens de coopérer entre eux. Il faut donc remplacer le système.
Dans un article récent, je vous parlais du plugin Last.fm RPS qui n’affichait plus les pochettes, sans doute à cause de restrictions sur l’environnement de Free.
D’autre part, Last.fm, qui était totalement gratuit à l’époque où j’ai créé mon compte (en 2006), a modifié sa politique et a rendu l’écoute payante, 3 € par mois… Et comme souvent, les fondateurs avaient quitté l’entreprise, rachetée par le réseau audiovisuel américain CBS. Il était donc grand temps de passer à l’alternative libre née à la suite de ce changement, j’ai nommé Libre.fm.
De quoi s’agit-il au fait ? grâce à une techno appelée « audioscrobbler », et une fois le lecteur audio correctement configuré (ajout d’un plugin ou greffon), toute la musique que j’écoute est stockée sur le serveur Last.fm. A quoi cela sert-il ? à rien, c’est donc indispensable… Plus sérieusement, on peut ainsi faire partager ses goûts musicaux avec d’autres personnes.
Last.fm proposait un lecteur qui permettait de découvrir de nouveaux artistes, grâce aux informations récupérées sur ce principe auprès de milliers d’utilisateurs. On entrait un nom d’artiste qui nous plaisait, et le lecteur, comme une radio, passait des morceaux d’artistes qui pouvaient potentiellement vous plaire, puisque écoutés par des gens qui écoutaient aussi votre artiste préféré.
Il s’agit donc d’un projet très récent, et encore à l’état de développement. L’auteur du projet, Matt Lee, explique dans un interview sur Framablog comment tout cela a démarré :
L’idée de créer Libre.fm m’est venue alors que je fermais mes comptes pour des services tels que Facebook, MySpace, LinkedIn, etc. Il m’est apparu que je pouvais mettre en place une solution de remplacement libre à Last.fm – un service que beaucoup de monde utilise.
Pour l’heure, Libre.fm espère fournir une solution de remplacement pour ceux qui souhaitent archiver leurs habitudes d’écoute, en implémentant l’API Audioscrobbler (qui semble être complètement ouverte) et des clients modifiés pour différentes plateformes.Le but à plus long terme est en lien direct avec mes autres centres d’intérêt, tels que la Free Culture, la promotion et l’enregistrement de musique d’artistes issus de la Free Culture. Sur Libre.fm, ce seront ces artistes qu’on pourra télécharger, mais des membres de la communauté s’emploieront à convaincre d’autres groupes de distribuer des morceaux sous une licence libre, telle que la licence Creative Commons By-Sa, de sorte qu’on puisse les proposer sur le site. La promo gratuite ne peut faire de mal à aucun groupe – nous ajouterons peut-être une boutique de musique en ligne où nous vendrons des téléchargements de musique libre. Les morceaux seront au format Ogg Vorbis.
Le Ogg Vorbis, ce n’est peut-être pas ce à quoi les gens s’attendront, vu que les services similaires penchent en général pour des formats du genre MP3, mais à mes yeux il s’agit d’un moyen formidable de promouvoir l’utilisation du Ogg Vorbis. Plus tard, nous intégrerons peut-être aussi des clips vidéo au format Theora.
On voit que l’esprit de la Culture Libre est très présent… Et un type qui ferme ses comptes sur Facebook, MySpace et compagnie est à priori quelqu’un de respectable ! 😉 Disons qu’il se sent concerné par la sécurisation des données privées, et le refus de laisser des sociétés à but commercial les utiliser et même se les approprier.
La création d’un compte est on ne peut plus simple. Ensuite il faut configurer son lecteur audio pour qu’il envoie les informations vers Libre.fm et non plus Last.fm. S’il existe déjà un plugin pour mon lecteur Rhythmbox, il est encore à l’état de développement (comme le reste du projet), et n’a pas fonctionné sur mon poste. Heureusement, il existe une solution : ajouter la ligne suivante au fichier /etc/hosts :
89.16.177.55 post.audioscrobbler.com
Reste à configurer le plugin Last.fm de Rhythmbox avec l’identifiant et le mot de passe que vous venez de créer sur Libre.fm, et le tour est joué.
Les choses étant bien faites, il est possible de migrer tout son historique Last.fm vers Libre.fm. Et donc tout ce que j’ai écouté sur le PC depuis 2006, soit plus de 18000 titres ! Pour cette migration, vous trouverez toutes les infos sur cette page (en anglais).
J’ai du m’y reprendre à trois fois pour que le script qui récupère tous les titres de last.fm arrive à son terme : les deux premières tentatives se sont terminées avec un message d’erreur http… mais j’écoutais de la musique (et donc je « scrobblais » vers Last.fm). Peut-être était-ce la raison, car la troisième fût la bonne. Sinon, la manip est on ne peut plus simple : lancement d’un premier script pour récupérer le contenu de Last.fm, un peu de nettoyage dans le fichier contenant votre historique (suppression des doublons), et exécution d’un autre script pour envoyer le contenu cette fois sur Libre.fm.
Pour l’instant, il n’existe pas de plugin WordPress qui permette d’afficher les derniers titres écoutés sur le blog. Cela viendra certainement un jour… En attendant, une simple image fera l’affaire, et en cliquant dessus, on accède à ma page sur Libre.fm, puis consulter mes stats…
Encore une fois, c’est assez basique pour l’instant. Mais au moins je suis sûr que mes données personnelles ne sont pas utilisées à des fins commerciales, et que ma vie privée est respectée. On peut déjà écouter des artistes du site Jamendo. Et le projet a reçu un excellent accueil sur le web… longue vie à lui !
Voilà un petit roman bien sympathique, qui ne se prend pas au sérieux et se lit avec délectation. L’histoire pourrait se passer dans un monde imaginaire, j’ai d’ailleurs pensé aux Hobbits de Tolkien au début, quand les personnages sont décrits (Danny et ses amis), tous des «paisanos», pas méchants pour un sou, roublards certes, ne demandant finalement qu’à pouvoir vivre une vie la plus tranquille possible. Et à ce jeu là, ils connaissent toutes les ficelles…
L’histoire se passe à Monterey (Californie) : la ville basse est occupée par des américains et des italiens, et les anciens habitants, ces «paisanos», se sont retranchés sur les hauteurs, là où la ville et la forêt se confondent, et qui s’appelle Tortilla Flat. L’auteur va donc nous conter leur histoire; ils ont deux choses en commun : une volonté bien arrêtée de ne jamais travailler, et un goût très prononcé pour le vin.
Danny a une maison, et les autres non. Pour être précis, il hérite de deux maisons, mais ayant prêté gentiment la seconde à Pilon, son meilleur ami, ce dernier y met malencontreusement le feu. Il ne reste alors à Danny qu’à héberger Pilon dans sa propres maison. Et d’autres vont venir, car Danny est vraiment sympa. Comment tout cela finira-t-il ? c’est mine de rien une petite fable sur l’amitié qui nous est contée ici, d’une manière fort plaisante. Petit extrait pour se faire une idée :
Deux gallons, c’est beaucoup de vin, même pour deux paisanos. Moralement, voici comment on peut graduer les bonbonnnes. Juste au-dessous de l’épaule de la première bouteille, conversation sérieuse et concentrée. Cinq centimètres plus bas, souvenirs doux et mélancoliques. Huit centimètres en-dessous, amours anciennes et flatteuses. Deux centimètres plus bas, amours anciennes et amères. Fond de la première bouteille, tristesse générale et sans raison. Épaule de la seconde bouteille, sombre abattement, impiété. Deux doigts plus bas, un chant de mort ou de désir. Encore un pouce, toutes les chansons qu’on connait. La graduaation s’arrête là; car les traces s’effacent alors et il n’y a plus de certitude : désormais n’importe quoi peut arriver.
C’est par ce roman humouristique que John Steinbeck (1902-1968) connait le succès (1935). Il écrira des livres beaucoup plus sérieux par la suite, dont Les raisins de la colère, qu’il considère comme sa meilleure oeuvre.
Il recevra le Prix Nobel de Littérature en 1962 pour son livre « L’Hiver de notre mécontentement » (The Winter of Our Discontent). Avec ce livre, il voulait « revenir en arrière de presque quinze ans et recommencer à l’intersection où il avait mal tourné ». Il est alors déprimé, et estime que la célébrité l’a détourné « des vraies choses ».
Depuis bientôt deux semaines, il y a deux trucs qui ne marchent plus sur le blog : la bannière aléatoire (dont j’étais si content) s’est soudain mis à me retourner un joli message d’erreur (qui a au moins le mérite d’être clair) :
Comme expliqué dans l’article cité, j’utilise une fonction php include pour obtenir cette image aléatoire tirée de l’album zenphoto. Même le test de retour sur la fonction ne marchait plus ! J’ai dans un premier temps remplacé le code par une image fixe. Au bout d’une semaine, j’ai posé la question sur le newsgroup proxad.free.services.pageperso, probablement le meilleur endroit pour obtenir des informations sur ce genre de problème.
Mon code était le suivant :
<div id="header_img">
<?php $banniere = include("https://zenphoto.pled.fr/?p=heading");
if ($banniere <> 1)
echo "
";
?>
</div>
On m’a alors conseillé d’utiliser un chemin relatif pour la fonction php include. Ce que j’ai fait, ce qui donne :
<div id="header_img">
<?php $banniere = include("../../../../gallery/?p=heading");
if ($banniere <> 1)
echo "
";
?>
</div>
Léger progrès : maintenant le test de retour de la fonction fonctionne à nouveau… mais celle-ci échouant, c’est l’image par défaut qui s’affiche systématiquement. Vous remarquerez que j’ai changé cette image ; avant c’était des vaches dans un pré… maintenant c’est moi… sur une pelouse ! 😉
Autre problème : le plugin Lastfm RPS, qui m’affichait de belles pochettes, affiche maintenant une image par défaut. Pour une raison inconnue, plus de pochettes ! Là non plus, je n’ai rien changé, et le plugin fonctionne très bien sur mon serveur local (qui me sert de test)… c’est donc bien chez Free qu’il y a eu un changement. De plus je ne comprend rien à ce plugin, difficile donc d’identifier avec précision d’où vient le problème.
Soyons patient, cela va peut-être revenir… C’est le problème de ce genre d’hébergement gratuit, on ne maîtrise pas grand chose. On peut difficilement se plaindre, car l’offre est quand même très complète, et on peut comprendre qu’ils sécurisent au maximum l’environnement.
George Orwell, avant d’écrire 1984, a apparemment pas mal galéré, comme le raconte ce petit livre autobiographique intitulé Down and out in Paris and London dans sa version originale. Né aux Indes Britanniques en 1903, George Orwell s’engage six ans dans l’armée impériale en Birmanie, dont il démissionnera pour se consacrer à l’écriture.
C’est à cette époque qu’il vient en Europe et va connaître la misère et la pauvreté entre Londres et Paris (1928-1930). Il participera ensuite à la guerre d’Espagne, luttant contre le totalitarisme. Son roman le plus connu, 1984, est publié en 1949. Il meurt à Londres en 1950.
C’est donc d’une sorte de journal qu’il s’agit, où George Orwell nous raconte ses galères pour survivre, et nous fait pénétrer le monde des classes défavorisées de cette époque.
Le sujet de ce livre c’est la misère, et c’est dans ce quartier lépreux que j’en ai pour la première fois fait l’expérience – d’abord comme une leçon de choses dispensée par des individus menant des vies plus impossibles les unes que les autres, puis comme trame vécue de ma propre existence. C’est pour cela que je m’efforce de planter au mieux le décor.
Continuer la lecture… Dans la dèche à Paris et à Londres – George Orwell
Le passage à cette dernière version 1.2.8 s’est révélé un peu plus délicat que d’habitude. Cette version (téléchargée telle quelle depuis le site de zenphoto) ne passe pas les «prerequisites», échouant sur les tests de permissions sur les répertoires.
C’est dû à l’environnement chez free.fr, qui ne permet pas d’avoir les permissions requises (777, n’est-ce pas un peu excessif ?) sur les répertoires. Leur système est sécurisé, et ceci ne peut être modifié. J’ai alors posé la question sur le forum zenphoto, expliquant les limitations de l’offre Free. La réponse fut que zenphoto n’étant pas testé dans ce genre d’environnement restrictif… je pouvais à la rigueur essayer tel truc.. mais sans garantie. Et effectivement, le truc en question ne fonctionnait pas.
C’est finalement sur le forum français de zenbien que j’ai trouvé la solution : mise en commentaire des lignes suivantes du fichier setup.php, et passage d’une variable à False :
ATTENTION, on est toujours dans le fichier setup.php, il ne s’agit pas du fichier .htaccess lui-même (qui, chez Free, ne doit contenir qu’une seule ligne : php 1). Pour simplifier les choses, vous pouvez récupérer le fichier modifié ici.
Une fois ceci fait, la mise à jour se déroule sans problème, et surtout zenphoto fonctionne parfaitement.
Je suis alors revenu sur le forum de zenphoto pour communiquer la « french solution ». Et réponse très positive : le développeur reconnait que le test de permissions devrait être un « warning » (non bloquant) et pas une « error » (bloquant) :
I agree that the permissions test should be a warning. It is in the development stream.
Donc ce sera peut-être plus simple sur la prochaine version ! 🙂 Une occasion de plus de voir la réactivité et le bon esprit qui règne dans le logiciel libre.
Avec un titre et un auteur pareil, le bouquin a de quoi faire peur… C’est Michel Onfray qui en parlait lors d’un de ses cours sur la contre-histoire de la philosophie, disant que l’on n’appréhendait plus les lapsus de la même manière une fois ce livre lu. Et comme on fait tous.. y compris Freud d’ailleurs !
Et finalement, ce livre se lit très facilement : Freud s’y exprime très clairement, avec même beaucoup de retenue. Loin d’énoncer des certitudes, il se borne à analyser (forcément !) des exemples de la vie courante, soit tirés de sa propre expérience, soit qu’ils lui ont été rapportés. Mais il le fait très simplement, sans aucune suffisance dans ses propos; il se borne à tenter des explications au cas par cas… oublis de noms, lapsus, erreurs d’écriture, actes manqués… tout y passe, et à chaque fois qu’une analyse est possible, on retrouve la trace de l’inconscient derrière tout ça. Car ce dernier travaille sans cesse, infatigablement.
Il dit une chose très simple sur les oublis :
Je puis indiquer d’avance le résultat uniforme que j’ai obtenu de toute une série d’observations : j’ai trouvé notamment que dans tous les cas l’oubli était motivé par un sentiment désagréable.
Un début de piste pour analyser votre dernier oubli ? 😉 Si cela peut paraître évident dans certains cas, dans d’autres, cela vous interrogera ! Le principe peut être même être étendu :
Tout le monde admet qu’en ce qui concerne les traditions et l’histoire légendaire d’un peuple, il faut tenir compte, si l’on veut bien les comprendre, d’un motif semblable, c’est-à-dire le désir de faire disparaître du souvenir du peuple tout ce qui blesse ou choque son sentiment national. Une étude plus approfondie permettra peut-être un jour d’établir une analogie complète entre la manière dont se forment les traditions populaires et celle dont se forment les souvenirs d’enfance de l’individu.
En cette période de débat sur l’identité nationale… voilà un angle intéressant à creuser ! Et de citer Darwin qui à chaque fois qu’il se trouvait en présence d’une idée nouvelle qui contredisait ses propres résultats, le notait systématiquement, sachant par expérience que les faits et les idées de ce genre disparaissent plus facilement de la mémoire que ceux qui vous sont favorables. Autre citation, de Nietzsche cette fois (Au-delà du bien et du mal, II) :
«C’est moi qui ait fait cela» dit ma mémoire. «Il est impossible que je l’aie fait» dit mon orgueil et il reste impitoyable. Finalement – c’est la mémoire qui cède.
Ce livre est donc une suite d’anecdotes, suivies de l’explication probable de l’erreur… Ces énumérations peuvent être un peu lassantes à la longue (sans doute nécessaires à la démonstation), mais les réflexions et les analyses de Freud sont passionnantes, comme vous pourrez en juger dans les extraits ci-dessous.
Le truc, c’est évidemment d’analyser : dans quelles conditions étions-nous mentalement ? quelque chose nous tracassait-il ? que nous évoque le mot ? se concentrer sur ce qui nous passait par la tête à ce moment là, etc… De toutes ces informations peut venir l’explication…
Continuer la lecture… Psychopathologie de la vie quotidienne – Sigmund Freud
Deuxième et dernier jour à Merdrignac… c’est vraiment trop court cette année ! Quelques photos sur cette journée très calme (dédiée à la récupération)… Il y a un beau soleil, mais il fait froid.
Tout le monde est persuadé d’aller se coucher très tôt ce soir là… et finalement, on traînera encore jusque tard dans la nuit. C’est vrai que le lendemain, il faudra déjà partir…
Au dos du livre, on peut lire « Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux États-Unis dans les années 70 ».
C’est en fait l’adaptation romancée d’un téléfilm portant le même nom, lui-même inspiré par une étude expérimentale sur le fascisme nommée « La troisième vague » , menée par un professeur d’histoire (Ron Jones) sur des élèves de première d’un lycée de Palo Alto, en Avril 1967. Ce roman est donc l’adaptation d’une adaptation…
N’arrivant pas à expliquer à ses élèves comment le peuple allemand avait pu laisser le parti nazi procéder au génocide de populations entières, Ron Jones décide de les mettre « en situation ». Il fonde alors un mouvement nommé « La troisième vague », basé sur la discipline, et plaçant le groupe au-dessus de l’individu. L’expérience fonctionne tellement bien qu’une semaine plus tard, il y met fin brutalement, et explique aux étudiants comment ils ont été manipulés.
Le roman se lit en deux heures, et j’aurais aimé plus de profondeur et d’analyse, tant le sujet est intéressant, mais on restera à la surface des choses. Cela reste toutefois une petite histoire qu’il est bon de mettre entre toutes les mains, et particulièrement des adolescents.
Selon la page consacrée à ce sujet sur Wikipedia, les sources fiables sur l’expérience sont rares, ayant été gardée secrète jusqu’en 1976, et les souvenirs du professeur Ron Jones sont plutôt confus. Lors de la sortie du téléfilm, il dénoncera la dramatisation volontaire des producteurs.
Le roman a inspiré à son tour un film allemand réalisé par Dennis Gansel en 2008, La Vague, double lauréat des Prix du Film Allemand. Le film a également été nommé au Festival du Film de Sundance (Grand Prix du Jury). La sortie en France a eu lieu le 4 mars 2009.
J’aime bien la dernière phrase de l’article sur Wikipedia :
D’un point de vue sociologique, le fait que le public semble prêt à accorder crédit à la « Troisième Vague » telle qu’elle est relatée dans les adaptations artistiques pourrait en lui-même provoquer un questionnement et constituer un objet d’étude.