Corps et âme – Franck Conroy

Corps et âme - Franck Conroy Un roman proposé par la libraire : « l’enfance et les débuts d’un pianiste surdoué »… la vie d’un génie, c’est toujours intéressant, même s’il s’agit ici d’un roman, me suis-je dit.

J’ai donc abordé avec plaisir ce roman de 700 pages dont l’histoire se passe à New-York dans les années quarante. Claude Rawlings est un enfant solitaire élevé seul par sa mère ; celle-ci travaillant, le gamin reste souvent seul dans l’appartement, scrutant le monde extérieur et inconnu par le soupirail… Et lorsque sa mère rentre le soir, elle ne parle pas ou si peu que l’enfant développe surtout une vie intérieure. Au fond de sa chambre, il y a un petit piano de bar oublié, sur lequel il exprime ses émotions sans même savoir ce qu’est la musique. Un peu plus tard, il fera la rencontre du marchand d’instruments de musique à quelques pas de chez lui… ce dernier va vite se rendre compte que le gamin, s’il est autodidacte, possède un réel talent et apprend très vite.

Le roman se lit facilement. L’histoire est très bien racontée par Franck Conroy, qui semble s’être attaché à décrire ce que peut être la vie d’un individu doté d’un talent naturel tel que celui-ci. N’allez pas croire que c’est une vie facile ! Il s’agit de talent certes, mais aussi de passion, et surtout de travail. Et comme la musique est pour Claude un univers entier où il se sent parfaitement à l’aise, contrairement au monde réel qu’il a du mal parfois à aborder…il se jettera dans le travail d’autant plus facilement.

L’auteur arrive très bien à faire partager au lecteur ce que peut être l’amour de la musique… on s’étonne presque de ne rien entendre ! Et l’on apprend des choses sur la musique classique, sa composition… Comme la musique sérielle, apparue au début du XXe siècle, en opposition à l’harmonie tonale. Il s’agit de répéter une série de notes définies, mais en les inversant, retournant, ou les deux. Claude n’aime pas trop cette musique, ne s’y retrouve pas (littéralement), et jouera un tour pendable au professeur de musique qui ne jure que par elle, composant un morceau respectant les règles strictes de la musique sérielle, mais duquel se dégage toute de même une harmonie (prise d’un morceau de Charlie Parker), pour qui sait l’entendre… Le professeur en question ne l’entendra pas !

Pour le reste, si le roman se lit avec grand plaisir, l’énigme du père inconnu (et son dénouement typiquement américain), les amours de jeunesse, ses retrouvailles avec son premier amour offrent un intérêt limité. L’évocation du New-York de cette époque est par contre très réussie, comme l’engagement de sa mère contre le Maccarthisme.

Franck Conroy est né à New-York en 1936. «Corps et âmes» est son seul roman ; il existe un recueil de nouvelles,  «Entre ciel et terre», dont la description semble très prometteuse. Il est décédé d’un cancer du colon en 2005.

Goldman Sachs et la Grèce

Goldman Sachs fait scandale

Ce dessin est en dernière page du Canard de la semaine dernière. En première page, on peut lire un petit article fort instructif intitulé « La banque qui ne dit jamais non« .

En résumé, la banque d’affaire Goldman Sachs (la plus puissante du monde) est fortement soupçonnée d’avoir aidé la Grèce à maquiller ses comptes lors de son entrée dans l’Europe. Les contribuables Grecs lui ont donc payé 300  millions d’euros pour services rendus : confronté à une dette abyssale, les Goldman boys lui ont permis d’en camoufler une partie grâce des «swaps de devises». Au passage, un des techniques utilisées par d’autres pays européens, la France étant plutôt vertueuse en la matière, dixit le Canard.

Or, de nombreux indices tendent à prouver que GS est l’un des principaux responsables de l’attaque spéculative qui vient de pousser la Grèce au bord du gouffre, mettant du même coup la zone Euro en danger. Mais GS en a profité pour encaisser des milliards de dollars.

Joli monde, non ? le plus étonnant, c’est qu’en en parlant à un collègue, un type plutôt sympa, cultivé, sa réponse fût laconique : « ben oui, ils font leur boulot, et le client, c’est pas Madame Michu… le gouvernement Grec savait ce qu’il faisait ».

Moi je ne sais pas : on parle là de mettre un pays entier (déjà fauché) sur la paille, ce qui veut dire que des millions d’hommes et de femmes vont galérer pour travailler, bouffer… simplement vivre quoi ! et même vivre très simplement, dans un dénuement probable.

Goldman Sachs est sans doute plus puissant que pas mal d’États : mais comment alors être aussi irresponsable, arrogant et méprisant envers la vie de millions d’individus ? Il paraît encore plus évident qu’il faut mettre un terme à ce genre de pratique, mais c’est plutôt mal parti.

Entre gouvernants et banquiers irresponsables, ce sera dur de se faire entendre. Quant à mon collègue, il est simplement cynique. Il s’en fout, il n’est pas Grec…

(Le Canard enchaîné – mercredi 24 février 2010)

iPad, iBooks, iPod et le syndrome de Stockolm

iPad is iBad for freedom Apple a donc sorti son IPad il y a quelques jours…une tablette tactile, présentée par Steve Jobs comme le « chaînon manquant » entre l’iPhone et le MacBook. La presse a largement relayé l’information, et la sortie officielle est prévue pour mars 2010 (juin en Europe).

A cette occasion, quelques manifestants ont tenté d’alerter les invités sur le modèle d’Apple. Traduction non littérale de la pancarte :

Vous entrez dans une zone restreinte contrôlée par Apple où le logiciel libre, le partage et l’installation libre d’applications depuis Internet n’existent pas, sachant de plus qu’Apple peut à tout moment décider de modifier ou supprimer le contenu de votre appareil. Votre ordinateur est notre ordinateur.

iPas La Free Software Fondation considère de son côté que «c’est un énorme pas en arrière dans l’histoire de l’informatique». Non seulement Apple vous limite à ses applications de l’Apple Sore, mais en plus surveille l’utilisation que vous faites des films achetés, grâce aux MPT, comprenez Mesures Techniques de Privation (les fameux DRM ou Digital Rights Management sont devenus Digital Restriction Management).

Flop probable ou succès garanti ?

caractéristiques techniques de l'iPad Techniquement, ces tablettes offrent un intérêt très discutable : autant choisir un ordinateur portable que ce truc très limité : OS non multitâche, web sans flash, restriction des applications à ce que propose l’AppStore, pas de webcam…

Et le tout au tarif habituel d’Apple, c’est-à-dire plus cher que ce qu’offre la concurrence.

Les consommateurs que nous sommes se laisseront-ils charmer par la campagne marketing ? par le look Apple ? C’est possible, ce ne serait pas la première fois…

iBooks

Quant à l’utilisation comme e-book (lecture de journaux, de livres), ce qui semble être la cible principale du produit, son écran est de type LCD, comparable à celui d’un portable. C’est très surprenant : ce type d’écran génère rapidement une fatigue visuelle, et de nouvelles technologies équipent ce genre d’appareil, basés sur le papier électronique. À priori un très gros handicap pour emporter la mise.

Par contre Apple en profite pour présenter une nouvelle plate-forme de vente de livres en ligne : iBooks (pour l’instant réservé aux US !). On voit que le modèle marketing a plus d’importance que la qualité technique du produit.

L’iPod et le syndrôme de Stockholm

Des études marketing montrent que les clients d’Apple sont de vrais fans de la marque, loyaux et fidèles. Ils défendent leur iPhone chéri avec énormément d’énergie, ce dernier ayant pourtant de sérieuses limitations techniques, tout l’iPad. Strand de consulting compare leur comportement à celui du syndrome de Stockholm, où des otages une fois libérés et ayant subis de fortes pressions psychologiques, se mirent à défendre leurs ravisseurs.

Voilà quelques exemples types de réponses de ces fans inconditionnels, c »est assez rigolo et par la même occasion fournit une belle liste de limitations de l’iPhone :

  1. Le premier iPhone n’était pas 3G : pourquoi voulez-vous le 3G ? on peut très bien utiliser l’iPhone sans 3G, et ce réseau n’est pas particulièrement développé, ce n’est donc pas un problème.
  2. On ne peut pas envoyer de MMS : ça ne sert à rien, personne n’en envoie.
  3. On ne peut pas « faire suivre » un SMS : personne n’utilise cette fonction, c’est pourquoi elle n’a pas été incluse.
  4. L’appareil-photo est de piètre qualité : l’appareil-photo est parfaitement adapté et l’iPhone prend de magnifiques photos.
  5. Ce n’est pas un vrai Smartphone, il n’est pas multi-tâches : l’iPhone a toutes les fontions nécessaires et l’OS est techniquement supérieur à celui des autres Smartphones.
  6. L’iPhone ne peut pas faire de multi-tâches, et par conséquent un grand nombre d’applications sont inutilisables : l’absence de multi-tâches est une décision délibérée pour rendre l’interface plus rapide.
  7. On ne peut pas changer la batterie de l’iPhone : combien d’utilisateurs se balladent avec une batterie de rechange ? aucun ou si peu…
  8. Apple décide des applications que vous pouvez installer sur l’iPhone : c’est parfait, ainsi Apple vous garantit que vous n’installerez pas de mauvais programmes sur votre téléphone.
  9. L’univers de l’Apple Store est fermé : Apple sait ce qui est bon pour les utlisateurs.
  10. L’iPhone ne supporte pas Java, et les jeux doivent donc être développés spécifiquement pour lui : Java est lent et s’intègre mal aux téléphones portables. Les jeux pour l’iPhone sont meilleurs pour la même raison.
  11. L’Apple Store contient de nombreux petits programmes commerciaux simplistes : l’Apple Store fournit un grand choix de programmes qui offrent à l’utilisateur une grande liberté de choix, et les petits programmes lui rendent la vie plus facile au quotidien.
  12. Il est difficile d’utiliser l’écran tactile pour l’envoi de SMS rapides : l’écran tactile rend l’utilisation de l’iPhone plus facile et vous vous y habituerez rapidement.
  13. L’iPhone est un téléphone offrant peu de technologie et avec un design lisse : Apple a porté la combinaison du design et de l’interface a un niveau jamais atteint, et donc les spécifications techniques importent peu.
  14. La qualité du téléphone est faible, les appels souvent coupés et le réseau de mauvaise qualité : c’est un bon téléphone, les problèmes sont dus aux opérateurs réseaux et pas au téléphone.
  15. On ne peut acheter l’iPhone qu’à partir des opérateurs choisis par Apple : Apple a passé beaucoup de temps à sélectionner les meilleurs opérateurs.
  16. L’iPhone vise une niche de marché et ne sera pas capable d’évoluer : Apple a réussi un téléphone pour les personnes qui aiment ce design et sa simplicité d’utilisation.
  17. L’iPhone n’accepte pas de cartes mémoires : les iPhone offrent déjà suffisamment de mémoire et les utilisateurs peuvent choisir entre deux modèles.
  18. On ne peut pas installer son propre navigateur : le navigateur d’Apple est déjà tellement supérieur que vous n’avez pas besoin d’en changer.
  19. On ne peut pas utiliser l’iPhone comme un modem pour son ordinateur portable : les gens qui ont un iPhone n’ont pas besoin de portable quand ils se déplacent.
  20. Il n’y a pas de radio sur l’iPhone : vous n’avez pas besoin de radio puisque l’iPhone fournit iTunes, et iTunes offre un choix illimité de musique.

On navigue entre la mauvaise foi et l’argument marketing primaire… En résumé, Apple continue sur son modèle habituel : un produit assez fermé, voir volontairement bridé, en retard sur les technologies existantes, mais avec le look Apple accompagné d’une solide campagne publicitaire. Après tout, si ça marche, que peut-on leur reprocher ?

C’est plutôt aux consommateurs de se réveiller, et de faire un choix plus réfléchi.

Richard Stallman

Mr Richard M. Stallman Richard Stallman est tout simplement le type à l’origine du logiciel libre. On en parle pas mal en ce moment, parce que sa biographie vient d’être publiée sur Framabook, un projet de Framasoft, en français s’il vous plait.

Ne manquant pas d’humour même s’il a l’air d’avoir un sacré caractère, ses conférences en français débutent toujours par : « Je puis résumer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité… ».

La biographie de Richard Stallman Cette biographie de Sam Williams (un journaliste) était d’abord parue en 2002 sous le titre «Free as in Freedom: Richard Stallman’s Crusade for Free Software», et sous licence libre comme il se doit.

En 2007, Framasoft a alors initié un projet de traduction… puis Framasoft a contacté Stallman pour une préface… ce dernier s’est alors tellement impliqué dans le projet, y apportant sa propre contibution, corrigeant certaines inexactitudes… et c’est finalement une véritable nouvelle version qui voit maintenant le jour !

Le personnage mérite le détour.Voilà ce qu’en dit Lawrence Lessig, un juriste fondateur de la licence Creative Commons :

Chaque génération a son philosophe, écrivain ou artiste qui saisit et incarne l’imaginaire du moment. Il arrive que ces philosophes soient reconnus de leur vivant, mais le plus souvent il faut attendre que la patine du temps fasse son effet. Que cette reconnaissance soit immédiate ou différée, une époque est marquée par ces hommes qui expriment leurs idéaux, dans les murmures d’un poème ou dans le grondement d’un mouvement politique. Notre génération a un philosophe. Ce n’est ni un artiste ni un écrivain. C’est un informaticien.

gnu Né en 1953, Richard Stallman est un programmeur américain hors pair au MIT, la célèbre université américaine. Excédé par une imprimante récalcitrante, il se rend compte qu’il ne peut modifier le code du programme la gérant. Ce sera le début d’une longue histoire. Quelques années plus tard, il fonde GNU (Gnu is Not Unix), souvent confondu avec Linux.

Linux n’est que le noyau d’un système d’exploitation, réalisé par Linus Torwald sous licence GPL, alors que GNU est un système d’exploitation complet n’utilisant que du logiciel libre (et utilisant un autre noyau, appelé Hurd). Si l’on veut être précis (et Richard Stallman l’est), la combinaison de GNU et du noyau Linux s’appelle donc GNU/Linux.
Et Ubuntu dans tout ça me direz-vous ? c’est encore autre chose, puisque basé sur Debian (une distribution GNU/Linux), mais contenant du code non-libre, car il faut bien que vous puissez lire vos mp3, n’est-ce pas ?

Voilà selon Richard Stallman les quatre libertés essentielles de l’utilisateur d’un programme :

  • Liberté 0 : la liberté d’exécuter le programme comme tu veux.
  • Liberté 1 : la liberté d’étudier le code source et de le changer pour que le programme fasse ce que tu veux.
  • Liberté 2 : la liberté d’aider les autres, c’est-à-dire la liberté de redistribuer des copies exactes du programme, quand tu veux.
  • Liberté 3 : la liberté de contribuer à ta communauté, c’est-à-dire la liberté de distribuer des copies de tes versions modifiées du programme, quand tu veux.

Pour finir, voilà un extrait de l’interview donné à 01net lors de son passage à Paris pour la sortie de sa biographie. Vous verrez que ses remarques ne manquent pas de nous questionner sur nos habitudes de consommateurs :

Selon vous, quelles sont les forces et les faiblesses du logiciel libre ?
Notre force est d’avoir développé des systèmes d’exploitation et des applications libres pour presque toutes les activités informatiques ordinaires. Notre faiblesse est que la plupart de leurs utilisateurs n’ont pas conscience de l’idée même de la liberté pour laquelle nous nous battons.

Le « libre » va-t-il devenir une alternative aux grands éditeurs qui préservent jalousement leur code ?
Je ne connais pas l’avenir. Il dépend de vous tous. Si tu exiges la liberté et si tu luttes pour elle, nous pouvons construire ensemble un futur libre. Si tu penses commodité à court terme, tu seras victime de la colonisation numérique.

Vous avez sûrement suivi de près la « saga » Hadopi. Quel est votre avis sur le sujet ?
La Hadopi interdit la fraternité en attaquant la liberté. Elle nuit aussi à l’égalité, parce qu’une poignée d’organisations auront le pouvoir de dénoncer quelqu’un selon cette loi. Elle reflète donc la haine de Nicolas Sarkozy envers les droits de l’homme. Il a choisi de servir les entreprises du divertissement dans leur guerre globale contre la fraternité.

Quel peut être le modèle pour financer les artistes aujourd’hui ?
Le système actuel, fondé sur le droit d’auteur, ne rétribue pas de façon équitable la plupart des artistes, seulement les stars. Il finance aussi très bien les grandes entreprises. Cela ne justifie pas d’interdire aux gens de coopérer entre eux. Il faut donc remplacer le système.

Adieu Last.fm, bonjour Libre.fm

mon compte sur libre.fm Dans un article récent, je vous parlais du plugin Last.fm RPS qui n’affichait plus les pochettes, sans doute à cause de restrictions sur l’environnement de Free.

D’autre part, Last.fm, qui était totalement gratuit à l’époque où j’ai créé mon compte (en 2006), a modifié sa politique et a rendu l’écoute payante, 3 € par mois… Et comme souvent, les fondateurs avaient quitté l’entreprise, rachetée par le réseau audiovisuel américain CBS.  Il était donc grand temps de passer à l’alternative libre née à la suite de ce changement, j’ai nommé Libre.fm.

Audioscrobbler

De quoi s’agit-il au fait ? grâce à une techno appelée « audioscrobbler », et une fois le lecteur audio correctement configuré (ajout d’un plugin ou greffon), toute la musique que j’écoute est stockée sur le serveur Last.fm. A quoi cela sert-il ? à rien, c’est donc indispensable… Plus sérieusement, on peut ainsi faire partager ses goûts musicaux avec d’autres personnes.

Last.fm proposait un lecteur qui permettait de découvrir de nouveaux artistes, grâce aux informations récupérées sur ce principe auprès de milliers d’utilisateurs. On entrait un nom d’artiste qui nous plaisait, et le lecteur, comme une radio, passait des morceaux d’artistes qui pouvaient potentiellement vous plaire, puisque écoutés par des gens qui écoutaient aussi votre artiste préféré.

Le projet Libre.fm

Il s’agit donc d’un projet très récent, et encore à l’état de développement. L’auteur du projet, Matt Lee, explique dans un interview sur Framablog comment tout cela a démarré :

L’idée de créer Libre.fm m’est venue alors que je fermais mes comptes pour des services tels que Facebook, MySpace, LinkedIn, etc. Il m’est apparu que je pouvais mettre en place une solution de remplacement libre à Last.fm – un service que beaucoup de monde utilise.

Pour l’heure, Libre.fm espère fournir une solution de remplacement pour ceux qui souhaitent archiver leurs habitudes d’écoute, en implémentant l’API Audioscrobbler (qui semble être complètement ouverte) et des clients modifiés pour différentes plateformes.Le but à plus long terme est en lien direct avec mes autres centres d’intérêt, tels que la Free Culture, la promotion et l’enregistrement de musique d’artistes issus de la Free Culture. Sur Libre.fm, ce seront ces artistes qu’on pourra télécharger, mais des membres de la communauté s’emploieront à convaincre d’autres groupes de distribuer des morceaux sous une licence libre, telle que la licence Creative Commons By-Sa, de sorte qu’on puisse les proposer sur le site. La promo gratuite ne peut faire de mal à aucun groupe – nous ajouterons peut-être une boutique de musique en ligne où nous vendrons des téléchargements de musique libre. Les morceaux seront au format Ogg Vorbis.

Le Ogg Vorbis, ce n’est peut-être pas ce à quoi les gens s’attendront, vu que les services similaires penchent en général pour des formats du genre MP3, mais à mes yeux il s’agit d’un moyen formidable de promouvoir l’utilisation du Ogg Vorbis. Plus tard, nous intégrerons peut-être aussi des clips vidéo au format Theora.

On voit que l’esprit de la Culture Libre est très présent… Et un type qui ferme ses comptes sur Facebook, MySpace et compagnie est à priori quelqu’un de respectable ! 😉 Disons qu’il se sent concerné par la sécurisation des données privées, et le refus de laisser des sociétés à but commercial les utiliser et même se les approprier.

Migration vers Libre.fm

La création d’un compte est on ne peut plus simple. Ensuite il faut configurer son lecteur audio pour qu’il envoie les informations vers Libre.fm et non plus Last.fm. S’il existe déjà un plugin pour mon lecteur Rhythmbox, il est encore à l’état de développement (comme le reste du projet), et n’a pas fonctionné sur mon poste. Heureusement, il existe une solution : ajouter la ligne suivante au fichier /etc/hosts :

89.16.177.55     post.audioscrobbler.com

Reste à configurer le plugin Last.fm de Rhythmbox avec l’identifiant et le mot de passe que vous venez de créer sur Libre.fm, et le tour est joué.

Les choses étant bien faites, il est possible de migrer tout son historique Last.fm vers Libre.fm. Et donc tout ce que j’ai écouté sur le PC depuis 2006, soit plus de 18000 titres ! Pour cette migration, vous trouverez toutes les infos sur cette page (en anglais).

J’ai du m’y reprendre à trois fois pour que le script qui récupère tous les titres de last.fm arrive à son terme : les deux premières tentatives se sont terminées avec un message d’erreur http… mais j’écoutais de la musique (et donc je « scrobblais » vers Last.fm). Peut-être était-ce la raison, car la troisième fût la bonne. Sinon, la manip est on ne peut plus simple : lancement d’un premier script pour récupérer le contenu de Last.fm, un peu de nettoyage dans le fichier contenant votre historique (suppression des doublons), et exécution d’un autre script pour envoyer le contenu cette fois sur Libre.fm.

Le blog

ma musique sur libre.fm Pour l’instant, il n’existe pas de plugin WordPress qui permette d’afficher les derniers titres écoutés sur le blog. Cela viendra certainement un jour… En attendant, une simple image fera l’affaire, et en cliquant dessus, on accède à ma page sur Libre.fm, puis consulter mes stats…

Encore une fois, c’est assez basique pour l’instant. Mais au moins je suis sûr que mes données personnelles ne sont pas utilisées à des fins commerciales, et que ma vie privée est respectée. On peut déjà écouter des artistes du site Jamendo. Et le projet a reçu un excellent accueil sur le web… longue vie à lui !

Tortilla flat – John Steinbeck

Tortilla Flat - John Steinbeck Voilà un petit roman bien sympathique, qui ne se prend pas au sérieux et se lit avec délectation. L’histoire pourrait se passer dans un monde imaginaire, j’ai d’ailleurs pensé aux Hobbits de Tolkien au début, quand les personnages sont décrits (Danny et ses amis), tous des «paisanos», pas méchants pour un sou, roublards certes, ne demandant finalement qu’à pouvoir vivre une vie la plus tranquille possible. Et à ce jeu là, ils connaissent toutes les ficelles…

L’histoire se passe à Monterey (Californie) : la ville basse est occupée par des américains et des italiens, et les anciens habitants, ces «paisanos», se sont retranchés sur les hauteurs, là où la ville et la forêt se confondent, et qui s’appelle Tortilla Flat. L’auteur va donc nous conter leur histoire; ils ont deux choses en commun : une volonté bien arrêtée de ne jamais travailler, et un goût très prononcé pour le vin.

Danny a une maison, et les autres non. Pour être précis, il hérite de deux maisons, mais ayant prêté gentiment la seconde à Pilon, son meilleur ami, ce dernier y met malencontreusement le feu. Il ne reste alors à Danny qu’à héberger Pilon dans sa propres maison. Et d’autres vont venir, car Danny est vraiment sympa. Comment tout cela finira-t-il ? c’est mine de rien une petite fable sur l’amitié qui nous est contée ici, d’une manière fort plaisante. Petit extrait pour se faire une idée :

Deux gallons, c’est beaucoup de vin, même pour deux paisanos. Moralement, voici comment on peut graduer les bonbonnnes. Juste au-dessous de l’épaule de la première bouteille, conversation sérieuse et concentrée. Cinq centimètres plus bas, souvenirs doux et mélancoliques. Huit centimètres en-dessous, amours anciennes et flatteuses. Deux centimètres plus bas, amours anciennes et amères. Fond de la première bouteille, tristesse générale et sans raison. Épaule de la seconde bouteille, sombre abattement, impiété. Deux doigts plus bas, un chant de mort ou de désir. Encore un pouce, toutes les chansons qu’on connait. La graduaation s’arrête là; car les traces s’effacent alors et il n’y a plus de certitude : désormais n’importe quoi peut arriver.

C’est par ce roman humouristique que John Steinbeck (1902-1968) connait le succès (1935). Il écrira des livres beaucoup plus sérieux par la suite, dont Les raisins de la colère, qu’il considère comme sa meilleure oeuvre.

Il recevra le Prix Nobel de Littérature en 1962 pour son livre « L’Hiver de notre mécontentement » (The Winter of Our Discontent). Avec ce livre, il voulait « revenir en arrière de presque quinze ans et recommencer à l’intersection où il avait mal tourné ». Il est alors déprimé, et estime que la célébrité l’a détourné « des vraies choses ».

Bannière aléatoire, plugin lastfm : problème avec Free

Depuis bientôt deux semaines, il y a deux trucs qui ne marchent plus sur le blog : la bannière aléatoire (dont j’étais si content) s’est soudain mis à me retourner un joli message d’erreur (qui a au moins le mérite d’être clair) :

message d'erreur Free

Comme expliqué dans l’article cité, j’utilise une fonction php include pour obtenir cette image aléatoire tirée de l’album zenphoto. Même le test de retour sur la fonction ne marchait plus ! J’ai dans un premier temps remplacé le code par une image fixe. Au bout d’une semaine, j’ai posé la question sur le newsgroup proxad.free.services.pageperso, probablement le meilleur endroit pour obtenir des informations sur ce genre de problème.

Mon code était le suivant :

<div id="header_img">
<?php $banniere = include("https://zenphoto.pled.fr/?p=heading");
if ($banniere <> 1)
echo "";
?>
</div>

On m’a alors conseillé d’utiliser un chemin relatif pour la fonction php include. Ce que j’ai fait, ce qui donne :

<div id="header_img">
<?php $banniere = include("../../../../gallery/?p=heading");
if ($banniere <> 1)
echo "";
?>
</div>

Léger progrès : maintenant le test de retour de la fonction fonctionne à nouveau… mais celle-ci échouant, c’est l’image par défaut qui s’affiche systématiquement. Vous remarquerez que j’ai changé cette image ; avant c’était des vaches dans un pré… maintenant c’est moi… sur une pelouse ! 😉

plus de pochettes !Autre problème : le plugin Lastfm RPS, qui m’affichait de belles pochettes, affiche maintenant une image par défaut. Pour une raison inconnue, plus de pochettes ! Là non plus, je n’ai rien changé, et le plugin fonctionne très bien sur mon serveur local (qui me sert de test)… c’est donc bien chez Free qu’il y a eu un changement. De plus je ne comprend rien à ce plugin, difficile donc d’identifier avec précision d’où vient le problème.

Soyons patient, cela va peut-être revenir… C’est le problème de ce genre d’hébergement gratuit, on ne maîtrise pas grand chose. On peut difficilement se plaindre, car l’offre est quand même très complète, et on peut comprendre qu’ils sécurisent au maximum l’environnement.

Dans la dèche à Paris et à Londres – George Orwell

Dans la dèche à Paris et à Londres - Goerge Orwell George Orwell, avant d’écrire 1984, a apparemment pas mal galéré, comme le raconte ce petit livre autobiographique intitulé Down and out in Paris and London dans sa version originale. Né aux Indes Britanniques en 1903, George Orwell s’engage six ans dans l’armée impériale en Birmanie, dont il démissionnera pour se consacrer à l’écriture.

C’est à cette époque qu’il vient en Europe et va connaître la misère et la pauvreté entre Londres et Paris (1928-1930). Il participera ensuite à la guerre d’Espagne, luttant contre le totalitarisme. Son roman le plus connu, 1984, est publié en 1949. Il meurt à Londres en 1950.

C’est donc d’une sorte de journal qu’il s’agit, où George Orwell nous raconte ses galères pour survivre, et nous fait pénétrer le monde des classes défavorisées de cette époque.

Le sujet de ce livre c’est la misère, et c’est dans ce quartier lépreux que j’en ai pour la première fois fait l’expérience – d’abord comme une leçon de choses dispensée par des individus menant des vies plus impossibles les unes que les autres, puis comme trame vécue de ma propre existence. C’est pour cela que je m’efforce de planter au mieux le décor.

Continuer la lecture… Dans la dèche à Paris et à Londres – George Orwell

Zenphoto 1.2.8

zenphoto Le passage à cette dernière version 1.2.8 s’est révélé un peu plus délicat que d’habitude. Cette version (téléchargée telle quelle depuis le site de zenphoto) ne passe pas les «prerequisites», échouant sur les tests de permissions sur les répertoires.

C’est dû à l’environnement chez free.fr, qui ne permet pas d’avoir les permissions requises (777, n’est-ce pas un peu excessif ?) sur les répertoires. Leur système est sécurisé, et ceci ne peut être modifié. J’ai alors posé la question sur le forum zenphoto, expliquant les limitations de l’offre Free. La réponse fut que zenphoto n’étant pas testé dans ce genre d’environnement restrictif… je pouvais à la rigueur essayer tel truc.. mais sans garantie. Et effectivement, le truc en question ne fonctionnait pas.

C’est finalement sur le forum français de zenbien que j’ai trouvé la solution : mise en commentaire des lignes suivantes du fichier setup.php, et passage d’une variable à False :

  • variable $good dans setup.php sur les tests concernant les autorisations de dossier. (Commenter // les lignes 1409, 1414, 1417, 1418 et 1419).
  • empêcher la copie du fichier .htaccess fourni par zenphoto  : ligne 244 commentée.
  • ligne 1266 variable $Apache passée à false

ATTENTION, on est toujours dans le fichier setup.php, il ne s’agit pas du fichier .htaccess lui-même (qui, chez Free, ne doit contenir qu’une seule ligne : php 1). Pour simplifier les choses, vous pouvez récupérer le fichier modifié ici.

Une fois ceci fait, la mise à jour se déroule sans problème, et surtout zenphoto fonctionne parfaitement.

Je suis alors revenu sur le forum de zenphoto pour communiquer la « french solution ».  Et réponse très positive : le développeur reconnait que le test de permissions devrait être un « warning »  (non bloquant) et pas une « error » (bloquant) :

I agree that the permissions test should be a warning. It is in the development stream.

Donc ce sera peut-être plus simple sur la prochaine version ! 🙂 Une occasion de plus de voir la réactivité et le bon esprit qui règne dans le logiciel libre.

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…