Un peu de lecture

Après les nouvelles de Philipp K. Dick, je reviens donc au roman. Direction la fnac, où je revois la libraire qui m’avait conseillé « Nous autres « , cet excellent livre de Eugène Samiatine. Je lui demande si elle peut me conseiller d’autres livres, et me voilà reparti avec un assortiment de romans (tous en édition poche). Voilà ce que j’ai pensé des 4 premiers… non je ne dévore pas à ce point, il s’agit de petits romans (en nombre de pages, au moins pour 3 d’entre-eux).

Les braises

marai.jpg de Sandor Parai (1900-1989, auteur Roumain, qui ne fût reconnu hors de Hongrie qu’après la chute du mur de Berlin). Un vieux général (on est au début du 20ème siècle, à la fin de l’Empire austro-hongrois) va revoir un ami d’enfance après une séparation de 40 ans. Tout le temps nécessaire à réfléchir au passé, à l’amitié indéfectible qui les liaient et à ce qui les a séparé.

C’est remarquablement écrit, les souvenirs passés au crible de l’analyse, avant la rencontre du soir, pour connaître enfin la vérité, puisque seule elle compte. Tout cela a une époque révolue, où l’honneur et la fidélité (en amour comme en amitié) étaient de rigueur.
Un très bon bouquin.

J’ai renvoyé Martha

kuperman.jpg de Nathalie Kuperman. Là, je n’ai pas vraiment compris la libraire de la fnac. Petit roman dans tous les sens du terme, l’histoire des interrogations existentielles d’une bourgeoise du 16ème qui embauche une femme de ménage, qu’elle virera à la fin, car vous comprenez, cela remet trop de choses en question.

Bonne pour l’asile en ce qui me concerne.
Ecrire un roman, si petit soit-il, nécessite un sujet. Là on est proche du néant, et le style ne vaut guère mieux. Réussir à faire éditer ce livre est vraiment le seul point notable !

Un couple ordinaire

miniere.jpg de Isabelle Minière. Je m’attendais au pire en lisant celui-ci (après J’ai renvoyé Martha), et ce fût une excellente surprise. Un couple où la femme confond l’amour et le pouvoir, et les réflexions d’un homme qui va réagir petit à petit, grâce à 3 évènements: l’achat d’une table basse en bois « creux », où le mot creux sera le déclencheur initial de sa dissidence, puis la lecture de Plutarque pour apprendre à dire non, enfin la rencontre d’une autre femme pour quitter l’autre définitivement.

Voici la leçon de Plutarque (Le Vice et la Vertu) citée en début du livre:

[…] certains, tout aussi terrorisés à l’idée qu’on dise souvent du mal d’eux ou qu’on leur en fasse, sont devenus des lâches et ont quitté la voie du bien par incapacité à endurer le mépris.

Une autre jour, tu as rencontré un bavard qui te met le grappin dessus et te saoule de mots. Ne soit pas timide, coupe-lui la parole et vaque à tes occupations. Des esquives et refus de ce genre, qui exercent contre la timidité en exposant à de petits reproches, nous préparent aux situations d’une autre ampleur.

[…] On se forge ses principes en s’en servant.

L’empoisonnement

doblin-empoisonnement.jpg de Alfred Doblin. La chronique d’un procès qui défraya la chronique dans les années 1920. Deux femmes se lient, l’une subit les violences de son mari. Elles l’empoisonneront, et iront en prison. L’auteur (médecin et romancier) décortique les processus qui vont mener à cet assassinat… presque inéluctablement. La violence du mari fera germer celle de la femme, et les juges seront débordés par le sujet: que juge-t-on ? un simple assassinat, ou une société où une femme mariée ne peut que subir ?

C’est très bien écrit, et les analyses des situations psychologiques dans lesquelles se débatent les acteurs de ce drame admirablement décrits.

Une centaine de pages seulement, mais pas un mot n’est de trop.

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