L’été sera (fa)chaud

Le Canard enchaîné - mercredi 11 août 2010 Je ne fais pas souvent d’articles directement sur la politique gouvernementale (à part les dessins du Canard !), mais je dois dire que là, durant ce joli mois d’août, on est en droit de se poser des questions.

Nous sommes en démocratie, et si 52% des votants ont choisi Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection, c’est leur droit le plus strict. Au pire, cela démontre les limites de celle-ci, et si l’on relit Progaganda, souligne la main-mise des partis politiques (entre autres) pour limiter le choix de l’électeur à une poignée d’individus alors qu’en principe le choix devrait être des plus vastes, et potentiellement la manipulation de l’opinion publique…

De même, notre Président prend les décisions qu’il souhaite, c’est son rôle et sa fonction. Les choix économiques, le rôle de l’État et son financement, la sécurité, la justice, la politique étrangère, sont assumés et en droite ligne avec la ligne politique à laquelle il appartient. Pour ceux qui avaient cru aux belles promesses, qu’il allait suffire de travailler plus pour gagner plus, c’est une bonne leçon. « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent », disait Charles Pasqua… ou était-ce ce barbier qui avait écrit sur sa porte « Demain, on rase gratis » ? on attribue tant de grandes phrases aux hommes politiques…

Toujours est-il que les dernières déclaration de notre Président relèvent nettement d’une stratégie politique de bas étage, bien loin de celles que l’on est en droit d’attendre d’un homme occupant la plus haute fonction de l’État. Sans détailler le catalogue de ses déclarations ou celles de ses porte-flingues, on trouve la stigmatisation des minorités, chose qu’il affectionne manifestement, mais qui a atteint ces jours-ci des sommets sécuritaires avec l’expulsion des Roms ; l’assimilation d’une politique d’immigration ratée et de la délinquance vaut aussi son pesant d’or. Tiens, il a aussi assimilé les gitans et les Roms : c’est peut-être la simplification qu’il affectionne en fait.

Gandhi, qui a été avocat, disait dans son autobiographie :

Étudiant, j’avais entendu dire que métier d’homme de loi et métier de menteur était une seule et même chose. Mais cet aphorisme ne réussit pas à m’impressionner, car je n’avais nulle intention de me faire une situation ou de m’enrichir à coup de mensonges.

Et un peu plus loin il ajoute :

Que le lecteur, pourtant, n’oublie pas que le respect même de la vérité dans l’exercice de cette profession ne saurait la guérir du défaut foncier qui la vicie.

Pour résumer, notre président de la république n’est manifestement pas à la hauteur de sa tâche. Cela me rappelle furieusement le principe de Peter… le problème, c’est que selon ce principe, les hiérarques incompétents sont indéboulonnables ! Et le pire dans tout ça, c’est que les prochaines élections étant dans deux ans, ça laisse le temps de faire beaucoup de dégâts dans la société…

Et pour ceux qui veulent un peu connaître ce peuple méconnu que sont les Roms, vous pouvez lire Zoli, de Colum McCann. Une belle et dure histoire à travers le siècle et l’Europe.

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