Écrits perdus 1929-1967 – Jim Thompson

Je continue de piocher dans ma bibliothèque, et me tourne vers Jim Thompson, une référence de la grande époque des polars américains « série noire ».

La première nouvelle est aussi brève que glaçante, on est dans la tête d’un fou… Les suivantes, de la période 1929, sont révélatrices de la pauvreté ambiante et de conditions de vie de l’époque qui nous paraissent extrêmes aujourd’hui. La recherche quotidienne de quelques pièces pour survivre jusqu’au lendemain…

Viennent ensuite quelques chroniques policières, des reportages sur des crimes réels, chose que Thompson appréciait particulièrement. Des histoires qui sont en fait des récits de faits d’hiver, des meurtres à élucider, racontés à la première personne par l’un des enquêteurs, pas toujours identifié d’ailleurs.

Puis d’autres nouvelles racontant des arnaques à la petite semaine, des combines plus ou moins sophistiquées, qui réussissent ou échouent lamentablement. Les types sont parfois tout aussi minables que leurs combines, eux aussi vivent au jour le jour… J’ai bien aimé celle où l’arnaqueur ayant réussi son coup, s’apprête à prendre le train pour New-York, habillé comme un prince grâce à son butin, et qui repère sur le quai un couple de petits vieux qui lui semblent des proies parfaites même s’il a les poches pleines, « parce qu’il était un escroc de sa nature, et qu’un escroc doit toujours escroquer. ». Mais les petits vieux sont des escrocs de haut vol et le pigeon ne sera pas celui que l’on croit…

On termine avec des récits plus autobiographiques, avec un écrivain en galère, alcoolique, fauché… Ils sont écrits de manière très factuelle, sans sentiment ni apitoiement. C’est pourtant de lui-même qu’il parle, et il dit tout.

Jim Thompson (1906-1977), est un écrivain américain de roman noir, un nouvelliste et un scénariste de cinéma. Il a peu été reconnu de son vivant, ce n’est qu’après sa mort que sa réputation grandit. Côté cinéma français, le film « Coup de torchon » de Bertrand Tavernier a été adapté d’un de ses romans, « 1265 âmes » (excellent !); « Série noire » d’Alain Corneau avec Patrick Deweare est adapté de « A hell of a woman » (« Une femme d’enfer »  ). Outre-atlantique, on peut aussi citer « Les Arnaqueurs » et « The killer inside me » (« Le démon dans ma peau » ) comme autres adaptations connues.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *