Persona – Maxime Girardeau

C’est en lisant un article à propos du festival du chien jaune à Concarneau que j’ai entendu parler de cet auteur de polar et de ce premier roman. L’auteur expliquait bien connaître le monde des Gafam… J’ai pensé à Cory Doctorow et à son roman « Dans la dêche au royaume enchanté » qui m’avait beaucoup plu dans son approche, et j’ai attaqué ce roman en ayant les mêmes attentes dans le traitement de l’impact des réseaux sociaux, appliqué cette fois à un polar.

Le titre vient du concept de Persona, mot qui désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre dans l’antiquité, puis un concept élaboré par C.G. Jung : il s’agit de « ce que quelqu’un n’est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres personnes pensent qu’il est. ». Et c’est ce qu’exploitent les Gafam à travers vos données personnelles typiquement pour cibler les publicités. Cela aurait pu être un point de départ intéressant…

Ce fut une grosse déception, et à tous les niveaux je crois. On est ici dans un polar où il est primordial que les victimes aient été horriblement torturées, avec un sadisme certain, et même (dans la mesure du possible) laissées en vie pour que leur souffrance perdure. Deuxième élément : les personnages travaillant dans ou autour des fameux Gafam sont caricaturaux à l’extrême, totalement déshumanisés car dévorés par leur ambition personnelle. Ensuite la police, pourtant une unité spéciale, va se révéler totalement inutile, voire larguée, au point de devoir se faire aider par une personne… des Gafam ! Enfin, pour conclure, un coupable totalement improbable, sorti de nulle part où il aurait d’ailleurs mieux fait de rester (il a bien sûr un lien avec la C.I.A., ça ne coûte pas cher et ça impressionne toujours).

Bref, des personnages caricaturaux aux relations improbables, une intrigue à deux balles tirée par les cheveux où l’on s’ennuie ferme la plupart du temps, ajoutez à cela pas mal d’incohérences ou de facilités d’écriture… et donc un épilogue totalement foireux. Le compte n’y est pas, et de loin.

Maxime Girardeau, né en 1980, ne dispose pas encore de page Wikipedia. Avant de se mettre à l’écriture, il a travaillé 12 ans dans le marketing digital, au sein d’une des fameuses Gafam. Il partage maintenant son temps entre la direction d’un incubateur de startups et l’écriture de romans. Ceci explique peut-être cela.

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