Virginia Woolf – Romans, Essais

Grosse désillusion que la lecture (avortée) de ce recueil ! J’avais lu et entendu que Virginia Woolf était une grande autrice, aussi ai-je acheté cette édition Quarto en toute confiance : le moins que je puisse dire, c’est que je ne partage pas cet avis.

Après avoir lu Mrs Dalloway, puis Vers le Phare, j’ai abandonné au milieu d’Orlando, l’ennui arrivant à son apogée, et l’idée même de continuer la lecture me décourageant d’ouvrir le livre.

Seule la biographie s’est révélée passionnante, Virginia Woolf passant sa vie entre écriture et dépression, jusqu’à ce qu’elle décide de mettre fin à ses jours quand elle pressentira que la crise à venir risque de la faire basculer dans la folie.

Alors certes, c’est très bien écrit, mais l’absence totale d’histoire m’a dans un premier temps surpris, puis dépité. On est plongé dans les pensées intimes des personnages, passant de l’un à l’autre pour que finalement se dessine une situation somme toute sans grand intérêt, d’autant que le milieu décrit est nettement bourgeois. La lecture m’est vite devenue d’un ennui insupportable.

Dans les deux premiers romans cités, nous sommes au début du XXe siècle dans une société anglaise victorienne, aisée, coincée, et où le « paraître » est la règle. Le personnage central est une femme d’une beauté remarquable, qui semble tout ordonner, tout comprendre, sans rien dire pour autant… Tout cela m’a paru extrêmement superficiel, pour dire le moins.

Quant à Orlando, une soi-disant biographie (en fait une déclaration d’amour à Vita Sackville-West, voir plus bas), c’est l’histoire d’un homme né au XVIe siècle qui se réveille en femme à trente ans, et vit jusqu’au XXe siècle. L’autrice s’est manifestement bien amusée à l’écrire (elle s’adresse au lecteur comme à un enfant à plusieurs reprises dans le récit), et moi beaucoup moins à le lire, toujours pour les mêmes raisons, en y ajoutant le côté fable parodique assez incongru. Si encore on y traitait de la relation entre les sexes dans la société anglaise à travers les époques traversées, cela aurait pu être intéressant. Mais je n’y ai rien trouvé de tel, ou alors de façon extrêmement superficielle (et prude).

Si j’ai bien compris, son œuvre peut se comparer à celle de Proust, et cela me conforte dans mon refus de lire ce dernier : trop bourgeois, et sans intérêt autre que littéraire. En fait, tout cela a vieilli, c’était peut-être novateur au début du XXe siècle, mais offre peu d’intérêt aujourd’hui, voir me semble complètement dépassé. Un peu comme Heminway dont j’ai lu les nouvelles récemment, sauf que là le personnage semble en plus détestable.

Le meilleur moment de lecture est donc finalement la biographie de Virginia Woolf qui ouvre le recueil. Enfance bourgeoise dans une famille aisée, VW reçoit une éducation de qualité et se révèle vite une intellectuelle de haut niveau. Âgée de 13 ans, la mort de sa mère, puis deux ans plus tard de sa sœur, plonge VW dans sa première dépression. Dix ans plus tard, c’est au tour de son père (avec qui elle était très liée) de disparaître : VW s’effondre et connaît son premier internement, le premier d’une longue série.

Par l’intermédiaire de son frère, VW fait partie du Bloomsbury group, un groupe d’artistes, d’universitaires et d’intellectuels aux mœurs sexuelles paradoxalement plutôt libérées. On ne trouve aucune trace de cette libération dans ses romans qui sont d’une pruderie totale sur le sujet (en tout cas dans ceux que j’ai lu de ce recueil). Ce n’est finalement guère surprenant, dans sa biographie elle semble attacher beaucoup d’importance à la publication de ses œuvres et à ce que l’on en dit.

Virginia se marie avec Léonard Woolf, un membre du club (avec qui elle vivra jusqu’à son suicide), mais leur relation restera platonique. Elle est attirée par les femmes, et particulièrement Vita Sackville-West, poétesse et romancière à la vie exubérante, dont j’ai du coup acheté un roman : « Voyage d’une aristocrate en Asie », qui raconte son voyage en Iran avec son diplomate de mari, en 1926… J’espère ne pas être déçu, mais un récit de voyage j’ai toujours du mal à résister ! 😉

VW finira par se suicider quand elle sentira que la folie la gagne, et que la nouvelle crise qu’elle sent venir va l’emporter… Elle remplit ses poches de pierres, et s’enfonce dans la rivière qui longe sa propriété.

Virginia Woolf (1882-1941) est une femme de lettres anglaise, et l’un des principaux écrivains modernistes du XXe siècle siècle.

Ma sœur m’a parlé du roman « The Hours » de Mickael Cunningham (Les Heures), le récit de 3 femmes où l’on retrouve les hantises de Virginia Woolf (et même le style semble-t-il). Pas sûr que je le lise, mais je vais revoir le film éponyme, avec sans doute un nouveau regard (mon souvenir étant assez vague).

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