L’archipel d’une autre vie – Andreï Makine

Je connaissais déjà cet auteur avec Le testament français, que j’avais beaucoup aimé. J’ai donc abordé celui-ci, recommandé par Béatrice, plutôt confiant.

Cette histoire commence un peu comme un conte tragi-comique, avec cette poursuite dans la taïga un peu surréaliste :

Un criminel s’est échappé lors d’un transfert, et l’on envoie cinq hommes pour le rattraper : il y a là deux militaires gradés, un commissaire politique, deux soldats et un chien. Mais les poursuivants ont bien du mal à attraper leur cible, cette dernière semblant les narguer en restant à portée de vue mais restant pourtant insaisissable ! Puis le criminel poursuivi s’avère être une femme, en même temps qu’une redoutable connaisseuse de la survie dans la taïga…

Pourtant, le premier paragraphe m’avait intrigué, et promettait une certaine profondeur au récit… Je l’avais relu plusieurs fois :

À cet instant de ma jeunesse, le verbe « vivre » a changé de sens. Il exprimait désormais le destin de ceux qui avaient réussi à atteindre la mer des Chantars. Pour toutes les autres manières d’apparaître ici-bas, « exister » allait me suffire.

C’est Pavel l’un des soldats qui nous raconte l’histoire de cette traque, et celle-ci va le changer. Elle lui permettra de se débarrasser de la peur du système (« le pantin de chiffon » qui le hante depuis l’enfance), et de partir vivre une vraie vie, au lieu de simplement exister.

Une petite histoire bien sympathique donc, avec cette fable qui oscille entre comédie et tragédie, pour dénoncer le fonctionnement d’un système totalitaire.

Andreï Makine est un écrivain français né en Sibérie en 1957. En 1987, à la faveur d’échanges culturels entre la France et la Russie, il demande et obtient l’asile politique, puis la nationalité française en 1996.

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