Goodbye, Colombus – Philip Roth

Il y a eu pas mal d’émissions sur Philip Roth au moment de sa mort, et j’en ai podcasté quelques unes. Une question presque récurrente demandée aux invités est « Par quel livre commencer la découverte de cet auteur ? ». Les réponses diffèrent souvent, mais l’une d’elles m’a parue pleine de bon sens : commencer par son premier recueil de nouvelles, Goodbye Colombus.

Bon, je ne découvre pas vraiment, puisque j’ai déjà lu Pastorale américaine, que j’ai d’ailleurs beaucoup aimé. Mais je me suis dit que j’allais suivre ce conseil pour le deuxième ; il m’a pourtant fallu patienter un peu, car lorsque je suis allé à la librairie, le rayon « Philip Roth » était carrément vide ! Tous les livres étaient en attente de livraison… Heureusement, cela n’a pas duré longtemps, la semaine suivante, toute l’œuvre était à nouveau disponible, et même mise en avant par le libraire.

Sans atteindre la profondeur de la Pastorale américaine, les nouvelles sont plutôt agréables à lire. Le sujet est bien sûr la société américaine et le monde juif, comme on peut s’y attendre avec cet auteur. Ce sont des nouvelles, et les sujets ne sont qu’évoqués, mais le ton est souvent drôle, et c’est bien écrit.

La première nouvelle qui donne son nom au recueil fait pratiquement la moitié du bouquin ! C’est l’histoire d’un amour d’été entre un jeune intellectuel juif et une étudiante de famille non juive celle-là, mais riche voire parvenue. L’occasion de décrire la famille (frère, père, mère) d’une façon plutôt caricaturale. L’amourette se terminera à la fin de l’été, quand la mère de la jeune fille trouvera un diaphragme dans le tiroir de la commode de sa fille adorée mais pas tant que ça… Un acte manqué de sa part sans doute, pour provoquer la rupture.

La deuxième s’intitule « la conversion des Juifs », et est très drôle, avec cet élève qui dit que puisque Dieu peut tout faire il peut faire en sorte que Marie enfante de Jésus sans acte sexuel, ce qui amène à accepter que Jésus soit le fils de Dieu ! Évidemment, le Rabbin ne peut accepter une telle affirmation, et la situation va dégénérer.

La troisième, « Défenseur de la foi », met en scène le sergent Marx, vétéran de la guerre en Europe, aux prises avec Grossbart, une jeune recrue qui ne recule devant rien pour obtenir des passe-droits… et mettra à mal la patience et la droiture de Marx.

« Epstein », la suivante, raconte l’histoire de Lou Epstein, 59 ans, qui va tromper sa femme avec la voisine : nouvelle courte et pas vraiment passionnante à mon goût.

Vient ensuite « L’habit ne fait pas le moine » : histoire d’un élève et de son copain de classe italien mauvais garçon : histoire banale avec tout de même une conclusion pertinente, avec cette histoire de fiche qui te suis toute ta vie.

Peut-être la meilleure pour finir  « Eli le fanatique » : Une école juive s’installe aux abords d’une ville tranquille, un juif orthodoxe commence à y venir faire ses achats, et dérange la communauté juive intégrée, qui se qualifie de moderne, et vivant en bon entente avec les protestants. On demande à Eli, avocat de métier, de trouver une solution au problème (de les faire s’en aller en fait). Mais Eli le dépressif cherche un arrangement, et offre un de ses costumes au juif orthodoxe. Je ne sais pas pourquoi, cela m’a fait penser à Philip K. Dick, car Eli ne peut s’empêcher d’enfiler le costume du juif orthodoxe en retour, et là tout bascule. Excellent !

Autre article sur Philip Roth sur ce blog :

Philip Roth (1933-2018), est un grand écrivain américain, petit-fils d’immigrés juifs originaire de Galicie. Souvent cité pour le prix Nobel de littérature, il ne l’a jamais pas reçu, ce que certains considèrent comme une anomalie. Si je poursuis le cycle « trilogie américaine » commencé avec « Pastorale américaine », le prochain livre devrait être « J’ai épousé un communiste » dont le titre donne déjà envie !

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