
Roman choisi au hasard sur la table du libraire, le petit carton écrit à la main en disait le plus grand bien.
C’est principalement l’histoire de Mellas, jeune sous-lieutenant de réserve, affecté à la compagnie Bravo, qui tient une position au sommet d’une colline appelée Matterhorn, perdue en pleine jungle vietnamienne, et Mellas se demande comment il va bien pouvoir sortir en vie de cette sale histoire. Car la mort est omniprésente, chacun le sait, et la peur est sa compagne. La jungle elle-même est un danger, le terrain est hostile, le ravitaillement souvent impossible provoque la faim et la soif, et la fatigue et le manque de sommeil complètent le tableau.
La compagnie reçoit l’ordre d’abandonner la position pour aller affronter une jungle hostile, pour un périple aussi terrible qu’inutile. Après un bref retour vers les lignes arrière, l’ordre est alors donné à la compagnie d’aller reconquérir la colline, désormais occupée par les vietnamiens. Cela ne se fera pas sans de lourdes pertes.
Tous ces soldats sont des gamins de 18-20 ans, qui connaissent à peine la vie, et que la guerre va transformer ou simplement tuer. Les conflits raciaux propres aux américains sont également omniprésents dans le groupe, et la hiérarchie militaire, par ses décisions largement contestables, va déclencher des réactions incontrôlables.
C’est vraiment un grand roman sur la guerre, qui la décrit comme elle est, avec ce qu’elle fait aux hommes, comment elle les transforme. Le récit est très prenant. Et concernant la guerre du Vietnam, ils savent tous que seuls les vietnamiens peuvent la gagner, et cela prendra le temps qu’il faudra. La vacuité de toute guerre apparaît comme une évidence, au cas où ce serait nécessaire de le rappeler.
Karl Marlantes, né en 1944, est un écrivain américain. Le roman s’inspire de l’expérience de l’auteur au Vietnam, même si tout est pure fiction comme annoncé dans une courte préface.