Cette fois, direction l’Afrique équatoriale au début du siècle (1926), où André Gide et Marc Allégret vont passer presque un an entre le Congo et le Tchad, en pleine époque coloniale.
C’est d’abord un vrai journal de voyage, tenu au jour le jour, aux phrases parfois courtes, comme autant de petites touches esquissant la faune et la flore exotiques qu’il découvre autour de lui. Mais d’une manière générale, c’est très bien écrit, le vocabulaire précis, et les observations très pertinentes. Pas de doute, c’est un grand écrivain, très cultivé.
Et très vite le récit se transforme en une critique du colonialisme et du sort fait à la population locale. L’auteur va se trouver confronté à des injustices flagrantes (et amené à prendre parti), à l’exploitation faite par les Grandes Compagnies Concessionnaires venant piller le pays sous le prétexte d’y apporter le développement, et où l’État Français n’assume pas sa responsabilité.
Sans dénoncer totalement le colonialisme (l’apport de la civilisation peut justifier les sacrifices de la population locale), il pointe les dérives et leurs causes, ce qui déclenchera une polémique à son retour en France, la droite voyant là une attaque des intérêts de la nation.
En extrapolant, on se rend compte que rien n’a vraiment changé sur ce sujet, même si les pays ont acquis leur indépendance depuis. Beaucoup de remarques seraient encore totalement d’actualité… la motivation principale restant la même : le profit !
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