La porte des Enfers – Laurent Gaudé

La porte des Enfers - Laurent Gaudé J’avais lu déjà lu et apprécié La mort du roi Tsongor du même auteur, aussi quand le libraire m’a proposé celui-ci, je l’ai pris.

Pour celui-ci, quand j’ai compris qu’il s’agissait d’une descente aux Enfers pour un père qui veut donner sa vie pour sauver celle de son fils mort, j’ai eu quelques réticences : je ne suis pas fan de ce genre d’histoire, loin très loin ne serait-ce que d’un rapport lointain avec une potentielle réalité. Disons que l’on revisite un mythe…

Mais je dois dire que j’ai tout de même lu l’histoire avec intérêt : d’abord c’est bien écrit (là-dessus, Laurent Gaudé est rassurant) ; ensuite une partie de l’histoire se passe dans le monde réel, et n’est pas sans intérêt : ce que vont devenir les parents, et particulièrement la mère, après la mort de leur enfant.

Laurent Gaudé, né en 1972 à Paris, est un écrivain français. Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires avec La Mort du roi Tsongor en 2003, puis le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta, en 2004.

Accidentally yours – Lady Sir

Accidentally yours - Lady Sir Ça faisait longtemps que je n’avais pas acheté de disque ! Je me contente le plus souvent d’acheter la revue « Les Inrockuptibles » les semaines où un disque est vendu avec… Et d’ailleurs sur le disque « Un printemps 2017 », il y avait une chanson intitulée « Le temps passe » du groupe Lady Sir, que je n’avais pas remarquée plus que cela.

Et puis j’ai entendu parler de ce disque (c’était à l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché »), fruit de la collaboration de Gaëtan Roussel (auteur-compositeur, chanteur du groupe Louise attaque) et de Rachida Brakni (actrice-réalisatrice), qui forment donc la groupe Lady Sir qui sera en tournée cet été en France.

Le disque est bon, les deux voix se mélangent d’une façon très agréable, on y entend du français, de l’anglais et de l’arabe… Le tout est très harmonieux, et l’album a une vraie ambiance tout au long des morceaux. Je l’écoute en ce moment, et je ne regrette pas mon achat !

Synology : indexation multimedia et NFS

Media IndexerComme expliqué dans l’article Mapper le répertoire d’un NAS Synology sur Ubuntu, je copie directement les fichiers multimédia vers le NAS Synology depuis le PC (via le protocole NFS). Et un problème pas vraiment sympa est apparu : les fichiers copiés de cette façon ne sont pas indexés automatiquement, et donc quand le veux les visionner sur la TV (via DLNA), je ne les vois pas !

Il faut aller dans l’interface de DSM, aller dans le Panneau de configuration, sélectionner Service d’indexation sur la gauche, puis cliquer sur le bouton Ré-indexation. Opération à répéter à chaque fois que vous aller copier des fichiers de cette manière sur le NAS Synology ! 👿

En  cherchant un peu dans la base de connaissance de Synology, c’est confirmé :

Limitation fichiers copiés par NFSIl faudrait donc le faire manuellement… C’est quand même assez lamentable ! D’autant qu’il n’y a aucun moyen d’automatiser le lancement de l’indexation de manière récurrente, en tout cas je n’ai rien trouvé pour le faire dans le panneau de configuration. On se demande ce que font les développeurs de DSM, ce genre d’option serait vraiment la bienvenue, et ce n’est pourtant pas difficile d’en deviner le besoin.

Cet article n’est plus d’actualité depuis DSM 6, le package de Francis Besset mentionné ci-dessous n’est d’ailleurs plus disponible. Voir ce nouvel article : Indexation baie Synology : installation de Synology-mediamon.

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Mapper le répertoire d’un NAS Synology sur Ubuntu

Ça fait longtemps que j’aurais du faire ça, histoire de faciliter la copie de fichier entre les deux machines. Je m’en tenais à l’interface de DSM pour copier les fichiers du PC vers la baie Synology, mais c’est plus simple de tout faire directement à partir de Nautilus, l’explorateur de fichiers d’Ubuntu.

Comme je n’ai pas trouvé la solution tout de suite (et particulièrement les options de fstab), voilà les étapes à suivre (l’article qui m’a apporté la réponse est ici, mais en anglais).

Nous allons utiliser le protocole NFS (Network File System) pour ce faire, qu’il va falloir installer/activer des deux côtés : le PC Ubuntu sera le client, et la baie Synology sera le serveur. Il faudra ensuite définir un dossier de partage sur la baie, et automatiser le montage de ce répertoire côté PC. Rien de très compliqué donc, mais il est facile de se tromper !

Allons-y !

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Lou Andreas-Salomé – Cordula Kablitz-Post

Lou Andreas-Salomé - Cordula Kablitz-Post Lou Andreas-Salomé a été une femme exceptionnelle  : belle, grande intellectuelle, philosophe, psychanalyste… Très attachée à son indépendance, et capable de rendre fou amoureux des hommes comme Nietzsche (sans espoir) ou Rilke (avec succès), ou de se faire respecter par Freud lui-me qui l’appelait la « Compreneuse ».

J’avais fait un article sur un petit livre L’école de la vie, une sélection de textes de Lou Andreas-Salomé rassemblés par Élisabeth Barillé : j’avais trouvé le niveau intellectuel de ses textes plutôt élevé, et leur lecture peu aisée !

Ce biopic retrace les grandes étapes de sa vie, sous une forme classique, faite de flashbacks sur les étapes marquantes de sa vie, alors que très vieille et malade, elle écrit ses mémoires. Mais on retrouve pas le personnage brillant intellectuellement que l’on peut imaginer, le film se limite presque exclusivement à ses rapports avec les hommes qu’elle croise dans sa vie.

Difficile peut-être de rendre compte du niveau intellectuel de la dame, sans faire un film indigeste, en tout cas au grand public… On se contentera donc de son désir d’indépendance et de la difficulté qu’elle aura à vouloir vivre en pure amitié intellectuelle avec les hommes qu’elle rencontrera, et de sa facilité à les quitter dans ce cas.

Comme le montre le film, à la fin de sa vie Lou va brûler pas mal de documents, les jugeant trop personnels, ne regardant qu’elle ; d’autant que les nazis sont susceptibles de venir perquisitionner à tout moment ! On ne sait donc pas tout sur sa vie, loin de là, et ce biopic n’a manifestement pas l’intention de s’attaquer aux zones d’ombre de Lou. D’autres hypothèses ont été faites, comme l’essai de Françoise Giroud (lire ce résumé ici) où le personnage décrit est très différent et beaucoup plus complexe.

À partir de là, difficile de faire un film complet et objectif, parce que tout simplement on ne sait pas ! Lou Andreas-Salomé a volontairement effacé les traces, et comme c’était apparemment une personne très individualiste, le mystère risque de durer encore longtemps !

Dans ce film, encore adolescente, le pasteur Heinrich Gillot lui enseigne théologie, philosophie, littérature… et finit par la demander en mariage (en lui sautant littéralement dessus), alors qu’il est nettement plus âgé qu’elle (et marié de surcroît). Elle est assez choquée, et refuse bien entendu… Cela semble être le point de départ de son aversion pour le mariage (comme le présente le film donc).

Elle qui veut vivre libre, sans se retrouver liée à quiconque par un contrat de mariage qui immanquablement restreindrait sa liberté (à cette époque, on ne peut que la louer), se voit sans cesse demander en mariage par ceux qu’elle considère comme ses amis intellectuels : Paul Rée, Friedrich Nietzsche, Friedrich Carl Andreas, Rainer Maria Rilke. Elle finira par céder et se marier avec Friedrich Carl Andreas (il menace de se suicider), mais avec la promesse de ne jamais le consommer sexuellement.

L’amour sexuel, elle le connaîtra (à 36 ans) pour la première fois avec Rilke, avec qui elle restera toujours très liée : le film l’affirme, la fiche wikipedia indique « probablement »… et je ne parle pas de ce que propose Françoise Giroud !

Pour conclure, un film sans doute incomplet, taillé pour ne pas choquer le grand public, laissant dans l’ombre la sexualité de Lou Andreas-Salomé, ne montrant pas vraiment sa grande vivacité intellectuelle (qui séduisit Freud lui-même). Globalement, la deuxième partie de sa vie et d’ailleurs très peu traitée, celle où elle devient psychanalyste, et où pourtant elle trouvera sa voie.

Orwell ou l’horreur de la politique – Simon Leys

Orwell ou l'horreur de la politique - Simon Leys

George Orwell est un personnage qui vaut le détour, de part ses écrits et ses actes, jamais en décalage l’un par rapport à l’autre, mais aussi pour sa lucidité, « sa capacité à saisir dans quel monde nous vivons » et à le transcrire dans un langage intelligible. Alors quand quelqu’un comme Simon Leys, autre grand personnage, produit un petit essai sur le premier (à peine une centaine de pages), cela vaut certainement le coup de le lire.

Il s’agit d’un réédition, la première datant de 1984 (allez savoir pourquoi !) était épuisée. L’occasion d’ajouter quelques notes et une troisième annexe à propos de l’affaire de « la liste noire », la dernière en date des calomnies à l’encontre d’Orwell, plus de cinquante ans après sa mort (le journal Le Monde était encore une fois dans le coup !).

Simon Leys s’appuie essentiellement sur la biographie très complète de Bernard Crick « George Orwell, une vie », que l’on peut encore trouver, mais d’occasion apparemment.

La première chose que nous dit Leys, c’est que Orwell, contrairement à l’idée générale qui en France réduit 1984 à une lutte contre le communisme, se battait avant tout au nom du socialisme :

Et pourtant, en France, il demeure sinon inconnu, du moins largement mécompris. Est-ce seulement l’effet de l’incurable provincialisme de ce pays ? Le malentendu qui l’entoure ici doit avoir également des causes politiques, semblables peut-être à celles qui permirent à Sartre et Beauvoir d’excommunier si durablement des rangs de l’intelligentsia bien-pensante un Camus ou un Koestler, coupables de la même lucidité.
Quand les français lisent Orwell, c’est généralement dans une optique digne du Reader’s Digest : son œuvre est alors réduite au seul 1984 privé de son contexte et arbitrairement réduit aux dimensions d’une machine de guerre anticommuniste. On ignore trop souvent que c’était au nom du socialisme qu’il avait mené sa lutte antitotalitaire, et que le socialisme, pour lui, n’était pas une idée abstraite, mais une cause qui mobilisait tout son être, et pour laquelle il avait d’ailleurs combattu et manqué se faire tuer durant la guerre d’Espagne.

Sa conversion au socialisme intervient alors qu’il a déjà publié quatre livres : un éditeur l’envoie en 1936 dans le nord industriel de l’Angleterre enquêter sur la condition ouvrière, au moment de la Dépression. En quelques  semaines, l’injustice sociale et la misère fut pour lui une révélation bouleversante et définitive.

Mais il faut aussi retenir son enfance et les six années d’internat pour bien comprendre sa personnalité.

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Pesto à tartiner persil-amandes-parmesan

Voilà une petite recette toute simple, et délicieuse à l’apéro. Il vous faut :

  • 1/2 botte de persil
  • 50 g d’amandes effilées
  • 50 g d’amandes en poudre
  • 50 g de parmesan en copeaux
  • huile d’olive (suffisamment pour que l’ensemble fasse une pâte)
  • sel, poivre

Mixer tout cela grossièrement, tartiner sur une tranche de pain grillé, et déguster avec un verre de vin blanc par exemple !

Pesto à tartiner

Merci à mon neveu Pierre pour cette recette ! 😎

Ils savent tout de vous – Iain Levison

Ils savent tout de vous - Iain LevisonIain Levison, j’ai déjà lu deux de ses romans, et j’aime bien le côté social de ses récits, que ce soit le récit de ses années de galère lorsqu’il a obtenu sa licence de lettres, et où il a du accepter de travailler dans à peu près n’importe quoi (Tribulations d’un précaire), ou son premier roman où le personnage principal licencié de son boulot accepte de devenir un tueur (Un petit boulot) pour s’en sortir.

Pour celui-ci, c’est encore un polar, genre que semble apprécier l’auteur. Snowe est un flic du Michigan, qui se met à percevoir les pensées des gens… Au début, ce genre de truc peut se révéler marrant et pratique comme pour arrêter les coupables, mais cela devient vite problématique (son essai de drague tourne au fiasco), et on préfère vite la solitude !

Et puis Terry, travaillant pour une agence gouvernementale, va le charger d’une mission : retrouver un prisonnier condamné à mort qui s’est échappé, et qui a les mêmes facultés que lui… Mais la rencontre entre les deux télépathes ne va pas se passer comme prévu…

Un petit roman policier donc, sans grande envergure, même si la problématique de la surveillance généralisée (comme l’annonce le titre) fait partie de l’histoire. Mais il se lit agréablement (comme tous les bouquins de Levison), et il n’est pas exclu que l’on retrouve Snowe dans un futur roman, il pourrait bien devenir le personnage fétiche de l’auteur, en lutte contre ces agences aux pouvoirs très étendus… Pure spéculation cependant !

Autres romans du même auteur sur ce blog :

Iain Levison, né en 1963 à Aberdeen, est un écrivain américain d’origine écossaise vivant à Philadelphie. Après avoir vécu avec sa mère célibataire dans un taudis d’Aberdeen, il part vivre aux États-Unis en 1971. Deux de ses romans ont déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma : Arrêtez-moi là de Gilles Bannier avec Reda Kateb, et Un petit boulot de Pascal Chaumeil avec Romain Duris.

La dernière fête – Gil Scott-Héron

LA dernière fête - Gil Scott-Héron

J’avais fait un article sur Gil Scott-Héron il y a quelques années, à l’occasion de la sortie de son dernier album sorti en 2010 et intitulé « I’m new here », que j’avais d’ailleurs fini par acheter sur le défunt Ubuntu One Music Store (voir ici, c’était l’époque où Canonical tentait plein de choses, aujourd’hui c’est plutôt l’inverse !).

Pour revenir à Gil Scott-Héron, quand j’ai vu ce livre sur l’étagère du libraire, je l’ai feuilleté rapidement, et emmené sans hésitation : je sentais que cette autobiographie partielle allait me plaire. L’intuition était bonne.

Gil nous raconte sa vie, depuis son enfance jusqu’à la tournée qu’il fit avec Stevie Wonder en 1980-1981, le « Hotter than July Tour », dont le but était de faire du 15 janvier un jour férié, date de l’anniversaire de Martin Luther King.

Il fut élevé par sa grand-mère, puis par sa mère, qui lui ont transmis une bonne éducation. Sa mère lui faisait toujours confiance, mais attendait de bons résultats scolaires. Il est repéré par un prof et obtient une bourse pour aller à l’école de Fieldston pour préparer son bac, une école qu’il n’aurait jamais eu les moyens de payer (il travaille tous les étés, et souvent le week-end pour aider sa mère). Voilà ce qu’il dit à propos de cet expérience :

À cet égard, je ne pourrai jamais accuser les élèves ou l’établissement de Fieldston d’être racistes. Je pourrais accuser les élèves qui se connaissaient depuis des années d’avoir préféré rester entre eux au lieu de passer du temps avec un nouveau. Je pourrais accuser les profs d’avoir enseigné à mes camarades de classe pendant dix ans et à moi pendant dix minutes. Mais je ne peux pas dire qu’ils n’ont pas pris le temps de m’expliquer que je ne travaillais pas assez.
Il y avait donc des élèves, des profs et des dirigeants qui ne m’appréciaient pas. Mais à leur décharge, je crois sincèrement qu’il ne fallait rien y voir de plus. Il y a eu beaucoup de noirs qui ne m’ont pas apprécié, au fil des ans. Ils avaient moins à cœur de me le faire savoir, voilà tout.
La plus grande part de cette sagesse, je l’ai acquise pendant ces trois années passées là-bas.

On le voit, il est concerné par sa condition sociale et raciale, être noir aux États-Unis n’est pas forcément facile, et il a 19 ans quand Martin Luther King se fait assassiné.

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